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LIBRES SONT LES PAPILLONS au Théâtre Rive Gauche

Publié le par Miss Comédie

LIBRES SONT LES PAPILLONS au Théâtre Rive Gauche

LIBRES SONT LES PAPILLONS au Théâtre Rive Gauche

 

C’est une pièce dont on ne peut pas dévoiler l’intrigue.

Je pourrais d’ailleurs utiliser ce mystère pour vous inciter à aller la voir !

Mais il y a tout le reste.

D’abord ; c’est une histoire d’amour. Compliquée, mais justement, pas banale.  Les dialogues ont été peaufinés par Eric Emmanuel Schmidt – ce n’est pas n’importe qui – qui a déniché cette pièce d’un auteur new-yorkais, Leonard Gershe, écrite dans les années 70.  Vous verrez, rien n’a changé dans les comportements aujourd’hui.

 

La mise en scène est signée Jean-Luc Moreau.

 On reconnaît tout de suite les déplacements comme spontanés, le rythme qui colle à l’action,  et la subtilité du jeu des acteurs.

 

Les acteurs ne sont pas des stars mais quoi, ils sont parfaits. Avec ce mystérieux truc autour duquel tourne  la pièce, ils ont de quoi nourrir leurs personnages, chacun dans son élément.

 

Tout de suite on sent qu’il y a quelque chose qui cloche entre ces deux-là, et c’est un vrai problème mais je ne peux pas en dire plus.

A un moment, le problème n’en est plus un, on respire, l’amour est le plus fort, et puis… non, il y a maldonne, la mère s’en mêle,c’est un désastre... Mais quand le rideau tombe, le sourire est revenu et l’amour n’est plus aveugle.

Anouchka Delon est étourdissante.  Elle est belle, elle bouge bien, elle ne marmonne pas comme la plupart des juniors en scène, elle se régale à balancer ces répliques tellement calquées sur le vocabulaire ado..

Julien Dereims, le jeune homme mystérieux, entretient son mystère avec une sensibilité à fleur de peau. Diction impeccable dans la réserve ou la violence, il est très convaincant.

Enfin Nathalie Roussel, la mère, domine son cruel dilemme avec beaucoup de nuances.  Elle est à la fois infernale, drôle, émouvante…. Elle a du métier, et n’en rajoute pas. Du grand art.

 

LIBRES SONT LES PAPILLONS… joue les prolongations jusqu’au 29 mai, succès oblige !

THÉÂTRE RIVE GAUCHE, 6 rue de la Gaîté 750014 Paris   Tél. 01 43 35 32 31

 

Miss Comédie

 

 

 

 

 

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ON NE SE MENTIRA JAMAIS

Publié le par Miss Comédie

V

 

 

 

onnesementira461.jpgAffirmation gratuite, promesse non  tenue, le titre est trompeur, lui aussi !.

Si vous  décidez d’aller voir cette pièce pour passer un bon moment  de rigolade, vous faites fausse route.

Enfin, ça dépend… si vous êtes de ceux qui pleurez de rire devant un type qui glisse sur une peau de banane, alors vous pouvez y aller.   Mais attention : cette histoire-là peut un jour être la vôtre. .. si elle ne l’est pas déjà.

De toute façon vous passerez un moment intense, entre rire et larmes.

 

Le sujet, l’adultère (sujet favori de l’auteur) n’a rien de très original mais il est ici traité avec une intelligence, une finesse, une cruauté qui le rapprochent  d’ une tragédie d’Eschyle.

Mais que serait un tel texte sans ses interprètes ? Une conférence sur la problématique du mensonge.

Or, nous avons devant nous un duo d’acteurs étonnants, aussi percutants l’un que l’autre.  Ils  ne quittent pas le plateau durant 90 minutes, le temps de procéder à  une subtile recherche de la vérité au moyen d’un interrogatoire haletant.

Décrire ici le talent de l’un et de l’autre dans leur duel amoureux serait dévoiler les ressorts de l’intrigue.  Donc je m’abstiens.

Dommage,  j’aurais aimé vous détailler leur virtuosité, leur beauté, leur élégance… Bref, ils sont tous deux un régal à écouter et à voir se démener dans cette situation infernale…

Eric Assous ne donne pas dans le rabâchage sur ce thème éculé. Il nous invente un vrai suspense.

A la moitié de la pièce, on ne sait vraiment pas, du mari ou de la femme,  lequel est la victime, lequel est le bourreau.

 

Fanny Cottençon est tour à tour comique,  révoltante., touchante, frémissante, et en plus elle est belle.

Jean-Luc Moreau nous confond par l’attraction de sa seule présence,   la sobriété de son jeu tout intérieur, dans un personnage  dont on se demande si sa sérénité est feinte ou réelle, si son amour conjugal est sincère ou factice,  jusqu’à la révélation finale.

 

Je dois être honnète.  Cette pièce d’Assous m’a  d’abord agacée par son ambigüité. Que cherche-t’il ? A faire rire de cette situation cocasse ? A faire réfléchir tristement sur la duplicité des deux sexes ?   On  sort  de là  ébranlé  plutôt que réjoui. Mais comment ne pas être sensible à  la justesse de son analyse  et la richesse de son écriture ?    A eux trois, ils m’ont eue.

 

Miss Comédie

 

C’est au théâtre La Bruyère jusqu’au 30 avril

 

 

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LE SOUPER, ou la cuisine du pouvoir

Publié le par Miss Comédie

 

 

  Souper 2Evidemment, on ne peut s’empêcher de penser à DIPLOMATIE, autre récente pièce à succès, autre moment  d’Histoire, autre suspense, celui-ci un peu moins haletant que le premier.

Toujours Niels Arestrup, aussi imposant, voix métallique, manières aristocratiques, assurance souveraine, c’est Talleyrand.

Face à lui, Patrick Chesnais, venu du boulevard comme pour illustrer la différence d’origine des deux personnages.  Mais il  n’est pas là pour nous faire rire. Cinglant, exalté, il est un Fouché très crédible.

L’histoire les a-t-ellle réellement réunis pour décider de l’avenir de la France ?  Fouché aurait-il accepté de partager un souper fin arrosé au champagne avec son ennemi juré ? Mais la scène est du gâteau pour un historien.  Après Waterloo, la France se contente d’un gouvernement provisoire, que préside Fouché. Mais ensuite ?L’un veut réinstaller la royauté, l’autre veut donner le pouvoir au peuple.  Vaste débat, éternel débat. On ne va pas juger ici si leur alliance fut bonne pour la France ou non.

Mais Chateaubriant décrit ainsi les deux personnages  venus rencontrer Louis XVIII pour lui  rendre le trône : « Le vice appuyé sur le bras du crime ».   On ne sait lequel des deux tirera le plus d’avantages de la situation.

 

Le texte  de Jean-Claude Brisville est puissant, éloquent, émaillé de pointes d’humour (aigre-doux) et entrecoupé  d’appréciations gustatives, comme on pose son arme entre deux assauts.

 

Les deux adversaires sont de force égale, même si Chesnais, avec sa voix sourde, son ironie défensive et quelques poussées d’humeur bruyante ne donne qu’une petite idée de la férocité de son personnage.   Niels Arestrup a la force tranquille de Talleyrand mais en a- t -il la finesse ? 

N’importe, le texte parle pour eux.  Chacun avec sa technique, ils s’imposent.

 On ne décroche pas une minute de leurs joutes verbales.  Ils ne quittent pas le plateau, allant et venant  autour de la table au rythme de leur querelle, dans un décor sobrement d’époque.

 

C’est une pièce drôle et grave à la fois.   Avec un texte de belle tenue et des comédiens inspirés. Comme j’aimerais qu’il s’en monte davantage dans le privé.   Du boulevard, oui, mais du grand boulevard !.

Le Souper est servi au théâtre de la Madeleine, jusqu’au 29 mars 2015.

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JEAN-MARIE PÉRIER, C'EST FOU !

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

MONT-BLANC.jpgDans le hall mythique de l’hôtel Mont-Blanc à Megève, il y avait un monde fou.  L’événement : Astrid Maillet- Contoz, décoratrice attitrée  du Tout-Megève,  organisait l’exposition des  photos de son ami Jean-Marie Périer  sur les murs du salon et de la salle à manger baptisée  par Cocteau   Les Enfants Terribles.

Une expo pas ordinaire, car les photos avaient pris  des dimensions fantasmagoriques, ça allait   jusqu’à la photo-affiche  et quand on est devant une Françoise Hardy géante, miraculeuse de majesté, ou d’un Saint-Laurent vous souriant grandeur nature, assis sur un canapé avec Carla Bruni posant dans un de ses modèles, on est bluffé, on veut l’avoir chez soi, tout de suite !

-vernissage.jpgAu-dessus du bar s’étale  une  immense  photo de Stella McCartney  allongée sur un chesterfield, le regard énigmatique. C’est la photo qu’Astrid Maillet-Contoz a choisie pour son invitation au vernissage.

 

Jean-Marie-Perier-souvenirs-souvenirsIl était là, ébouriffé, jovial, un jeune homme de 75 ans qui n’en finit pas de célébrer ses années soixante qui sont les nôtres à tous, les plus belles du siècle  - et les visages  des stars légendaires qui nous fixaient, là,  en étaient la preuve.  Des talents éternellement vivants.

 

Jean-Marie Périer est l’image de cette pérennité avec dans le regard une curiosité, une gourmandise qui promet de beaux lendemains encore.

Assis pour quelques dédicaces, il ne tient pas longtemps en place. 

« Je vais conduire mon épouse  dans ses appartements », dit-il malicieusement.  Son épouse, c’est sa chienne,  complètement étourdie, vacillante  sous le bruit et la bousculade.

Il s’absente donc, pour revenir très vite reprendre le fil de ses souvenirs avec ses fans.    Il  reprend  ses dédicaces – son dernier ouvrage, « LOIN DE PARIS »  raconte sa nouvelle e expérience en Aveyron où il vit désormais et où il s’adonne à la poursuite des visages et des talents de la région pour en publier les portraits dans les colonnes du quotidien régional.  C’est la compilation de ces portraits, mêlés à ceux de ses stars favorites, que l’on retrouve dans ce  livre.

Pourquoi avoir quitté Paris ?  Les premières pages  nous l’expliquent clairement, il n’y a aucune aigreur mais aucun regret non plus dans ce départ.  Seulement une nostalgie du Paris de sa jeunesse.

.  Un besoin  de verdure, de silence sans pour autant  couper les ponts.  La preuve : il nous prépare un spectacle vivant, lui-même  sur  scène entouré de ses idoles… en photos.

Il est heureux dans sa maison près d’une ferme dont la vache est devenue sa copine.  Mais quand il parle de son projet de spectacle dans la capitale, on le sent aussi motivé qu’à trente ans.

Une soirée  légère et réjouissante où le champagne, les rires et l’élégance de ces icônes disparues nous faisaient remonter le temps. 

