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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : AVA GARDNER

Publié le par Miss Comédie

 

AVA  GARDNER, la grâce.Ava-gardner-1.jpg

 

 

Juillet 1955.  La Moraleja, superbe propriété près de Madrid.

Ava Gardner vient de s’y installer après le succès planétaire de LA COMTESSE AUX PIEDS NUS, une histoire qui lui ressemble.

Elle a 33 ans.  Elle n’a jamais été aussi belle.  Avec Luis Miguel Dominguin elle forme un couple pharaonesque. 

C’est le soir. Dans sa chambre, elle essaie des robes pour la soirée donnée au Palacio Real  où elle rencontrera Picasso, Hemingway et son future réalisateur Darryl F. Zanuck qui prépare  le film « Le Soleil se Lève aussi ».

 

*  Etes-vous définitivement séparée de Frank Sinatra ?

* Non, malheureusement non.  Nous avons pris comment dire …

   une respiration… un an ou deux… après nous verrons.  Nous ne

   pouvons pas vivre en harmonie ensemble.

*  Vous n’avez trouvé l’harmonie avec aucun de vos maris, il semble ?

avec miroir

 

Elle émerge d’un flot de taffetas rouge qui pourrait mettre le feu au Palacio si elle apparaissait ainsi vêtue ce soir.

 

*  L’harmonie, jamais. Ni avec Mickey Rooney, ni avec Artie Shaw, ni avec Frankie.  Mais j’ai toujours gardé leur amitié.  Même avec mes amants.  J’aime toujours Howard Hughes, qui me harcèle encore, j’aime Robert Taylor, j’aime Clark Gable, je suis un vrai coeur d’artichaut !… Et en ce moment, je suis folle de Luis Miguel Dominguin… vous l’avez vu toréer ?  Il est impérial.

*  Mais quel caractère de cochon !

 

Elle rit et enfile un fourreau en satin blanc.  On croit rêver.  Le plus beau félin de la création.  Elle ondule devant la glace sans la moindre forfanterie, exactement comme un animal.

 

*  Oui, il est déroutant.  Mais pas avec moi. Il se conduit comme un vrai hidalgo avec les femmes… 

* On ne peut pas parler tauromachie avec lui :  si vous n’êtes pas espagnol vous n’y connaissez rien.

*  C’est vrai.  Picasso l’a bien remis à sa place un jour.  Mais c’est cet orgueil de madrilène.  Manolete était plus modeste, mais il est mort.

* A cause de Dominguin !

 

Elle se retourne, prête à griffer.

 

* Non, pas « à cause ».   Luis Miguel lui a lancé un défi, et le combat a mal tourné pour Manolete.  C’est le Destin.

 

Je change de sujet.

* Il n’y a pas une seule robe noire dans tout ça ?jambes.jpg

*  Non, je n’aime pas le noir.  Vous ne me verrez jamais en noir, sauf dans un film évidemment.  Marilyn non plus, ne porte jamais de noir. Il n’y a que les Françaises pour porter cette couleur funèbre.

*  *  De toute façon, quelle que soit la couleur, vous forcez l’admiration.  Une telle absence de handicap, c’est rare.

 

Elle éclate de rire.

 

* Vous n’auriez pas dit ça si vous m’aviez connue à mes débuts !  J’avais un terrible handicap : mon accent de Caroline du Sud.  Longtemps on ne m’a donné que des rôles muets, lorsque j’ouvrais la bouche tout le monde riait.  Il m’a fallu prendre des années de cours de diction pour décrocher de vrais rôles !

 

Son rire s’est arrêté net.

 

*  Rendez-vous compte : j’ai tourné jusqu’à ce jour 44 films. Dans les 40 premiers je suis passée inaperçue.  Je viens seulement d’obtenir le succès, avec les 4 derniers que j’ai tourné…

*  Oui : Les Neiges du Kilimandjaro,  Les Chevaliers de la Table Ronde (tiens ! dans ce film vous portiez du noir !), Mogambo et La Comtesse aux Pieds Nus !  Et avec quels réalisateurs prestigieux !

*  Les  40 premiers aussi !  Mais les rôles qu’ils me donnaient étaient uniquement des rôles de potiche sexy  !   Quatre personnages de premier plan, ça fait une carrière bien mince !   A dix ans, Shirley Temple en avait tourné le double  !

*   Votre carrière ne fait que commencer mais elle sera immense.Gardner-3.jpg

 

Elle ferme les yeux.

 

*  Quelqu’un m’a dit cela, un jour. J’avais dix-sept  ans.  J’étais sténo-dactylo dans mon bled en Caroline du Nord et j’allais voir ma sœur à New-York le week-end, pour respirer un peu.  Son mari était photographe et faisait des tas de photos de moi qu’il mettait dans la vitrine de son studio.  Un jour, un mec de la MGM a flashé sur mes photos.  Il m’a fait faire un bout d’essai.  Ca les a emballés et ils m’ont fait signer un contrat de sept ans à 50 dollars par semaine…  Ce garçon s’appelait Barney Duhan.  Il ne m’a pas touchée. Il m’a seulement dit : « Honey, you’ll be the greatest but it will take time… »  Je l’ai perdu de vue…

*  Il doit être très fier, aujourd’hui !

 

Elle se lève, va à la fenêtre et soupire :

 

*  C’est ma sœur et mon beau-frère qui doivent être fiers, ce sont eux qui ont tout déclenché…  Je n’ai plus le temps d’aller les voir.  Le succès rend ingrat, vous savez ?

 

La pièce est soudain plongée dans l’obscurité.  Je rejoins AVA près de la baie vitrée mais elle n’est plus là.

Dehors, les lampadaires du parc se sont éteints.  Le ciel a pris des nuances violet sombre au-dessus du halo rouge qui surplombe Madrid.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : PAUL NEWMAN

Publié le par Miss Comédie

 

 

  Paul-Newman-1-copie-1.jpgPAUL  NEWMAN, Grand Prix d’excellence


 

 

Mars 2005,  la piscine de l’Holliday Inn de Daytona Beach.  Allongé à même le deck, Paul Newman semble dormir.  En caleçon de bain hawaïen, bronzé et mince, il ne paraît pas ses 80 balais.

Il se repose pendant que ses deux co-équipiers, Sébastien Bourdavec-lunettes.jpgais et Bruno Junquera sont en piste pour les 24h de Daytona.  Dans une heure, il prendra le relais.

Je m’approche et mon ombre sur son visage lui fait ouvrir les yeux. Quels yeux ! Le bleu du ciel.  Il se souleve sur un coude, attrape ses lunettes de soleil et les met sur son nez.  Je sais, il déteste qu’on lui fasse des compliments sur ses yeux. S’abstenir, donc. 

 

Puis il s’assied en tailleur et m’invite à en faire autant.

 

-  Posture yoga, vous tiendrez le coup ?

 

Il me montre.  Souple, le vieillard.  Le sport automobile ça demande une condition physique draconienne.

 

-  Vous avez vu un peu de la course ?iEn-pilote.jpg

-  Heu, non, je suis venue direct, j’avais hâte…de vous voir.

 

Il rigole pendant que je branche le magneto.

 

-  Hâte de voir un vétéran hors d’âge ?

- Hors d’âge mais pas hors course !  Vous faites équipe avec des jeunots pour ces 24h…

-  L’endurance, c’est moins fatigant que la monoplace à mon âge.

-  Et ça peut faire une 2ème place, comme aux 24h du Mans en 79 !

- Mais dites-moi vous en connaissez un rayon sur la course automobile ?

-  Non, sur la carrière de Paul Newman.

 

Il se lève, s’étire, regarde les nageurs dans la piscine, regarde sa montre.

 

- Je crois que je vais piquer une tête, ça va me réveiller.

- Mais attendez ! Je n’ai pas encore commencé ! …

-  Just  a minute,  I’ll soon be back !

 

Et le voilà qui part en boîtant (il s’est foulé la cheville en faisant du ski dans les Rocky Mountains) et  plonge la tête la première, comme les enfants.  Quelques brasses crawlées, et il est de retour, entortillé dans sa serviette.  Je le regarde s’allonger sur ladite serviette. Il a gardé ses lunettes noires pour nager.  Bon, il a des poils gris sur la poitrine, mais les muscles tiennent bon, pas un brin de bide, juste la peau un peu flasque, que faire. 

 

-  Ok, what do you want to know ?  Il nous reste une petite demie-heure.

 

Il n’a aucun complexe, il se laisse regarder, comme ça, sans bouger.  Il se fout pas mal que je voie ses poils blancs et sa peau flasque.

 

-  Vous vous sentez plutôt acteur ou plutôt pilote ?

-  Easy to answer :  je me sens acteur quand je joue, je me sens pilote quand je pilote. Funny, isn’t it ?

-  Dans votre immense carrière, citez-moi trois films que vous marqueriez d’une pierre blanche, trois films plus importants pour vous que les autres.

 

Il réfléchit.  Retire ses lunettes, les mordille.  On sent qu’il prête l’oreille au bruit lointain des moteurs sur le circuit.   Ses yeux sont plus bleus que bleu.  Mais je ne dis rien.iL'arnaque

 

- Voyons… et bien d’abord LES FEUX DE L’ÉTÉ, en 58 ; car c’est sur ce tournage que j’ai rencontré la femme de ma vie, Joanne WOODWARD… Ensuit e  

 L ’ARNAQUE, où j’ai eu l’Oscar du meilleur acteur… le problème ce fut de faire avaler la pilule à REDFORD, qui avait un rôle équivalent au mien, il fallait voir sa tête !  (Il se marre-)

 

 

 

 

 

- Vous détenez le record de longévité du couple ?  45 ans deJoanne-woodward.jpg  m a riage !

-  Yeah..,ce  n’est pas du tout héroïque de notre part… On s’enten d  bien, voilà tout, et ça dure.  On ne s’ennuie pas ensemble.

Je suis persuadé que l’origine de la plupart des divorces, c’est l’ennui. 

 

 

-  Et le troisième film  ?

-  Le troisième, ce film que j’ai réalisé moi-même  sur les méfaits du tabac, RACHEL, RACHEL et pour lequel j’ai été récompensé  aux Golden Globes… Je me suis beaucoup battu pour cette cause-là.

 

- Est-ce que vous avez un regret dans la vie ?

 

Il ouvre les yeux et le ciel l’éblouit. Il remet ses lunettes noires pour répondre.

 

- Yes I have one regret… J’ai déçu mon père dans ses vieux jours. Il voulait que je reprenne sa suite dans son magasin d’articles de sport… Je l’ai laissé tomber pour faire l’acteur.

Mais je lui ai prouvé mon amour d’une autre façon. Mon père était Juif et ma mère catholique. J’ai très vite choisi la religion de mon père, comme un défi.

 

Là-dessus il regarde sa montre et se lève prestement.

 

- Je dois encore m’habiller et aller au spee dway…  Sorry my dear… J’étais heureux de vous rencontrer.  Are you okay with you quizz ?

  

-  J’ai ce qu’il me faut, thank you mister Newman… 

 

Je débranche le magnéto. Je relève la tête.  Il a disparu.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : DELPHINE SEYRIG

Publié le par Miss Comédie

 

 

DELPHINE  SEYRIG,  L’ENSORCELEUSE220px-Delphine_Seyrig.jpg

 

 

 

Mars 1975. Le Château Rothschild à Boulogne-Billancourt où se tourne INDIA SONG, le film de Marguerite Duras.

Delphine Seyrig est recroquevillée dans un fauteuil, entre deux  prises elle a demandé qu’on lui apporte un thé au rhum pour se réchauffer un peu.

Le vent souffle violemment contre la haute fenêtre de la petite pièce qui lui sert de loge. Seule source de chaleur, un petit radiateur électrique. 

Lorsque l’assistant m’a introduite dans la pièce, Delphine a laissé tomber le script dans lequel elle revoyait son texte et m’a gratifiée d’un sourire charmeur.

Les sourires de Delphine Seyrig sont toujours charmeurs, qu’ils soient le reflet d’une joie sincère ou bien le signe d’une désapprobation totale.

 

 

 India-song.jpg- Bonjour !  Asseyez-vous, vous avez préparé  vos questions ?  Parce que vous savez, je n’ai pas beaucoup de temps… (re-sourire charmeur )

- Oh, ce sera très rapide, j’avais prévu de vous soumettre au questionnaire de Proust, si vous êtes d’accord ?

-  Ah oui, c’est très amusant le questionnaire de Proust !

 

Visiblement elle s’en fout.  Cette interview est une purge mais  sa bonne éducation lui permet de faire illusion.   Elle répondra à chaque question sans hésiter, très sérieusement, prenant de temps en temps une gorgée de son thé au rhum.

 

-  Quelle est votre qualité préférée chez un homme ?

-  Le mystère.

-  Et chez une femme ?Fee.jpg

-   La détermination.

-  Et chez vos amis ?

-  La légèreté.

-  Quel est votre principal défaut ?

-  Le perfectionnisme.

-  Quelle est votre occupation préférée ?

-  Le dédoublement.

-  Votre rêve de bonheur ?

-  L’égalité entre les hommes et les femmes.  Je m’emploie de mon mieux à aider ceux et celles qui militent pour cette cause, vous le savez (sourire charmeur)…

-  Quel serait votre plus grand malheur ?

-  Celui d’être incomprise dans ma volonté d’égalité.  Que mon engagement soit réduit à un vulgaire geste d’auto-promotion… alors que c’est le but de ma vie.

-  Quelle est  l’action récente dont vous êtes le plus fière  ?

-   Avoir défilé en tête de la manifestation MLF de mai 1968.

 

Subitement, le questionnaire de Proust me rase. J’ai envie d’aborder des domaines plus personnels.  Je tente le coup :.

 

-  Il nous reste un quart d’heure.   Acceptez-vous de répondre à des questions plus indiscrètes ?

 

Elle me regarde, soupçonneuse. Mais elle joue le jeu. D.Serryg-1.jpg

 

-  Allez-y.  Je verrai bien…

-  Curieusement, le nom de Sami Frey n’apparaît jamais dans vos interviews…

-  Pourquoi « curieusement » ?  Notre relation intime ne regarde personne.

 

Un coup pour rien. Je  change de sujet.

-

-   En 1968  vous avez refusé de faire des essais dans le Midi pour un film avec Alain Delon, sous prétexte qu’il comportait des scènes en maillot de bain.

 

Elle ne sourit plus, elle cherche dans sa mémoire.

 

-  Oui… en effet.  J’ai refusé. Cela ne m’intéressait pas de me mettre à poil pour M. Deray.

-  Mais un an plus tard, vous avez tourné des scènes très dénudées dans « Mr. FREEDOM », de William Klein …

-  Oui… (elle hésite)  Le réalisateur était un ami.Mr-Freedom.jpg

-  Vous ne pensez pas que vous avez fait une erreur ? 

-  Non, pourquoi ?

-   « LA PISCINE » a été un succès mondial, alors que « Mr. FREEDOM » est passé inaperçu !

 

Là, elle se redresse et me lance  un regard  dur, démenti  par un sourire extra-charmeur.

 

-  Justement, ma chère.  Je considère que j’ai  fait le bon choix.  Et je n’ai pas besoin, j’espère, de vous expliquer pourquoi.  Là  réside mon soi-disant mystère.  Dans l’ambigüité de mes choix.

 

Un peu ébranlée, je déplace le sujet.

  Et ce film que vous tournez en ce moment-même, INDIA  SONG, est pour vous à la hauteur de vos exigences ?

Elle se détend et détourne son regard en soupirant.   Chacun de ses mouvements est empreint d’une grâce infinie.

 

-  Oui, absolument.  Je suis en parfaite osmose avec Marguerite Duras.

 

 Avec Duras- Comme avec Alain Resnais pour l’ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD ?

-  Bien sûr. C’est le même univers.

-  Y a-t-il une image de MARIENBAD qui vous reste et qui pourrait résumer le film ?

Elle la trouve tout de suite, elle la décrit.

 

-  Cet homme qui joue, inlassablement, et qui gagne toujours… Le film évolue dans cet univers du jeu et du hasard.  Un univers onirique, intemporel.

 

Je voudrais qu’elle n’arrête jamais de parler.  Sa voix a un pouvoir d’hypnose.

Elle continue.

 

-  Oui, à quatorze ans de distance, je retrouve  ce même bonheur, je retrouve Michael Lonsdale, un château en ruines, des couloirs  où l’on danse… Tout ce que j’aime !

 

  Elle semble planer au-dessus de notre monde   

de brutes  comme un extra-terrestre invulnérable.  Marienbad   

 

-  Qu’est-ce qui vous fait peur dans ce monde-ci ?

-  Vieillir.  V oir les  rides envahir mon visage, sentir mes forces me trahir, mes jambes se dérober, devenir dépendante… Et ne plus séduire.  Cela est le vrai purgatoire avant la mort.

 

Elle ne connaîtra pas ce purgatoire-là.  Delphine Seyrig nous quitte dans le bel éclat de son automne, le 15 octobre 1990, à 58 ans.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : NINO FERRER

Publié le par Miss Comédie

 

 

 NINO  FERRER,  L’insatisfaitNINO 1

 

 

 

  Décembre 1965, rue du Dragon à Paris.   Chez des amis, Nino Ferrer fête le succès de MIRZA, son premier tube. Au milieu de tous ces gens euphoriques et déjà un peu partis, il est sobre, mélancolique, d’une beauté surnaturelle. Son teckel ne le quitte pas d'une patte.

Je l’ai déjà vu souvent ici, il est le cousin de notre hôte, musicien de jazz.

Il vient vers moi.  Notre conversation  a tout d’une INTERVIEW IMAGINAIRE.

Il m’entraîne à l’écart.            …

 

- Venez, tous ces gens sont répugnants.

-  Mais enfin, ce sont vos amis…

-  Non.  Ils se réjouissent, ils  ne comprennent pas.

-  Comprendre quoi ?

Il me regarde intensément.

-  Vous savez bien, vous, que ce disque… je l’abomine, je le renie, son succès m’avilit.

Je ne dis rien.  Il est vrai que MIRZA est à des années-lumière de l’univers musical de Nino, qui n’aime que le jazz.

 

 

-  Grâce à ce succès, Nino, tu es célèbre. Tu vas pouvoir faire la musique que tu aimes. 

-  Ne me tutoyez pas.  Notre relation est au-dessus de la mêlée.

 

Je ne peux m’empêcher de rire.  Il a ce côté vieille France qui  étonne de la part d’un chanteur de variétés mais qui colle bien avec son allure de dandy.

 

-  Ecoutez-moi. Vous savez ce qui est le plus absurde ?  C’est que personne ne sait que la musique de MIRZA  m’a été inspirée par un tube de Stevie Wonder.  Là-dessus, je mets des paroles idiotes, histoire de rigoler un peu, et paf !  ça fait un tabac…

 

Il me regarde encore, je vais me trouver mal tellement il est beau.

 

-  … et j’ai signé avec Barclay pour  trois autres titres aussi stupides  : Les Cornichons, Oh Hé Hein Bon, Gaston ya’l téléfon qui sons’…    


-  Ils auront le même succès que MIRZA !Dicie Cats


-  Dieu du ciel, je ne veux pas de ce succès-là !  Je regrette le temps des Dixiecats,

là je faisais du vrai jazz, je jouais de la contrebasse, notre hôte Stéphane Guérault de la clarinette, et avec les autres on accompagnait Bill Coleman, c’était du délire, le Vieux Colombier était plein chaque soir !

