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FEYDEAU A GRIGNAN vu par la petite classe

Publié le par Miss Comédie

FEYDEAU  A  GRIGNAN vu par la petite classe

Je vais avoir neuf  ans ce mois-ci et mes parents m ‘ont emmenée au théâtre en plein air à Grignan voir un spectacle de Feydeau.

C’était magique, quand on s’est installés sur les gradins, il faisait encore jour et nous avions en face de nous l’immense façade du château où la marquise de Sévigné passait ses vacances, paraît-il, il y a très longtemps.

C’était impressionnant,  toutes ces fenêtres fermées et cette grande cour vide où les comédiens allaient jouer.

Je m’attendais à voir des dames en crinoline et des messieurs en culottes de velours se faire des révérences, j’avais hâte que ça commence.

Il y a eu tout d’un coup un coup de canon et une grosse fumée est sortie d’un monticule en bois posé par terre, et j’ai cru qu’un incendie s’était déclaré et qu’on ne verrait pas la pièce.

Mais un homme en noir est venu  annoncer quelque chose, on m’a dit que c’était le Diable et j’ai compris que c’était lui qui avait fait de la fumée  pour nous intriguer.

Le spectacle a commencé  et je me suis crue revenue au jardin du Luxembourg à Paris, devant le théâtre de Guignol, mais avec de vrais gens.

Et puis là, il se passait  des choses qui intéressent surtout les grandes personnes, la femme se tenait le ventre et criait de douleur, le mari essayait de la calmer mais elle le traitait de tous les noms et finalement elle lui a ordonné de se mettre un pot de chambre sur la tête et il l’a fait.   C’était horrible. Ensuite  les parents de la dame sont venus et ils se sont moqués de lui, et puis un homme déguisé en  femme  est arrivée, il faisait le docteur et il a envoyé la dame dans sa chambre, le mari est resté avec son pot de chambre sur la tête et à la fin il l’a planté sur la tête du papa de la dame, exactement comme à Guignol, sauf qu’à Guignol je comprends bien tout ce qui se passe, là non.

J’ai pas trop aimé cette pièce.. Les gens ont applaudi, ils avaient l’air très contents. J’ai regardé mes parents, ils faisaient une tête  d’ enterrement. Je pense qu’ils n’ont pas compris non plus cette histoire de pot de chambre.

 

Après il y avait un lit sur la scène et une dame qui dormait était réveillée par son mari qui rentrait d’une fête déguisé en Roi Soleil. Ca, c’était drôle, elle l’engueulait, c’est normal, ils  ont discutaillé pendant des heures jusqu’à ce qu’il se couche et là, on a sonné et c’était  le Diable  qui venait annoncer que la maman de  la dame était morte.  La dame a fait  une crise et le mari s’est depéché d’écrire  à la Pompe Funèbre de préparer la tombe.  Je me doutais bien qu’il fallait attendre un peu et crac !  voilà qu’on apprend que la morte, c’était pas la maman de la dame mais sa voisine de palier.  Exactement comme à Guignol.

Ca, c’était plus drôle, j’aimais beaucoup le personnage du Diable (ils auraient dû lui mettre des cornes, comme à Guignol).

J’étais un peu inquiète parce que je voyais  mes parents, ils avaient l’air de s’embêter, ils ne riaient pas du tout.    Pourtant,  les acteurs gesticulaient bien et on entendait bien les mots quand ils criaient. 

 

 

La troisième pièce, j’ai vraiment détesté, c’était dégoûtant.  Soi-disant un bébé avait pas fait dans son pot  et la maman voulait le purger. Le père s’en fichait  complètement, vu qu’il essayait de vendre des  pots de chambre incassables à un client.   Là, il y a eu un truc très marrant, quand le père a lancé un pot de chambre à l’autre bout de la cour et qu’il s’est cassé !  La tête qu’ils ont fait, bon, c’était pas fin-fin, mais je riais comme à Guignol, ou à Astérix, mais j’avais un peu honte de rire puisque mes parents ne trouvaient pas ça drôle.

Alors le soi-disant bébé est arrivé,  et  j’ai reconnu le Diable déguisé en bébé  qui arrêtait pas de dire « j’veux pas me purger » et tous ils s’y mettaient pour lui faire avaler sa potion, ça n’en finissait plus. Finalement, il la leur a fait avaler à tous,  ils  sont tous partis en courant  et  le bébé-diable  est resté à rigoler.