Félicitations,  Astrid !

 

Miss Comédie-janv.2015

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LE PORTEUR D'HISTOIRES

Publié le par Miss Comédie

 

 

MA PIECE COUP DE COEUR Affiche.jpg

 

 

C’est une pièce qui nous emporte loin du réel – et pourtant nous sommes dans la vie d’un homme et de deux femmes, mais…

Cet homme, qui va raconter son histoire à deux femmes intriguées, n’en finira pas de nous  perdre dans les dédales de l’Histoire, de la Littérature, pourquoi ? Pour arriver où ?  Il est question d’un mystérieux calice, de trois carnets manuscrits qui donnent peu à peu des clés, d’un Alexandre Dumas persécuté, paralysé, amoureux d’une Adélaïde de Saxe de Bourville dont le nom est tabou, d’un héritage fabuleux découvert dans une tombe au pied d’un arbre… mais pourquoi essayer de raconter cette histoire ?

Nous sommes dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue, dans Da Vinci Code, mais la poésie du texte nous charme avant tout, et aussi la flamme des acteurs qui nous entraînent avec eux dans le mystère.

 alexis-michalik-615_paul-lapierre.jpgDéconseillé aux cartésiens, à ceux qui cherchent la logique ou la gaudriole.    On ne comprend rien à cette pièce.  D’ailleurs, il n’y a rien à comprendre.   C’est un labyrinthe, quatre histoires qui n’en font qu’une, une histoire qui finit par une disparition, celle du début… La boucle est-elle bouclée ?  Peut-être.

Le décor est triste à mourir, les costumes à transformation sont de couleurs sourdes, rien n’est fait pour séduire l’œil, seul ce texte dense, vivant, drôle ou émouvant, nous charme par la voix d’une poignée d’acteurs formidables dont la passion est servie par une diction impeccable.

Les gens ont applaudi debout lors de la première, paraît-il, et hier soir la salle pleine à craquer leur a fait un bruyant hommage.

 

L’auteur et metteur en scène,  ce jeune          Alexis Michalik est un érudit qui ne se prend pas au sérieux.  C’est un conteur né qui nimbe ses récits d’une aura de mystère, nous donnant presque envie de ne pas savoir la fin de l’histoire.

Il signe une autre mise en scène à Paris, celle de sa deuxième pièce « Le Cercle des Illusionnistes » qui se joue actuellement au

Théâtre des Béliers Parisiens, dans le 18ème arrondissement.

 

Miss Comédie -

 

PS   Je n’ai pas résisté à l’envie d’ insérer la photo de l’auteur, on comprendra pourquoi…

 

Le Porteur d’histoires, au Studio des Champs-Elysées à Paris, jusqu’au 30 novembre et en tournée.

 

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MODIANO, NOBLE NOBEL !

Publié le par Miss Comédie

 

imagesLE SACRE D’UN PRINCE   DU PAVÉ DE PARI

 

Quand j’évoquais, il y a à peine quatre jours, la sortie du  nouveau roman de cet éternel promeneur,  j’avais hâte de replonger dans son univers étrange et familier mais je ne soupçonnais pas qu’il serait notre nouveau Nobel, après Camus, après Le Clézio…

Il l’a eu enfin !   J’ai déjà partagé ma joie avec ma libraire,  et une poignée de clients émus.

 

J’avais lu des pronostics : un écrivain africain était favori …..

Quelle voix clairvoyante s’est élevée pour rappeler aux membres du Comité que Modiano existait ?

Et depuis si longtemps, avec sa trentaine de romans, tous marqués par ce frémissement qui n’appartient qu’à lui, celui d’un homme à la poursuite de lui-même et de son passé, un passé qu’il ne cessa de réinventer, nous rendant chaque fois plus impatients de percer son mystère.

Peu à peu il nous a fait partager sa blessure secrète, celle que nous portons tous sans le savoir, juif ou non, depuis la nuit des temps.  Cette blessure, personne ne l’a évoquée avec autant de charme, sans pathos, juste des personnages qui échappent au temps et au bonheur.

Inutile de parler davantage de ce que représente Patrick Modiano pour ses lecteurs, chacun le porte dans son cœur comme un  parent  éloigné et si proche,  complice et tellement discret.

Ce magicien des mots qui fait surgir en nous des interrogations secrètes, aura soixante-dix ans dans neuf mois.

Que Dieu lui prête vie encore longtemps.

 

 

 


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MODIANO, TOUJOURS

Publié le par Miss Comédie

 

 

  Modiano.jpgJe viens de lire dans le JDD d’aujourd’hui  un article magnifique.

Il est signé Marie-Laure Delorme et il parle du nouveau roman de Patrick Modiano, « Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier ».

Quand on connaît, et qu’on aime ce romancier hors normes, lire cet article donne une émotion telle que l’on se croit déjà dans le livre.

C’est ce qu’on pourrait appeler  « une bonne  critique ».  Mais  le mot ne convient pas !  Pourquoi appeler « critique », un texte qui fait tout le contraire ?   C’est une apologie, une louange, une immersion totale dans l’œuvre choisie.

 

Ah, si je ne connaissais pas Modiano, avec quelle hâte j’irais acheter le livre pour retrouver au fil des lignes les sensations subtiles que Marie-Laure Delorme décrit avec un talent presque modianiesque !

Alors, si je ne connaissais pas Modiano, je saurais déjà avant de le lire  que j’allais adorer cet écrivain.  Au risque d’encourir les foudres de ceux qui jugent sur pièces, qui nient l’espèce de prémonition qui vous saisit devant  certains signes, commme une critique de ce genre.

Certes, je suis dans le camp de son auteur, je sais d’avance que le livre me passionnera comme les autres, et que l’univers de Modiano me rassure sur la nature humaine.  Mais la façon de s’y plonger, le choix des mots pour le décrire,  sont si convaincants qu’ils peuvent ¨« vendre » le livre aux lecteurs les plus indifférents.

 

Sur la photo qui accompagne l’article, Patrick Modiano est « tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change » :  auteur devenu éternel, il  subit malgré tout la lente métamorphose du temps.

Le regard seul atteste de la profondeur immuable de son âme.

Il ne sourit pas au photographe, il ne cherche pas à illustrer l’événement, il se prête simplement à la boulimie de notre  époque pour l’image de la star.

 

Le texte et l’image sont formidables. C’est tout.

Maintenant, après cette pub pour la journaliste du JDD, j'attends d'avoir lu le livre pour vous  dire... ce que j'en pense !

Miss Comédie  -  oct.14

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UN DINER D'ADIEU

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

 

 un-diner-d-adieu_1000x486.jpgComment mettre fin à une amitié de trente ans devenue encombrante ?  En l’invitant à un dernier dîner, sans qu’il soupçonne que c’est un dîner d’adieu.

C’est le sujet insolite de cette pièce de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patelière, qui avaient déjà œuvré ensemble pour LE PRENOM.  Belle référence.

Ici l’on quitte, ouf, le boulevard du libre échange et des turpitudes conjugales pour naviguer dans les méandres nébuleuses  de l’amitié.

 Plus question de sexe mais toujours de  rupture et  ici, elle fait mal.  Vous allez me dire « ah, donc on ne rit pas. » (si on n'y rit pas on n’ira pas…)

Détrompez-vous.  Quand on a sur scène deux natures aussi diamétralement opposées que Eric Elmosnino et Guillaume de Tonquédec, (qui  sont de vrais copains de  théâtre) et bien non, on ne riit pas, on pleure.  Au milieu, la belle Audrey Fleurot joue l’épouse,   spectatrice faussement naïve de leur pugilat avec beaucoup de drôlerie.

Dès l’entrée en scène de cet ami invité pour la dernière fois, on sent que ce dîner d’adieu est une fausse bonne idée.

 

 32463_635453602696137259.jpgEntre ces deux-là, l’échange est exquis.  Ils sont de force égale, même si Elmosnino a la grâce et le métier d’une star.

Les auteurs de la pièce  ont la cruauté  de leur demander des jeux de scène insensés, de mener l’affaire sournoisement vers un dénouement imprévisible, de nous balancer des répliques  et des monologues de haute voltige, dont celui d’Elmosnino qui dure cinq minutes et où il se lance dans un show hallucinant.   Soudain seul au monde,  il murmure, il déclame, il soupire, il donne à ses effets une touche de retenue qui provoque l’explosion de rires.  Comment fait-il ? Les autres surjouent. Lui, il fredonne et ça percute, il  se permet   un certain détachement, un peu gainsbourien, peut-être ?.    L’efficacité est  jubilatoire.

La pièce s’offre parfois  des  délires  à la Ionesco, le texte mêle joliment les effets comiques et les envolées lyriques… la quadrature du cercle, quoi.

En sortant, dans ce délicieux square Sacha Guitry, on est heureux et confiant en l’amitié. Et surtout pas honteux d’avoir ri.

 

A voir d'urgence au théâtre Edouard VII, mise en scène Bernard Murat.

Miss Comédie - Septembre 2014

 

 

 

 

 

 

 

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IN THE HOPPER ROOM (suite)

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

28fenetreslanuitUne fois n’est pas coutume.   Aujourd’hui je ne signe pas mon article.  Cette réponse à ma question « et vous, que voyez-vous ? » m’a cloué le bec. Alors, la voici :

 

LA VISION D’UN DE MES LECTEURS

 

«  …et bin c'que j'vois j'vais t'le dir:

L'immeuble représenté sur ce superbe tableau de Hopper est le même que celui de "fenêtre sur cour", célèbre film de Hitch. mais côté rue et non côté cour. Quelques années plus tôt en 1928 année de création de ce tableau «Night Window», il s'est passé un évènement particulièrement étrange, affreux, toujours non élucidé dans cet immeuble, en fait un hôtel, son nom le "Manhattan", c'est l'été, un été chaud comme NY peut en connaître, caniculaire. C'est la fin d'après midi à la limite de la tombée du jour, le genre de soirée où les esprits surchauffés ne savent plus à quel saint se vouer. Le rideau qui volette nous indique que toutes les fenêtres sont ouvertes, la moindre petite brise, le plus petit courant d'air sont recherchés, une jeune femme, Louise vient d'enlever sa robe tachée de sang, elle baigne dans le lavabo de la salle de bains avec du savon Pears'Soap. Elle n'est pas certaine Louise de faire disparaître toutes les taches de sang, si je n'y arrive pas, la première poubelle sera la bienvenue. Elle est calme Louise, ce n’est pas le genre de fille à s’affoler pour une peccadille. Louise est accroupie, elle boucle ses valises, une très grande et deux plus petites, elle a réservé au terminal Greyhound de la 8th Avenue une place pour un bled paumé de l’Ontario. Elle arrive au Toronto coach terminal au petit matin, après quelques recherches elle trouve un paysan dans son pick-up Trucks, qui accepte après de longues tractations, le physique de Louise n’y est pas pour rien de l’emmener avec ses bagages, dans ce bled paumé Cordova Mines où elle vécut de sept à dix sept ans hébergée par  ses grands parents. Elle retrouve facilement la maison depuis longtemps à l’abandon, sous la pierre de l’entrée, la clef rouillée est toujours là, tremblante elle s’approche de la porte la serrure rechigne un peu, mais c’est comme dans son souvenir, elle n’a jamais été très coopérative cette porte, son grand père piquait des colères mémorables, en général cela se terminait par un grand coup de pied dans le battant. Avec un petit sourire en coin, Louise osa le coup de pied et la porte s’ouvrit, heureuse d’être à nouveau sollicitée. L’intérieur de la maison n’a pas changé, elle rentre ses lourdes valises qu’elle dépose derrière dans le jardin. elle repart au drugstore faire quelques courses, sans oublier le quotidien du jour. En rentrant, Louise creuse un immense trou au fond du jardin, la terre est meuble et facile à travailler, la grosse valise emplie parfaitement l’espace creusé. Epuisée par ces travaux de terrassement et ce voyage pénible Louise sans ouvrir le journal s’endort dans le fauteuil défoncé et poussiéreux du grand père. Réveillée par la température un peu fraiche de la nuit, Louise se lève va chercher du bois, fait une flambée dans le vieux poêle, qui aussitôt enfume la copieusement pièce, elle retrouve les bonnes odeurs de son enfance, elle se fait cuire des œufs, boit un verre de lait et ouvre le journal, un vague article en troisième page sur une disparition inexpliquée à New-York, d’une jeune femme, la petite amie d’un escroc et dangereux personnage, truand notoire, qui dirigeait quelques Speakeasies et bordels de Chicago pour le compte de Capone. Plus personne n’entendit jamais parler de ce fameux Tony, ni de Louise.  "

Michel T.  Art director, Lyon

 

Pas mal, non ? Cette fenêtre  favorise les courants d'art.

Miss Comédie.

 

 

 

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IN THE HOPPER ROOM

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

LUI.jpg NIGHT WINDOWS  (Hopper 19266)

 

 

Encore une histoire de fenêtres. Hopper, lui aussi, était intrigué par ce qui se cache derrière les fenêtres.

 

 28fenetreslanuit.jpgCe tableau est particulièrement mystérieux et donne libre cours à l’imagination, avec ces menus indices qui ne révèlent rien.

Experts et biographes ont sûrement déjà décrypté tout ce qui se dissimule dans cette toile.

Moi, je ne suis que spectatrice  ignorante, comme la plupart de ceux qui défilent devant ce tableau dans le musée  d’Art Moderne de New York où  il est exposé.  Mon esprit a le champ libre pour échafauder un scénario, pas de frontières culturelles ou iconoclastes.

Je  constate d’abord   que l’auteur de la toile  était placé          au même niveau que son modèle, le regard balaie ce décor éclairé violemment et peut en distinguer les détails.

Le tableau a été peint de nuit, les fenêtres se détachent sur la façade de l’immeuble plongé dans l’obscurité. La rue, en bas, doit être déserte et  silencieuse.

Hopper avait-il, pour peindre cette scène, un quelconque lien avec l’occupante de l’appartement  ?  Habitait-il lui-même dans cet appartement ?  Ou bien   agissait-il seulement en voyeur ? Etait-il, comme nous, intrigué par ce qui se passait dans cette chambre ?

 

 

Car il s’agit bien d’une chambre, dont nous entrevoyons le bord d’un lit, et une partie du corps dénudé  d’une femme.

Que voyons-nous encore ?

La fenêtre ouverte.  C’est l’été et la chaleur doit être étouffante car  le  rideau qui s’envole vers l’extérieur suggère que l’on a créé un courant d’air avec une autre ouverture de l’appartement.

 

Un scénario s’élabore vaguement La propriétaire du bout de chair rose à peine visible mais tellement présent  pourrait s’appeler Lola. 

Lola est sortie tard du cabaret et l’une des chorus girls l’a ramenée chez elle, dans cet immeuble cossu d’un quartier de New-York.

Lola est  danseuse dans un speakeasy très couru de Broadway.

Lola est donc peut-être une femme légère.

Mais une fois rentrée chez elle, sait-t-elle que quelqu’un l’attend dans l’immeuble d’en face pour la fixer sur une toile ?

Ou bien l’ignore-t-elle  ?  Non, parce que si elle l’ignore, pourquoi laisse-t-elle la lumière illuminer sa chambre afin que son étage soit bien visible de l’autre côté de la rue   ?

Il faut croire que Lola SAIT que quelqu’un en face fait son portrait, et alors Lola est la femme du peintre, ou un modèle engagé pour figurer dans la scène.   Et si c’est le cas….Le décor lui aussi est factice.  Le peintre a loué cet appartement qui se trouvait libre en face de son atelier  et a joué les voyeurs en toute liberté.Washington_Square_nord1.jpg

Oui, je préfère cette version-là à celle de l’épouse officielle : pourquoi aurait-il voulu la peindre dans un appartement de location ?

C’est donc Lola, modèle familier du peintre, qui se trouve à cet instant dans l’appartement de Washington Square North, face à l’atelier de Hopper.

 

Ceci posé, que se passe-t-il à l’instant où l’œuvre est devant nos yeux  ?   Hopper a certainement voulu saisir un moment précis de la vie de Lola et nous laisse le choix de l’imaginer.   

Et bien  Lola attend  le moment de poser réellement, et achève sa toilette, dans cet angle mort où l’on n’aperçoit qu’une vague armoire dans un rougeoiement de veilleuse.   Elle vient de rentrer, un peu fatiguée, elle a pris une douche, et se penche pour enduire ses jambes  de crème rafraîchissante.  Elle sait qu’elle va devoir poser pendant quelques heures, elle ne sait pas encore dans quelle posture,  Edward travaille sur des inspirations subites et inattendues, elle  le connaît bien et elle attend le coup de téléphone qui lui indiquera la pose à adopter.

C’est pourtant le moment d’attente, que Hopper a choisi de fixer.  Le vide de la pièce, sa lumière crue, le rideau agité par le vent et surtout l’illusion de présence de son modèle.

 

Lola sera certainement surprise, voire déçue, de ce parti pris, pourtant elle est habituée aux demandes farfelues du maître, toujours sûre que ce sera à son avantage, nue ou habillée.

 

Lola   connaît les thèmes favoris de Hopper, ceux qui inspirent ses plus belles toiles :   la solitude, l’éloignement,  les grands espaces ou bien  le mystère de certains lieux de rencontre dans les  grandes villes.

 

Mais là… Pensive, elle regarde le tableau achevé.   Elle est attirée par le rideau qui s’envole  hors de la fenêtre.  C’est ce qu’elle préfère dans le tableau, ce rideau qui s’envole.  Il lui parle du vrai thème de la toile, du vide, de l’absence.  Elle finit par comprendre  ce qu’elle fait là, elle, avec son petit bout de postérieur qui pointe dans le champ, qui ne veut rien dire, sauf qu’elle est là sans être là. 

Voilà ce que je vois, moi, dans ce tableau intitulé Night Windows peint par Edward Hopper en 1926.  Et vous, que voyez-vous ?

 

Miss Comédie

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DÉDIÉ A PATRICK MODIANO

Publié le par Miss Comédie

 

  AVT_Patrick-Modiano_9958.jpgLA PARFUMERIE  DES ARTISTES

 

 

 

La photo représente l’enseigne d’un vieux magasin dans une rue de Montmartre,  La Parfumerie des Artistes. 

Au-dessus de l’enseigne, deux fenêtres aux volets ouverts.

Au-dessous de l’enseigne, la vitrine du magasin ne figure pas sur la photo. Peut-être le photographe n’a-t-il voulu saisir que le caractère naïf  de l’inscription aux lettres de couleurs vives ? 

 Rue-Lepic-.jpgCette photo doit dater de plusieurs années, la parfumerie a dû changer de nom aujourd’hui.

 .

  Mais les deux fenêtres closes éveillent l’attention  et la photo  prend soudain l’aspect d’une énigme.

Les rideaux tirés derrière les vitres semblent  faits d’un tissu lourd  d’un beau rouge sombre, du velours peut-être.

Les balcons  portent chacun des jardinières fleuries.

On en conclut que l’appartement qui se cache derrière ces fenêtres doit être confortable, sinon cossu. Bien sûr, ses dimensions doivent être modestes, si l’on considère la taille des fenêtres et leur position très basse, au-dessus du magasin. 

On  note encore que la photo a été prise de jour. Si les rideaux sont tirés, il faut croire que c’est  pour cacher quelque chose.  La parfumerie est-elle un lieu de rendez-vous ?  

L’occupant est-il parti précipitamment, en retard, sans prendre le temps de tirer les rideaux ?

Le local est-il fermé, à vendre, ainsi que l’habitation qui s’y rattache ? Pourquoi le photographe a-t-il fixé son objectif sur l’enseigne et non sur la vitrine du magasin ?

 

Le mystère appelle les suppositions,  toutes aussi plausibles. L’imagination élabore un scénario.

 

La femme qui habite cet appartement  a choisi ce quartier populeux de Paris pour échapper à son passé. C’est une bourgeoise des belles rues de la rive gauche.  Elle est partiee  en emportant avec elle  quelques meubles, quelques objets qui lui étaient précieux, comme ces rideaux de velours rouge.

 Elle a bâti tant bien que mal sa nouvelle existence entre ces quatre murs, elle ne s’y sent pas complètement installée, comme pour garder la liberté de revenir en arrière après une rupture brutale.

Elle s’efforce d’oublier pourquoi elle a voulu tourner la page. Elle se persuade que le renouveau est ici, dans ce quartier éloigné où rien ne vient lui rappeler son passé

.

Ce qu’elle aime à présent, c’est descendre l’escalier vermoulu qui mène à la parfumerie, et ouvrir la porte sur la rue, balayer le trottoir comme elle l’a vu faire aux boutiquiers voisins.

E t respirer les effluves des parfums mêlées, aligner les flacons, épousseter les présentoirs, se persuader qu’elle a trouvé là le but de sa vie.

 parfumerie2009-g.jpgElle parle avec ses clientes des progrès de la cosmétique, elle sait tout sur  les nouveaux produits, les nouvelles techniques.  Elle conseille avec tact, elle regarde attentivement les visages fanés qui cherchent la crème miracle, elle les aime, ces visages  qui ont été beaux, ces joues flêtries qui ont été fraîches et rebondies, ces cous fripés qui ont été graciles.  Elle est comme ces femmes. Personne n’échappe à la vieillesse mais certains la subissent  comme une tragédie et ces femmes-là ont droit à toute sa compassion.