-  Pourquoi avoir arrêté ?

-  Oh, je voulais faire mes chansons à moi. C’est toujours pareil, à 20 ans on croit qu’on peut  avoir tous les talents à la fois.

 

On passe à table. Il est à côté de moi.  Il me glisse sur le ton de la confidence  :

Nino-et-moi-003.jpg

-  J’ai le projet d’une très belle chanson qui, j’en ai peur, n’intéressera personne…

-  De quoi parle-t-elle ?

-  C’est une chanson qui parle d’un pays de cocagne, où tout le monde est heureux, où le soleil brille toute l’année… comme au paradis…

-  On dirait  le Sud…

-   C’est ça.  On dirait  le Sud.  Vous avez trouvé le titre !

Il me prend la main.

 

 

LE SUD-  Cette chanson  fera le tour du monde. Elle effacera tout le reste, elle sera la seule empreinte de mon passage sur terre...

-   Mais non ! Vos premières chansons resteront, tout le monde les aime, l’une d’elle   figure même dans le film d’Almodovar « Talons Aiguilles », non ?

-  « Un An d’Amour », oui, en Espagnol, hum…

 

 

 

Nino  répond à des hôtes qui l’interpellent de l’autre bout de la table.

 

-  Nino, tu es venu seul ?   Qui est la femme de ta vie en ce moment ?

-  Vous voulez le savoir ? C’est Brigitte Bardot !

Tout le monde s’esclaffe.   Et pourtant, un an plus tard, BB répondait à son appel.

Il se tourne vers moi. 

-  La femme de ma vie, je ne le dis qu’à vous, c’est ma mère, merveilleuse

Mounette.  Un jour ou l’autre, je repartirai pour l’Italie avec elle, nous habiterons à nouveau piazza Navona à Rome, comme dans mon enfance.Nino-Ferreet-sa-mere001.jpg

-  Elle est votre premiere fan ?

-  Pas toujours.  Elle n’aime pas MIRZA.  Pour elle il n’y a que le jazz ou la canzonetta !  Quand j’ai rencontré Armstrong, elle aurait préféré  que je fasse partie de son orchestre,  plutôt  que j’écrive « je veux être Noir », elle a trouvé ça très choquant…

Il rêve.

-  Ma mère a toujours raison.  Tant qu’elle est près de moi, il ne peut rien m’arriver de mal.  Le plus grand malheur qui pourrait m’arriver, c’est qu’elle parte avant moi.

- Où ?

-  Au ciel.  Quand elle mourra, je mourrai.

-  Nino, vous vous souvenez des paroles de votre première chanson : « Ma Vie pour rien « ?

- « Moi j’ai voulu vivre ma vie- et j’ai perdu ma vie pour rien ».

- Comment peut-on écrire ces mots-là, quand on a  toute la vie devant soi ?

-  Je ne sais pas.

 

 

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : MARIANNE FAITHFULL

Publié le par Miss Comédie

 

 

MARIANNE  FAITHFULL,   Sister MorphineFaithfull-1.jpg

 

Au Birdland, rue Guisarde à Paris.  Nous sommes en 2009 mais j’ai eu envie  de situer mon interview de  Marianne Faithfull  dans ce lieu qu’elle a  dû fréquenter dans sa jeunesse, tel qu’il était en ce temps-là.  Aujourd’hui ça n’a plus rien à voir.

 

 Dans ce bar bondé, enfumé, la meilleure discothèque de jazz du moment,  on ne s’entend pas.  il y a là tous les musiciens américains qui vont accompagner Marianne FAITHFULL dans son concert  à la Cité de la Musique.  Ils occupent la plupart des tables. Au bar sont accoudés les habitués, des musiciens blacks en résidence à Paris, ici la clientèle est jazz, soul ou latino.

Elle est là, coincée entre son manager-boyfriend et un grand blond hirsute, bien entourée, bien gardée.  Devant elle, un Coca.   Comme on est en 2009,  personne ne fume sauf elle.  On sait que si on l’empêche, elle s’en ira.

Je me glisse à la place du grand blond qui, justement, sort fumer une clope.

Ca va pas être facile pour se faire entendre.

 

-  Mick Jagger assistera à votre  concert ?

Elle croit que la question vient d’une fille de sa bande.



-  Non.

-  Vous êtes brouillés ?

-  Il m’a usée.  On ne se voit plus.Avec Jagger

-  Vous vous sentez libérée ?

-  Absolutely.  Mick adore   les animaux  et les enfants,  mais il n’aime pas les femmes.  J’ai découvert ça trop tard.

-  C’est tout une époque  de votre vie, que vous effacez ?

- Non, je garde une grande amitié pour Keith Richards, Charlie Watts  et même pour Anita Pallenberg, qui m’a trahie un jour mais passons.  Cette fille m’a fait plus de mal que de bien.  C’est elle qui m’a initiée au cannabis, quand même !!   …Faithfull Pallenberg

-  Mais c’était la compagne de Brian Jones, non ?

-  Oui, et elle est allée s’envoyer en l’air avec Mick 

dans une « pe rformance » …qui a fait scandale et bien sûr je l’ai appris...

-  Dans  le film Performance de Donald Cammell ?

-  Exactement.  A l’époque j’étais enceinte de Mick et

j’étais partie me reposer en Irlande.  J’ai reçu un tel

choc que j’ai perdu mon enfant. 

-  Vous étiez donc très amoureuse à l’époque ?


-  I was deeply in love, yes. It was in… 1970… Cette enfant aurait… 39 ans maintenant, oh good lord !    Anyway, j’ai pardonné à Anita, mais pas à Mick Jagger.    

 

- On dit que Keith Richards sera avec vous sur scène  le 18 ?

- Non, hélas. J’aurais aimé qu’il chante avec moi… Mais il est devenu bourgeois, il fait très attention à lui, il a arrêté de boire… Il est trois fois grand-père, vous savez ?

(Elle rigole)

 

-  Et vous, quand allez-vous arrêter ?

-  De boire ?  C’est fait.  De fumer ? Jamais. C’est tout ce qu’il me reste.

-  Non, de bosser, d’enregistrer, d’écrire, de chanter…

-  Qu’est-ce que je ferais d’autre ?

-  Vous vous occuperiez de vos petits-enfants.

Elle éclate d’un rire rauque, elle se met à tousser.

-  Goodness no !  I should go to London… I hate London.

-  Vous préférez vivre  à Paris  ?

-   Oui, à  Paris je me sens jeune !              

On lui apporte ainsi qu’à son manager une assiette de chili con carne, le plat traditionnel et unique du Birdland.   Elle se jette dessus, affamée.

Pendant qu’elle mange j’arrête de la questionner et puis le bruit est vraiment assourdissant.  On entend à peine la voix de Billie Hollyday  en fond sonore.

Mais Marianne enchaîne :

 

- Vous m’avez connue quand j’étais junkie ?junkie.jpg

-  Seulement par la presse et les films.

-  Vous trouvez que je suis vraiment décatie ?

-  Ah mais pas du tout, au contraire je trouve que vous avez maintenant un charme unique, envoûtant.

-  Thank you.

-  J’adore aussi votre voix maintenant.  Au début vous aviez une voix très douce…

-  Oui c’est vrai. C’est l’alcool et le tabac qui m’ont fait cette nouvelle voix. Moi aussi je la préfère à celle d’avant…

  

 -  Quand vous chantez la chanson de La Fille Sur le Pont, je meurs.

   La FilleElle me regarde et elle sourit.

   -  La scène est mortelle, non ?

-Elle allume une cigarette et me souffle la fumée  dans le nez.

 

-  Vous me donnez envie de fumer, mais moi je n’ai pas le droit !

-  Ah ah, il faut savoir braver l’interdit, mon petit.   J’ai passé ma vie à ça.

-  Cet album « Easy come, easy go » c’est le combientième ?

-  Vingt-cinquième ou trentième, je ne sais plus…

 

-  J’adore les titres de vos albums.  Ce sont des invitations au vice, à l’amour

   ou à la désolation.

-  Oui, je ne les choisis pas.  Ils viennent tout seuls.  Vous composez ?

-  Non, je décompose.

-  Ah, pas mal.  « Décomposition », un titre pour la fin.   Mon  titre préféré c’est le premier de tous, celui que Mick et Keith ont écrit pour moi, j’étais encore

presque pucelle…

-  « As Tears Go by » ?

-  Sublime, non ?...  Les larmes vont et viennent dans une vie, dont’they ? 

 

La lumière s’éteint brusquement.   La musique s’arrête. Panne de secteur.  `Ca tombe bien, je ne savais plus quoi lui dire.  Je me lève et à tâtons je vais vers la sortie.  Pour une fois, c’est moi qui me barre, l’interviewée reste sur le carreau dans ce décor qui n’était qu’un prétexte.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : FERNANDEL

Publié le par Miss Comédie

 

FERNANDEL, LE  DÉFROQUÉDon-cam.jpg


 

Cet homme a attiré au cinéma plus de cent millions de spectateurs dans les années 50-60-70.  Ce champion du box-office,  plus fort que de Niro, est tombé dans l’oubli.  Pourquoi ?  Lui-même croit avoir la réponse.

 

 

 

 

Toulouse, une étape de la tournée de la pièce FREDDY.  La loge de Fernandel au théâtre du Capitole. J’ai voulu revoir cette loge qui avait été habitée avant lui par Luis Mariano et tant de ténors  (ou de divas-) illustres.  Où il me donnait des conseils sur mon jeu avant le spectacle, paternel  et complice.

Il est assis à sa table de maquillage, je  vois son reflet dans la glace, du canapé rouge en velours râpé où je suis assise.

 

 

- Dans cette pièce FREDDY de Robert Thomas, qui est votre dernière apparition sur scène, vous avez fait le clown pendant une année à Paris et en tournée.  Ca devait être lassant, certains soirs, non ?Freddy-001.jpg

- Bonne mère !   Tous les soirs une jolie gonzesse me roulait une pelle,

  c’est pas des choses dont on se lasse, peuchère !     

-  Mais vous étiez déjà très affaibli ?

-  Affaibli, affaibli !  J’étais affaibli avant d’entrer en scène. 

Après, le public me tenait à bout de bras, rien que d’entendre leurs rires, je reprenais du poil de la bête.  Surtout pour la scène du baiser, hein ?

 

 

 

 

- Vous avez tourné combien de films ?

-  126 exactement.  Je ne parle que des longs métrages.

 

- Quelle est la partenaire qui vous a laissé le plus grand souvenir  ?

 

Il me montre   l’étendue de sa dentition (éclatante de blancheur, du reste).

- J’ai eu un coup de grisou  pour Silvana Mangano sur le

tournage du Jugement Dernier. Cette nana était un volcan endormi, on sentait que ça bouillonnait là-dedans (il fait les gestes) et quel regard ! Elle te zigouillait un mec à trois mètres.  Mais c’est Gassman qui avait ses faveurs, pas moi !

 

- Vous étiez conscient, de votre célébrité ?pastis.jpg

-  Moi conscient ?  Non, entre les tournages je filais à Carry-le-Rouet jouer à la p étanque avec mes potes, boire le pastis, écouter les cigales… là-bas ils me montaient pas le bourrichon, ils m’appelaient Fernand et ils parlaient pas cinéma !  J’étais con, mais pas chiant. (il  se marre.)

 

 

(Puis  il se frappe le front)

Ah  si, peuchère, le jour où j’ai cru que le ciel me tombait sur la tête, c’est à Rome en 1953, je me baladais avec ma fille Janine et de retour à l’hôtel on me tend un billet en provenance… du Vatican !!! Figure-toi que le Pape  Pie XII me demandait la faveur d’accepter une entrevue avec lui, il voulait faire la connaissance de don Camillo, le curé le plus célèbre dans le monde après le Pape !   Il m’a béni et Janine aussi, j’ai raconté ça aux potes à Carry, ils sont tombés à genoux en se bidonnant… ils m’ont pas cru.

 

-  Vous aimeriez tourner un film à notre époque ?

-  Oh pôvre,  aucun metteur en scène ne voudrait me faire tourner aujourd’hui.

-  Et pourquoi ?

- Pour la bonne raison qu’aujourd’hui  les gens ils rient plus pareil qu’avant.

Les grimaces et les contorsions, rouler les yeux et les r, jouer les abrutis, ça leur fait ni chaud ni froid. Ce qu’ils veulent c’est du comique de situ-ationn… Moi c’était du comique troupier, nuance, c’était bon pour les troufions. 

Non, si on me demandait, aujourd’hui,  j’aimerais tourner un remake des GRANDS DUCS, de Patrice Leconte !  Avec Gabin et Jean Lefèvre on  ferait un trio épatant, non, qu’est-ce que tu en penses ?   


 

    Il rit- Votre plus grand malheur ?  

-  C’est ma gueule !

- Votre plus grand bonheur ?      

- C’est ma gueule !

 

Nous rions tous les deux.

 

-  D’ailleurs à cause de ma gueule j’ai été nommé très souvent « chevalier » :

de la Légion d’Honneur, du Mérite, des Arts et des Lettres, en me voyant ça leur tombait sous le sens !

 

-  Il y a un acteur dont vous avez été jaloux ?

- Oui, Bourvil parce que tous les films où il a fait pleurer ont marché, alors que moi dans MEURTRES, j’ai fait un bide. 

- Mais vous étiez de grands amis ?

- Ah ça oui, dans LA CUISINE AU BEURRE, on était beurrés chacun son tour sur le plateau, et ensemble après. Le pastis était notre verveine du matin et du soir.  On un peu exagéré. 

-  Dans FREDDY on ne vous a jamais vu boire du pastis entre les scènes !

- Oui j’avais déjà adopté la devise « le pastis c’est comme les seins, un c’est pas assez, trois c’est trop ! »

Et d’éclater de rire.   Puis il se lève, se regarde dans la glace, bombe le torse.

-  J’ai quand même fait des conquêtes, malgré ma gueule.  J’avais du charme.

-  Oui, ça je peux en témoigner !

Il me tapote la joue.  A ton âge, tu draguais un vieux, c’est du joli !

-  Je jouais mon rôle, c’est tout !

 

Il ouvre la porte et sort dans le couloir dont le plancher centenaire craque sous les pas.

- Tu viens, petite ?  Je suis fatigué. 

Je lui emboîte le pas, mais je ne le vois plus.  J’entend seulement le plancher craquer sous ses pas qui s’éloigent dans la pénombre de ce couloir, interminable.

 J’entends alors  les hurlements de joie de la salle, les applaudissements, les rappels qui n’en finissaient pas.  Il souriait, il souffrait.  Quelques mois plus tard  il tirait sa révérence.

 

 

 

 

 

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : NAT KING COLE

Publié le par Miss Comédie

 

 

NAT  KING  COLE, UNFORGETTABLENat-King-cole-1.jpg

 

 

Hancock Park, quartier résidentiel  à Los Angeles.  Une villa cachée dans les araucarias et les hibiscus.  NAT KING  COLE est allongé sur un transat  sous

l’auvent de l’immense terrasse bordant la piscine de marbre gris. 

Le jardin est à l’abandon.

   On est accueilli par son sourire éclatant dans un visage déjà amaigri par la maladie.  La gorge entourée par un grand foulard bariolé, il parle avec difficulté.    

A  45 ans, il est déjà au bout d’une éblouissante carrière.  Trop d’alcool, trop de tabac… Le cancer de la gorge  l’emportera quelques mois plus tard à l’hôpital de Santa Monica, le 15 février 1965.

Aujourd’hui il a choisi de revenir chez lui, dix ans plus tard, pour revivre avec nous quelques moments de sa  courte vie.

   On entend,  s’échappant de la baie du salon, une musique trépidante de ukulélé.

 

-  Nat, c’est quoi le bonheur, pour vous ?

-  Ah ah ah !!!  Le bonheur c’est la musique, bien sûr ! 

-  Depuis toujours ?

-  Moi et mes quatre frères on chantait à la chorale de ma mère dans

   l’église où notre père était pasteur,  c’est pas un beau début, ça ?  on

   chantait la gloire de Dieu avec l’orgue, pour moi le gospel c’était

   la seule musique au monde !   Mama Cole m’a appris le piano et l’orgue, je n’ai plus jamais arrêté d’en jouer, même quand on m’a déclaré « chanteur », je suis pianiste devant l’Eternel !

-  La gloire, ce n’est pas le bonheur ?

-  Non non, la gloire c’est une épreuve.  Il faudra tout au long de sa vie la justifier vis-à-vis de tous ceux qui ne l’ont pas.  Vous êtes condamné à la mériter à perpétuité.

-  Votre idole ?

-   Le seul et unique :  Armstrong, c’est lui le king !  Je l’écoutais dans ma rue à Chicago avec mes frères, il jouait dans un club de jazz à côté, j’étais en transes !

-   Votre plus grand amour ?

-    Ma première femme Nadine… on s’est connu à 20 ans et on a créé un

      groupe ensemble.   Ca n’a duré que neuf ans… La vie sépare ceux qui s’aiment…, comme  dit Jacques Prévert,  et puis un amour chasse l’autre…

 

-   Pourquoi chantez-vous en Espagnol ?

-  Ah ah !  J’ai un très mauvais accent, non ?  C’est après une tournée en Argentine où j’ai chanté pour m’amuser Mona Lisa en Espagnol, ça a fait un tabac, alors j’ai commencé à écrire des chansons en Espagnol, ça marchait toujours. 

-  Tout a été facile pour vous ?

-  Oh non.  J’ai souffert toute ma vie d’être Noir. Dans ce pays, si vous saviez.

   En 1956 j’ai été attaqué en concert à Birmingham en Alabama, mon pays natal !  par un groupe de Blancs, j’ai dû interrompre le spectacle et fuir, avec mes musiciens… Jamais plus je n’ai chanté en Alabama.

-  Mais vous avez été invité par la reine Elisabeth II ?

-  Oui oui, au palais Victoria.  Et John F. Kennedy était mon ami… un véritable ami, je l’ai pleuré comme un membre de ma famille. Oh, il existe des Blancs qui ne sont pas racistes, heureusement !

 

 

-   Il y a quelques années, au Sporting d’Eté de Monte-Carlo, nathalie.jpg

la nuit la plus belle  fut celle où votre fille Nathalie a chanté

UNFORGETTABLE YOU en fourreau de velours noir  pailleté,  

superbe,  et le finale avec votre voix off  a déchaîné l’enthousiasme

du public…

-   Oui, j’ai vu ça… Un miracle, ma fille  a  chanté divinement.   Elle sentait ma présence. 

 

 

-  Vous avez vu le film « In The Mood for Love », où votre chanson « Aquellos ojos verde » donne à cette histoire d’amour impossible des accents inoubliables ?

-  Oui, je l’ai vu.  Ce film est à l’image de la vie,  la quête d’un idéal qu’il vaut mieux ne pas atteindre car on ne peut être que déçu.  L’idéal n’est pas de ce monde.

-   Vous êtes pessimiste !

-  Oui,  parce que  je vois encore la discrimination partout, partout…  Même OBAMA n’a rien pu faire, les hommes se haïront toujours.

-  Votre dernier souvenir douloureux ?

