MES INTERVIEWS IMAGINAIRES : KLAUS NOMI
KLAUS NOMI, LE MUTANT.
New-York, juillet 1983, Klaus Nomi est trop faible pour accorder une interview. Il accepte cependant de répondre au Questionnaire de Proust que lui soumet un ami.
-- Quelle qualité préférez-vous chez un homme ?
-- Je répondrai comme Proust : qu’il ait des charmes féminins.
-- Et chez une femme ?
-- Qu’elle ne soit qu’amour…
-- Chez vos amis ?
-- Qu’ils tolèrent ma différence.
-- Quel est votre principal défaut ?
-- La folie.
-- Et votre principale qualité ?
-- La folie.
-- Quel est selon vous, le mystère le plus effrayant de l’humanité ?
-- L’apparition des maladies inconnues.
-- Quel est votre rêve de bonheur ?
-- Guérir.
-- Et quel serait votre plus grand malheur ?
-- Que mon ami David Bowie disparaisse avant moi.
-- Qu’est-ce qui vous fait pleurer ?
-- La beauté.
-- L’endroit où vous vous sentez le plus en sécurité ?
-- Sur scène, dans mon costume d’extra-terrestre.
-- La ville qui vous a ensorcelé ?
-- Paris, qui m’a honoré d’un disque d’Or.
--Quel artiste admirez-vous le plus ?
-- Elvis Presley.
--Le don de la nature que vous aimeriez avoir ?
-- Le don d’ubiqiuité.
-- Comment aimeriez-vous mourir ?
-- Pas tout de suite….
Klaus Nomi laissa une trace qui lui ressemble, un chant étrange et magnifique où il déploie toutes les ressources de sa tessiture unique. « THE COLD SONG » fit le tour du monde. Il mourut le 6 août 1983 d’une maladie dont il ne savait rien encore, comme d’une injustice divine.