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STEPHEN HAWKINS FACE A GAINSBOURG

Publié le par Miss Comédie

``Conversation imaginaire...

STEPHEN  HAWKINS  FACE  A  GAINSBOURG

Stephen Hawkins monte péniblement le raidillon qui mène à la porte du Paradis. La porte, monumentale, est fermée.

Le chemin surplombe une prairie plantée  d’arbustes sauvages et de fleurs des champs, le long d’une rivière tumultueuse.

Assis sur le parapet, un homme vêtu d’un jean et d’une chemise blanche, chaussé de cyclistes Repetto, fume une  cigarette, le regard perdu dans  le vide. C’est Serge Gainsbourg.

 Le bruit des pas le sort de sa rêverie, il se retourne et regarde arriver le nouveau venu avec intérêt.

Il attend que celui-ci  s’arrête, essoufflé, pour lui lancer :

« Vous marchez maintenant ?

L’autre le toise et réplique :

« Et vous, vous êtes encore là ?

Le dialogue s’annonce pas terrible.

 

« Voyez-vous, Mr Hawkins, le purgatoire, ça peut se faire dans un fauteuil roulant ou bien dans une prairie le long du Styx. 

Il jette sa cigarette par-dessus le mur.

 

Stephen Hawkins se redresse, respire,répond avec un sourire ironique.

 

« Le purgatoire.  C’est quoi, ça ?  Un de vos fantasmes chrétiens ?

Gainsbourg  allume une autre  cigarette.  Il est toujours assis sur le mur.

« Moi j’aime les fantasmes.  C’est plus marrant que les logorythmes.

Stephen Hawkins regarde autour de lui sans répondre. Il est mal assuré sur ses jambes et  se rapproche du mur.

« On va me laisser là combien de temps ? Je suis fatigué.

Gainsbourg soupire :

« Ah mon vieux, vous avez proclamé  au monde entier  que Dieu n’existait pas, ça risque d’être  long.... Il va vous le faire payer

«  Payer quoi  ?   Ma foi dans la relativité ?  Ma théorie sur  le  big bang ?

 

Gainsbourg   hausse les épaules et sanctionne :

 

« Il insiste. (il montre la grande porte fermée) Là derrière, on en a rien à faire du big bang si  t’as été un mécréant  tu restes là  ad vitam.

 

Stephen Hawkins s’est hissé péniblement sur le parapet du mur. Il jette sur Gainsbourg un regard froid.

« Vous, le chanteur, vous croyez en Dieu ?

« Ca me regarde.Top secret. En tout cas, moi je croyais plus en Crac boum hue  qu’en  Big bang  bong !   

« L’amour, vous voulez dire  ?

« Affirmatif. J’étais un mécréant de l’amour.

« Il y a pire, comme mécréant. Ils ont été durs avec vous.

« C’est  ma chanson « Dieu est un fumeur de cigare » qui lui déplu !

(et comme Hawkins levait les yeux au ciel )  si, si... il est très susceptible.  »  

          

 

Dans un grincement lugubre, la porte s’ouvre et saint Pierre apparaît :

« Gainsbourg, vous pouvez entrer ! L’amour vous a sauvé.

Il regarde Stephen Hawkins sévèrement.

« Quant à vous, le  scientifique renégat, je vous envoie saint Thomas, vous discuterez avec lui de votre temps d’attente."

 

Miss Comédie

 

 

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DOGORA, LA SUITE

Publié le par Miss Comédie

Je tombe sur  une photo qui vaut son pesant d’or : PATRICE LECONTE, le réalisateur, et  et ETIENNE  PERRUCHON, compositeur de la musique de DOGORA,  complices heureux d’un film-culte.

Tandem de choc.  Une rencontre sous le signe de Zeus, spécialiste des coups de foudre spectaculaires...

 

 

Miss Comédie

 

 

 

 

DOGORA, LA SUITE

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DOGORA, OUVRONS LES YEUX

Publié le par Miss Comédie

DOGORA, OUVRONS LES YEUX

        Vous revenez souvent du cinéma déçu par un film médiocre.  Au moins il ne vous laissera aucun souvenir.