   Lorsque ma famille et moi sommes arrivés à Los Angeles.  Nous avons

   acheté cette maison, où nous sommes, ici (il fait un geste large pour

    montrer l’ensemble de la propriété)… J’ai reçu des lettres me demandant

    de m’en aller, des menaces… J’ai tenu bon.  Ils ne voulaient pas de nous.

     C’était dur pour moi mais encore plus pour mes enfants… l’école, tout ça.

     Vous savez, c’est une malédiction de naître Noir parmi les Blancs, comme

     de naître Juif dans le monde entier. Il faut attendre le Jugement dernier.

 

-  Vous avez une solution, pour que les hommes s’aiment entre eux . ?piano1.jpg

 

- Oui, remplacer l’argent par la musique.  La musique engendre l’amour, les notes de musique sont de petits germes d’amour.   Mais cela ne se fera jamais.

-  Pourquoi avoir accepté de revenir  ici pour cette interview ? 

 

Nat King Cole boit une gorgée de tequila et respire à pleins poumons.

 -    Tout ça est un monde factice.  L’essentiel, on le découvre après la mort.   Je passe un petit moment sur  terre, cela me fait rire.  Après votre départ je remonterai vite là-haut, dans l’espace où toutes les âmes sont de la même couleur.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : GÉRARD PHILIPE

Publié le par Miss Comédie

 

 

   G.Philipe-1.jpgGERARD  PHILIPE,  L’étoile filante

 

 

Juillet 1952.  Le soleil rougeoie encore sur les pierres brûlantes du Palais des Papes.

Envahi par les étoiles, le ciel s’assombrira vite, violet sombre  au-dessus des gradins encore vides.

La place de l’Horloge n’est qu’une vibration.  Un même état d’exaltation estivale habite les consommateurs aux terrasses, les flâneurs, les junkies, les joueurs de guitare.

A la Civette nous sommes assis, anonymes, au coude à coude, noyés dans la masse, invisibles.  Même lui.

 

Dans une heure il sera sur scène face à la cour d’Honneur,  dans son costume de lorenzoLORENZACCIO, celui-là même qui fut exposé en 2003 à la Bibliothèque Nationale de Paris, celui-la même, défraîchi, portant la trace de sa divine sueur, contemplé silencieusement par des files de jeunes filles pensives.

Il recevra, comme chaque  soir, une ovation.  Sa beauté et  sa fougue dans ce rôle de tyran martyr, ne sont déjà plus du tout humains. 

 

-       Gérard, qui cherchez-vous dans la foule des passants ?

-       Anne, ma femme.  Sans elle je suis perdu.

-       Comment arrivez-vous à rester fidèle ?  Vous pouvez avoir toutes les femmes.

-       Je ne vois qu’elle.  Nous avons nos codes secrets. Elle s’appelait Nicole, je l’ai appelée Anne. Et moi, elle m’a fait ajouter un e à mon nom pour que le total des lettres fassent 13… Nous avons échangé notre sang. Nous sommes liés à la vie à la mort.

 

-       Vous vous êtes mariés en 1951, il y a un an. Cette même année vous avez tourné Anne-et-Gerard.jpg

FANFAN LA TULIPE, qui vous a rendu célèbre dans le monde entier.

-       Oui. Anne m’a porté chance.

-        Votre partenaire était Gina Lollobrigida… une bombe sexuelle, non ?

-       Une très bonne actrice, oui.

 

-       Quand on a été le Prince de Hombourg et le Cid, la vie quotidienne doit  paraître insipide, parfois ?

-       Insipide ?   Ah non, tellement plus « vivable » !  Je ne joue presque que des personnages marqués par un destin funeste, qui se débattent  dans des drames sans issue… La vie quotidienne est un paradis terrestre  !

-       Les femmes que vous aimez sur scène sont irrésistibles, sublimes, autrement séduisantes que dans la vie…

-       Oui, elles ont le vice en elles, la jalousie, la cruauté.  Autre chose, en effet, que celles qui m’entourent dans la vie !

-        

 

-        Votre dernière émotion de théâtre ?

-       Me retrouver sur scène face à mon maître Jean Vilar, dans le Cid. Il jouait don Diègue, et soudain je voyais en lui mon ennemi, un autre homme, lui si tendre…

-       Et hier, lors de la première représentation de Lorenzaccio, qu’avez-vous ressenti ?

-       Oh, une multitude d’émotions, que je vais retrouver tout-à-l’heure  !   D’abord, l’excitation d’être le premier interprète masculin de ce rôle sublime… Je viens après Sarah Bernhard suivie d’autres actrices… vous imaginez ?

-       C’était comme si aucun comédien ne se sentait assez viril pour rivaliser avec la grande Sarah !!!! (Il rit).

-       Jean Vilar joue-t-il dans Lorenzaccio ?

-       Non, mais je suis en parfaite osmose avec Daniel Ivernel qui joue le duc,  et surtout avec Charles Denner, un Giomo magnifique.

-        

-       Gérard Philipe, quel est votre pire souvenir de théâtre ?

Il ne réfléchit pas longtemps, son visage s’assombrit.  Il but la dernière gorgée de son thé glacé.

-       Caligula en 1945.  On m’annonce que mon père emprisonné à Grasse et condamné à mort, s’est évadé.  Son existence  se dissociait soudain de la mienne pour devenir un cheminement solitaire  où je ne pouvais intervenir en rien.  Mon père était collaborateur, j’étais résistant. Au-delà de nos civergences politiques, il restait mon père et l’idée de sa mort m’obsédait.  Jouer chaque soir le rôle de ce roi embourbé dans sa révolte était une torture.

-       En vous choisissnt pour ce rôle, Camus avait fait  une erreur de casting !

-       Un contre-emploi, en tout cas.  Le démon qui est en moi a dû être convaincant car la pièce a eu un grand succès.

 

Nous regardons autour de nous.  Les gens peu à peu quittent leurs tables sur la place de l’Horloge et se dirigent vers le Palais des Papes.  Gérard Philipe se lève.

-       Je suis de la première scène.  Il faut que j’y aille…`cour-d-honneur.jpg

je le suis, nous marchons vite à travers la foule.

-        

-        

-       Vous aimeriez mourir en scène ?

-       C’est mon vœu le plus cher.  D’ailleurs je désire être inhumé dans mon costume du Cid.

-       Nous n’avons pas parlé de cinéma ?

-        Ce sont deux mondes différents.  Sur une scène, je connais l’état second, l’euphorie du dédoublement.  Au cinéma je suis happé par une mécanique endiablée, c’est exaltant, je ne maîtrise rien du tout.

-       Vous avez des projets de tournage ?

-       Oui, un film avec Yves Allégret, « Les Orgueilleux », dans lequel je jouerai un médecin alcoolique… encore un contre-emploi   !

-       Votre partenaire féminine ?

-        Michèle Morgan… le feu sous la glace, dit-on !

-        etoile-filante.jpg

Je sens qu’il n’est plus avec moi. Il glisse, rapide, le regard fixé sur la porte monumentale qui commence à avaler les fidèles.

Je le perd de vue.

 Il disparut dans la pénombre du cloître.

 Six ans plus tard il reviendra en Avignon pour jouer encore une fois LORENZACCIO.  Ce sera la derière.  L’année suivante l’étoile s’éteint.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : FRANCOISE SAGAN

Publié le par Miss Comédie

 

 

sagan-assise.jpg FRANCOISE  SAGAN, UN CERTAIN DETACHEMENT;

 

Nous marchons sur le trottoir des Champs-Elysées après la projection du film de Diane KURIS, « Sagan ».  Nous sommes début juin, la nuit est tiède, Elle porte une jupe de fine laine camel et un chemisier en soie noir à pois blancs.

Elle marche vite, légèrement voûtée, elle tousse par moments.  je demande :

 

 

-  Vous avez aimé le film ?

-  Oui, beaucoup.  J’ai pleuré.  Ca s’est passé exactement comme ça.  A part certains de mes proches que je n’ai pas reconnu,  qui n’ont pas eu ma chance : Testud c’était moi. J’étais sur le tournage,  vous savez.  Je la regardais, je me voyais, je revivais tout…         Ma vie a pris un mauvais tournant très vite… C’est ce maudit accident.  Si je n’avais pas eu cet accident, je n’aurais jamais connu la drogue… Quoique. Mon frère Jacques m’a bien ouvert la voie lui aussi.  Bref.

-   Et tout cet argent… tout d’un coup…

-   Oui.   Heureusement, j’ai tout dépensé, je n’ai rien gardé, rien.   A la fin je n’avais plus rien, ils m’avaient pris mon chéquier et pourtant le fisc me poursuivait encore, je n’en  dormais plus... Ca on ne le voit pas dans le film.

 

-    « Sagan ».   Pourquoi n’avoir pas écrit sous votre vrai nom ?

-    Mon père a refusé.  Quand « Bonjour Tristesse » a été accepté par Julliard, il fallait se décider.  Pour mon père ce livre était une ineptie. Il ne se doutait pas du ramdam qui allait suivre … (elle rit)

-    Et… Sagan, pourquoi ?

-    C’est le nom d’un personnage de Proust,Hélie de Talleyrant, prince de

      Sagan.

-     Rien que ça !

-     Et oui.

-     Vous avez même écrit votre épitaphe avec ce nom-là,  et non avec Quoirez, votre vrai nom c’est étrange !

-    Ben oui, ma vie, mes scandales, mes livres, c’est Sagan, pas Quoirez.

     Quoirez c’est moi petite fille, garçon manqué, heureuse, insouciante…

      C’est mon au-delà, c’est moi maintenant.

 

-   Où  aimeriez-vous souper ce soir ?

-    A la Closerie des Lilas.   Cela me rappellerait mes déjeûners avec Sartre,

    ce qu’on pouvait rire !  Le soir, il y a un pianiste qui joue du Bill Evans… Pour moi la Closerie c’est un endroit emblématique, c’est le Paris éternel.

 

-   A quel moment avez-vous été le plus heureuse ?sagan-1955.jpg

     Je ne sais plus.  C’est loin, j’ai été souvent heureuse, la plupart du temps

 en fait, A cause d’un petit livre, j’ai connu tous les bonheurs fugaces du luxe, Monte-Carlo, les boites de nuits, le champagne, Deauville, les belles voitures…

Elle s’arrête, les yeux fixés sur l’obélisque au loin.

« Tout ça m’est arrivé sur un plateau et je trouvais ça normal… et sans m’en rendre compte, avec les années, ça s’est gâté, j’étais sur la pente descendante et je ne m’en rendais même pas compte. Je ne souffrais pas encore.  Le malheur le vrai, je l’ai connu quand Peggy  m’a quittée… Là, plus question de rigoler, j’étais paumée. Il ne me restait plus que les substances…

Vous avez vu, dans le film ? La scène de la mort de Peggy ?  Bouleversante Jeanne Balibar. C’était du vrai malheur, je vous jure.

Mais avant, pendant trente ans, oui j’ai été heureuse souvent. »

Elle reprend sa marche, plus lentement, avec un certain sourire aux lèvres.eggy-Roche.jpg

 

 

 

 

-   Vous estimez que vous avez fait de la bonne littérature ?

-    Ecoutez, c’est Mauriac qui l’a dit, à la une du Figaro :  « des qualités littéraires in-dis-cu-ta-bles, dès la première page. » Il parlait de Bonjour Tristesse, bien sûr.  Ensuite… des hauts et des bas… Un succès, un flop, un succès, un flop.   Comme  Duras.

-   A votre avis, pourquoi  « Bonjour Tristesse »  a-t-il fait scandale ?

-   C’était moi le scandale. Dans tous mes livres ils m’ont vue moi, mes

    voitures, mes frasques… Je m’en foutais à l’époque.

 

- Quel est l’homme que vous avez le plus aimé ?

- Dites-donc, c’est indiscret, ça.  C’est François Mitterrand, là !

-  C’est impossible.  C’était un grand esprit avec un tout petit coeur.

- Vous avez raison. Non, je crois que c’est le metteur en scène Zéfirelli.

-   Et Johnny Hallyday ?  Vous lui avez écrit une chanson !

-   Un être archangélique.  Mais moi, je n’étais pas assez belle pour lui.

J’ai laissé tomber la première.

 

-  Parmi tous les êtres exceptionnels que vous avez rencontrés, en est-il un

qui émerge, plus inoubliable que les autres ?

-   Yves Saint-Laurent.  Mon frère en solitude, mon frère en paradis artificiels, un être é la fois désincarné et sensuel, follement coureur.  Une nuit, au Sept,

je l’ai vu obliger un des serveurs à partir avec lui… On ne lui résistait pas. C’était un Prince.  Un prince des habité par le génie, un artiste qui a bouleversé les codes de l’élégance.

 

- Vous avez un regret ?

-  Non.  Ca ne sert à rien.  On ne pourrait pas s’arrêter là, et boire un verre ?

 

Je la vois s’engouffrer dans la porte à tambour de la brasserie, je prends le tour suivant, le tambour n’en finit pas de tourner, je trouve enfin la sortie et je La cherche, Elle a disparu, Elle n’est plus là.  Je m’assied à une table, sachant  très bien qu’elle avait dit ça comme ça, des paroles en l’air, pour faire une fin.  Je lève la tête, l’énorme lustre de cristal se balance doucement, sans raison.Ange.jpg

 

 

J’ai relu les premières lignes de cette première page de « Bonjour Tristesse », au mérite littéraire « indiscutable » :

« Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent,

j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse.  C’est un

sentiment si complet, si égoïste que j’en ai presque honte, alors que la

tristesse m’a toujours paru honorable. »

 

En effet, c’est un sommet, une musique comme une cantate de JS Bach.  Qui écrit encore comme ça ? Personne.

 

Et son épitaphe au petit cimetière de Seuzac, près de Cajarc où elle est née :

« Sagan Françoise. Fit son apparition en 1954 avec un mince roman « Bonjour Tristesse, qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre également agréables et bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même. »

 

J’aurais aimé la connaître. Nous aurions fait une paire de cancres.  Elle célèbre, moi inconnue, on en était au même point.  Quelle différence ?

 

« 

 

 

 

 

 

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : JEAN ROCHEFORT

Publié le par Miss Comédie

 

JEAN  ROCHEFORT,  CRIN BLANC !  493225-jean-rochefort-au-17e-trophee-epona-637x0-2.jpg

 

   Lyon, hôtel de la Tour Rose, dans un coin de l’immense bar. 

Jean Rochefort est attendu par le comité d’accueil de l’Institut Lumière

où il doit participer à un hommage à Bertrand Tavernier.  

Au cours de notre entretien, un chasseur vient lui remettre un pli qu’une inconnue

 a déposé pour lui à la conciergerie.

C’est une lourde enveloppe que Jean Rochefort rend au chasseur en lui demandantle Bar Tour Rose

de le faire porter dans sa  chambre.   Il  grommelle :

*  Encore un manuscrit.  S’ils pouvaient, ils viendraient me poursuivre dans les toilettes pour me déposer leur prose en mains propres… enfin presque propres, à cet endroit-là…

*    Allez-vous lire celui-ci ?

*   Qu’est-ce que vous croyez… Je suis coincé à ce colloque jusqu’à minuit passé, je m’écroule sur mon lit, je m’endors, et j’ai un TGV demain matin  à huit heures.

*    Alors qu’allez-vous faire de ce manuscrit ?

*    Je vais le laisser sur la table de nuit pour le prochain client, il aura le

      choix entre la Bible et ce texte inédit.

*    Vous passez peut-être à côté d’un chef-d’œuvre ?

*    Ben oui, mon cher il faut savoir prendre des risques dans la vie.

*     Et cet auteur qui va  vivre dans l’espoir que vous l’appeliez un jour…

*     Bon, vous voulez me faire pleurer, vous ?   Son texte, il a dû le déposer

       chez une dizaine de confrères, sur le tas il y en aura un qui plongera.

       Si ça se trouve, il sera beaucoup plus intéressant que moi, qui suis

      sur la pente descendante.

*    Bien, reprenons, si vous voulez bien, notre entretien…

*    Ouiii ?

 

Tout  « descendant » qu’il est, Rochefort a encore l’œil qui frise.  Il me

regarde avec une malice un peu provocante, et attend  la question

suivante.

 

*  Jean Rochefort, quel est votre plus mauvais souvenir de tournage ?fantome-de-la-liberte-06-m.jpg

*   J’en ai plusieurs, mais celui qui ne risque pas de faire de la peine au

      metteur en scène puisqu’il est mort, c’est le souvenir du Fantôme  de la 

       Liberté, de Bunuel.  Une torture.  Des heures cloîtré dans une loge

       inconfortable en compagnie des trois autres acteurs de la scène,

       abandonnés grelottants, assoiffés, sans une indication, pour être

       ensuite brusquement traînés sur le plateau et se voir attribuer des

       places marquées à la craie sur le sol… sans un mot du réalisateur Seyrig Rochefort001sur

       nos rôles… Il faut dire qu’il était déjà très, très handicapé.Mais enfin on délègue !  On délègue !  Non ?

*    Oui oui..   Quelle est  la partenaire qui vous a le plus ému ?

*     C’est Delphine Seyrig, au théâtre.  Son souvenir m’émeut encore.

*     Sa beauté ou son talent ?

*     Sa voix.   Je croyais détenir le pompon de la voix - si on peut dire… Mais sa  voix à elle….une banderille !   Une estocade !

*     A propos d’estocade….

*     Vous allez me demander si j’aime la corrida ?

*     Non.

*     J’aime mieux ça.  Je vous aurais giflé, mon vieux.

 

 

 

 

*     Non, j’allais vous demander si vous vous souvenez de votre 

      premier amour ?

*   Bel à propos !  Oui oui,  elle s’appelait Blandice, c’était une jument blonde que je montais en dehors des heures de tournage, à Rochefort2

Rio de Janeiro.

 

*    Quel  est votre acteur favori ?

*    Fernandel.

 

*    Quel est votre héros  favori dans la littérature ?

*   C’était don Quichotte, avant qu’il ne me porte malheur !  J’allais enfin  réaliser mon rêve, incarner ce personnage hors du commun, lorsque le tournage fut interrompu dans le chaos.  Et moi, blessé,  privé de cheval  pendant des années… (il sanglote).

*   Hum… excusez-moi.   Et dans la vie réelle ?

*   Bartabas.

*    Que  portez-vous de préférence lorsque vous sortez ?

*    Des sabots.

*    Comment aimeriez-vous qu’on vous définisse ?

*    Comme quelqu’un de très chevaleresque.

 

NDLR :  les anecdotes  concernant le manuscrit déposé à l’hôtel et le tournage du Fantôme de la Liberté ont été vécues en leur temps  par l’auteur.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : KARL LAGERFELD

Publié le par Miss Comédie

 

 

  KARL-NOW.jpgKARL LAGERFELD,   ENFIN SEUL

 

Karl Lagerfeld m’a donné rendez-vous au Jardin des Tuileries,  en face de la statue de Coustou « Apollon pousuivant Daphné. C’est un endroit tranquille et

charmant, où le couturier vient volontiers chercher l’inspiration.

Tout près de son atelier de la rue Cambon, il vient en voisin, tout comme Coco Chanel qui calmait ses nerfs au sein  de cette enclave bucolique.

