IN THE HOPPER ROOM (suite)
Une fois n’est pas coutume. Aujourd’hui je ne signe pas mon article. Cette réponse à ma question « et vous, que voyez-vous ? » m’a cloué le bec. Alors, la voici :
LA VISION D’UN DE MES LECTEURS
« …et bin c'que j'vois j'vais t'le dir:
L'immeuble représenté sur ce superbe tableau de Hopper est le même que celui de "fenêtre sur cour", célèbre film de Hitch. mais côté rue et non côté cour. Quelques années plus tôt en 1928 année de création de ce tableau «Night Window», il s'est passé un évènement particulièrement étrange, affreux, toujours non élucidé dans cet immeuble, en fait un hôtel, son nom le "Manhattan", c'est l'été, un été chaud comme NY peut en connaître, caniculaire. C'est la fin d'après midi à la limite de la tombée du jour, le genre de soirée où les esprits surchauffés ne savent plus à quel saint se vouer. Le rideau qui volette nous indique que toutes les fenêtres sont ouvertes, la moindre petite brise, le plus petit courant d'air sont recherchés, une jeune femme, Louise vient d'enlever sa robe tachée de sang, elle baigne dans le lavabo de la salle de bains avec du savon Pears'Soap. Elle n'est pas certaine Louise de faire disparaître toutes les taches de sang, si je n'y arrive pas, la première poubelle sera la bienvenue. Elle est calme Louise, ce n’est pas le genre de fille à s’affoler pour une peccadille. Louise est accroupie, elle boucle ses valises, une très grande et deux plus petites, elle a réservé au terminal Greyhound de la 8th Avenue une place pour un bled paumé de l’Ontario. Elle arrive au Toronto coach terminal au petit matin, après quelques recherches elle trouve un paysan dans son pick-up Trucks, qui accepte après de longues tractations, le physique de Louise n’y est pas pour rien de l’emmener avec ses bagages, dans ce bled paumé Cordova Mines où elle vécut de sept à dix sept ans hébergée par ses grands parents. Elle retrouve facilement la maison depuis longtemps à l’abandon, sous la pierre de l’entrée, la clef rouillée est toujours là, tremblante elle s’approche de la porte la serrure rechigne un peu, mais c’est comme dans son souvenir, elle n’a jamais été très coopérative cette porte, son grand père piquait des colères mémorables, en général cela se terminait par un grand coup de pied dans le battant. Avec un petit sourire en coin, Louise osa le coup de pied et la porte s’ouvrit, heureuse d’être à nouveau sollicitée. L’intérieur de la maison n’a pas changé, elle rentre ses lourdes valises qu’elle dépose derrière dans le jardin. elle repart au drugstore faire quelques courses, sans oublier le quotidien du jour. En rentrant, Louise creuse un immense trou au fond du jardin, la terre est meuble et facile à travailler, la grosse valise emplie parfaitement l’espace creusé. Epuisée par ces travaux de terrassement et ce voyage pénible Louise sans ouvrir le journal s’endort dans le fauteuil défoncé et poussiéreux du grand père. Réveillée par la température un peu fraiche de la nuit, Louise se lève va chercher du bois, fait une flambée dans le vieux poêle, qui aussitôt enfume la copieusement pièce, elle retrouve les bonnes odeurs de son enfance, elle se fait cuire des œufs, boit un verre de lait et ouvre le journal, un vague article en troisième page sur une disparition inexpliquée à New-York, d’une jeune femme, la petite amie d’un escroc et dangereux personnage, truand notoire, qui dirigeait quelques Speakeasies et bordels de Chicago pour le compte de Capone. Plus personne n’entendit jamais parler de ce fameux Tony, ni de Louise. "
Michel T. Art director, Lyon
Pas mal, non ? Cette fenêtre favorise les courants d'art.
Miss Comédie.