 

Elle n’a pas choisi le nom de sa parfumerie. Elle est tombée dessus par hasard, c’est la main de son ange gardien qui l’a guidée jusque dans cette rue, devant  cet écriteau pendu à la vitre de la porte d’entrée : ‘’Pas-de-porte à vendre”.

La Parfumerie des Artistes était faite   pour elle.  Elle n’a même pas eu à la repeindre, les couleurs étaient encore fraîches.

 

Elle aime ce quartier vivant, bruyant. A midi elle ferme sa porte et part marcher au hasard. Elle sait qu’elle ne rencontrera personne de son ancienne vie.  C’est ce qu’elle voulait à tout prix, rester à Paris mais ne plus voir personne, tirer un trait. C’est fait.  Personne ne viendra la reconnaître ici, dans ces rues sales et sans charme.  Quelquefois elle a un coup au coeur, c’est plus fort qu’elle : un visage, un regard... C’est lui.  Mais non. Ce ne peut être lui.

 

 Elle sait bien pourquoi cette parfumerie s’appelle ainsi. C’est à cause de la proximité du théâtre du Tertre.  D’ailleurs,  plusieurs de ces actrices, avant de s’installer dans leur loge, viennent chercher un produit qui leur manque. Des comédiennes de second plan, sans rien de l’éclat d’une vedette.  Mais allez les voir sur scène, et vous serez surpris.  Elles sont métamorphosées, sublimées. De vraies stars.

Un soir elle a remonté la rue Lepic et a pris une place au théâtre du Tertre. On jouait une pièce de Ghelderode, « Sortie  de l’Acteur ».  L’un des rôles féminins était tenu par une jeune femme  qui venait quelquefois lui acheter des produits de beauté.  Sa peau était très flêtrie.  Ce soir-là, elle la reconnut à peine. Elle avait un port de reine et son visage irradiait de présence.  Ah, la vie vous met de sales couleurs au visage. Le théâtre, il n’y a que ça de vrai.

C’était sa raison de vivre. 

 

Le théâtre, il vous prend et puis il vous jette. Un jour, ça ne marche plus. Il n’y a plus aucun rôle pour vous, vous arrivez toujours trop tard, ou trop tôt...  Le bureau du chômage devient votre refuge et ça, c’est mauvais signe.  C’est la descente aux enfers. On en remonte rarement.  Il vaut mieux rompre, vite, et chercher des parfumeries à vendre.

 -rideau-de-theatre-de-couleur-rouge.jpgLe soir, la femme n’a même pas à tirer les rideaux. Depuis qu’elle habite là, elle ne les a jamais ouverts. De son lit, elle  contemple  ce souvenir, le seul qui, bizarrement, l’apaise.  Elle vit dans une ombre perpétuelle mais cela ne la gêne pas.

  Un jour, peut-être, il lui viendra l’envie de faire entrer le soleil.

 

C’est une histoire qui se tient, oui tout à fait possible.   Et l’on pourrait en rester là, s’il n’y avait cette question, toujours la même :  qui a bien pu prendre cette photo, et pourquoi seulement l’enseigne et les deux fenêtres aux rideaux rouges  ? 

 

 

 

 

 Poudrier-.jpgMiss Comédie.

 

 

 

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DÉDIÉ A JOHN LENNON

Publié le par Miss Comédie

 

 

 john_lennon_photo1.jpgDEDIE A  JOHN  LENNON    LE TRÉSOR DE L’HÔTEL DE CROISSIEU

 

EXT. JOUR

 

Vu de la rue, un édifice en travaux protégé par des palissades. C’est un hôtel particulier dont les vestiges XVIIIe  sont en cours de restauration. 

Le chantier fermé au public laisse entrevoir une cour pavée occupée par des engins, des outils, des tas de sable.

 

Une grosse Audi noire stoppe devant le chantier et se gare sur le trottoir.  En sort un homme en pardessus gris qui pénètre dans la cour par la porte réservée aux entreprises du bâtiment. 

Son assurance démontre qu’il est le propriétaire des lieux.

 

  IMAGE_2011_01_13_13291058.jpgEXT. JOUR

la cour de l’hôtel de Croissieu

 

On voit l’homme  traverser la cour tout en inspectant les alentours. Il redresse une brouette renversée, ramasse une canette vide, lève la tête vers les derniers étages avant de gravir les marches du perron et d’ouvrir la porte principale en cours de ponçage et de pénétrer dans l’hôtel.

 

INT. JOUR

 

Rez de chaussée de l’hôtel de Croissieu

A l’intérieur règne une demi-obscurité.  Les pas de l’homme glissent sur le plastique qui recouvre le parquet du hall, vaste espace vide sur lequel débouchent les galeries latérales, à droite et à gauche de  l’escalier monumental.

L’homme s’arrête au milieu du hall, surpris par une  musique stridente  provenant  des étages supérieurs.  Il reconnaît la chanson des Beatles « Yellow Submarine » montée à fond.

  Il va vers l’escalier et la caméra le suit tandis qu’il arrive au palier du premier étage et qu’il ouvre la porte de la première pièce.

 

INT. JOUR

 

Premier étage hôtel de Croissieu

 

 

 

 

La pièce est vide,  envahie par cette musique  endiablée.  L’homme fait le tour de la pièce sans pouvoir discerner l’origine de la musique, passe dans la pièce voisine où résonnent les mêmes rythmes  et s’aperçoit que chaque pièce de l’étage  est sonorisée de la même façon.

 Au bout d’un moment la musique se tait  puis égrène les premières notes de quelques autres chansons des Beatles, comme si quelqu’un recherchait un morceau précis sur un CD.

Cette fois, c’est la voix de John Lennon chantant « Imagine » qui résonne dans tout l’hôtel.

Le propriétaire  parcourt tout l’étage à la recherche de l’origine du bruit. Pas une âme ne se manifeste durant son inspection, le bâtiment semble absolument désert.

 

Au bout du couloir, un autre escalier s’envole vers le deuxième étage.   

Le propriétaire  emprunte cet escalier jusqu’au  deuxième palier.

 

INT. JOUR

 

Deuxième étage hôtel de Croissieu

Le couloir est plongé dans l’obscurité mais une lueur provenant de l’une des pièces attire l’attention de l’homme, qui marche dans sa direction.

Sur le pas de la porte, il s’arrête, interdit, tandis que la musique s’arrête brusquement.

 

INT. JOUR

L’appentis.

 

La pièce est exigüe, c’est un appentis où sont entassés des outils, des vêtements de travail, une petite table avec un réchaud à gaz butane, deux chaises, une échelle…

Assis par terre en tailleur, un homme en bleu de travail est en train de manger son casse-croûte.   Son visage est ridé, mal rasé, une casquette vissée sur le crâne.  A l’apparition du propriétaire il ne semble pas étonné et continue à manger sans dire un mot.

 

                                                LE PROPRIÉTAIRE 

                                                Bonjour !

                                                L’HOMME

                                                Bonjour. 

                                                LE PROPRIÉTAIRE

                                                C’est vous qui écoutiez la musique ?

                                                L’HOMME

                                                Non.

                                                LE PROPRIÉTAIRE

                                                Comment non ? C’est qui alors ?

                                                L’HOMME

                                                Personne.  Ils  sont tous partis.

                                                LE PROPRIÉTAIRE

                                                Et vous, vous restez là et vous…

                                                L’HOMME

                                                Je reste parce que j’habite là.  La musique me

                                                dérange pas.

                                                LE PROPRIÉTAIRE

                                                Vous habitez là ?

                                                L’HOMME

                                                Oui, c’est chez moi ici.  Je surveille les travaux.

                                                LE PROPRIÉTAIRE, désarçonné

                                                Ah.

                                                (un temps)

                                                Vous savez que la maison a été vendue…

                                                L’HOMME, ricane

                                             Ouais, ils disent ça.  Mais moi je voudrais bien savoir

                                              qui a acheté ça !

                                                LE PROPRIÉTAIRE

                                                 C’est moi.

 

L’homme considère le propriétaire, la fourchette en l’air, la tête levée pour l’examiner attentivement.

                                                L’HOMME

                                                Donc,  vous allez me virer.

                                                LE PROPRIETAIRE

                                                Je suis désolé, mais…

L’homme se lève péniblement, pose son assiette sur la table, époussette sa salopette, et se plante devant le propriétaire, qui le dépasse de deux têtes.

                                                L’HOMME

                                              Je partirai.  Mais je ne vous dirai pas où est le trésor.

                                            Moi seul, sais où se trouve le trésor dans cette maison.

                                                LE PROPRIETAIRE

                                                D’accord. Je crois en effet, qu’il vous faut

                                                partir.  D’ailleurs  vous ne devriez pas

                                                être là, le chantier est fermé pour le  week end.

 

 

Il tourne  les talons et repasse dans le couloir.  L’homme attrape son blouson, sa sacoche et lui emboîte le pas, descendant l’escalier derrière lui.  A cet instant, la chanson « Imagine » reprend, toujours aussi fort.

 

INT. JOUR

Le hall de l’hôtel de Croissieu

Les deux hommes se retrouvent dans le hall et s’arrêtent pour écouter.ange lumineu

Le propriétaire semble affolé.

 

                  LE PROPRIÉTAIRE

                  Mais enfin, il y a quelqu’un ici !  

                   L’HOMME, l’air goguenard

             Vous savez, John Lennon a passé la                    nuit  ici une semaine avant d’être  

             a ssassiné… Vous ne saviez  pas                 ça ?  Alors, la musique…

 

Il se dirige vers la porte et sort en faisant un grand signe de la main : 

 

                                                L’HOMME

                 Ciao ciao !  Bonne chance à l’hôtel de Croissieu !

 

Le propriétaire reste pétrifié alors que la chanson « Imagine » s’arrête pour enchaîner sur « Come Together » et puis le silence se fait définitivement.

 

Il hésite encore à sortir, regardant autour de lui. 

Son portable sonne.

 

                                                LE PROPRIÉTAIRE

Allo, oui, je viens de faire un tour.  Non, personne, à part un vieux cinglé qui traînait…

Comment ? … C’est l’acousticien ?  Mais pourquoi…  Ah bon !  Il installe la sonorisation

avant  l’arrivée des peintres, lundi…  oui, c’est normal… D’accord…   

                                                Attendez… je commence à comprendre…

Bon,  je vous retrouve lundi à la réunion de chantier OK ?

 

Il  remet le téléphone dans sa poche et s’assied sur les marches de l’escalier.  Il reste un moment à écouter le silence.   Pas un bruit, pas une musique ne retentit pendant qu’il fait le guet.  L’acousticien est seul détenteur de la télécommande, le trésor de l’hôtel de Croissieu.  Et en plus, il est fou. Fou de John Lennon.TELECOMMANDE.jpg

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DÉDIÉ A TWIGGY la Brindille

Publié le par Miss Comédie

 

...Twiggy-3.jpg Twiggy la brindille,  qui était de la partie.