Restez chez vous et visionnez le DVD d’un film qui vous poursuivra longtemps.

Ce n’est pas un film comme les autres. 

 

Il  est  courant de faire un long-métrage qui raconte une histoire avec un début, un milieu et une fin, classé  comédie, drame ou film de genre.

Dans DOGORA, pas d’intrigue, pas dialogues. Juste une musique, des voix d’enfants qui  donnent le ton, joyeux ou sombre, de la vie des gens là-bas.

C’est comme un opéra mais il n’y a pas de diva, c’est le pays tout entier qui chante. Les paysages défilent avec les  personnages qui les animent, ce sont de vraies scènes de film.

On voit vivre ce monde si lointain, si différent, si beau.

 

Une petite fille revient de l’école avec son cartable, elle marche sur la berge d’un lac, les pieds dans l’eau,  en faisant jaillir des gerbes d’eau claire, elle rit.

 

On voit surtout des enfants, aux visages sublimes, des yeux immenses qui ne connaissent pas les mystères d’Internet... pas encore.    On en voit un, tout petit,  filmé  pendant une longue minute,  immobile, le regard perdu  dans on ne sait quel univers inconnu.  Le temps s’est arrêté.

 

Un chien traverse le champ, se retourne.  C’est  un figurant qui s’ignore.

On longe la rive d’un fleuve au crépuscule.  Assis sur la berge, ils sont trois à observer,  immobiles, le reflet du couchant sur l’eau calme.  Ce ne sont pas des acteurs, la caméra les a surpris dans leur méditation.

 

Ils sont tous à vélo, les Cambodgiens, ils vont au travail en groupes serrés, le visage sérieux ou hilare, un enfant sur le porte-bagage les cheveux au vent. Vont-ils tous travailler aux champs ? Ou à l’usine ?

 

Il y a des fêtes  qui ressemblent à celles de notre enfance, guirlandes, ballons, cris perçants, pétards...  A l’approche de la caméra on se fige un peu, les filles font les coquettes, elles sont belles à tomber, surtout une, onze-douze  ans, grand chapeau de paille, elle fait celle qui n’a rien vu..

 

Un immense atelier éclairé aux néons blancs.  A perte de vue,  des rangées  de tables supportant des machines à coudre. Des jeunes filles en blouses blanches  portant un masque blanc, les yeux rivés sur la pièce à piquer.   Les machines font un vacarme assourdissant.

Elles ne lèvent pas les yeux de leur travail. On devine qu’elles sont toutes belles derrière leur masque.

 

 

Ils dorment à même le sol, à l’ombre, ils sont fatigués, le travail aux champs  commence tôt, à l’aube. Leur sommeil est paisible, ils sont allongés ensemble, hommes, femmes, enfants.  On sent la chaleur, torride.

 

Il y a les images qui font mal , ce  n’est pas un film de propagande.

Il y a une manière de filmer la misère qui  ne répugne pas mais qui émeut.

Comment ne pas entrer à fond dans cet univers, pas besoin de paroles vaines, on a compris, tout est là et c’est aussi beau, émouvant  ou  poignant qu’une saga de fiction.

 

J’ai vu  DOGORA  maintes fois et chaque vision me remplit de joie et de cette espèce de sérénité qui se dégage de ce peuple.  Ils aiment leur vie de labeur, ils profitent de chaque instant de musique et de détente.  Ils savent qu’autour d’eux la misère guette, ils n’ont pas de révolte, le travail est leur seule règle de vie.

Et cette musique, comme un choeur  de spiritual profane.  L’idée géniale d’avoir fait de cet opéra d’Etienne Perruchon le ressort du film.

Inclassable, il fallait  ranger DOGORA dans une catégorie, et le plus simple était de le classer comme documentaire.   

C’était  passer à côté du film.  Pour moi,  c’est une très belle histoire,  celle  d’un homme qui a ouvert les yeux sur le Cambodge et qui, émerveillé, nous incite à faire de même.

 

Miss Comédie

Réponse de la photo-mystère : Faye Dunaway et Steve McQueen dans L'Affaire Thomas Crown. 

 

 

 

 

 

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