Il est 18h pile, Karl Lagerfeld toujours ponctuel arrive, figure emblématique,

immuable depuis sa cure d’amincissement : costume noir, col montant comme une minerve, lunettes noires.  Majestueux mais souriant, distant mais affable.

 

¨     Karl Lagerfeld, ne vous sentez-vous pas un peu seul, depuis la mort

d’Yves Saint-Laurent ?

¨     Non, pas du tout, pourquoi me sentirais-je seul ?  J’ai attendu ce moment pendant des années…

¨     Vous étiez pourtant deux amis très proches ?

¨     Au début, oui, il y a si longtemps…  Mais sa gloire nous a séparés très vite.

¨     Elle l’a tué, et vous êtes vivant…

¨     Oui, je dois m’estimer le plus heureux des deux…

¨     Vous donnez aujourd’hui l’image d’un homme accompli, sérieux et … rangé.  En a-t-il toujours été ainsi ?

¨     Sérieux, je l’ai toujours été.  Rangé… c’est une autre histoire. Dans ma jeuKARLnesse j’étais entouré d’une bande de fous qui semaient le scandale autour de moi, et cela m’amusait.

¨     Les Américains ?

¨     Oui, les Américains, la bande à Andy Wharol, tout ça… J'étais jeune 


¨     Saint-Laurent faisait-il partie de cette joyeuse bande ?

¨     Ah non !  Pas du tout !  Lui, il avait la sienne.  On se croisait parfois au Sept ou à la Coupole, ça créait des tensions sous-jacentes  presque shakespeariennes… Il y avait des jeux de provocation, des trahisons…

 

Soudain il semble rêveur à l’évocation de cette époque lointaine. Il poursuit :

¨     Au fond, s’il n’y avait pas eu cette faune libertine autour de nous, Yves et moi aurions pu rester complices, rire de nos destins si dissemblables… relativiser…

Il fait une pause, puis reprend sur un ton amer :

¨     Pourtant il m’a trahi.

¨     Trahi ?   Professionnellement ?

¨     Non. 

Il fit un geste de la main, pour écarter le sujet.     Karl001.jpg

¨     Avez-vous un « bon ange » ?

¨     (Il sourit)  Vous voulez dire : « un Pierre Bergé » ? Non, non, je suis seul, tout seul à travailler. Mon bon ange n’est plus de ce monde, c’est Mademoiselle Chanel.

¨     Elle vous inspire ?

¨     On peut dire ça comme ça. En réalité, je ne fais que la copier.

¨     N’avez-vous pas envie d’avoir une maison de couture à votre nom ?

¨     Je crois que cette époque est révolue.   Voyez les créateurs qui marchent : Galliano, Mark Jacob, Nicolas Ghesquière… ils s’effacent.  Leur mode appartient à une maison qui ne leur appartient pas.

¨     Quel est votre bien le plus précieux ?

¨     Ma curiosité.

¨     Quelle est votre raison de vivre ?

¨     L’argent.

¨     Et l’amour ?

¨     Je suis l’homme d’un seul amour.  Il est mort et depuis je n’aime plus.

Il se lève.  Le soleil sur son visage a fait couler un peu de fond de teint sur ses tempes.  Il s’éponge avec un mouchoir de soie blanche.

Son regard très lointain, qu’il s’obstine à cacher,  m’a lancé un éclair d’acier.

 

¨     Je dois rentrer.

 Il  s’éloigne, droit comme un i, d’un pas  dansant sur ses hauts  talons.  Il a soixante-dix-sept ans.

 Le soir-même, je reverrai Karl Lagerfeld bien après minuit, à sa table du Flore, seul.  Il boit du Coca.   Derrière ses lunettes noire son regard est fixé sur la porte d’entrée.  Il guette chaque   nouvel arrivant il guette celui qui ne viendra plus.

 La Jaguar bleue est devant la porte, moteur tournant.  Bientôf  les passants le verront sortir sans hâte et s’engouffrer à l’intérieur.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : LADY DIANA

Publié le par Miss Comédie

  belle-Diana.jpgLADY  DIANA  SPENCER  ou  L'AMOUR PUNI

 

 

31 août 1997.  Le bar Hemingway de l’hôtel Ritz à Paris.

Lady Di attend, assise dans l’un des fauteuils proches du bar.  Elle est seule.

Elle est rayonnante, bronzée dans un tailleur bleu ciel.

Elle refuse l’interview mais accepte le questionnaire de Proust, cela l’amuse.

Elle prévient : « Je serai obligée d’interrompre l’entretien dès que Dodi al

Fayed  viendra me chercher… Sorry ! »   Sourire.  Un sourire d’ange.

 

--  Quelle qualité préférez-vous chez un homme  ?prince-charles.jpg

  • L’humour, je crois.

 

 

  • Et chez une femme ?
  • L’indulgence.
  • Chez vos amis ?
  • Oh mes amis ?  Ils sont si différents... Leur qualité commune,
  • c'est justement le don de l'amitié !
  • Quel est votre principal défaut ?
  • Pendant des années, ce fut une timidité maladive.  Aujourd’hui j’ai le

défaut  de  me rebeller  trop souvent.

  • Quel est votre rêve de bonheur ?
  • (Elle sourit)   Vivre l’instant présent.  Celui que je vis en ce moment,

par exemple.

  • Quel serait votre plus grand malheur ?
  • Mourir avant d’avoir vu les enfants de mes fils.
  • Quel est le plus grand personnage que vous ayez rencontré ?diana_aids.jpg
  • Mère Teresa, et pourtant elle m’arrivait à la taille ! 

  • Vous souvenez-vous de votre acte le plus courageux ? 
  • Oui… lorsque j’ai serré  la main d’un malade du sida. C'était en 1985 et à cette époquepersonne n'osait les toucher, on disait que c'était transmissible par le contact...

 

 

  • Quel est votre souhait pour l’humanité ?
  • Que l’amour règne entre les hommes… ça n’arrivera jamais !
  • Quel don de la nature regrettez-vous de ne pas avoir ?
  • L’anonymat.
  • A quel moment avez-vous éprouvé une pure « joie de vivre » ?John_Travolta_and_PrincTravolta.jpg

 

  • (Elle sourit, rêveuse)  Lorsque j’ai dansé avec John Travolta, à la Maison  Blanche, il y a plus de dix ans… Quel danseur électrisant !

 

 

  •  Comment aimeriez-vous mourir ?
  • (Elle éclate de rire)  Oh my god… dans les bras de mon amant !

 

 

Momhammed Al Fayed entra à ce moment dans le bar.  Elle ramassa son sac et alla vers lui, pleine d’une sérénité prémonitoire.

vol de l'ange

  • La Mercedes est  là, dut-il,  come on my dear. 

 

 

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : ALBERT CAMUS

Publié le par Miss Comédie

 

ALBERT  CAMUS,  LE DON JUAN HUMANISTE.CAMUS.jpg

 

Affiche4  février  1959.  Le foyer du Théâtre Antoine à Paris, durant l’un des deux entractes de la pièce LES POSSÉDÉS d’Albert Camus,  qui dure trois heures vingt-cinq

.

 

- Albert Camus, la salle est pleine et le public applaudit beaucoup.  Votre pièce LES POSSEDES est en train de faire un tabac. Que ressentez-vous ?

 

-  Je ne me fais pas d’illusion.  Nous sommes au tout début, la curiosité remplit la salle. Mais la pièce est trop longue, je le sais.  Les critiques sont très partagés.    On est loin du « tabac ».

-  Cette mise en scène vous a-t-elle enthousiasmé ou dépassé ?

 

-  Les deux. Les répétitions m’ont épuisé : depuis novembre 58, à  tâtonner sans cesse… Mais le travail des acteurs m’a émerveillé.  D’ailleurs, à la  fin, je ne les dirigeais plus, ils faisaient ce qu’ils  voulaient et c’était prodigieux.

 

-  Quel est votre endroit favori pour écrire ?

 

-  Mon bureau aux Editions Gallimard, où j’entends chanter les oiseaux dans

   la cour.  Et aussi, parfois, le salon de l’hôtel Montalembert, à deux enjambées.  On m’y laisse une paix royale.

 

-  Que répondez-vous lorsqu’on vous traite de  séducteur ?

 

-  Je remercie pour le compliment.

 

-   Quel est, pour vous, le mot qui définit le mieux notre société ?

 

-  Absurde.

 

-  Et  celui qui vous définit le mieux ?Casares.jpg

 

-  Révolté.

 

-  Révolté et séducteur, c’est un peu contradictoire, non ?

 

-  -  L’homme est fait de contradictions.  Non ?

 

-  Parmi toutes les femmes qui vous entourent, laquelle est pour vous la plus belle ?

-  Maria Casarès.

 

-  La plus touchante ?

-  Catherine Sellers qui joue Maria Lebiadkine dans la pièce.

 

-  La  plus indispensable ?

-  Micheline Rozan, mon agent très spécial.rozan-2-1.jpg

 

 

-  La    plus admirable ?

 

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- Ma femme Francine.  Mais n’allez-vous me questionner que sur les femmes ?

 

Albert Camus allume une cigarette.  On fume encore dans le foyer des théâtres, en 1959.  Il ne s’impatiente pas, il sourit.

 

-  Quel est selon vous  l’homme - ou la femme ! -  qui a fait le plus pour l’humanité ?

 

-  Jésus.   Il a tenté de répandre  l’amour sur notre planète.  Hélas, il a échoué.

 

-  Votre prix Nobel vous a-t-il donné l’impression d’être utile à l’humanité ?

 

-  Non.  Mon prix Nobel n’a fait de moi qu’un écrivain  jalousé.

 

-  Vous êtes pessimiste ?

 

-  Non, réaliste.  Mais je ne perds jamais espoir.

 

-   Qu’y a -t-il de  beau en l’homme ?

 

-  La jeunesse. 

 

Les réponses arrivent, nettes, instantanément.  Autour de nous les spectateurs vont et viennent, impatients de regagner leur place.  On entend la sonnerie de fin d’entracte.   Camus éteint sa cigarette et me regarde.

 

- Vous êtes jeune, que vous importent  toutes ces vérités éphémères ?

 

-  Je les retrouverai plus tard, et je les lirai en pensant à vous.  Une dernière question : Albert Camus, comment aimeriez-vous mourir ?

 

-  Dans un accident de voiture, sur le coup, sans m'y attendre.

 

 

 

Il s’éloigna, je rangeai mes notes et revins lentement m’asseoir à l’orchestre.

Un an plus tard jour pour jour, il allait être exaucé.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : KLAUS NOMI

Publié le par Miss Comédie

 

 

KLAUS NOMI,  LE MUTANT.klaus-nomi-2.jpg

 

 

 

New-York,  juillet 1983, Klaus Nomi est trop faible pour accorder une interview.   Il accepte cependant de répondre  au Questionnaire de Proust que lui soumet un ami.

 

--  Quelle qualité préférez-vous chez un homme  ?

--  Je répondrai comme Proust : qu’il ait des charmes féminins.

 

--  Et chez une femme ?

--  Qu’elle ne soit qu’amour…

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--  Chez  vos amis ?

--  Qu’ils  tolèrent  ma différence.

 

-- Quel est votre principal défaut ?  

--  La folie.

--  Et votre principale qualité ?

--  La folie.

 

-- Quel est selon vous, le mystère le plus effrayant de l’humanité ?

--   L’apparition des maladies inconnues.

 

-- Quel est votre rêve de bonheur ?


--  Guérir.

 

-- Et quel serait votre plus grand malheur ?

--   Que mon ami David Bowie  disparaisse avant moi.kl.n.malade-1

 

-- Qu’est-ce qui vous fait pleurer ? 

--  La beauté.

 

-- L’endroit où vous vous sentez le plus en sécurité   ?

--  Sur scène, dans mon costume d’extra-terrestre.

 

--  La ville qui vous a ensorcelé ?

--  Paris, qui m’a honoré d’un disque d’Or.

 

--Quel artiste admirez-vous le plus ?

--  Elvis Presley.

 

--Le don de la nature que vous aimeriez avoir ? 

--  Le don d’ubiqiuité. 


 

--  Comment aimeriez-vous mourir ?sida   

--  Pas tout de suite….

 

Klaus Nomi   laissa une trace qui lui ressemble,  un chant étrange et magnifique où il déploie toutes les ressources de sa tessiture unique.  « THE COLD SONG »  fit le tour du monde.  Il mourut le 6 août 1983  d’une maladie dont il ne savait rien encore, comme d’une injustice divine.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : MARILYN MONROE

Publié le par Miss Comédie

 

   NORMA JEAN AU BOUT DE LA ROUTE. Marilyn-en-noir.jpg

 

5th Helena Drive, Brentwood, fin  juin 1962.

La gouvernante Eunice Murray  nous introduit dans la chambre de Marilyn. « Ten minutes, no more ! » nous dit-elle avant de se retirer.

Marilyn  est en plein tournage de « Something’s got to give », qui ne se passe pas très bien.  Elle a pris une journée de repos.  Allongée sur son lit, elle semble dormir.

Nous sommes, la photographe et moi,  pétrifiées d’émotion à la vue de la star dépourvue de tout artifice, d’une beauté  angélique, presque immatérielle.

 

 

«  Miss Monroë, merci de nous accorder un peu de temps…

 

Marilyn  ouvre les yeux.  Sa main droite pend dans le vide, blanche et potelée. Elle a déjà quelques tâches brunes, annonciatrices de la vieillesse qu’elle ne connaîtra pas.  Impossible de distinguer les lignes de sa paume, qui forment, paraît-il, un M dans chaque main.

 

-  Je ne veux pas parler de ce tournage, s’il  vous plait…

Elle parle d’une voix enfantine  qui donne le frisson.

 

-  Nous voudrions vous parler des DÉSAXÉS, votre dernier film.

-  Que voulez-vous savoir ?  tous les journaux ont déjà tout dit.

-   Vous avez dû éprouver un grand chagrin en apprenant la mort de votre partenaire, Clark Gable ?Duo.jpg

 

Elle soupira,  se souleva  et saisit un verre d’eau posé sur sa table de nuit. Elle but une gorgée, puis  se laissa  retomber.

-  Vous savez ce qu’on dit ?  Que c’est moi qui l’ai tué.  Pourquoi les gens sont-ils si méchants ? 

J’adorais Clark, il était comme mon père. 

-  Mais il ne supportait pas vos absences répétées, vos retards…

- Il avait le coeur malade….  Le tournage était éprouvant pour lui.  Il ne ù’a jamais fait un reproche. 

-  On a dit aussi que vous aviez  essayé de le séduire ?  

-  Il était mon amant dans le film,  nous avions des scènes très hot, cela ne veut pas dire que…

-  Et Montgoméry Clift ? 

-  Il ne m’adressait pas la parole en dehors du plateau.  Son accident de voiture l’a défiguré, physiquement et moralement.  Il s’est refugié en lui-même… Avant, il était très sexy.

-   Etes-vous très proche du Président John Kennedy ?

 

Elle sourit vaguement, presque amèrement.

 

«  Le 19 mai dernier j’ai chanté pour lui devant dix mille personnes, on

  entendait à peine ma voix tellement ils criaient… quoi, c’était une petite chanson, rien de plus, d’accord il y avait ma robe… un peu sexy, c’est vrai…  Mais il a eu l’air heureux…  Ca n’était pas mon idée, on m’avait demandé de chanter pour lui.  Quelle actrice ne l’aurait pas fait ? 

 

Elle ferma les yeux, tourna la tête pour cacher son visage.  A ce moment, la gouvernante, entra dans la pièce.

-  Miss Monroe, l’entretien a assez duré.    Le docteur Greenson sera là dans dix minutes.

 

Elle prit un comprimé dans un flacon et le tendit à Marilyn avec un verre d’eau.   Marilyn se redressa, son visage prit une expression de soulagement.

 

-  J’ai grand besoin de lui…

 

Elle avala son comprimé et dans un mouvement d’une grâce infinie, elle

jeta ses jambes hors du lit et sauta sur ses pieds.

 

-  Mes amies, je suis tellement désolée…

 

Elle alla vers la coiffeuse et se pencha pour étudier de près son visage.  Sans maquillage, elle avait l’air d’une toute jeune fille.   Tout en brossant ses cheveux blonds elle poursuivit comme pour elle-même :

 

« Je crains d’avoir parlé uniquement de moi… Toujours à me justifier… 

   Toujours coupable, Norma Jean…

 

 

La photographe et moi nous levâmes pour prendre congé.  Il n’y avait pas eu un seul cliché  de pris, c’était impossible, une sorte de viol.  J’osai une dernière question : avec-Jane.jpg

 

-   Miss Monroe,  quel  est votre meilleur souvenir de tournage ?  

 

Elle arrêta le geste  et la brosse à cheveux s’immobilisa en l’air. 

 

-  Oh… le meilleur souvenir ?   Mon dieu, je ne sais plus…  Les Hommes préfèrent les Blondes, peut-être… Jane Russel fut une merveilleuse partenaire, elle avait un cachet dix fois plus élevé que le mien, mais elle était sans prétention aucune, on s’amusait bien.

_  Et votre plus mauvais souvenir  ?

Elle se raidit, avec une moue de révolte.

-  Sans hésiter, Le Milliardaire !  Oui, un cauchemar, qui m’a laissée  vidée de moi-même… Je n’aimais pas mon personnage. Chaque jour était une torture

et j’arrivais de plus en plus tard sur le plateau.    La production  a monté en épingle cette histoire avec Montand, pour la promotion…  et pour me punir aussi  ! 

  - Merci, miss Monroe. 

 

Ce sourire, qu’elle nous offrit à ce moment-là, s’évanouit quelques semaines plus tard, à jamais.

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MES INTERVIEWS IMAGINAIRES

Publié le par Miss Comédie

 

piano1.jpgGLEN GOULD,  LE TÉNÉBREUX

 

C’est à Chicago, le 10 avril 1964, que Glenn GOULD donna son dernier concert en public. 

Ce soir-là, il avait  joué quelques fugues de l’Art de la Fugue, puis la partita n° 4, puis  la sonate opus 110 de Beethoven, et la troisième Sonate de Kreneg.

A quel moment y a t-t-il eu le déclic ? 

Ses doigts ont continué à jouer jusqu’au bout, mais lui n’était plus là.

Rentré à son hôtel, il prit la décision qu’il savait irrévocable, de ne plus jamais jouer en public.

 

-  Glenn Gould, vous souvenez-vous de la raison qui vous a poussé, ce soir-là, à  renoncer définitivement à jouer en concert ?     Ce soir-là le public vous

   a-t-il paru spécialement inattentif ?

 

Glenn Gould parut chercher dans sa mémoire, alors qu’il se souvenait très bien.  Il regarda la jeune fille qui attendait,  attentive, son magnéto sur les genoux.  Elle était jolie, avec un visage enfantin et paraissait totalement envoutée par son sujet.  Mais Glenn Gould était insensible à la beauté des femmes.  Il n’aimait pas le côté sexuel des rapports humains. Il détestait qu’on le touche.  Il appréciait Barbra Streisand pour son engagement humanitaire, et Petula Clark, bizarrement, pour sa voix.  Mais d’une manière générale, les femmes ne l’intéressaient pas.

 

-   La raison ?  J’ai  soudain pris conscience de…  (il hésita,  sa pensée devait

   être difficile à exprimer sans  choquer.)  la présence oppressante du public. Un public est fait d’auditeurs trop   dissemblables,  je ne peux apporter à chacun ce qu’il demande.