Je me demandais ce que je dirais si je tombais sur Feydeau à l’interro de Français, je n’oserais pas citer les sujets de ses pièces.   Je dirais seulement que ce devait être très difficile à jouer pour des acteurs, et très fatigant.

 

C’est sûrement pour ça qu’ils ont été très applaudis,  même par mes parents qui n’ont pas ri du tout.  J’ai entendu ma mère dire à mon père en soupirant « il faut aimer Feydeau .. "       !  ».

J’ai cru comprendre qu’elle conseillait d’aimer Feydeau.  Je veux bien essayer, mais c’est vraiment pas un auteur pour les enfants.

 

Miss Comédie

PS    Bravo au travail des comédiens et de Didier Bezace, le metteur en scène qui, eux, aiment Feydeau et le prouvent !

 

 

 

 

 

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LA BELLE HELLÈNE

Publié le par Miss Comédie

LA BELLE  HELLÈNE

 

Que fait donc Zeus, sur son Olympe,  entouré de ses camarades les dieux et déesses nantis de pouvoirs extra-terrestres, à contempler l’effondrement de son domaine sans bouger le petit doigt ?
Zeus, on le sait,  s’amuse parfois à déclencher des guerres, même s’il ne prend pas parti.   Celle de Troie a duré dix ans mais au bout du compte, Ménélas a récupéré son épouse infidèle et le beau ténébreux Paris en est mort.

Peut-on trouver une similitude avec ce qui se passe aujourd’hui ?

C’est une belle histoire, celle de la belle Hélène, mais il serait fâcheux que la Grèce, cette belle Hellène que le monde entier admire, connaisse une nouvelle guerre, celle de l’Europe.

 

Hélène était la fille de Zeus et de Leda.  Fille illégitime, bien sûr car Zeus était un incorrigible dragueur, malgré la jalousie de sa femme Héra, qui était aussi sa sœur.

Pour séduire Leda, qui était mariée à Tyndare le roi de Sparte, il prit la forme d’un cygne comme chacun sait.

Leda mit donc au monde Hélène, qui fut  adoptée par Tyndare et sacrée plus belle femme du monde après Aphrodite.  .

 

(Dans la mythologie européenne, la Grèce, pays des dieux, est le plus beau pays du monde après la France. )

 

Lorsqu’elle fut en âge de se marier  Hélène ne manquait pas de prétendants…  mais son beau-père Tyndare lui choisit comme époux Ménélas, un prince riche mais sans attrait,  et fit signer un pacte à tous les prétendants évincés où ils s’engageaient à porter secours à  Hélène si elle se trouvait en danger.  Hélène se soumit à la décision paternelle, devenant ainsi reine de Sparte avec une garde rapprochée.

 

Aujourd’hui la Grèce, à qui la Commission Européenne  a imposé un mariage forcé avec l’Europe, a choisi de revenir au célibat -  perdant ainsi  l’appui de sa garde rapprochée, les pays d’Europe ayant pactisé avec l’Euro.  Bon, la belle Hellène a mené une vie de patachon, dissipant la fortune que l’Euro, son époux, lui dispensait sans compter.

Et voilà qu’elle crie famine, implorant sa garde rapprochée qui a d’autres chats à fouetter !

 

Pour Hélène, le destin prit la forme d’un des plus beaux princes troyens, Paris qui profita d’un voyage de Ménélas en Crète pour enlever Hélène sous le charme et l’emmener à Troie, allumant ainsi la violente jalousie de Ménélas qui  déclara ouverte la Guerre de Troie.

 

Ici s’arrête la similitude des mythologies, car l’avenir de la  belle Hélène reste un mystère.   Sera-t-elle sauvée par une puissance étrangère à l’Euro et déclenchera-t-elle alors une Guerre des Trois ?

 

Pourra-t-on encore  naviguer le long de ses côtes  et accéder à ses îles féériques ?  Les dieux  déserteront-ils ces rivages bleutés aux profondeurs mystérieuses ?  Les pêcheurs danseront-ils toujours le sirtaki aux terrasses des cafés au rythme des bouzoukis ?