 

 

 

SHOOTING  de choc

 

Nous sommes en 1966. Guy Bourdin est une icône de la photo de mode, on se l’arrache.  Ses reportages dans Vogue ou Harper’s Bazaar font sensation.  Et les annonceurs publicitaires qui font appel à son talent sont triés sur le volet.

 Pour les mannequins, travailler avec lui est un pic de carrière.

Ce jour-là, il y avait  un shooting pour une campagne de pub Charles Jourdan  dans un  appartement du boulevard Malesherbes à Paris.

L’Agence Catherine Harlé a recruté quatre cover-girls juniors choisies pour la minceur de leurs jambes.

Pas de séance maquillage, on ne verra pas leur visage. Pour les visages, Bourdin demande des tops.  Celles qui ont été convoquées aujourd’hui, bien que débutantes, l’intéressent car rien n’est plus difficile à photographier que des jambes : au développement   un mollet un tant soit peu galbé apparait toujours surdimensionné.

Les filles ont rendez-vous  dans un immeuble haussmanien d’allure bourgeoise – ce  qui les déroute quelque peu, mais chacune affiche un détachement de professionnelle lorsqu’elles se retrouvent sur le palier. On lit sur leur visage la même interrogation : est-ce ici qu’il habite ? 

 Un  jeune Asiate ébouriffé  les fait entrer et les  conduit dans le « bureau » de Guy Bourdin, lequel  est en train de téléphoner.

Plantées là, muettes, elles contemplent la star.

 guy-bourdin-self-portrait-vogue-paris-march-1965.jpgGuy Bourdin est jeune, silouhette menue et visage lisse, il est vêtu d’un pantalon de velours et d’un gilet noir sur une chemise blanche.  Clean

Il les regarde l’une après l’autre et leur demande de se présenter tout en vérifiant  sur un cahier qu’il n’y a pas d’erreur – l’homme est minutieux et tâtillon, semble-t-il.

Les filles sont impressionnées, légèrement inquiètes.

-      Vous avez bien apporté un costume de bain ? demande Guy Bourdin d’une voix douce.

Quatre « oui » murmurés d’une seule voix tremblante lui répondent.

-      Jimmy va vous montrer le vestiaire.

-       L’assistant  japonais, visage hermétiquement fermé, les guide vers une pièce meublée de  chaises pour déposer leurs  vêtements et se mettre en tenue.

 

Tout en procédant à leur  déshabillage les filles se détendent un peu. Finalement, tout ça c’est de la rigolade, pensent-elles, à cet instant tout baigne encore dans l’huile, elles vont « travailler avec Guy Bourdin », la classe.  Puis, très vite, l’assistant revient les chercher.

 

Guy Bourdin s’active sur le plateau, une immense pièce nue  au parquet et moulures du siècle dernier qui devait être un salon et qui donne sur le boulevard.   On a voilé les fenêtres de tissu noir.  Des échafaudages vont d’un mur à l’autre comme s’il s’agissait de  repeindre les murs.

Comme pour marquer le début de la séance,  une musique résonne  brusquement,   assourdissante.   Guy Bourdin   ne travaille que dans des ambiances sonores déchainées ou psychédéliques.  Ca évite la conversation.

.

Il s’approche et  dévisage ses modèles ou plutôt dévisage leurs jambes très attentivement, puis entreprend de les diriger, l’une après l’autre, vers leur perchoir.


 

Elles comprennent alors en même temps le but du jeu : elles vont donc  passer quatre heures sur l’un des deux échafaudages, soit les jambes pendantes sur celui du haut, soit les jambes en l’air sur celui du bas, car l’idée est de faire croiser les modèles.

Une fois la pose prise, interdiction de bouger d’un millimètre.  Après chaque shoot, on change de souliers et de position.  Il y a cinquante paires d’escarpins à photographier. 

Dans la tête de chacune des cover-girls s’insinue une sinistre mélopée : « Nous sommes des mannequins de cire articulés, des marionnettes sans visage, des pantins sans âme…’

  S’il le pouvait, le maître manipulerait leurs mollets à sa guise, mais il n’ose pas.  Simplement il prend l’air très las lorsqu’une fille n’arrive pas à dévisser sa cheville pour lui faire prendre un angle de 90°.   Et surtout, lorsqu’elle ne garde pas la pose : ça le rend fou, elles le voient bien et cela les déstabilise encore davantage.

Au bout de quelques heures,  Il y a de la rébellion dans l’air.  L’ambiance est hyper-tendue.   

  guy-bourdin5.jpgLe « clic-clac » du Hasselblad leur devient insupportable.

Guy Bourdin se résigne à faire un break. Il dit quelque chose en Anglais à l’assistant et part au fond de l’appartement où se trouve son labo.

  L’assistant  fait signe aux filles qu’elles  peuvent descendre des perchoirs  et se détendre.

Groupées autour du distributeur de coca, elles se désaltèrent en silence. La fatigue et le désappointement se lisent sur leur visage.   La musique s’est tue elle aussi.

La pause dure à peine un quart d’heure et Guy Bouin réapparait .

-      Ca va ? demande-t-il avec un sourire sans joie.

Sans attendre de réponse il leur demande  de bien vouloir reprendre le travail.

Et c’est reparti pour deux heures avec maintenant  la musique de Ravi Shankar. Mais les filles sont à cran,  heureusement que leurs visages sont hors champ.  Elles se sentent  comme des poupées désarticulées, des singes savants, des objets, humiliées, désincarnées, dépersonnalisées.

Est-il possible que le résultat de ce travail ne porte pas les traces de la douleur des modèles ?  Et si les filles avaient pleuré, défigurées par la fatigue, la photo aurait-elles montré seulement  l’harmonie et l’équilibre de leurs paires de jambes dissociées de leur corps ?

 

Guy Bourdin était-il conscient de cette absurdité ?

 

A la fin de la séance, une fois rhabillées,  les filles ont vu Guy Bourdin s’approcher et leur tendre la main. Son visage avait une expression indéfinissable qui n’était pas de la satisfaction mais une sorte de tristesse.  Pourtant il leur dit doucement une phrase étonnante : « Vous avez été formidables, je vous remercie. »

Et chacune d’elles,  arrivée au bout de cette expérience exaltante, une fois digérée l’énormité de la déception,  s’est sentie envahie d’un sentiment de culpabilité.  Le comble !  Le soir dans leur lit, une petite voix se mit à résonner dans leur tête : tu l’as voulu ? Tu l’as eu !Hasselblad-501CM-avec-Carl-Zeiss-Planar-80mm-C-T-f2.8.jpg

 

 

 

 

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DÉDIÉ A NATHALIE SARRAUTE

Publié le par Miss Comédie

 

 

 nathalie-sarraute.jpgComment   se brouiller   pour  un  oui  ou  pour u n nom…

 

Deux filles  à la terrasse d’un café.  Une  brune et une blonde,  papotent amicalement en buvant un coca.

 

 

LA BLONDE

Hier  soir j’ai revu LE MEPRIS en DvD.  Quel film ! Il n’a pas pris une ride.  Brigitte Bardot est fabuleuse.

LA BRUNE

C’est là, où elle  essaye  une perruque brune ? BB-Mepris.jpg

LA BLONDE

Oui. Ca lui va super bien. Mais en plus, elle est drôle, légère, elle a l’air de se balader dans ce film comme dans la vie…

LA BRUNE

je croyais que tu n’aimes pas Brigitte Bardot ?

LA BLONDE

Où tu as pris  ça ?  J’adore Brigitte Bardot !

LA BRUNE

Ah ?  Je croyais…

LA BLONDE

C’est Marylin Monroe, que je n’aime pas.

LA BRUNE

Brigitte Bardot et Marylin Monroe, même combat,  le même genre d’actrices…

LA BLONDE, indignée

Quoi ?  Pas du tout !

LA BRUNE

Deux bombes sexuelles   avec un petit pois dans la tête !

LA BLONDE, d’un ton aigre

Un petit pois dans la tête ç’est valable pour Marylin, mais Bardot, je te demande pardon, c’est une futée, très intelligente, Bardot, très fine… Elle JOUE les niaises, elle n’est pas niaise.

LA BRUNE

Marylin c’est pareil. Elle joue les niaises à la perfection.Marilyn-Monroe-007.jpg

LA BLONDE,  hausse les épaules

Mais elle, elle l’est ! Et en plus, elle est désaxée. C’est connu.  Bardot, elle, a la tête sur les épaules, tout le monde sait ça.

 

Un silence. Elles boivent une gorgée de coca.

LA BRUNE

Pourquoi tu es désagréable ?

LA BLONDE

Moi, désagréable ?

LA BRUNE

Oui, très désagréable. Qu’est-ce que je t’ai fait ?

LA BLONDE

Mais rien !  Simplement tu me dis que Marylin…

LA BRUNE

Et alors, j’ai pas le droit d’aimer Marylin Monroe ?

LA BLONDE

 

Si, mais tu la compares à Brigitte Bardot, c’est inepte !

LA BRUNE

Ca veut dire que tu juges Bardot au-dessus de Marylin, de quel droit ?

LA BLONDE

Du droit que c’est ce que je pense.

LA BRUNE

Est-ce que tu détiens la vérité ?

LA BLONDE

Cette fois c’est toi qui es désagréable, non ?

LA BRUNE

Je remets les choses à leur place. Tu m’as agressée à tort.

LA BLONDE

Je t’ai agressée ? 

 

 

LA BRUNE

En bavant sur Marylin Monroe, tu avais l’air de me dire que je n’avais aucun goût, que je n’y connaissais rien, tu crois que je n’ai pas compris ?

LA BLONDE

 

Tu es parano à un point !

LA BRUNE

 

Disons que je suis parano  et que toi tu es juste mégalo.

LA BLONDE, faisant signe au serveur

Garçon ! 

Elles se lèvent tandis que le serveur tend l’addition.

Elles sortent chacune leur porte-monnaie de leur sac et posent leur écot sur la table.

LA BRUNE

Au fait, samedi j’ai un truc qui me tombe dessus, je ne serai pas là pour ton anniversaire… ça t’embêtes pas trop ?

LA BLONDE

Non, non, au contraire… Allez salut !

LA BRUNE

Salut.

Elles partent chacune de leur côté. fDOS-A-DOS.jpg

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PARIS, MA MUSE...

Publié le par Miss Comédie


 Aujourd’hui je revois le quartier où j’habitais autrefois, ce Jardin et ce Palais du  Luxembourg  qui fut le théâtre de scènes légendaires, que l’on se plait à imaginer…

 

L'ADIEU  AU  PALAIS

 

  Palais_Luxembourg_Sunset.JPGDans l’un des salons privés de son palais tout neuf, Marie de Médicis est en conversation avec son confident et ami, Concino Concini.

Celui-ci  se plaint à la Régente :

-       Madame, votre fils dépasse les bornes.

-        Qu’a-t-il fait encore ?