 

-  Les réactions des spectateurs vous gênaient ?  glengould.jpg

 

Glenn Gould pointa son index vers elle.

-  Justement,  justement ! Vous avez dit « les spectateurs » !  Voilà ce que je

  ne voulais plus être : un spectacle !  Je dois être un son, une abstraction, une

  émotion pure, pas un objet de curiosité, mes mains, mon visage, ma chaise,

   mon piano, tout cela n’est pas la Musique !...

 

Il se leva, alla vers la baie vitrée qui donnait sur la mégapole de Totonto dont on devinait le bruissement derrière le double vitrage.

 

-  L’idée de concert est une ineptie, continua-t-il, le dos tourné,  rassembler des gens aussi différents qu’un médecin, un professeur de dessin, un banquier  ou un peintre, devant un homme seul, envahi par sa propre émotion,  qui doit cacher sa peur, oui, sa peur, j’ai un trac paralysant avant chaque concert, vous savez.

 

Il n’avait pas touché au plateau  que le valet de chambre de l’hôtel lui

   avait apporté au début de l’entretien.  Il  se versa une tasse de thé et but

   quelques gorgées.

 

-  Mais, monsieur Gould, lorsque vous interprétez un concerto, vous n’êtes

   pas seul sur scène !

 

 

Glenn Gould reposa brusquement sa tasse.

 

-  Ah, ne me parlez pas de concerto !   Je déteste les concertos. 

 

Il s’assit lourdement sur le canapé, comme terrassé par une douleur terrible.

 

-  Qu’y  a-t-il ?  Vous souffrez ?

-   Je   souffre de mille maux dans mon corps.

 La journaliste le regarda respirer un grand coup et se dit qu’il devait surtout souffrir de la chaleur, habillé comme il l’était, dans cette chambre d’hôtel surchauffée.  Il portait plusieurs épaisseurs sous une veste de trappeur, des bottes fourrées et les gants qu’il ne quittait jamais.  Ses cheveux noirs lui couvraient le front, on distinguait à peine ses yeux immenses et noirs.

 

-  Pourquoi détestez-vous les concertos ?

-  Parce que je déteste les conflits. Un homme seul qui doit répondre à une meute d’instruments.   J’en ai joué pourtant, souvent.  J’essayais de placer le piano au milieu de l’orchestre, de le noyer, le dissimuler et j’avais ainsi la sensation -  fausse, bien s ûr ! -  d’être des leurs.

 

-  Vous aimez la musique, mais aimez-vous toutes les musiques ?

- Ah non ! je  déteste par exemple la musique de Stravinsky, son Sacre du

Printemps avec ses éjaculations sarcastiques, mordantes, laconiques      brutales.  D’une manière générale, je n’aime que les musiques virginales,

débarrassées de toute connotation sexuelle.   La musique de Bach, celle de

Beethoven, et quelques œuvres tardives de Mozart.  Chopin  me révulse par

son désir d’être aimé, que l’on sent à travers toutes sa musique.

 

-  Aimez-vous les animaux ?

- J’ai aimé dans ma jeunesse mon chien Nikki et ma perruche Mozart… hélas ils sont morts depuis longtemps.

-  Et les femmes ?

-  Pourquoi aimerais-je particulièrement les femmes ?  Pourquoi ne me demandez-vous pas si j’aime les êtres humains ?  Je ne fais pas de distinction

entre les hommes et les femmes.

 

Il se leva,  ôta un de ses gants, fit jouer ses articulation.

«  J’ai des fourmis dans les phalanges, je ne sens plus mes doigts…

Demain il me faudra faire une immersion plus longue que d’habitude dans l’eau chaude, juste avant d'aller au studio.

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LE BLUES DU BLOG

Publié le par Miss Comédie

 

On se souvient tous de la scène dans 2001 L’ODYSSÉE DE L’ESPACE, où

            HAL, l’ordinateur espion, est déconnecté par David HOWMAN l’astronaute ? 

Sa voix s’éteint peu à peu malgré ses supplications. Une scène assez poignante,

je me souviens.

Et bien, mon blog est aujourd’hui dans la situation de HAL… sa voix n’est plus

qu’un murmure.

Mon blog s’éteint peu à peu.

Faute d’inspiration ?  Faute de nouvelles directives ? 

Il faut trouver autre chose.

Je cherche.

Peut-être l’éclair de l’idée géniale viendra-t-il ranimer tout ça.

Peut-être pas.

C’est une sorte de suspense, que j’installe là, mais vraiment, vraiment  involontaire.

J’aimais beaucoup écrire ce blog.  S’il s’arrête, il me manquera beaucoup.

C’est comme un carnet intime qui est arrivé à la dernière page : le marchand

est en rupture de stock de carnets vierges. 

QUAND Y AURA-T-IL DE NOUVEAUX CARNETS ?  Il ne sait pas.

En attendant, j’ai le blues...

 


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SOSO'S NIGHT

Publié le par Miss Comédie

 

 

Soso001.jpg

Ca s’est passé samedi dernier au théâtre LULU SUR LA COLLINE à Lyon.

Qu’est-ce qui s’est passé ?

Sophie ma très belle sœur, fêtait son « INDEPENDANCE DAY » en grande

pompe.

Qui y avait ?

 Toutes les pointures  : les clients, les amis, la famille, les jeunes, les seniors,  (sauf les vieux), les amoureux, les ex, et les ratons laveurs.

Dress code ?

Free clothing, c’est-à-dire un amalgame de toutes les tendances de la création dans un joyeux méli-mélo d’étoffes et de couleurs.

L'ambiance était comment ?

In the mood for love !

 

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LES FLONS FLONS DU BAL

Publié le par Miss Comédie

UNE  FILLE  EN  ORdior.jpg

Sophie avait prévu le coup : comme tout le monde allait se bousculer pour l’approcher, elle devait être facile à trouver, alors elle  avait choisi de revêtir une robe étincelante, miroitante,  la robe couleur de soleil de Peau d’Ane.

Elle était superbe, notre Soso, qui savourait le bonheur d’avoir autour d’elle tous les satellites de sa trajectoire fulgurante.

 

UNE PIÈCE DÉMONTÉELulu.jpg

 

La pièce que nous ont offert  les acteurs de la troupe de LULU SUR LA COLLINE a joué un rôle prépondérant dans l’allégresse collective qui a régné sur cette soirée.    L’annonce faite avant le lever de rideau nous enjoignait précisément à « poser nos cerveaux à côté de nous », c’était un précieux avertissement.

LE CLAN DES DIVORCÉES, trois femmes dont une jouée par un homme, à la recherche du mâle idéal, ne donne pas dans la dentelle et apparemment, personne n’avait envie de dentelle car le vacarme des rires n’a pas eu un seul temps mort.  Ca, c’est du talent,  voyez-vous,   se composer un personnage à la comédia dell’arte,  parfaitement caricatural, et tenir une salle de deux cent personnes à coup de répliques coups de fouet.  Chapeau !

 

DES AMIS KADOHermes.jpg

 

Ce fut peut-être le clou de la soirée : Soso appelée sur scène pour recevoir son cadeau.     Elle a escaladé le plateau avec grâce, s’est retrouvée face au public sans la moindre  timidité apparente, et puis on a fait le noir et quand la lumière s’est rallumée on a vu sortir d’un gros gâteau son neveu et sa nièce Louis et Valentine, arborant un gros paquet-cadeau.

L’emballage orange était parfaitement reconnaissable, le cadeau était vraiment un Gros Cadeau !

Ca n’était pas  vraiment une surprise, Soso a déballé le sac HERMÈS et  l’a mis à l’épaule pour faire quelques pas devant la salle hystérique.

La générosité de ses amis montre bien à quel point Soso est populaire !

Personne ne peut s’étonner de cette largesse, tant Sophie est capable elle aussi de générosité et de don de soi.     Dans la famille, on est tous d’accord : elle aurait fait une épouse idéale.  Où est-il, le mec qui mériterait une telle femme ?   Peut-être pas loin, finalement.   Soso garde son mystère.

 

  ON THE DANCE FLOOR

 

    boule On ne lésine pas avec la sonorisation de la piste de danse.

  Soso avait mis en place l’équipe de choc.  Ils ont su augmenter le son au fur et à mesure des déhanchements qui envahissaient  le terrain.

Bientôt, le brassage des générations s’est opéré en synergie avec les tubes inébranlables du moment (les mêmes depuis vingt ans)  Moi, j’ai eu le déclic seulement à l’arrivée de BILLIE JEAN et après quoi  je ne me serais plus arrêtée.   La musique a atteint son niveau sonore le plus élevé vers 2h du mat et là c’est comme une drogue, l’être humain devient un électron libre lancé dans le cosmos et perd son identité.

 

 

FILLE DE PUB

 

Sophie et moi on était collègues chez RSCG-Ferton Billères.  Grande époque.

Elle faisait un métier d’hommes (la fabrication) et petit à petit elle a acquis une autorité en la matière qui l’a fait respecter dans les milieux de l’imprimerie, comme on respecte un homme de l’art.  Respecter et redouter, car il ne fallait pas plaisanter avec les prix et les délais.  Sophie sait très bien argumenter ses revendications et ne cède pas un pouce de terrain lorsqu’elle est dans son bon droit.

C’est comme ça qu’elle a pu un jour s’évader des prisons d’agences pour exercer son métier en toute liberté…  et nous offrir cette grandiose Soso’s Night !

 

ENFANT DE LA BALLEtennis.jpg

Le tennis, moi je ne peux pas juger.  Mais je vois bien qu’au  TCL (qui ne veut pas dire Transports en Commun Lyonnais mais : TENNIS CLUB LYONNAIS), elle règne en égérie.

Quand elle m’invite à déjeuner dans le jardin, l’été, au Tennis Club, on ne peut pas manger tranquille. Tout le monde a quelque chose à lui dire.  Elle est environnée de copines avec qui elle fait équipe.   Les copines du tennis ne sont pas les mêmes que les copines de pub, ni que les copines de bateau, ni que les copines de fêtes (ça, c’est son côté « quai de Saône » non partagé par la famille).  

Est-ce qu’elle est une bonne joueuse de tennis ?  Incapable de vous le dire.

 

QUE RESTE-T-IL DE SOSO’S NIGHT ?  UN BLOG !

 

Voilà.  Moi, comme j’ai  un blog, j’ai pu en mettre plus que les autres sur cette soirée mémorable.   Ce sera pour Soso l’occasion de venir me visiter !!!!

Bravo  ma Soso, je t’adore et je te souhaite de rester longtemps au centre de cette galaxie d’amour que tu as créée pour un soir et pour la joie de tous.

 

Miss Comédie

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LA RETRAITE OU LE DÉBUT DE LA FIN

Publié le par Miss Comédie

 

 

rideau_rouge.jpg LE RIDEAU TOMBE

 

La pièce est finie, l’acteur a donné tout de lui-même, il n’est pas fatigué,

l ne demande qu’à cntinuer, le public l’applaudit, mais le rideau tombe et

son rôle est terminé.

C’est comme ça que se retrouve le chef d’entreprise, le médecin hospitalier,

le professeur agrégé, tout ces gens qu’on pousse dehors parce qu’ils ont

atteint l’âge… de la retraite.

Où se situe l’âge de la retraite ?  Parfois à trente ans, parfois jamais.

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LA RETRAITE TUE

Publié le par Miss Comédie

 

 

  revolverLe coup de gong d’une retraite imposée est un assassinat.


J’en connais, des hommes accomplis, remuants, exigeants, talentueux, respectés, aimés, dans la force de l’âge, l’œil vif, le corps affûté, le coup de fourchette agile, ces hommes à qui la soixantaine ne donne pas envie d’aller à la pêche, ils sont bien dans leur peau, bien dans leur époque et ils ont encore tant à donner !

Je les ai vus, pas plus d’un an après que la lettre de licenciement leur soit arrivée.

Ce ne sont plus les mêms hommes. On les a émasculés.  Leur regard s’est vidé. Leur dos s’est voûté, ils ont pris du bide. Leur pas s’est alourdi.  Leur coeur est déserté.   Ils touchaient au but.  « Allez go, pose ça là, prends tes affaires et rentre chez toi. »

Les heures, les journées s’égrènent désormais dans une apesanteur où ils flottent, tels des satellites inutiles, dans l’effervescence d’un univers en pleine accélération.

Leur vie de couple est déséquilibrée, leur présence  passive pèse. Ils le sentent. Ils souffrent aussi de cette défaite-là.

 

 

 SOUS LES PAVÉS, LA RETRAITE

 

Dans la rue, on n’envisage pas vraiment la retraite sous cet angle-là.

La retraite  n’est pas un déchirement, c’est une aubaine.  On voudrait qu’elle soit avancée à trente-quatre, ce serait plus logique.

Manifester pour deux ans de différence, ça semble un peu hors de propos.

Trente-quatre ans  serait  une vraie revendication.

Et puis qu’est-ce que les lycéens viennent faire dans des problèmes de vieux ?   C’est  probablement pour que la manif soit plus gaie.

 

Non, décidément, les Français ne peuvent pas tous être d’accord sur le problème des retraites.

Donc, le plus simple serait que chacun choisisse son heure.  Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement n’a pas pensé à ça.   Les allocations seraient en proportion avec l’âge  du départ  : de plus en plus élevées pour récompenser les travailleurs acharnés.

Equitable, non ?

 

 

LA RETRAITE, IL S’EN TAPEJean-Piat.jpg

 

Parlez-lui de retraite, il vous regarde avec ses yeux clairs et il vous fait un grand sourire, comme si vous lui demandiez s’il avait envie d’aller sur la lune.

Jean PIAT a eu 86 ans le mois dernier.  Il est en tournée avec  la pièce de Françoise DORIN : « VOUS AVEZ QUEL AGE ? »  titre sur mesure,  qu’il a créée à la Comédie des Champs-Elysées en 2009.

Il sera donc à Lyon au Théâtre Tête d’Or, les28 février  et 26 avril 2011, seul sur scène dans une mise en scène de Stéphane HILLEL, son jeune complice.

Le spectacle est déjà complet.  Elles se précipitent, et leurs maris ne sont pas contre, ils y vont aussi.  Jean  PIAT a toujours été bankable et il l’est encore.

Une sorte de Clint EASTWOOD français, mais Clint EASTWOOD n’a jamais joué RUY BLAS, ni  ROBERT D’ARTOIS dans LES ROIS MAUDITS… CA nous a marqué les esprits.

 

ELLE AUSSIdanielle-darrieux.jpg

 

Danielle DARRIEUX  a passé l’âge de la retraite.  Elle a 93 ans, dont  il y a prescription.  Sa carrière file droit, sans à-coups, entre théâtre, cinéma et télévision.  Là, comme ça, je la revois dans HUIT FEMMES de François OZON, la dame âgée sexy, et puis récemment au théâtre dans OSCAR ET LA DAME EN ROSE, d’Eric Emmanuel SCHMIDTT.

Dans un VIVEMENT DIMANCHE, invitée par Michel DRUCKER en même temps que quelques copines de son époque, elle les avait toutes atomisées par son rire, sa vivacité, sa mémoire et son humour.

Bel exemple de rébellion.

 

Heureux ou pas, le retraité a désormais  droit, en plus de la carte Orange et la carte Senior,  à une appellation contrôlée.

On lit maintenant dans la presse « Un retraité agressé devant son domicile » ou « une retraitée interpellée pour avoir molesté une femme en burka ».

Notre société comporte ainsi des espèces bien distinctes qui ne se mélangent pas entre elles :  les jeunes, les SDF, les people, les quadras, les retraités, les seniors +.

Je ne sais pas vraiment où je suis, là-dedans.

 

Miss Comédie.

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YVES SAINT-LAURENT ET KARL LAGERFELD HÉROS DE ROMAN

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

L'HISTOIRE DE DEUX FIGURES DE PROUE RIVALES,

L'HISTOIRE D'UNE ÉPOQUE

 

Ca se lit comme un roman et c’est un roman qui a duré quarante ans.

Le destin parallèle d’Yves Saint-Laurent et de Karl Lagerfeld  m’a tenue

en haleine dans le  livre de Alicia DRAKE.

 

Quelle somme d’interviews, de documents consultés, de rencontres et aussi de psychologie, dans cette fresque qui épate par son impartialité !

 

J’ai revécu au fil des pages toute la flambée créative des années soixante, soixante-dix et quatre vingt, que j’avais subie sans le savoir.

J’avais vécu ces années en admirant ces deux hommes (surtout YSL), et portant leurs vêtements, (surtout ceux de YSL) en écoutant leur musique, en jouissant de l’immense liberté qui régnait alors…

 

HALETANT

Je ne soupçonnais pas quelles intrigues, quelles jalousies, quelles rivalités entre ces deux hommes et leur cour.

Je ne savais pas, lorsque j’allais au Sept ou au Palace, qu’autour de moi circulait de la drogue, des regards lourds de désir sexuel exclusivement réservés aux hommes… Il est vrai que j’y allais accompagnée de comédiens homos de mes amis, et je me fondais dans leur groupe, mais leur groupe était de ceux qui arrivaient tôt et partaient tôt.  Nous n’avons jamais vu les fins de partie, avec leurs épaves titubant sur le trottoir.

 

EMOUVANT   images

Mais surtout, je n’imaginais pas une seconde la souffrance qu’a enduré Yves SAINT-LAURENT tout au long de sa carrière glorieuse, ses efforts pour surmonter sa faiblesse, ses moments de découragement, ses recherches infinies pour arriver au style suprême, son style.

Je ne me doutais pas de l’appui inébranlable que lui a prodigué Pierre BERGÉ, que je tenais pour un arriviste au coeur dur. 

Je ne me doutais pas de son « amour fou » pour Yves STAINT-LAURENT.

 

Je ne connaissais pas sa « famille » : Loulou  de la Falaise et son mari Thadée Klossowski, Betty Catroux, Anne-Marie Munoz, et son fidèle Jean-Pierre directeur du studio, et Felisa la « première »  adorante, tous emplis de dévotion et d’indulgence, Yves était souvent « souffrant », ils le soutenaient, ils le comprenaient.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lagerfeldDu côté de KARL  LAGERFELD, j’ai  eu davantage encore d’étonnement à

découvrir sa jeunesse de grande folle perchée sur talons hauts, entouré d’une horde d’artistes américains à la sexualité débridée, sans aucune inhibition, se moquant de lui à longueur de journée pour son comportement

anachronique, son goût pour les déguisements historiques, sa passion pour les livres et la culture, et qui faisait mine d’ignorer leurs sarcasmes.

Il les hypnotisait, cependant.  Par son talent de styliste, par son allure et ses antécédents aristocratiques, et surtout, surtout : par sa facilité à dépenser de l’argent.   Ils vivaient tous à ses crochets, à Paris, à St-Tropez en vacances, en voyage à New-York, rien n’était trop beau, rien n’était trop cher.

 

Je ne me doutais pas que certains soirs à la COUPOLE, je dînais à quelques mètres de cette bande de fous qui s’amusaient à se draguer,  provocants, choquants : Karl LAGERFELD, Antonio  LOPEZ, Juan, Donna, Corey, et plus

tard : Jacques de BASCHER.  

