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MON SPECTACLE DE L'ÉTÉ

Publié le par Miss Comédie

LA CHATTE SUR UN TOIT BRULANT    

Tennessee  Williams

A GRIGNAN, Août 2013

Au Théâtre des Célestins  Saison 2013/2014

 

 

   CHATEAU.jpg A Grignan, dans la cour du Château, par une douce soirée de ce mois d’Août,  le décor, adossé aux murs de pierres brûlantes, elles aussi, donnait vie à une histoire tellement banale et tellement sordide,  comme on en voit tous les jours dans les familles, une histoire sans aucun attrait visuel ni sentimental, une histoire à oubler très vite.  Et  même, à fuir instantanément.

Oui, mais il y avait sur scène ces personnages parfaitement odieux qui se lançaient au visage des injures insoutenables, qui arboraient leur haine comme un étendard, qui nous transformaient en voyeurs subjugués.

La petite Laure Marsac, comment imaginer qu’elle put incarner une telle boule de nerfs et d’amour, qu’elle eut en elle une telle réserve d’énergie ressentie ?   En quelques minutes on avait oublié LA Taylor.

 

 MARSAC.jpgOn avait oublié aussi la pauvreté du décor, comment faire figurer ensemble un salon où l’on s’apostrophe, une chambre aux murs indiscrets, un bar investi par un mari en désespoir, tous leurs vices étaient concentrés autour de quelques meubles disposés ça et là.

Chacun des personnages prenait à son compte la violence du dialogue, on pourrait croire que c’est facile, de lancer des horreurs à son partenaire, pas besoin de se concentrer, ça doit sortir tout seul, non ?  Et forcément, on y croit !  Non, non, les acteurs ajoutent quelque chose qui donne du poids aux mots, une sorte de hauteur.  J’ai été bluffée par Alain Pralon,  le sociétaire du Français qui, là, faisait du Serrault salace  avant de nous montrer sa peur de la mort.

Ah, ça, il faut aimer Tennessee Williams, ou tout au plus l’accepter avec ses obsessions morbides du mensonge, de la trahison et du couple infernal.  Mais comment ne pas admirer ceux qui le servent si bien ?

La pièce se joue maintenant au théâtre des Célestins à Lyon jusqu’au 20 octobre 2013, toujours dans la mise en scène de Claudia Stavisky.

J’aime ses mises en scène : elles  restituent au plus près l’esprit de l’œuvre sans prétendre la réinventer, comme font tant d’autres.

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