-        Il joue du clavecin en compagnie d’une troupe de baladins, dans le salon de musique contigu aux appartements de Galigaï, aux heures où celle-ci désire prendre du repos.

 

Marie de Médicis a un mouvement d’humeur.

-       Je veux que l’on respecte le repos de ma confidente ! Mais enfin, Concini, vous êtes capable de  faire savoir à Louis qu’il doit se tenir tranquille !

-       -  Nous l’avons tancé plusieurs fois et Monseigneur nous fait toujours la même réponse !

-       Quelle réponse, Concini ?

-       Il répond que Paris est assez grand pour aller se reposer ailleurs.

-       - L’impudent !

-       - Oui Madame.  Il est difficile de faire entendre raison à un jeune homme de seize ans.

-        

La Régente se lève et va à la haute fenêtre donnant sur la pièce d’eau. Elle ne répond pas tout de suite, mais Concini sait bien que la riposte sera dure et il savoure sa victoire.

-       Faites-le mander à l’instant.

Concini s’exécute.  Bientôt le jeune Louis XIII se présente devant sa mère et plonge dans une  profonde révérence.

-      170px-Louis Dreizehn France Madame...

-       Louis, vous êtes dans une tenue débraillée qui ne convient pas à votre rang.

-        Quel rang, Madame ?

-        Le rang de  prince héritier, fils du défunt roi Henri IV.

-       Vous vous trompez,  Madame, je suis roi de par la loi et la volonté de Dieu.  Il est grand temps que je revendique ce pouvoir, après des années de frustrations et de brimades à l’enfant que je ne suis plus.

-        Qu’est-ce à dire ?

-       Le visage de la Reine Mère s’empourpre. Jamais encore son fils n’a osé lui tenir tête. Elle  marche vers lui  et va pour le souffleter, mais  Louis lui saisit le poignet et la repousse violemment.  Concini s’approche, sur la défensive, prêt à intervenir.

-        Que dois-je faire, Madame ?

Louis répond avec fermeté :

-        Rien, monsieur Concini.  Vous avez assez dicté sa conduite à ma mère, pour le malheur de tous.

-       Louis XIII recule de trois pas et leur fait face.  Il prend un ton solennel et sans réplique pour asséner sa  première sentence royale :

-        Madame ma Mère, je vous enjoins de quitter ce jour ce Palais et le royaume de France.  J’ai prévenu ma garde de vous faire escorte jusqu’à la frontière de Belgique.  Vous avez jusqu’à la tombée du jour pour organiser votre départ.

 

Marie de Médicis sait bien qu’il n’y a pas de parade.  Elle a vu, à la fenêtre  du salon, une escouade de gens d’armes accompagner l’entrée du Roi.  Elle devine qu’elle a sous-estimé l’ascendant de son fils sur les fidèles sujets de son père défunt.  Et surtout qu’il a su profiter habilement de l’hostilité croissante du peuple contre Concini, homme cruel et vénal.

-       Louis XIII le lui confirme justement :

-       Quant à vous, Concini, je vous réserve une retraite moins glorieuse que l’exil.        

Concini  fut fait prisonnier par les amis du roi menés par le duc de Luynes. Au cours de son arrestation, faisant mine de tirer son épée, il reçut la décharge d’un fusil en plein visage, puis  son corps fut lardé de coups d’épée.

Marie de Médicis tenta de lever une armée contre son fils mais elle échoua.

 

Ce sont donc, j’imagine, les derniers instants que vécut Marie de Médicis dans ce palais qu’elle avait fait construire à son usage personnel et où elle ne résida que cinq ans.couronne.jpg  

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DÉDIÉ A FRANCOISE SAGAN

Publié le par Miss Comédie

 

 

   SAGAN.jpgqui a si bien écrit sur l’amoralité des jeunes filles.   

 

BONJOUR   TRISTESSE

 

 

Le couple enlacé remonte de la plage par le petit escalier  de bois qui débouche  directement dans le parc.

On les voit marcher en zig-zag dans l’allée de gravier, arriver sur l’esplanade de la villa.  Ils font une pause pour un baiser prolongé avant de pénétrer dans l’immense hall dallé de marbre.

Pieds nus ils se glissent sans bruit le long des couloirs pour arriver plus vite dans la chambre et tomber enfin sur le lit.

La porte est entr’ouverte.  Ils font encore une halte pour un baiser rapide avant d’entrer, histoire de retarder le plaisir.

 

 

Ils entrent en même temps, un seul et même corps pressé de laisser déborder leur désir, ils titubent encore en riant , ils vont entrer dans la chambre de Caroline.

 

Arnaud est allongé sur le lit, il a laissé tomber le livre qu’il lisait et il les a considérés à travers sa mèche blonde.

L’image se fige en plan fixe, le temps s’arrête net.

 

Caroline a réalisé en quelques secondes. Arnaud était venu la rejoindre, sans la prévenir, comme un grand enfant idiot qui ne se méfie de rien.

C’était un immense gâchis qu’elle entrevoyait déjà, avant même qu’un mot fût prononcé.   Les conséquences défilèrent à toute vitesse dans sa tête, imparables : fiançailles rompues, scandale dans la famille.

Elle était découragée.  Tout ça pour une petite amourette avec un garçon de passage qu’elle allait oublier très vite.

 

Elle parla la première.  Elle entendit sa propre voix, ridiculement naturelle.

-  C’est toi ?

Il ne crut pas nécessaire de répondre.  Elle enchaîna :

-  Tu es arrivé quand ?

-  Par le bateau de dix heures.  (Il se leva et entreprit de ramasser quelques affaires)  Je suis désolé, j’aurais dû prévenir… Je vais aller dormir à l’auberge sur la place, j’attendrai le premier bateau demain matin et...

Elle eut un sursaut, un élan.

-  Non... oh, écoute, non... Ah, tu aurais dû me dire....(elle cacha son visage dans ses mains et puis très vite se redressa)  mais tu sais, ce n’est  rien, je t’expliquerai...

 

Elle sentit ce que ces mots avaient de trivial  et s’arrêta net. Elle redescendait de son nuage en chute libre, elle retrouvait brutalement le contact avec la terre. Elle se dit qu’elle était en train de vivre une situation de vaudeville, qu’ils étaient grotesques tous les trois, et en même temps elle avait la conscience de l’irréparable.

Elle avait perdu la confiance d’Arnaud, l’homme qu’elle aimait.

Elle essaya de réfléchir à une solution possible, entre mensonge et arrangement à l’amiable, mais rien ne vint

L’arrêt sur image prit fin lorsqu’elle entendit la voix de l’homme de la plage, sur le pas de la porte :

« Salut ! Je vous laisse.  Tout ça n’est pas bien grave.

Elle le vit s’éloigner dans le couloir, sa serviette enroulée autour de la taille.  Elle le trouva vulgaire et le détesta soudain.

Dérouté, Arnaud s’était immobilisé. A nouveau, la scène se figea en plan fixe. L’incertitude les tenait en haleine.

Qu’allait-il se passer maintenant ?COEUR.jpg

 

 

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RENCONTRE A MANHATTAN

Publié le par Miss Comédie

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DÉDIÉ  À  LAUREN  BACALL ET  HUMPHREY  BOGART, qui savaient si bien jouer la comédie…

 

 RENCONTRE A MANHATTAN

 

 Le Chumley’s café, Bedford Street, Greenwich Village.A l’intérieur de ce café mythique il n’y a plus grand-monde à cette heure matinale.

  Au fond de la salle, sur la banquette, une jeune femme lit un journal en buvant un expresso.  Elle est d’une beauté étrange, un type slave avec des yeux étirés aux paupières lourdes et de hautes pommettes pâles.  Ses cheveux d’un blond cendré sont tirés en arrière et attachés par un ruban.  Elle ne prête aucune  attention aux mouvements de la salle, au va-et-vient du serveur, aux clients assis autour d’elle.

Un homme vient s’asseoir sur la banquette, à la table voisine. Lui aussi a un journal à la main,  le New York Times,  et commence à le déplier, tout en guettant le serveur à qui il  commande un café.

Il est  mince, brun aux tempes grisonnantes. Il a de l’allure, une sorte d’élégance naturelle dans son veston à chevrons élimé.

 

Ces deux personnages sont absorbés chacun dans leur lecture et sirotent leur café sans se presser, en gardant les yeux fixés sur leur journal. 

Au bout de quelques minutes, l’homme dans son geste pour passer à la page suivante, bataille avec le grand format qui refuse de se plier, tente de discipliner les feuillets qui s’obstinent à lui échapper des mains, et dont l’un se détache pour faire un vol plané jusqu’à la table voisine où il atterrit sur la tasse de café.

Consternation, balbutiements, congratulations.   Chacun manifeste la plus parfaite civilité, lui se confondant en excuses, elle affichant le plus gracieux des sourires.

LUI

Garçon, un autre café, s’il vous plait !

ELLE

Mais non, voyons, j’avais fini !

LUI

Et bien vous en boirez un deuxième et je vous accompagnerai, si vous le permettez !

Elle ne répond pas à cette invite mais baisse les yeux et re plie son journal.

LUI

Ah, vous lisez le Figaro…  vous lisez le  Français ? …

ELLE

Mal, mais je m’entraîne…

 

Il se rassied à sa table, vide sa tasse de café et fait signe au serveur de lui en apporter une autre  En attendant, il la regarde.  Elle le sent, lève les yeux et lui sourit.

LUI

Vous êtes très belle.

Elle éclate de rire, rougit un peu et boit une gorgée de son deuxième  l’expresso, se brûle, repose la tasse, rougit carrément.

 

 

 

 Le client assis à la table contre la vitrine, près de la porte, et qui a assisté à la scène, ne les quitte plus des yeux, fasciné par la scène : deux étrangers soudain réunis par un incident mineur et qui peut-être vont vivre une folle  histoire d’amour…

 

Il n’a pas besoin d’entendre ce qu’ils se disent, il comprend qu’il la drague et qu’elle se laisse draguer. Les regards, les sourires, et maintenant leurs mains qui s’enlacent. Le client est ému à la pensée qu’il pourrait, lui aussi, vivre un instant pareil, il suffit de le vouloir, non ?  Repérer une jolie femme, renverser sa tasse de café, et hop !l’affaire est dans le sac. Les jolies femmes ne manquent pas dans les cafés de Manhattan.  Le coup du journal finit bien par marcher.

 

L’homme et la femme se lèvent, ils vont partir ensemble. Ils passent devant le client qui  détourne les yeux mais  tend l’oreille.

ELLE

Et en partant ce matin, je parie que tu as laissé la fenêtre de la chambre des enfants ouverte ?

LUI

Raté, ma chérie. J’ai même acheté du pain pour ce soir.tasse-a-cafe.jpg

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JE M'AMUSE AVEC MES MUSES

Publié le par Miss Comédie

 

 

AVT Agatha-Christie 5032AGATHA  CHRISTIE

 

 

Elle   en a écrit d’aussi machiavéliques...