D’où venait-il, celui-là, dont je n’ai jamais lu ni entendu le nom en ce temps-là ?

Il a pourtant joué un rôle primordial dans l’évolution du groupe, il a inspiré Karl jusqu’à sa mort, il a été son protégé, son amant, son fils adoptif, sans jamais avoir eu droit à un statut officiel.

Ce personnage d’un romantisme fou, parfaitement hors de son temps, beau comme un dieu, d’une élégance suprême, sans aucun talent  hors celui de charmer, fut l’une des premières victimes du sida.

 

Le sida.  Je réalise aujourd’hui que j’ai vécu les années les plus importantes de ma vie d’adulte à une époque où l’on ignorait encore ce virus.

Le livre décrit formidablement bien l’écroulement d’une société qui soudain découvrait l’interdit. 

 

Yves SAINT-LAURENT et KARL LAGERFELD ont échappé à cette malédiction,

eux qui pourtant ont abusé des aventures aléatoires et des amours d’un soir…

Le talent a-t-il joué un sôle salvateur ?

 

Alicia DRAKE  brosse  deux portraits d’une précision impressionnante, étayés par les notes de la fin qui prouvent l’authenticité des faits.

L’émotion est là, à chaque page, surtout lorsqu’il est question de la carrière d’Yves, avec ses collections de plus en plus inspirées et ses succès planétaires, entrecoupés de ses trébuchements et ses sursauts de phénix.

 

La vérité est là, imparable : Karl LAGERFELD a toujours souffert de l’ascension fulgurante d’ Yves SAINT-LAURENT.  Ensemble ils avaient pris leur envol mais YVES avait su capter l’héritage de Christian DIOR. 

KARL a dû attendre  trente ans pour capter celui de CHANEL.

Il a assisté à  un bouleversement : la disparition de l’esprit « haute couture » au profit d’une mode proche des femmes, le prêt-à-porter,  emblématique du style Saint-Laurent.

 

De ce que je connais de Karl LAGERFELD à travers son comportement médiatique, je ne m’étonne pas d’un détail dont le livre ne cache pas l’importance :  Karl a mal vécu cette rivalité et l’a entachée de critiques

mesquines, de piques et de pointes contre Yves qui fut son ami.

Moche.    Malgré ses grands airs, ce n’est donc pas un gentilhomme.

 

Je ne me doutais pas, enfin, que Karl LAGERFELD avait aujourd’hui 77 ans.

 

Je lis en ce moment le Houellebecq.   J’aurai certainement beaucoup à en dire … à moi-même, naturellement.

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MISS COMÉDIE CHANGE DE STYLE

Publié le par Miss Comédie

 

Je change de plume.  Les chroniques, ça me  tente plus.

Je passe aux scènes de ma vie à moi.

Ma vie c’est la vie de tout le monde, la vie d’aujourd’hui.

Ca sera sûrement aussi drôle, mais plus intimiste, le fond

de ma pensée, quoi !

Je me parlerai à moi-même, mais tout le monde pourra lire ce

que je me dis...

 

 

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FACEBOOK EST MAINTENANT AMI AVEC LE CINÉMA

Publié le par Miss Comédie

 

Je me disais qu’il faudrait attendre un bon moment avant de se retrouver au ciné devant un prodige comme AVATAR, on a attendu quelques mois et on a eu INCEPTION, qui ne vaut pas AVATAR, mais qui soulève encore un sacré pavé dans l’imaginaire universel.

Et là, on nous balance SOCIAL NETWORK. Il fallait d’urgence se pencher sur le problème !  FACEBOOK est un phénomène de société sans précédent.poign-e-de-mains.gif

Et voilà que le petit acteur inconnu qui joue le rôle du fondateur de FACEBOOk  émerge de l’anonymat comme une baleine sortant de l’océan, et fait frémir les  rédacteurs culturels.  Il aura l’Oscar du meilleur acteur, c’est sûr.  Même s’il ne joue pas bien, il incarne le symbole de la Réussite planétaire, que personne n’avait encore atteint, même Howard Hugues.

Il s’appelle JESSE  EISENBERG, il a 27 ans.  Je ne le trouve pas spécialement sexy sur les photos, mais il faut le voir à l’écran.

Je suis sûre que le film va faire un carton, d’abord il est réalisé par David FINCHER qui a fait FIGHT CLUB et BENJAMEN BUTTON…

Et puis, tout le monde voudra connaître l’histoire secrète de ce mystérieux magicien que l’on imagine dans une salle close, entouré de centaines d’ordis, et couvrant la planète d’un réseau invisible et toujours plus dense, jusqu’à ce que tout le monde soit ami avec tout le monde, et que la terre explose.

 

LE GRAND ENTREMETTEUR  

 

Il s’appelle, cet homme-là, Mark ZUCKERBERG.  Qu’est-ce qu’il pense de tout ça ?  Rien, il ne veut pas en entendre parler. Il ne donnera aucune interview, il n’assistera à aucune projection. Il dit que ce film est de la « fiction ». C’est dire qu’il ne cautionne pas. Alors, il faudra bien accepter l’image que nous en donne le scénariste, Aaron SORKIN.

Mais enfin, quand même, il y aura bien un peu de vrai, dans ce portrait !  Je me régale d’avance.

 

Je ne m’étendrai pas là-dessis car om fait qie je travaille à ma pièce ROSE en cours de rénovation. Je trouvais le ton un peu trop gris (un Rose grisâtre….) et je lui donne un couleur plus gaie.

 

D’ailleurs je ne m’étendrai plus sur rien,  si je veux garder un peu de temps pour... et ben pour tout le reste.

Cela ne peut que satisfaire les éventuels lecteurs de ce blog, car ils sont tous, forcément, aussi débordés que moi.

                                   

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CA VA CHANGER !

Publié le par Miss Comédie

 

le masque-448fa-copie-1L’été nous a enlevés dans sa bulle d’insouciance, nous rendant sourds et aveugles aux dures réalités du quotidien.

L’atterrissage de la rentrée n’en est que plus dur.  Faudra-t-il revoir les mêmes têtes, lire les mêmes journaux, écouter les mêmes discours, subir les mêmes règlements ?

Ne verrons-nous aucun CHANGEMENT ?

Si, si !   Le blog de Miss Comédie va changer.

Complètement.  Je vous dirai pas aujourd’hui  quel sera son nouveau jus, mais attendez-vous à du brutal, comme le  scotch des tontons flingueurs.

Je me donne un petit mois pour le mettre au point.

Rendez-vous en octobre pour découvrir une formule  tout-à-fait originale, un suspense quotidien.

Les cailloux du Petit Poucet pour arriver jusqu’à la Forêt profonde et mystérieuse, peuplée des rêves les plus fous.

`A bientôt,

 

Miss Comédie

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ARRÊT SUR IMAGE

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

_Bernard_Giraudeau_Photo_2_par_Sylvie_Lancrenan_.JPGAu cinéma, ça ne veut pas dire « « fin du film ».  Ca veut dire qu’on immobilise

pour un temps la pellicule  pour une raison quelconque : soit rester en admiration devant l’image présente, soit faire une pause café, soit souligner le propos en insistant sur l’image… etc, etc, mais on sait bien que l’histoire reprendra son cours  jusqu’à la fin.

Il y a aussi des arrêts sur image qui  ne reprennent pas le cours de l’histoire.

Bernard GIRAUDEAU a reculé, reculé le moment où la pellicule  refuserait d’avancer.  Dix ans, ça a duré.  Il est resté debout, fier et narquois, défiant la bestiole qui le rongeait.

Bizarrement,  son visage et sa voix se sont imposés à moi dans mon dernier post,   trois jours  avant sa mort.   J’étais heureuse de parler de lui comme d’un  être vivant, face au soleil sur le parvis de la Collégiale de Grignan, face au soleil et à l’avenir, je croyais.

Non, il était déjà couché, fourbu,  et l’arrêt sur image s’est produit.

Ca fait beaucoup, en si peu de temps, TERZIEFF, GIRAUDEAU,  quel vide dans le paysage.

Alors moi aussi, j’arrête ce blog pour un temps… Jusqu’à la rentrée ? Peut-être, oui, à la rentrée.  Peut-être avant…

 

 

palmier-cocotier-plage-mer-sable

 

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EFFROYABLES GRADINS

Publié le par Miss Comédie

 

 

Bien sûr, il y a les gradins surchauffés du 14 juillet, aux armes citoyens, formez vos bataillons… mais ce mois-ci est plein de gradins festivaliers plus ou moins confortables…

Deux règles d’or : éviter les spectacles en plein air qui commencent avant 21h.  En juillet le soleil est ardent jusqu’à la tombée de la nuit et on ne vous prévient jamais quand vous êtes placé dans la partie soleil…

Eviter le spectacle d’ouverture au Festival d’Avignon « in ».  C ‘est généralement l’occasion de présenter une création étrangère sans queue ni tête et qui dure trois heures.

Sinon, tout peut se passer dans la voluptueuse douceur d’une belle nuit d’été, comme à MONACO au Sporting, par exemple.

 


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SPECTATEURS DU PIRE ET DU MEILLEUR

Publié le par Miss Comédie

 

PLEINS  FEUX SUR LA COLLÉGIALE  A  GRIGNANGrignan-Collegiale_Saint-Sauveur-1.JPG

 

Le Festival de la Correspondance à GRIGNAN attire un  monde fou.  Plutôt du beau monde, venu de la capitale enrichir ses connaissances en matière de correspondances inédites.

Cela se passe sur le parvis de la Collégiale, la chapelle du Château de Grignan.  La superbe et monumentale porte latérale de la chapelle  s’ouvre sur le parvis, espace scénique idéal face à la grande cour pavée qui disparaît sous les gradins en période de festival.

Ah, ces gradins !  Métalliques, sonores, superposés jusqu’à une hauteur vertigineuse, ils tournent le dos aux derniers rayons du soleil couchant qui les baignrnt du premier jusqu’au dernier rang.

Heureux sont les prévoyants qui ont pensé à apporter un chapeau, un éventail, une bouteille d’au…  mais ce ne sont pas les spectateurs les plus malheureux.

Face à eux, comme une victime immolée au dieu Hélios, L’Acteur  impassible lit son texte dans un brasier rougeoyant, incapable de regarder son public en face.

Il faudra attendre une bonne heure avant que les rayons disparaissent, rangée après rangée, jusqu’aux murs de pierre blanche devant lesquels le liseur est en train de fondre.

Je souviens de Bernard GIRAUDEAU, il y a trois ans, sous son chapeau de brousse, le visage cramoisi et le sourire narquois, qui défiait l’astre cruel d’une voix pleine de nuances exquises.  Il lisait les lettres de Cesare PAVESE à sa sœur et à d’autres gens, lettres d’un rebelle sans avenir.

Cette année, Denise CHALEM nous a joué une sorte de pièce-lecture écrite par elle et probablement autobiographique, « PARIS SEPTIEME, mes plus belles vacances » sur un sujet morbide et rebattu, les durs moments d’une femme atteinte du cancer du sein. Là, ça finit bien, elle a amélioré son bronzage et nous a charmés par son marivaudage avec son infirmier, Alain FROMAGER, épatant.

Il y a souvent des malaises sur ces gradins, nous dit-on.  Mais chaque année, on remet les gradins sur le parvis de la Collégiale.

 

 

A  PLEIN TUBE DANS LA COUR D’HONNEUR  EN AVIGNONfestival-d-avignon_276.jpg

 

Là,  j’ai pas vu mais j’ai lu le papier de Philippe CHEVILLEY des ECHOS et j’ai eu des sueurs froides.

Mais à côté, celui de Fabienne PASCAUD dans TELERAMA redresse la barre.

Il souligne l’inacceptable, elle reconnaît l’intelligence.

Il a vu la bouteille à moitié vide, elle a vu la bouteille à demi pleine.

Il s’agit de PAPPERLAPAP, de Christoph MARTHALER, présenté en ouverture du Festival.

La suite de scènes inégales qui forme le propos : désacraliser la cour d’honneur, faire ressurgir ses fantômes, n’a pas été assez travaillée en profondeur.  Le metteur en scène suisse n’a pas puisé son inspiration dans l’approche quotidienne et charnelle de ce lieu mythique.  C’est très beau, d’écrire sur un monument légendaire pour détruire son mythe.  Encore faut-il l’avoir arpenté, touché, admiré, avoir vu son ombre décliner avec le soleil du jour, avoir perçu ses moindres bruits, la nuit, l’avoir vu servir de décor à toutes les fantasmagories, et ressortir chaque fois intact.

C’est d’ailleurs ce qui se passe ici : après le déferlement de violence d’une scène où la cour entière sembla prise dans un cataclysme assourdissant et aveuglant, provoquant le départ d’une partie des spectateurs, le spectable prend fin et la troupe quitte la scène, laissant le mythe invaincu

dans  sa splendeur éternelle.   Les éléments de décor  qui faisaient la nique aux vieux fantômes restent là, dérisoires.

Comme l’écrit Fabienne PASCAUD « on n’ébranle pas comme ça  huit siècles, on peut juste leur faire un clin d’œil. »

Et c’est beaucoup de bruit pour rien.  Ce spectacle, créé spécialement pour la cour d’honneur du Palais des Papes, ne pourra plus jamais être joué ailleurs.

 

 

STEVOE WONDER  A MONACO : WONDERFUL !

 

Au SPORTING d’ETE les gradins sont des fauteuils club et les extravagances sont exclues.  On aime le beau mais pas la brute ni le truand.  On est très conservateur. 

C’est Stevie WONDER qui assure l’événement dans la Principauté, jusqu’au 28 Aôut.

Notoriété intacte.  Talent inébranlable.  Une voix d’or, mûrie par le temps.

Il fut Little Stevie Wonder, le camarade de Michaël JACKSON lorsqu’ils étaient encore enfants surdoués.  L’un aveugle, l’autre qui voulait être blanc.

Ils se soutenaient, s’encourageaient.  Stevie WONDER reprend aujourd’hui « Human Nature », un tube de Michaël, en hommage à son pote. 

Ceux qui restent ne sont pas forcément les plus heureux.

 


 

 


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SOUS LES PAVÉS, LA PLAGE

Publié le par Miss Comédie

 

 

palmier-cocotier-plage-mer-sable.jpgC’est le 14 juillet, la ville est tétanisée sous le poids de la chaleur et des commémorations,  quelques veinards prennent la route direction la mer,  VOIR  LA  MER  est toujours un désir violent qui vous prend au milieu de l’année.

Bonnes vacances, bonne mère !

Miss COMEDIE

 

 

 

 

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... ET TOUJOURS EN ETE !

Publié le par Miss Comédie

La chanson de Nino FERRER,  LE SUD, est l’une des plus belles chansons françaises du XXème siècle.  Elle finit mal, les bonheurs de l’été ont toujours une fin.  Mais pour l’instant, l’heure est à la béatitude, le soleil est avec nous.
Nino s’est envolé un jour d’été, deux jours avant son anniversaire.  Il allait avoir 64 ans, ce jour plus douloureux qu’un autre, ce 13 août 1998.
Soixante-quatre ans.   Impensable pour Nino FERRER, le bel ado des sixties.
pourquoi est-ce que je pense à Nino FERRER ?   Un soir, chez des amis, il m’avait glissé  « je brûle pour vous ».  Quelle déclaration !

    



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BRULER LES PLACHES (OU CREVER L'ECRAN ?)

Publié le par Miss Comédie

HÉRÉDITÉ : ENFANTS DE STARS

HUPPERT, GAINSBOURG, JUGNOT, CHESNAIS,  CHEDID,  GIRAUDEAU,  SEYDOUX, DASSIN, SARDOU… vous connaissez ?
Non, je parle de Lolita, Charlotte, Arthur, Mathieu Jr,  Sarah, Léa, Julien,
Davy… leurs enfants.
Que  serait le paysage audiovisuel français sans les fil et filles de ?
Et finalement, on leur reconnaît le même talent qu’à  leurs augustes parents, même si parfois c’est très contestable.  Ils ont droit à toutes les indulgences : ils sont beaux et ils rappellent le temps où l’on idolâtrait leurs parents.
Et, miracle, ils attirent les foules autant que papa-maman, voir Charlotte GAINSBOURG avec M. qui font des triomphes en tournée d’été.
Pour Lolita CHAMMAH  et sa première apparition sur les écrans, elle se lance avec la bouée HUPPERT à laquelle elle doit bien s’accrocher, mais le film joue sur ce duo chien et chat  pour faire des entrées…. mais il aurait fallu choisir une autre date de sortie !
Il faudra attendre la rentrée pour aller juger au théâtre si l’hérédité marche bien pour Emilie CHESNAIS, Arthur JUGNOT ou  Julien DASSIN…
Et il faudra attendre 2011 pour contempler la beauté d’Anouchka DELOn, beauté héritée de son père… avec le talent ?  Elle n’a que 20 ans, comment peut-elle avoir du talent ?



LONGÉVITÉ : IGGY POP, BETE DE SCENEiggy_tebbit.jpg

Pendant que résonnaient les trompettes de la Cour d’Honneur à Avignon, pour l’ouverture du Festival, l’OLYMPIA de Paris résonnait des accents sauvages des Stooges de Iggy POP.
A  soixante quatre  balais (plus jeune que Johnny !)  il garde les cheveux longs, jaunes et gras  et malgré une hanche déglinguée, il occupe la scène avec une frénésie  d’adolescent.  Il paraît qu’il entame la chanson « I Wanna be your dog » en aboyant et à quatre pattes.  Les fans adorent.
Mais moi j’ai dans mon iPod un morceau très doux qu’il change avec beaucoup de sensuelle délicatesse : How Insensitive ».
Il sera le 14 juillet à LYON aux Nuits de FOURVIERE et il y mettra le feu, c’est sûr !


  FEU  SACRÉ

Marie- Noëlle TRANCHANT, du FIGARO, a rencontré Laurent TERZIEFF dans son bureauOCNT-Terzieff Laurent haut perché de la rue du Dragon.
« Sur scène il était fièvre et feu. Quand on le rencontrait, on voyait à la fois sa réserve, sa bienveillance, son élégance, son ironie légère. »
Il a dit : « Faire du théâtre, c’est se mettre à l’écoute du monde pour en être la caisse de résonance. »
Quel est le déclic qui lui a fait s’engager dans le théâtre ?  C’est en assistant à une représentation de « La SONATE DU SPECTATEUR » de STRINGBERG, mis en scène par roger BLIN en 1949.
Ses premiers pas sur scène : dans « TOUS CONTRE ADAMOV » de Jean-Marie SERREAU.
Et au cinéma, bien sûr, dans LES TRICHEURS de Marcel CARNÉ. Il y tenait un rôle d’étudiant bohème et cynique très loin de sa vérité profonde, mais ce personnage l’a rendu célèbre, ironie du sort.
En 1961 il rencontre Pascale de BOYSSON, avec qui il vivra et jouera avec passion  pendant  quarante ans.  Ils ne se sont pas mariés, ils n’ont pas eu d’enfant. Leur vie était consacrée au théâtre,  rien qu’au théâtre.