 En disant non au mariage,  ils se sont coupés les vivres… mais si l’Olympe est toujours habité par les dieux, Hermès, le dieu des voyages, peut leur donner  une nouvelle chance  en faisant  affluer chez eux les humains à la recherche des mythologies perdues.

Mais les dieux ont peut-être changé de résidence ?  

L’Olympe est peut-être redevenue une simple montagne, la plus haute de la Grèce,  lieu de transhumance des troupeaux de chèvres menés par un  berger  du nom d’Euclide. …

 

Miss Comédie

 

 

 

 

 
 

 

LA BELLE  HELLÈNE

Que fait donc Zeus, sur son Olympe,  entouré de ses camarades les dieux et déesses nantis de pouvoirs extra

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LAURA ANTONELLI, L'ÉTOILE FILANTE

Publié le par Miss Comédie

LAURA ANTONELLI, L'ÉTOILE FILANTE

C’était il y a juste 39 ans.  Belmondo était amoureux d’elle, il l’avait emmenée voir un match de boxe, sa passion à lui.  Elle n’avait pas vraiment aimé ce spectacle.  Il s’en était amusé.   C’était à Monaco, le 26 juin 1976.

Ils s’étaient  rencontés en 1971 sur le tournage des Mariés de l’An II, de Jean-Paul Rappeneau et depuis c’était l’amour fou. Deux stars en pleine gloire.    L’année 1973 ils survolent ensemble l’univers  cinématographique : Laura Antonnelli enflamme les salles avec Malizia.  On la compare à Marlène Diétrich dans l’Ange Bleu, à Rita Hayworth dans Gilda, à Marilyn Monroe dans Sept ans de Réflexion…Tandis que Belmondo tourne Le Magnifique, sans commentaire, le titre dit tout…

 Sur  la photo elle fait toute jeunette, mais elle vient de tourner son  22ème film,  L’Innocent, avec le grand Visconti et ce sera son dernier film avant sa traversée du désert.  Elle a trente deux ans et elle  vit là  une de ses dernières années de bonheur. 
Leurs routes se sont séparées  en 1980 et tandis que Belmondo continuait à tourner succès sur succès, Laura commençait à mal tourner.  A croire qu’il était son porte-bonheur, et que la chance l’a quittée en même temps que lui.
Les ruptures brutales conduisent souvent à des cataclysmes. Le sort n’aime pas être contrarié. 
Que va faire Laura Antonelli des quarante ans qui lui restent à vivre ?     C’est long, quarante ans, mais pour elle tout   va s’ enchaîner  très vite.   Sa rupture avec Belmondo l’a-t-elle traumatisée au point qu’elle se soit réfugiée dans la drogue ?  Ou bien Jean-Paul l’a-t-il quittée parce qu’il désapprouvait sa dépendance ?  Toujours-est-il que dix ans plus tard elle est  condamnée à la prison pour trafic de drogue.  Elle sera réhabilitée plus tard et relaxée.  Mais le coup est donné, très dur pour son mental et pour sa carrière -  même si elle  connaissait déjà la terrible solitude des stars délaissées.

 

Comme une étoile filante dont  la traîne lumineuse perd peu à peu  de son éclat pour se perdre  dans le néant,  l’étoile de Laura s’éteint.

 

En 2000 le réalisateur de Malizia tente de lui redonner sa chance avec Malizia 2000.  Il l’encourage à se soumettre à une opération esthétique qui est un échec, comme le film.

Laura intente  un procès contre le chirurgien,  elle saura seulement treize ans plus tard qu’elle est déboutée.

Le chirurgien a fait valoir  que la substance injectée n’est pas responsable de l’allergie qui l’a défigurée.

Que faire lorsque le sort s’acharne contre vous ?

 

Laura est désormais vouée à la solitude et à l’obscurité.

   Elle  quitte Rome et s’installe dans une banlieue lointaine, à Ladispoli, se réfugie dans la prière.   Elle fréquente la Communauté religieuse de Ladispoli où elle  découvre les bienfaits de l’anonymat.

 

Le monde l’a oubliée. Mais un journaliste du Correre de la Sera tente un jour de l’interviewever par téléphone.  Elle répond :  « Laura Antonelli n’existe plus. » Et elle raccroche.

 

Laura Antonelli n’existe donc plus.  On l’oublie pour de bon.