 

 

 

 

IUN CRIME PRESQUE PARFAIT

 

La pièce allait s’achever sur le meurtre de son rival.  Ils avaient échangé leurs répliques avec ce qu’il fallait de  froideur pour ménager l’effet de surprise.

C’était deux comédiens de talent, ils se mesuraient pour la première fois sur les planches.  Dans la vie aussi  ils étaient  rivaux puisque Mathieu avait épousé l’ex-femme  de Robert, lequel ne s’en était pas remis.

Pour l’instant, Robert pensait surtout qu’il devait être crédible dans cette scène du meurtre qui, au théâtre, devient facilement du Grand Guignol.

Sa haine devait être à la fois visible et invisible.   Un sentiment qui devait venir de l’intérieur, sans aucun effet de jeu.

« Tu es foutu, Montgoméry.  J’ai  dans ma poche de quoi te faire coffrer. »

« Vraiment ? »

Robert (ou plutôt Montgomery) ouvrit le tiroir de son bureau et dans un seul geste, saisit le revolver et tira.

Mathieu s’écroula en même temps que le rideau tombait sur la fin du premier acte.

On entendit le brouhaha du public qui se levait pour l’entracte.

Derrière le rideau, c’était l’effervescence.  Mathieu ne se relevait pas et un filet de sang s’écoulait de sa poitrine.  Robert, interdit, assistait à la disparition de son rival sans faire un geste, le revolver encore à la main.

Les comédiens faisaient un cercle autour du corps allongé sur le sol, sans un mot.  Le metteur en scène surgit.

« D’où vient ce revolver ?

- Du tiroir, articule Robert toujours immobile derrière son bureau.

-  Qui a pu remplacer l’arme factice par ça ? 

Le metteur en scène  arrache le revolver de la main de Robert.


  revolver-argent.jpg« Mais c’est un revolver de femme !    il prend les autres à témoin : regardez la taille de l’arme  et la crosse en nacre…   Qu’est-ce que c’est que ce bordel… »

Le visage de Robert prit soudain une couleur de cire.   « C’est le revolver d’Irène… »    Son ex-femme ne sortait jamais sans cet objet dans son sac.  Une manie qui le faisait sourire.  Tout son corps  se mit à trembler.  Il y eut un instant de silence.

Il va y avoir une enquête…  C’est forcément un meurtre.  Mais qui est l’assassin, et pourquoi ?

Tous les yeux se tournent vers Robert.

« Je ne pouvais pas savoir que …

-  Naturellement, Robert, tu n’es pas en cause, c’est clair.

On entendait la sonnerie de fin de l’entracte.

-  Bon dieu, il faut faire une annonce !  Le spectacle ne reprendra pas.

Je reviens. 

Le metteur en scène écarta le rideau et prononça les mots qui firent courir un murmure d’horreur dans la salle qui se vida lentement.

Il y eut les formalités, l’enlèvement du corps, la déclaration à la police, l’arrivée des enquêteurs.  Tout cela dura jusqu’au petit jour.

En rentrant chez lui,  Robert alla comme tous les soirs sur la pointe des pieds jusqu’à la chambre de son fils.  C’était son bonheur, contempler le sommeil de l’enfant de sept ans qui était désormais son seul compagnon.   Il en ferait un acteur comme lui, déjà le gamin était un habitué des coulisses, il apprenait des bouts de rôles de son père et les lui récitait comme des poésies. Parfois il pleurait dans son lit en appelant sa mère, c’est la nounou qui avait prévenu Robert, « ces soirs-là, on le sent tellement malheureux. »   Robert haïssait Mathieu doublement : il lui avait pris sa femme et la mère de son enfant.

Ce soir son trouble était si grand qu’il heurta le coffre à jouets. La lumière s’alluma dans la chambre de la nounou qui laissait la porte de communication ouverte.

« C’est vous, Robert ?

-  Oui, c’est moi,  souffla-t-il à mi-voix, vous pouvez éteindre.

Son fils bougea, émit une petite plainte, mais ne se réveilla pas.

Robert   se pencha pour caresser  son front moite.

« Dors, mon ange. Tout va bien. 

Il remonta la couverture sur laquelle était posé un objet noir et luisant, qu’il reconnut aussitôt.   L’enfer allait commencer.

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BARTABAS; LA CHEVAUCHÉE MACABRE

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

 

 

 

images.jpgBARTABAS !   Des années, que je voyais passer ses spectacles sans  pouvoir y assister – trop tard, trop loin, complet…  Les critiques déliraient, les foules se pressaient,  chaque spectacle montait en intensité, en créativité.

 Et ces titres  qui en  disaient long   :   Cabaret Equestre, Opéra Equestre, Chimère, Eclipse, Triptyk…..

Et cette année,  Calacas arrive à Lyon.

 

Ma déception est à la mesure de mes espérances. 

Le chapiteau  immense et noir promet déjà une messe noire, un rituel  équestre  que vont partager les spectateurs encore ignorants, encore  paisibles, encore au grand jour.

Distillés tout autour de l’enceinte circulaire, par dix escaliers périlleux  ils plongent dans l’inconnu,   ils descendent dans une obscurité totale vers leurs places indistinctes, tâtonnant, aveugles, distinguant à peine la piste  - l’autel –nimbée de rouge et déjà la magie opère, une magie noire qui désoriente et fait craindre le pire.

C’est le noir avant la lumière ?  le mystère avant la révélation ? on veut nous préparer au rite par le recueillement…. ?

Bernique !   Nous ne verrons jamais la lumière.

Nous sommes descendus aux Enfers à la rencontre de la Mort.

J’attendais des chevaux exercés au théâtre, bêtes domptées et rebelles à la fois, tout ce que Bartabas  avait cherché à  démontrer dans ses spectacles précédents : son amour irraisonné pour le cheval et ce que cet amour pouvait engendrer de prouesses et de poésie animales.

J’ai vu quelques chevaux manifiques à la crinière somptueuse, lancés dans un galop contenu comme au manège,  un galop d’une légèreté  telle qu’on les croyait courir au-dessus du sol.  Galop de cirque.

Qu’ont-ils fait  d’autre que galoper, ces superbes étalons d’or ou de feu ?

Rien.

Les squelettes ont envahi le chapiteau, suspendus à des fils ou courant à la poursuite de leurs montures, escaladant les croupes, se dressant debout dans des postures  guerrières, s’envolant dans leurs costumes allégoriques  et leurs voiles aériens pour une danse macabre d’une beauté   incontestable, mais…  Quand verrons-nous Bartabas murmurer à l’oreille de ses chevaux ?

Quand verrons-nous les chevaux artistes, les chevaux musiciens, les chevaux danseurs ?

Dans cette pénombre peuplée de fantômes, la musique  frappait fort. Tambours assourdissants, grosse caisse, cris et chants  rituels inspirés  de la fête des Morts au Mexique,  hurlements hispaniques rythmés par des instruments inconnus.

Quelques pauses dans ce vacarme, pour accompagner des numéros plus calmes, comme le seul qui  mit en scène un cheval en équilibre sur un cube, les quatre pattes réunies, le corps oscillant, obéissant aux mots secrets chuchotés par l’écuyer. Là, les flûtes  jouaient  mezzo voce, respectant le tour de force animal.

 

 

 

La nuit a régné tout au long du spectacle.    Il fallait s’y faire. Mais les rares jeux de lumière étaient fabuleux.    Il y avait tout autour et tout en haut des gradins  une coursive circulaire  qui offrait le plus éblouissant des spectacles. On voyait y galoper à tour de rôle un cheval blanc archangélique, un autre luciférien tout de noir luisant, et une ronde infernale de charrettes  aux ornements étincelants tirés par des chevaux que l’on aurait dit ailés, tout cela baignant dans une lumière qui  passait du bleu au rose, à l’or et à l’argent.

Un ravissement. 

 

Mise en scène époustouflante, costumes, masques, harnachements superbement réalisés, musique atrocement dérangeante, voilà pour moi les ingrédients de CALACAS sur un thème provocateur et totalement intellectuel.

 Il n’y a pas de place pour les chevaux dans CALACAS.    Bartabas leur a enlevé leur bannière d'acteurs pour les réduire à l'état de montures. Quel dommage.

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SOUS LES PAVÉS, LA PLAGE

Publié le par Miss Comédie

 

 

palmier-cocotier-plage-mer-sable.jpgC’est le 14 juillet, la ville est tétanisée sous le poids de la chaleur et des commémorations,  quelques veinards prennent la route direction la mer,  VOIR  LA  MER  est toujours un désir violent qui vous prend au milieu de l’année.

Bonnes vacances, bonne mère !

Miss COMEDIE

 

 

 

 

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L'AUTRE COULISSE DE L'ODEON

Publié le par Miss Comédie

Où va Olivier PY quand il sort de répétition et qu’il a faim, soif et chaud ?cafedelodeon-zoom.jpg
Il traverse la place et il va s’asseoir à la terrasse bénie du CAFÉ DE L’ODÉON.
Ce Café-là n’existait pas de mon temps, lorsque de mon balcon je regardais à ma hauteur les fenêtres des loges où les comédiennes faisaient sécher leurs collants…
Je donnerais beaucoup pour retourner vivre là, maintenant qu’il y a cette terrasse…  Mieux que celle du Petit Suisse, où j’allais boire mon café, parce que soustraite au flux incessant des voitures et des passants. Un ilôt de calme face à la majestueuse façade de l’Odéon.
Je vous dis encore une fois « à bientôt » mais l’été ne sera-t-il pas le gouffre
dans lequel sombrera mon blog ?  A  voir…
Bonnes vacances,
Miss COMEDIE ;

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LES LETTRES D'ANTONIN ARTAUD

Publié le par Miss Comédie

 

Je vous disais bien que je vous  reparlerais de lui :  il sera à l’affiche à la rentrée.

Qui ?

Antonin ARTAUD.  Cet homme souffrant, exigeant et iconoclaste est tombé amoureux, un jour, d’une actrice roumaine de la troupe de Charles DULLIN, Genica  ATHANASIO.

Il lui a écrit des lettres.  Il ne se doutait pas qu’un jour, des prédateurs littéraires  s’introduiraient dans l’intimité de ses tiroirs  et jetteraient ces lettres en pâtures aux intellectuels avides de faits divers.

Les voilà, ces lettres.  Elles seront lues par Carole BOUQUET au Théâtre de l’ATELIER à la rentrée prochaine.

 

Je vous quitte sur cette indiscrétion (je vous confie que je suis très curieuse de les découvrir, ces lettres, écrites par un homme dont la folie était tout sauf amoureuse, du moins en apparence...)

A bientôt,

MISS  COMEDIE

 

 

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LES FOUS DE THÉÂTRE

Publié le par Miss Comédie

 

 

artaud.jpgAntonin ARTAUD serait abasourdi aujourd’hui, s’il voyait grossir le nombre de textes écrits pour le théâtre transformés en épreuves de dictée.