TU BRÛLES, LAURENT POITRENAUX !affiche jacno

Si j’en crois Armelle HELIOT du FIGARO, le spectacle qui se donne à AVIGNON dans la Salle du GYMNASE GERARD PHILIPE est la perle de ce début de Festival.
Et Laurent POITRENAUD, l’acteur qui mène le jeu, un phénix.
La pièce, « UN NID POUR QUOI FAIRE ? » est tirée d’un roman d’Olivier CADIOT, écrivain associé au Festival cette année, et mise en scène par son complice Ludovic LAGARDE.
J’aime les critiques quand ils adorent un spectacle et en erdent leur latin.
Armelle HÉLIOT use des superlatifs comme on arrose une pelouse en été.
C’est mieux que répandre sa bave

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L'AUTRE COULISSE DE L'ODEON

Publié le par Miss Comédie

Où va Olivier PY quand il sort de répétition et qu’il a faim, soif et chaud ?cafedelodeon-zoom.jpg
Il traverse la place et il va s’asseoir à la terrasse bénie du CAFÉ DE L’ODÉON.
Ce Café-là n’existait pas de mon temps, lorsque de mon balcon je regardais à ma hauteur les fenêtres des loges où les comédiennes faisaient sécher leurs collants…
Je donnerais beaucoup pour retourner vivre là, maintenant qu’il y a cette terrasse…  Mieux que celle du Petit Suisse, où j’allais boire mon café, parce que soustraite au flux incessant des voitures et des passants. Un ilôt de calme face à la majestueuse façade de l’Odéon.
Je vous dis encore une fois « à bientôt » mais l’été ne sera-t-il pas le gouffre
dans lequel sombrera mon blog ?  A  voir…
Bonnes vacances,
Miss COMEDIE ;

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GRANDS DÉPARTS

Publié le par Miss Comédie

 

OCNT-Terzieff_Laurent.jpgC’est le moment qu’il a choisi pour s’éclipser, peut-être pour passer inaperçu, lui si modeste, le grand, le beau, s’inspiré Laurent TERZIEFF, vendredi soir, nous laissant seulement incrédules.

  Qui prendra la relève ? Celui dont le discours mettait tout le monde d’accord, avec tant d’amour et de tolérance ajoutés à l’immense talent d’acteur, n’a pas laissé de disciple.   Il reste dans nos mémoires avec l’image de son dernier rôle, un acteur shakespearien complice de son  habilleur  Claude AUFAURE sur la scène du Théâtre rive Gauche. La pièce s’apppelait L’HABILLEUR.  Un rôle sur mesures.

Les grands départs peuvent aussi être provisoires, le temps d'un plongeon dans la grande Bleue, le temps d'oublier que nous, on reste, pour le meilleur et pour le pire.

  

 

 

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MOUVEMENTS DE FOULE

Publié le par Miss Comédie

 

C’EST LA QUE CA SE PASSE

 

EN  AVIGNON, DANS LA COUR D’HONNEURaffiche jacno

 

Cette année, pas de polémique pour le in : à la cour d’Honneur du Palais des Papes, réconcilie les puristes et les iiconoclastes avec un programme éclectique.   SHAKESPEARE y côtoie GIRAUDOUX, Olivier CADIOT, Christoph MARTHALER, Rodolphe BURGER… 

-  une création contemporaine de Christoph MARTHALER et Anna VUEBROC,

« PAPPERLAPPAP »,  ouvrira le Festival le 7 juillet.

Le lendemain,  un  monument, la pièce qui inaugura le Festival de Jean VILAR en 1947 : « LA TRAGEDIE DE RICHARD II » de Shakespeare, avec Denis PODALYDES dans le rôle titre, mis en scène de Jean-Baptiste SASTRE.

Ce spectacle, dans son décor magnifique, sera diffusé en direct par France 2.

La sélection qui suit  est  intéressante, je vous en parlerai au fil des jours. 

 

BAL SOUS LE PONT  

 

Cette année pour le 14 juillet,  on dansera sous le pont !  Pourquoi pas dessus ? Parce que c’est un tas de pierres en ruines et que les travaux coûteraient trop cher. Non, mais dessous c’est aussi rigolo on peut encore chanter la chanson : « sous  le pont d’Avignon » et le tour est joué.

L’animateur de ce retour aux sources  est  Rodomphe BURGER et l’entrée sera filtrée…

 

GRAND-MESSE AU CLOITRE DES CELESTINS

L’un des plus beaux lieux du Festival sera le thâtre d’un spectacle très initiatique créé par Anne Teresa de KEERSMAEKER, mêlant danse et musique polyphonique du XIVème siècle, pas vraiment du yéyé.

Le Festival d’Avignon ouvre mercredi è juillet et dure jusqu’au 2

J ‘aurai tout le temps de vous parler des moments forts du OFF, qui surgissent au jour le jour.

 

EN VILLE, ON VA AU CINE

 

Trois spots qui valent le coup doeil :

 

COPACABANA avec Isabelle HUPPERT et sa fille Lolita,  Sur la photo, on se demande où est la mère et où est la fille.  En fait, on reconnaît la mère à son regard sévère et la fille à son air perdu.   HUPPERT a dû profiter d’un créndeau  en période creuse pour tester les capacités de sa progéniture.

SHCREKOn connaît, c’est le 4ème et dernier.

Devenu papa de trois enfants, même s’il est transporté dans un univers parallèle un peu foutraque, il est temps qu’il prenne sa retraite.  

TOURNEE

Prix de la Mise en scène au dernier Festival de Cannes.  On attend TOURNEE au tournant.

Mathieu AMALRIC n’est pas si jeune que ça : 45 balais et plusieurs films dans sa besace, après avoir été l’assistant-stagiaire de Louis MALLE sur AU REVOIR LES ENFANTS. 

Il est sympa, AMALRIC, même quand il dit en se polissant les ongles « mon film est une bouffée d’oygène » ah ! s’il le dit ça doit être vrai.

Tout le monde a envie de voir ce film, dommage qu’il sorte en Juillet, la plupart d’entre nous auront la tête ailleurs.

 

 

 le masque-448fa-copie-1 MA REVUE DE PRESSE  THRILLER

 

 

CINEMASO

 

Eric  NEUHOFF a vu LA DISPARITION D4ALICE CREED, de l’Anglais  BLAKESON.   J’ai l’impression, à lire son papier, que depuis LE SILENCE DES ANGNEAUX il y avait eu un grand vide et que là, l’effroi est là.

Trois personnages, un huis clos, un kidnapping dont on ne sait ni la raison ni comment il finira… et la belle Gemma ARTERTON, ex James-Bond girl,  qui est à la fois la victime et peut-être le bourreau.  Il paraît que la fin est cruelle.  J'irai pas.

 

 

 

 

 

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LES LETTRES D'ANTONIN ARTAUD

Publié le par Miss Comédie

 

Je vous disais bien que je vous  reparlerais de lui :  il sera à l’affiche à la rentrée.

Qui ?

Antonin ARTAUD.  Cet homme souffrant, exigeant et iconoclaste est tombé amoureux, un jour, d’une actrice roumaine de la troupe de Charles DULLIN, Genica  ATHANASIO.

Il lui a écrit des lettres.  Il ne se doutait pas qu’un jour, des prédateurs littéraires  s’introduiraient dans l’intimité de ses tiroirs  et jetteraient ces lettres en pâtures aux intellectuels avides de faits divers.

Les voilà, ces lettres.  Elles seront lues par Carole BOUQUET au Théâtre de l’ATELIER à la rentrée prochaine.

 

Je vous quitte sur cette indiscrétion (je vous confie que je suis très curieuse de les découvrir, ces lettres, écrites par un homme dont la folie était tout sauf amoureuse, du moins en apparence...)

A bientôt,

MISS  COMEDIE

 

 

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BONNES LECTURES

Publié le par Miss Comédie

 

le-manuscritLire son rôle sur scène, pour moi c’est pas du théâtre.  Je  m’étonne du manque d’ardeur de certains acteurs qui, par manque de temps ou d’envie, se privent de l’exercice de mémoire/.  Oui, c’est par la mémoire que l’on entre au plus profond de son personnage.

En revanche, j’aime écouter un artiste lire de la belle prose,  j’adore écouter un écrivain lire des extraits de son œuvre.  Qui mieux que lui peut donner une  âme à ses créatures ?

Les jardins de la Drôme provençale se prêtent à ces exercices de style, sans tapage, sans flashes de journalistes, sans critiques pressés de démolir.

Les LECTURES DANS UN JARDIN de Martine LIMONTA et ses COMPAGNONS DE LA PIERRE BLANCHE,  à St-PAUL-TROIS-CHATEAUX, sont pourtant attendues chaque année par de plus en plus de fans.  Cette année, un Evènement : Patrice LECONTE à la table de lecture !

 

 

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STARS EN PLEIN AIR

Publié le par Miss Comédie

 

PATRICE LECONTE  LIT  LES FEMMES AUX CHEVEUX COURTSLECONTE

 

Toute malice, toute finesse, toute légèreté, c’est Patrice LECONTE.  Il ne se contente pas de faire des films, il écrit des livres.  Il ne se contente pas de les écrire, il les lit.  Oh, c’est surtout  par amitié qu’il a accepté l’invitation de Martine LIMONTA, l’initiatrice des LECTURES DANS UN JARDIN.  Et aussi par amitié pour son petit groupe d’amis de la Drôme, mais enfin, il l’a  fait.

 Loin des projecteurs, surtout.  Dans le secret enclos d’un jardin odorant, bruissant de chants d’oiseaux.

 IVAN le maître des lieux a installé une centaine de chaises face à la grande bâtisse de style provençal au crépi clair, toutes fenêtres ouvertes sur sa lumière intérieure.

La nuit est belle et tiède, le comble du luxe cette année…

Sur la petite estrade, une table couverte d’un tapis jaune, une lampe, une bouteille d’eau, un verre.

Patrice a commencé sa lecture par une boutade, comme d’habitude, et puis comme ça, comme s’il était dans son salon entouré de ses proches, il nous a raconté l’histoire simple de Thomas à la recherche de la femme de sa vie.  Thomas n’aime que les femmes aux cheveux courts, ce qui rend la chose encore plus difficile… et puis c’est un séducteur, elles lui tombent toutes sur le paletot…

Un texte  primesautier, un peu désuet, d’un style à la Raymond QUENEAU, très parisien et vif, qu’il a lu avec la même vivacité, mettant peu à peu de la couleur sur des situations délicieusement inattendues et cocasses.

Gros succès.  Tout le monde voulait acheter le livre et avoir sa dédicace.   Patrice LECONTE signait inlassablement, on lui apportait de temps en temps un verre du nouveau cru du Domaine de GRANGENEUVE, baptisé « TENTATION DE LA MARQUISE »… (GRIGNAN n’est pas loin…)

Divine soirée en compagnie d’une star sans faux col et des heureux habitants d’une région bénie des dieux.

 

RICHARD  GALLIANO  CE SOIR À FOURVIÈREgalliano

 

Ma mère achetait déjà des disques de lui dans les années 80, je trouvais ça bizarre, elle qui n’aimait que le classique et le jazz -  et bien, justement, richard GALLIANO, je devais le constater plus tard, est un des rares accordéonistes qui ait donné à cet instrument des accents jazzy, d’abord, et tout récemment, des accents classiques avec son dernier album « BACH » sorti chez Deutsche Grammophon, s’il vous plait,  faut le faire !

Je ne dirai pas que ça me colle au plafond, je préfère sa musique quand elle reste au stade folklorique supérieur, dirons-nous, mais pourquoi pas, Art BLAKEY et les Jazz MESSENGERS l’ont bien fait.

En tous cas Richard GALLIANO est maintenant reconnu par ses pairs comme une star du jazz classique et son accordéon brille du même éclat que celui de Carlos GARDEL ou d’Astor PIAZZOLA.

Il y aura foule ce soir au Théâtre Romain de FOURVIERE, et la nuit sera chaude dans tous les sens du terme.

 

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LES FOUS DE THÉÂTRE

Publié le par Miss Comédie

 

 

artaud.jpgAntonin ARTAUD serait abasourdi aujourd’hui, s’il voyait grossir le nombre de textes écrits pour le théâtre transformés en épreuves de dictée.

Lui qui disait avec un certain culot : « Nul n’a le droit de se dire auteur, c’est-à-dire créateur, que celui à qui revient le maniement direct de la scène ».

ARTAUD mettait le texte  au degré zéro de la création théâtrale.

Pour lui, seul comptait le jeu des acteurs et toute la scénographie inventée par le metteur en scène pour animer l’action.

Le style ? Rien à cirer.  Les dialogues ? Peau de lapin. Les alexandrins ?   Fioritures.   Tout cela ne commence à  prendre un sens qu’avec la mise en scène.

Alors, rendez-vous compte, assister à la lecture d’une pièce de théâtre c’est comme assister à un concert sans musiciens.

C’est ce que penserait aujourd’hui Antonin ARTAUD, le fou de théâtre le plus fou de tous.

Je crois que je reparlerai de lui, il m'intéresse, ce fou-là. Non, pas ce foulard !

 

Bye bye mes fous de théâtre, je vous retrouve bientôt.

Miss Comédie

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LE THÉÂTRE AU STADE ARTISANAL

Publié le par Miss Comédie

 

Nous avons affaire à une nouvelle race de comédiens, les liseurs.le-manuscrit.gif

Attention pour les comédiens qui lisent un texte en scène, on dit « liseur », et non pas lecteur.  Le lecteur, c’est le pauvre mec qui lit tout seul dans son coin un livre de Marc LEVY.

On va donc au théâtre, l’affiche est alléchante, un nom connu, un acteur qu’on adore, on y va.

Mais attention !   Ca se passe au théâtre, ça a tout l’air d’être du théâtre, mais ce n’est pas du théâtre, exactement comme vous l'attendiez.

Vous reconnaissez là un des maux  de notre époque : l’urgence. Dans l’urgence, un acteur n’a pas le temps d’apprendre son texte, alors il le lit. Voilà.

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NOUVELLE VAGUE D'ACTEURS, LES LISEURS

Publié le par Miss Comédie

 

Oui, je vais encore parler de ce que je n’ai pas vu, et que ceux que ça gêne ferment les onglets et basta.

 

EDOUARD BAER, LA VOIX DE SON MAITREpatrick-modiano.jpg

 

Notre baladin national Edouard BAER, qui voue une adoration et il n’est pas le seul, à l’immense MODIANO, lit son roman UN PEDIGREE avec l’ardeur contenue  d’un vrai fan.  Non, je ne l’ai pas vu, mais j’ai lu une  interview où il décrit ses motivations et ses états d’âme avec une modestie convaincante.

UN  PEDIGREE est, pour les fous de MODIANO, son livre le plus personnel, écrit comme un simple résumé de sa jeunesse, comme un curriculum vitae, sans les variations romanesques de l’imagination.

Edouard BAER lit aussi simplement ce texte que MODIANO l’a écrit.

Lui qui pratique l’ironie, la parodie et le burlesque avec une classe folle, doit être étonnant à entendre dans un registre plus intime presque à contre-emploi…..

C’est au théâtre de l’ATELIER  mais il faut faire vite, il ne joue que jusqu’au 26 juilet.

 

 

FABRICE LUCHINI, OSE MURAY s_fabrice_luchini.jpg

 

Après BAER seul en scène brochure à la main, voici LUCHINI toujours seul en scène et  texte à la main, c’est apparemment devenu son dada.

Cette fois il lit Philippe MURAY, un auteur que personne ne connaît  car les médias se méfient : cet homme est dangereux !!  Il s’attaque à notre époque et à ses aberrations avec des portraits grinçantes de personnages en vue,  des caricatures très loin du politiquement correct… 

On imagine la délectation de LUCHINI a balancer ces horreurs dans son phrasé précieux et sans avoir l’air d’y toucher….

Il le fait au Théâtre de l’Atelier, les 29 et 30 juin et le 1er juillet.

 

 

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L'ACTEUR ET SON DOUBLE

Publié le par Miss Comédie

 

LES ACTEURS QUI CACHENT LEUR JEUcomedie-tragedie-masques ~bxp26189

 

Je lisais une critique d’Armelle HELIOT, dont je partage souvent les coups de coeur, sur un spectacle qui vient de se terminer aux NUITS DE FOURVIERE à Lyon.

Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Russel BANKS : De BEAUX LENDEMAINS, un texte fort que se partagent quatre comédiens donnant chacun sa vision du drame.

L’aberration de ce spectacle vient du fait que deux des comédiens ont LU leur texte, les deux autres l’ont JOUÉ.

Les deux premiers, pourtant des comédiens chevronnés, NICOLE GARCIA et RICHARD BERRY, n’ont pas eu le temps ni l’envie de travailleur leur rôle, et le metteur en scène a eu la faiblesse de les autoriser à le lire.

Le contraste était donc d’autant plus étrange, avec les deux autres, plus jeunes, et parfaitement investis dans  ce travail : HYPPOLITE GIRARDOT et JUDITH CHEMLA ont emporté le public avec eux au coeur de la tragédie.

Les deux autres ont  prêté leur nom à  l’affiche  sans même avoir la dignité de justifier leur présence sur scène autrement que par une brochure à la main.

Alors si le théâtre devient ça : réduire un texte à une lecture, et si les directeurs de salle et les metteurs en scène s’en contentent, moi je déchire le rideau rouge et j’y mets le feu.

 

A plus tard, amoureux du théâtre, les nuits de juin sont propices aux évasions festivalières et autres…

Miss Comédie

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LE RIDEAU EST TOMBÉ À LYON ...

Publié le par Miss Comédie

 

rideau rouge.....sur TENTATIVE D’ÉVASION au NOMBRIL DU MONDE.

C’est triste, une pièce qui se termine.  La mienne n’a été jouée que  le temps d’une « Carte Blanche » offerte par LE NOMBRIL DU MONDE à un  auteur contemporain inconnu, ce fut court mais c’était prévu.  Lisez plus bas le récit des trois dernières représentations, comme dans un rêve…

Maintenant, passons à l’actu du mois qui vient :  le tourbillon des festivals.

 

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NOUVELLE VAGUE DE FESTIVALS

Publié le par Miss Comédie

 

  UN AUTRE SE LEVE  A GRIGNANjpg_chateaux_grignan-2.jpg

 

Le Festival de la Coorespondance à GRIGNAN ouvre le bal, du 7 au 11 juillet.

Thème : le théâtre.   On aurait pu espérer une édition « théâtrale », haute en couleur, starisée un max.  A lire le programme, on est un peu déçu.  En fait de stars on a GALABRU, l’éternelle Claire CHAZAL, Michel BOUQUET que tout le monde révère comme le Pape, Jean-Louis TRI,NTIGNANT  qui chancelle un peu, Olivier PY que pas grand-monde connaît.   Ils nous liront du Jean VILAR, du J.L. BARRAULT, du Georges PERROS, du LABICHE, du IONESCO, du B.M. KOLTES, du Theenessee WILLIAMS, mais pas toujours à des heures follichonnes.

Heureusement il y aura aussi du théâtre : LE ROI S’AMUSE, de Victor HUGO, mis en scène par François RANCILLAC, avec Denis LAVANT dans le rôle du bouffon (normal).

Le rideau se lève mercredi 30 juillet, devant la superbe façade du Château de GRIGNAN.    Et ça dure jusqu’au 21 août.

 

…  ET A AVIGNONaffiche_jacno.jpg

 

Du 7 au 27 juillet, la grande Kermesse revient.  On découvre toujours la programmation avec stupeur et tremblements.