 Et voilà qu’en ce lundi 22 juin, sa femme de ménage la trouve étendue dans la salle de bains de son modeste appartement.   Crise cardiaque ?  Elle avait 71 ans.  

Rangez vos mouchoirs. Si je vous raconte cette histoire si triste, c’est parce qu’en écoutant le flash d’information annonçant sa mort, j’ai soudain revu son beau visage si pur et j’ai eu envie de savoir à quoi avait ressemblé sa vie.  Et bien, j’étais servie.

Belmondo n’a pas une fin de vie plus belle. Ils n’auraient jamais dû se séparer.

 

Miss Comédie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils s’étaient  rencontés en 1971 sur le tournage des Mariés de l’An II, de Jean-Paul Rappeneau et depuis c’était l’amour fou. Deux stars en pleine gloire.    L’année 1973 ils survolent ensemble l’univers  cinématographique : Laura Antonnelli enflamme les salles avec

 

Malizia.  On la compare à Marlène Diétrich dans l’Ange Bleu, à Rita Hayworth dans Gilda, à Marilyn Monroe dans Sept ans de Réflexion…
Tandis que Belmondo tourne Le Magnifique, sans commentaire, le titre dit tout…
 Sur  la photo elle fait toute jeunette, mais elle vient de tourner son  22ème film,  L’Innocent, avec le grand Visconti et ce sera son dernier film avant sa traversée du désert.  Elle a trente deux ans et elle  vit là  une de ses dernières années de bonheur. 
 Leurs routes se sont séparées  en 1980 et tandis que Belmondo continuait à tourner succès sur succès, Laura commençait à mal tourner.  A croire qu’il était son porte-bonheur, et que la chance l’a quittée en même temps que lui.
Les ruptures brutales conduisent souvent à des cataclysmes. Le sort n’aime pas être contrarié. 
Que va faire Laura Antonelli des quarante ans qui lui restent à vivre ?     C’est long, quarante ans, mais pour elle tout   va s’ enchaîner  très vite.   Sa rupture avec Belmondo l’a-t-elle traumatisée au point qu’elle se soit réfugiée dans la drogue ?  Ou bien Jean-Paul l’a-t-il quittée parce qu’il désapprouvait sa dépendance ?  Toujours-est-il que dix ans plus tard elle est  condamnée à la prison pour trafic de drogue.  Elle sera réhabilitée plus tard et relaxée.  Mais le coup est donné, très dur pour son mental et pour sa carrière -  même si elle  connaissait déjà la terrible solitude des stars délaissées.

 

Comme une étoile filante dont  la traîne lumineuse perd peu à peu  de son éclat pour se perdre  dans le néant,  l’étoile de Laura s’éteint.

 

En 2000 le réalisateur de Malizia tente de lui redonner sa chance avec Malizia 2000.  Il l’encourage à se soumettre à une opération esthétique qui est un échec, comme le film.

Laura intente  un procès contre le chirurgien,  elle saura seulement treize ans plus tard qu’elle est déboutée.

Le chirurgien a fait valoir  que la substance injectée n’est pas responsable de l’allergie qui l’a défigurée.

Que faire lorsque le sort s’acharne contre vous ?

 

Laura est désormais vouée à la solitude et à l’obscurité.

   Elle  quitte Rome et s’installe dans une banlieue lointaine, à Ladispoli, se réfugie dans la prière.   Elle fréquente la Communauté religieuse de Ladispoli où elle  découvre les bienfaits de l’anonymat.

 

Le monde l’a oubliée. Mais un journaliste du Correre de la Sera tente un jour de l’interviewever par téléphone.  Elle répond :  « Laura Antonelli n’existe plus. » Et elle raccroche.

 

Laura Antonelli n’existe donc plus.  On l’oublie pour de bon.

 Et voilà qu’en ce lundi 22 juin, sa femme de ménage la trouve étendue dans la salle de bains de son modeste appartement.   Crise cardiaque ?  Elle avait 71 ans.  

Rangez vos mouchoirs. Si je vous raconte cette histoire si triste, c’est parce qu’en écoutant le flash d’information annonçant sa mort, j’ai soudain revu son beau visage si pur et j’ai eu envie de savoir à quoi avait ressemblé sa vie.  Et bien, j’étais servie.

Belmondo n’a pas une fin de vie plus belle. Ils n’auraient jamais dû se séparer.

 

 

 

 

 

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