PEACE AND LOVE
Conversation imaginaire
Vous êtes nombreux à avoir reconnu Mark Zuckerberg sur la photo mystère. Cela m’a donné l’idée d’une conversation imaginaire entre lui, le fondateur de Facebook, et Bill Gates le père de Microsoft.
Cela pourrait se passer au cours d’une rencontre amicale au Golf Club Mallone, l’un des meilleurs parcours de golf de l’état de New-York.
Les deux plus grosses fortunes de la planète sont aussi mauvais joueurs l’un que l’autre, c’est pourquoi ils aiment jouer ensemble. Sur le green, au moins, tous les coups sont permis.
L’aîné, Bill Gates, considère d’ailleurs le jeune Zuckerberg comme un sur-doué dont la réussite est un coup du hasard et il le traite avec une affectueuse bonhomie.
Pas vraiment concentrés sur leur swing, ils parlent de tout et de rien en savourant les charmes de la nature.
Mais soudain, alors que Bill Gates venait de frapper parfaitement sa balle avec son driver,le dialogue prend une autre tournure.
« Lorsque je serai président des Etats-Unis, ça te plairait d’être président de la Cour Suprême ?
Zuckerberg aborde un sujet qui sort des sentiers battus.
Il compte bien sur un effet tétanisant, une bombe !
Bill Gates observait le trajet de sa balle qui filait vers le trou numéro 4 et mit quelques secondes avant de répondre calmement :
« Non, car ce sera moi, le nouveau Président des Etats-Unis.
Un partout. Zuckerberg est pris de court.
La balle finit sa trajectoire et s’arrêta à dix centimètres du trou.
« Pas de chance ! soupira Bill Gates, à toi de jouer !
La balle de Zuckerberg était au milieu du rough. il se mit à l’adresse mais il n’était pas pressé de jouer, visiblement secoué.
« Tu as l’intention de te présenter à l’élection présidentielle ?
Bill Gates sourit.
« Evidemment ! Tu vois qui, pour succéder à Trump ?
Zuckerberg s’appuya sur son club comme pour amorcer une longue discussion.
« En tant que républicain ?
« Non, bien sûr, je reprend le flambeau des démocrates….
Ils se regardent un moment sans rien dire. Zuckerberg joue sa balle. Elle s’envole et oblique vers la lisière du bois.
« Raté.
Fair play, Bill Gates s’abstient de tout commentaire.
Ils marchent maintenant vers le trou 4, déçus l’un et l’autre par leur coup. L’ambiance s’en ressent.
Zuckerberg est sur les dents.
« OK. Admettons que tu aies suffisamment de voix pour être candidat . Je pense en avoir autant de mon côté. Nous pourrions nous retrouver au coude à coude, toi démocrate, moi républicain.
Bill éclate de rire.
« Trop drôle ! Mais impossible !
« Pourquoi impossible ?
« Parce que ce sera moi le finaliste, avec une majorité écrasante !
Ils sont arrivés devant le trou 4. Bill Gates enlève prestement le drapeau et d’un coup sec envoie sa balle à l’intérieur du trou.
Zuckerberg ronge son frein. Bill Gates, lui, est hilare.
Il remet le drapeau en place et ils avancent ensemble vers le trou suivant en pressant le pas car ils ont pris du retard. Un joueur les talonne de loin.
« Je suis meilleur au bridge, avoue Bill Gates, je joue très rarement au golf et je ne suis pas doué.
« Moi non plus, à vrai dire. Je manque de temps, mais j’adore ces longues marches dans des parcours tellement hygiéniques ! (Il affiche une gaîté factice.-)
« Respirons ! renchérit Bill – et comme deux enfants, ils prennent une longue bouffée de l’air frais du main.
Ils ont encore une centaine de mètres avant le départ du 5. Bill Gates sifflote. Soudain, Zuckerberg :
« Bill, je te connais bien, nous partageons les mêmes idées sur l’économie et les valeurs sociales. D’accord, ta Fondation fait beaucoup pour ton image de bienfaiteur. Mais moi, je donne de moi-même et ça se sait. Pourquoi crois tu que j’ai entrepris de visiter chacun des 50 états afin de constater par moi-même leurs attentes et leurs espoirs ? J’ai déjà passé des journées entières au Dakota, et dans les réserves indiennes du Montana et j’ai mis sur Facebook mes réflexions avec photos à l’appui.
« C’est bien, ça ! approuve Bill Gates. Et alors ?
« Alors, le monde entier découvre que j’ai un rôle à jouer dans la nouvelle société américaine. En plus, j’œuvre pour le rapprochement entre les peuples . Facebook est tout-puissant, tu le sais. J’ai toutes les chances d’être élu au premier tour.
Bill Gates sourit. Il se baissa pour ramasser une balle perdue. Il la mit dans sa poche. Ils arrivaient au départ du trou 5 et s’arrêtèrent.
« C’est à toi de commencer, dit-il à Mark, tu as deux points d’avance.
Celui-ci ne bougea pas, il fixa son ami d’un regard investigateur.
« Est-ce que tu réalises ce que représente Facebook, le réseau social le plus puissant du monde ? Les humains connectés à volonté tout autour de la planète ?
Bill regardait au loin, comme absorbé par la distance à parcourir d’un coup de son fer 7. Il articula d’une voix douce :
« Mon ami pour se connecter, les hommes ont besoin d’internet et des fonctionnalités de leur smartphone. Avec mes partenaires je gère le matériel, les logiciels et l’avenir du digital. – il fixa Zuckerberg - Tu vois ce que je veux dire ?
Mark resta immobile, attendant la suite.
« Sans Microsoft, Facebook n’est rien – il fit claquer deux doigts dans l’air - peanuts.
Mark tenta un dernier argument :
« Crois-tu que les Américains soient impressionnés par ton empire ? Ils choisiront un président à taille humaine qui privilégiera l’homme à la machine.
Il y eut un silence, on entendit un merle siffler dans le bosquet voisin.
Alors Bill s’avança vers Mark et lui tendit la main :
« Ce n’est pas à nous à décider. Tant de choses peuvent changer d’ici 2020 ! Restons partenaires et amis, nous avons tout pour nous entendre et surtout… l’épatante médiocrité de notre jeu au golf !
Ils éclatèrent d’un rire tonitruant qui fit fuir le merle et leur poignée de mains sembla interminable au joueur solitaire qui les avait rejoint.
Miss Comédie