Cette année, dans la Cour d’Honneur, quoi ?

Une pièce de SHAKESPEARE, ouf, montée par Frédéric SASTRE, avec une pléiade de comédiens de bonne pointure.  Entre autres, Denis PODALYDES de la Comédie Française.  Et un certain Jean ECHENOZ : serait-ce un homonyme, ou bien l’écrivain lauréat du Prix Goncourt avec un JE M4EN VAIS, suivi de plusieurs autres opus formidables ?  Il aurait voulu se payer le luxe de mouiller sa chemise  dans un rôle mineur uniquement pour voir ce que ça fait ?

Nous trouvons aussi une pièce de IONESCO, à la Salle Montfavet : DELIRE A DEUX, mis en scène par Christophe FEUTRIER et joué par Valérie DREVILLE et Didier GALAS.

Encore du théâtre contemporain avec une pièce d’Olivier CADIOT,  UN NID POUR QUOI FAIRE, mis en scène de Ludovic LAGARDE.  Je ne connais pas cet auteur, aucune sensation prémonitoire donc.

D’autres pièces contemporaines figurent à la sélection IN et dans des points stratégiques de la ville.

Pour le OFF, il faudra attendre encore un peu pour voir se dessiner les HITS de la saison.

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : SENSATION DE FIN... OU DE FAIM ?.

Publié le par Miss Comédie

Affiche déf.

Douze représentations.  C’est peu pour donner le meilleur d’un texte.  Et pourtant, j’ai eu la chance d’avoir trois natures à la fois très réactives et très originales, qui ont donné à mes personnages une identité déjà t rès percutante.

Les trois dernières ont passé comme dans un rêve. Il y a l’entrée des spectateurs, les allées et venues au bar, l’Attente.  Les comédiens sont invisibles. Les gens prennent place.  Je me mets dans un coin de la salle et j’absorbe tout dans un état second : le décor qui intrigue un peu, sombre, avec juste deux points forts à la cour et au jardin, l’aquarium éteint.  J’entends la musique d’accueil couverte par les voix du public.  C’est un moment hallucinant, trac et hâte que ça commence.  Quelques amis m’interpellent, hilares. Je n’ai pas envie de parler.  Je suis comme mon texte, comme le décor : en attente de l’étincelle de vie.

La lumière s’éteint. Les voix se taisent.  La minute la plus dangereusement hypnotique du spectacle.   L’attaque musicale du premier jingle télé claque, c’est euphorique.  Encore une minute de noir et soudain, l’aquarium s’éclaire, et les deux personnages sont déjà en place.

Je voudrais revivre ces moments (une demie-heure à peine) en boucle tous les soirs.

C’est beaucoup plus exaltant, finalement, que lorsqu’on est acteur sur le plateau : on ne voit rien, on n’entend rien que son cœur qui bat à se rompre et l’on ne pense qu’à ses premières répliques comme une obsession.

On a le sort de la pièce entre les mains. 

Je dis c’est plus exaltant, mais plus angoissant aussi, car on ne maîtrise plus rien.  Comment seront-ils ce soitr ?

C’est fini et j’ai encore plein de choses à leur dire, plein de nuances à travailler, plein de flottements à fixer, ils peuvent être encore plus offensifs dans la drôlerie, ils peuvent tellement plus.

Je reste sur ma faim.     Je ne les ai pas assez vus et entendus. J’en redemande !  Du Buenafuente, du Cordero, de la Parent,tous les trois  ils m’ont bluffée.

 

A bientôt mes amis pour d'autres aventures, celles des Festivals de l'été.

Miss Comédie

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LES ENFANTS DE LA BALLE (suite)

Publié le par Miss Comédie

 

Je vous l’avoue, si la Coupe du Monde me plume et si je prends ici le contrepied des enfants du ballon, c’est qu’elle fait beaucoup de tort à ma pièce.

Le public en majorité masculin délaisse les salles de théâtre pour s’installer devant leur télé, joli spectacle que je dénonce dans ma pièce TENTATIVE D’ÉVASION qu’ils n’iront pas voir…

J’en suis réduite à inventer un mauvais eu de mots pour manifester ma différence...

et à convoquer deux grosses pointures de la scène et de l'écran pour faire une heureuse diversion  !

 

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MONSTRES SACRÉS

Publié le par Miss Comédie

 

Pour ces deux-là, le portrait express est quasi impossible ! Leur vie à toutes deux est un véritable roman-fleuve.  Quelques moments forts, des images choc, et soudain l’icône apparaît, intacte dans la mémoire collective.

 

SARAH  BERNHARDT,  LA PARISIENNEsarah bernhardt

Enfa nt de la balle vraie de vraie !  Fille d’une courtisane, courtisane elle-même à ses dé buts,  née de père inconnu, abandonnée par sa  mère et élevée par une nourrice :  tout ce qu’il faut pour être libre de choisir son chemin. 

Un chemin si bien choisi qu’il l’a portée aux nues : sacrée plus grande tragédienne française du XIXème siècele avec RACHEL, elle fut la première comédienne à avoir franchi les océans pour se produire dans tous les continents.

Et quel fut le déclic qui orienta sa destinée vers le théâtre ?

Une première expérience d’amateur, un petit rôle dans un spectacle monté par son couvent.   Elle qui idolâtrait RACHEL, son aînée de 23 ans,  allait bientôt  prendre la relève.

Elle eut rapidement un protecteur, le duc de MORNY, qui aida bien le destin en la faisant entrer au Conservatoire d’Art Dramatique de Paris.  La grande porte pour devenir sociétaire de la COMÉDIE FRANçAISE … d’où elle est renvoyée pour avoir giflé une autre sociétaire, puis rappelée pour jouer les grands premiers rôles.

Mais c’est avec sa propre compagnie créée en 1880, qu’elle prend vraiment son envol et parcourt le monde, de triomphe en triomphe.

Sarah BERNHARDT aimait séjourner dans son blokHaus de BELLE-ILE, où elle entraînait ses amants.

Un nombre étourdissant d’amants !  Des nobles, des acteurs, des écrivains, des femmes… De Lucien GUITRY à MOUNET-SULLY, et même Victor HUGO, et des députés qui la rétribuaient elle n’en rougissait pas, et Gustave DORÉ, et jusqu’au prince de GALLES !

 

 

Sarah BERNHARDT eut un mari, un acteur grec morphinomane, qui mourut à 34 ans.

Elle eut un enfant, un fils, d’un noble belge, le prince de Ligne.

 

Malgré son caractère exécrable, tout semblait lui réussir.  Mais un jour, pendant une représentation de TOSCA, elle saute un parapet et chute sur le genou gauche qui la fait souffrir ensuite durant onze ans, jusqu’à l’amputation inévitable en 1914, l’année de sa Légion d’Honneur.

C’est tout elle, un enchaînement de bonheurs et de malheurs qu’elle encaisse  superbement.

Elle fut la première à porter le surnom de « monstre sacré » que lui donna Jean COCTEAU.

Et Oscar WILDE écrivit pour elle le rôle fabuleux de SALOMÉ, qui fut son rôle fétiche.

Sarah BERNHARDT joua dans plus de 120 spectacles au théâtre, mais aussi au cinéma, alors muet, dont un film autobiographique, « Sarah Bernhardt à Belle-Ile », en 1912, qui décrit sa vie quotidienne, un peu comme MADONNA, quoi.

Elle mourut à 79 ans dans les bras de son fils… Elle était encore en train de tourner un film pour éponger ses dettes…

Son souhait était d’être enterrée à BELLE-ILE, mais ses proches voulaient pour elle une dernière demeure plus prestigieuse : Le PERE LACHAISE, évidemment !

 

MARYLIN MONROE, l’AMERICAINEmarylin.jpg

 Elle nait le 1er juin 1926 à Los Angeles.  

Vingt ans plus tard, c’est une  star internationale.

Encore seize ans, elle n’est plus de ce monde.

Une comète qui a traversé le ciel à la vitesse de la lumière.

De famille d’accueil en établissements spécialisés, sa jeune vie commence sous le signe de la solitude.  Sa mère n’est pas en état de s’occuper de ses trois enfants, son père est un inconnu pour elle, divorcé de sa mère deux ans après sa naissance.

A 16 ans, comme une fuite, elle épouse son voisin ouvrier dans une usine aéronautique et quand il part rejoindre les Marines en 1944, MARYLIN travaille à l’usine à  ignifuger les avions… On croit rêver.

En 1945 elle rencontre un photographe… aïe aïe aïe, c’est le début de la pelote… elle fait fureur dans une campagne pour maillots de bain, puis les photos de mode, puis un film publicitaire…  elle n’est pourtant encore que « mannequin ».

 

Le cinéma arrive très vite, avec son premier contrat avec la FOX, en 1946.  Elle a tout juste 20 ans !  Sa première apparition à l’écran est dans THE SHOCKING MISS PILGRIM, où elle joue une standardiste…

Le reste… va à une allure folle. Ca s’enchaîne avec de plus en plus de frénésie, tout le monde la veut.

Le fameux calendrier où elle est superbement nue, c’est en 1952. Scandale.  Rebond de célébrité.  Une année faste aussi côté coeur : quand la légende du base-ball rencontre la légende du sex-appeal… JOE DI MAGGIO épouse MARYLIN et elle dit  à la presse : « Je veux maintenant me consacrer uniquement à mon mariage… »   Elle était sûrement sincère.   Quant à lui, avec son physique de brute, il est celui qui ne lui a jamais fait aucun mal.

Mais MARYLIN  avait besoin d’autre chose que d’un sportif. Elle admirait les intellectuels et se laissa prendre aux sortilèges de l’esprit.

2 juin 1956 presque le jour de ses 30 ans, elle épouse Arthur MILLER et se retire des écrans.  Ils vivent leur amour à LONG ISLAND.  MARYLIN se met à lire des livres.Marylin001.jpg

 

Années soixante : l’apogée.  Tous ses films sont des succès.  Le monde entier vénère son image… et sa voix !  Quelle voix ensorcelante, avec ses « poum poum pidou » inimitables,  jamais égalés !

Mais sa santé se dégrade.  Sa santé morale.   Elle glisse lentement dans l’engrenage des médicaments, des somnifères, de l’alcool.

Comment éviter cela, quand le monde entier en fait une idole, quand la foule l’entoure, l’injurie et l’invoque en même temps, quand elle se sent au centre d’un nœud d’intrigues et de calculs financiers  ? Comment ne pas perdre ses repères, son équilibre, son individualité ?

1960 : Arthur MILLER écrit THE MISFITS pour MARYLIN.  Le tournage, sous la direction de John HUSTON, se passe mal.  Marylin est souvent malade, absente.  Film maudit :  Clark GABLE meurt d’une crise cardiaque pendant le tournage.  La rumeur accuse le comportement de MARYLIN, ayant créé un désordre fatal.  

LES MISFITS  est le premier bide de MARYLIN.

Son divorce avec Athur MILLER arrive tout de suite après. Est-il la conséquence immédiate de cet échec ?   C’est aussi l’état de dépendance où MARYLIN est tombée, l’influence de l’alcool et des somnifères qui l’obligent à se faire interner pour désintoxication.  Ce chéri n’a peut-être pas supporté tout ça…

Ne cherchez pas sur YOU TUBE la Cérémonie des GOLDEN GLOBES du 5 mars 1962 où MARYLIN reçoit son prix en état d’ivresse, titubant et articulant avec peine quelques mots de remerciements… par une extrême délicatesse des organisateurs, la cérémonie n’a pas été diffusée.

Et pourtant, elle s’achète sa première maison, 12305, Fifth Helen Drive, BRENTWOOD, Cal.

Et pourtant, elle accepte encore un film qui porte le titre prémonitoire de SOMETHING GOT TO GIVE.

Et pourtant, elle ose encore quitter le tournage pendant la pause déjeuner pour aller chanter avec quel glamour ! « HAPPY BIRTHDAY MISTER PRESIDENT », à la fête d’anniversaire du Président KENNEDY, provoquant la colère de Jacky qui interdit à MARYLIN l’accès à la fête privée.

Et pourtant, elle s’efforce de continuer à tourner les dernières scènes du film  mais elle est au bout du rouleau.  La FOX diffuse la rumeur de son renvoi et parle de Kim NOVACK pour la remplacer…

Tout, ensuite, ira très vite. MARYLIN est seule, désespérément seule.

Le samedi 4 août, lorsque son ami Peter LAWFORD lui téléphone à 19h 45, elle l’inquiète par sa voix confuse et triste.  Elle est dans sa maison de BRENTWOOD, en compagnie de sa gouvernante, une dame engagée par le docteurGREENSON.

LAWFORD rappelle plusieurs fois, la ligne est occupée.  Quand il a enfin la gouvernante, il est 20h30 et celle-ci lui dit que tout va bien.

MARYLIN était déjà probablement morte.

Ce n’est que cinq heures plus tard que le docteur GREENSON (qui se trouvait là par hasard ?)  a prévenu la police de la mort de Marylin.

Elle avait 36 ans et elle était belle, tellement belle qu’elle faisait mal aux yeux de certains.  Quelle que soit la cause de sa mort, elle lui a évité bien d’autres désillusions.

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : LES TROIS DERNIÈRES

Publié le par Miss Comédie

 

J’attends beaucoup de ces trois dernières représentations. Je vous en parlerai la semaine prochaine.

Aujourd’hui mes deux monstres sacrés m’ont submergée… et j’ai pourtant réduit leur vie à quelques dates-clé, un raccourci impardonnable mais… c’était juste  un prétexte pour parler d’autre chose que de foot !

 

Et bon anniversaire, Johnny ! A 67 ans, tu es toujours le plus beau des rockers !

Miss Comédie.

 

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LES ENFANTS DE LA BALLE

Publié le par Miss Comédie

 

 

comedie-tragedie-masques_-bxp26189.jpgMoi je suis pour les enfants de la balle, autrement dit : les comédiens, qui pratiquent un sport vieux comme le monde.

C’est un sport qui engage le corps tout entier, pas seulement les jambes.

Le corps et l’esprit aussi, je dirais même l’âme, c’est un sport qui élève l’homme vers l’art et la culture, et vers la connaissance de soi.

Les enfants de la balle  ont leurs fans, beaucoup plus discrets que ceux du ballon.

Ils ont leurs stars, et ces stars ne sont pas éphémères.

Ici s’arrête la comparaison avec un autre sport national.

Aujourd’hui, deux époques, deux  icônes, portraits exoresspour ceux qui aiment les monstres sacrés.

 

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MONSTRES SACRÉS

Publié le par Miss Comédie

 

 

MOLIÈRE,  LE PARISIENJB-POquelin.jpg

On ne sait pas exactement le jour de sa naissance, mais celui de son baptême à Saint-Eustache, le 15 janvier 1622. 

Jean-Baptiste POQUELIN  n’est pas vraiment un enfant de la balle : il part dans la vie avec tous les atouts d’un fils de famille. Il se destine à prendre la suite de son père, tapissier du Roi Louis XIII et fait des études de riche au futur lycée Louis-le-Grand,

On l’emmène voir les représentations de l’Hôtel de Bourgogne, il est troublé.

Il assiste aussi aux improvisations de l’école de la comedia dell’arte, il est ébranlé.  Mais, pas encore de déclic.

 Il  commence des études de droit puis signe son engagement à succédetr à son père comme tapissier du Roi,…

Un jour de 1640 il rencontre la famille BEJART.   Famille de comédiens, désargentés, illuminés de la grâce du théâtre, baladins romantiques et nomades.   Jean-Baptiste tombe amoureux de Madeleine, comme chacun sait.

Elle l’entraîne dans leur tourbillon magique et le voilà qui peu à peu tombe dans le piège.   En 1643 il annonce à son père qu’il renonce à sa charge de tapissier et son père, ulcéré, lui coupe les vivres.

C’est  là que Jean-Baptiste POQUELIN devient  MOLIÈRE, enfant de la balle.  Il a 21 ans.  De riche, il devient pauvre.  Mais une passion qui vaut son pesant d’or l’habite.

Les débuts sont difficiles, il n’est encore que comédien mais sa voix particulière et ses mimiques (on pense à Galabru)  lui assurent un succès grandissant.

C’est avec « LE DOCTEUR AMOUREUX »  qu’il fait la conquête de Louis XIV.

Ensuite tout fut facile.

MOLIERE  est mort après avoir joué LE MALADE IMAGINAIRE, au soir du 17 février 1673, chez lui et non sur scène comme on se plait à le croire.

Le titre de la pièce est déjà  un clin d’œil sardonique !  A la 4ème représentation, pris de convulsions, il est transporté chez lui et meurt d’une congestion pulmonaire pas du tout imaginaire.

L’un des plus illustres Parisiens est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

 

 GERARD  DEPARDIEU,  LE VOYOUgerard_depardieu.jpg

 

0n peut le comparer à MOLIERE, sauf qu’il n’a pas écrit de pièces. 

Il est lui aussi, un symbole vivant de l’art dramatique.

Il est né, avec un nom pareil, deux jours après la naissance du Christ.

A Chateauroux, tout le monde le sait.  Tout le monde sait aussi qu’il a passé le plus clair de son enfance dans la rue et qu’il y a pratiqué toutes sortes de bêtises, comme un véritable enfant de la balle.

A dix-sept ans, il signe sa licence junior dans le CLUB DE FOOT BALL  « La Berrichonne » de CHATEAUROUX.

Oui, notre Cyrano est fou de foot, la perfection  n’est pas de ce monde.

Gérard DEPARDIEU  est  une star de cinéma.  Oui, mais il a fait aussi beaucoup de théâtre, et ses choix étaient loin d’être primaires.  Il a joué souvent sous la direction de Claude REGY mais aussi, à ses débuts, de Jean-Laurent COCHET (décidément on parle beaucoup de lui dans ce blog !)

Je me souviens de lui dans LA CHEVAUCHÉE SUR LE LAC DE CONSTANCE, de Peter HANDKE : élégant, gominé, mystérieux face à Jeanne MOREAU et Delphine SEYRIG, excusez-moi du peu.

Gérard DEPARDIEU ne pouvait pas être l’homme d’une seule femme. Pourtant, il met 14 ans à concrétiser son divorce avec Elizabeth, la délicieuse comédienne qui ne sera jamais célèbre.

Après elle, Karine SYLLA,  Carole BOUQUET,  Hélène BIZOT, Clémentine IGOU…  Deux  enfants naturels, roxane et Jean, l’une de Karine SYLLA, l’autre d’Hélène BIZOT.

Dans la vie comme dans ses choix professionnels, DEPARDIEU est un mélange  de finesse et de balourdise, d’angélisme et de brutalité, de féminité et de virilité.

Cet étrange amalgame de vice et de vertu  est le secret de son immense talent.

 

Mercredi, rencontre entre  Sarah BERNHARDT  et Marylin MONROE..

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TENTATIVE D'ÉVASION : LES DERNIÈRES

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

En attendant jeudi, je ferme les yeux et croise les doigts.NOMBRIL

Jeudi, vendredi, samedi, salle pleine.  Et le rideau tombera jusqu’à une prochaine reprise… quand ?  Ou ?  Mystère.

Vous saurez tout sur le déroulement de ces trois dernières soirées, dans mon épître de la semaine prochaine.

 

Bye bye,  mes amis !

 

Miss Comédie.

 

 

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