Lui qui disait avec un certain culot : « Nul n’a le droit de se dire auteur, c’est-à-dire créateur, que celui à qui revient le maniement direct de la scène ».

ARTAUD mettait le texte  au degré zéro de la création théâtrale.

Pour lui, seul comptait le jeu des acteurs et toute la scénographie inventée par le metteur en scène pour animer l’action.

Le style ? Rien à cirer.  Les dialogues ? Peau de lapin. Les alexandrins ?   Fioritures.   Tout cela ne commence à  prendre un sens qu’avec la mise en scène.

Alors, rendez-vous compte, assister à la lecture d’une pièce de théâtre c’est comme assister à un concert sans musiciens.

C’est ce que penserait aujourd’hui Antonin ARTAUD, le fou de théâtre le plus fou de tous.

Je crois que je reparlerai de lui, il m'intéresse, ce fou-là. Non, pas ce foulard !

 

Bye bye mes fous de théâtre, je vous retrouve bientôt.

Miss Comédie

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L'ACTEUR ET SON DOUBLE

Publié le par Miss Comédie

 

LES ACTEURS QUI CACHENT LEUR JEUcomedie-tragedie-masques ~bxp26189

 

Je lisais une critique d’Armelle HELIOT, dont je partage souvent les coups de coeur, sur un spectacle qui vient de se terminer aux NUITS DE FOURVIERE à Lyon.

Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Russel BANKS : De BEAUX LENDEMAINS, un texte fort que se partagent quatre comédiens donnant chacun sa vision du drame.

L’aberration de ce spectacle vient du fait que deux des comédiens ont LU leur texte, les deux autres l’ont JOUÉ.

Les deux premiers, pourtant des comédiens chevronnés, NICOLE GARCIA et RICHARD BERRY, n’ont pas eu le temps ni l’envie de travailleur leur rôle, et le metteur en scène a eu la faiblesse de les autoriser à le lire.

Le contraste était donc d’autant plus étrange, avec les deux autres, plus jeunes, et parfaitement investis dans  ce travail : HYPPOLITE GIRARDOT et JUDITH CHEMLA ont emporté le public avec eux au coeur de la tragédie.

Les deux autres ont  prêté leur nom à  l’affiche  sans même avoir la dignité de justifier leur présence sur scène autrement que par une brochure à la main.

Alors si le théâtre devient ça : réduire un texte à une lecture, et si les directeurs de salle et les metteurs en scène s’en contentent, moi je déchire le rideau rouge et j’y mets le feu.

 

A plus tard, amoureux du théâtre, les nuits de juin sont propices aux évasions festivalières et autres…

Miss Comédie

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TENTATIVE D'ÉVASION : SENSATION DE FIN... OU DE FAIM ?.

Publié le par Miss Comédie

Affiche déf.

Douze représentations.  C’est peu pour donner le meilleur d’un texte.  Et pourtant, j’ai eu la chance d’avoir trois natures à la fois très réactives et très originales, qui ont donné à mes personnages une identité déjà t rès percutante.

Les trois dernières ont passé comme dans un rêve. Il y a l’entrée des spectateurs, les allées et venues au bar, l’Attente.  Les comédiens sont invisibles. Les gens prennent place.  Je me mets dans un coin de la salle et j’absorbe tout dans un état second : le décor qui intrigue un peu, sombre, avec juste deux points forts à la cour et au jardin, l’aquarium éteint.  J’entends la musique d’accueil couverte par les voix du public.  C’est un moment hallucinant, trac et hâte que ça commence.  Quelques amis m’interpellent, hilares. Je n’ai pas envie de parler.  Je suis comme mon texte, comme le décor : en attente de l’étincelle de vie.

La lumière s’éteint. Les voix se taisent.  La minute la plus dangereusement hypnotique du spectacle.   L’attaque musicale du premier jingle télé claque, c’est euphorique.  Encore une minute de noir et soudain, l’aquarium s’éclaire, et les deux personnages sont déjà en place.

Je voudrais revivre ces moments (une demie-heure à peine) en boucle tous les soirs.

C’est beaucoup plus exaltant, finalement, que lorsqu’on est acteur sur le plateau : on ne voit rien, on n’entend rien que son cœur qui bat à se rompre et l’on ne pense qu’à ses premières répliques comme une obsession.

On a le sort de la pièce entre les mains. 

Je dis c’est plus exaltant, mais plus angoissant aussi, car on ne maîtrise plus rien.  Comment seront-ils ce soitr ?

C’est fini et j’ai encore plein de choses à leur dire, plein de nuances à travailler, plein de flottements à fixer, ils peuvent être encore plus offensifs dans la drôlerie, ils peuvent tellement plus.

Je reste sur ma faim.     Je ne les ai pas assez vus et entendus. J’en redemande !  Du Buenafuente, du Cordero, de la Parent,tous les trois  ils m’ont bluffée.

 

A bientôt mes amis pour d'autres aventures, celles des Festivals de l'été.

Miss Comédie

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TENTATIVE D'ÉVASION : LES TROIS DERNIÈRES

Publié le par Miss Comédie

 

J’attends beaucoup de ces trois dernières représentations. Je vous en parlerai la semaine prochaine.

Aujourd’hui mes deux monstres sacrés m’ont submergée… et j’ai pourtant réduit leur vie à quelques dates-clé, un raccourci impardonnable mais… c’était juste  un prétexte pour parler d’autre chose que de foot !

 

Et bon anniversaire, Johnny ! A 67 ans, tu es toujours le plus beau des rockers !

Miss Comédie.

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : LES DERNIÈRES

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

En attendant jeudi, je ferme les yeux et croise les doigts.NOMBRIL

Jeudi, vendredi, samedi, salle pleine.  Et le rideau tombera jusqu’à une prochaine reprise… quand ?  Ou ?  Mystère.

Vous saurez tout sur le déroulement de ces trois dernières soirées, dans mon épître de la semaine prochaine.

 

Bye bye,  mes amis !

 

Miss Comédie.

 

 

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TENTATIVE D'EVASION : MA PIECE VIT SA VIE !

Publié le par Miss Comédie

Ca y est, ma pièce s’est envolée.  Le jour de la première un copain comédien m’a dit : « Un jour la pièce va t’échapper, c’est la règle ! »  Oui c’est vrai, il arrive un moment où le texte appartient aux comédiens.  A la limite ils ne comprennent pas mon insistance à VOIR, ECOUTER, CONTRÔLER.    Ce sont eux les maîtres de leurs personnages, ils mènent la danse.  Je les regarde jouer et tout-à-coup je suis une spectatrice comme les autres.
Une spectatrice
NOMBRIL un peu déçue, hier soir, tout a  un peu foiré. Manque de répétitions, emploi du temps chargé de chacun des comédiens qui doivent aussi penser à leur avenir, pas le temps de répéter la nouvelle scène que j’ai écrite le week-end dernier.
Ils ont donc  joué la version imparfaite que j’ai vu jeudi dernier, et avec des couacs en plus. Chacun y est allé de son trou de mémoire et pour corser le tout, un carambolage a eu lieu en coulisse entre Luc et Marylou.  Seuls les poissons, imperturbables, ont joué leur rôle gracieux sans état d’âme.
N’importe, le public était ravi, les a trouvés formidables, et le verre de l’amitiié à l’issue du spectacle s’est passé dans une ambiance  de franche gaîté.
Il ne reste plus que trois représentations !  Auront-ils le temps de s’approprier le ton juste, les déplacements dans le rythme, avant la captation  prévue pour fixer ‘l’impondérable ? 

Oui, ils seront prêts.  Le déclic se fait un beau jour,  et tout se met en place comme par miracle.  Ils ont le talent et le professionnalisme pour y arriver.  C'est ça, le théâtre.

Beaucoup d'angoisses e questions, beaucoup de bonheur.


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ET APRÈS ?

Publié le par Miss Comédie

 

point-d-interrogation-copie-1Maintenant que ma pièce est montée, je vous parlerai encore des prochaines représentations et de ses progrès, de ses hauts et de ses bas, et puis on tournera la page et on passera à autre chose.   Aux festivals, par exemple.

Comme tous les ans il va y avoir une flopée d’évènements théâtraux en plein air ou dans des lieux mythiques…  La France entière va festivaler à tout va, c’est la maladie de l’époque, ces engouements épisodiques qui mobilisent les médias et la curiosité populaire.

Des flambées de panurgisme, comme l’épidémie des i phones et bientôt des i pads, et  le bio… ah, le bio !     J’aime encore mieux les festivals.

 

A bientôt, mes agneaux

 

Miss Comédie

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : J - 1

Publié le par Miss Comédie

 

Aujourd’hui nous sommes allés chercher les poissons chez BOTANIC et nous les avons mis dans l’aquarium.   Moment d’émotion !  Voici que ces petites bêtes vont avoir à apprendre leur rôle.  Pour l’instant ils ont l’air complètement affolés, ils  sont  tous tassés dans un coin et ne touchent pas à leur nourriture…

Les vrais acteurs, eux, ont fais des pas de géant.aquarium_calvados-copie-1.jpg

Ils savent leur texte, ils ont fixé leurs déplacements et même si le décor est encore incomplètement  meublé, on peut déjà imaginer les scènes en situation.  

Dans la salle du bar, actuellement un amoncellement de vêtements, sacoches, cartons et autres objets,  les deux régisseurs Hugo et Max s’activent sur des planches de bois pour confectionner la table basse devant supporter l’aquarium, et une autre table basse pour le salon. Pendant le filage on entendait les scies sauteuses et les marteaux, on se serait crus dans les coulisses d’un théâtre subventionné…

J’adore ce qu’ils ont fait de mon texte : ils l’ont dépouillé de ses longueurs, éclairci,  revitalisé,  et même si la qualité littéraire en souffre, le spectacle a acquis un rythme et une modernité qui me plaisent davantage.

Petit incident : Célandine a cassé une de ses dents de devant en mangeant son sandwich à midi.   Elle est paniquée.   Rendez-vous est pris demain matin chez le dentiste.  Elle aura une jaquette provisoire, mais la troupe a eu un moment de désarroi…   Ce sont des incidents  très courants à la veille d’une première.

C’est demain.  On est débordés par les réservations.  On n’a que 80 places !   Et si la pièce ne déclenche aucun rire ?

C’est la grande interrogation des créations de comédies : comment savoir à l’avance si les gens vont rire ?   Or, dans une comédie, la sanction est immédiatement perceptible, la cata  vous tombe dessus avec une grande chape de silence…

Croisons les doigts.

A plus tard, APRÈS.

MISS COMEDIE

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TENTATIVE D'ÉVASION : PRÈS DU BUT

Publié le par Miss Comédie

 

NOMBRILL’édifice prend forme doucement.  A première vue c’est encore le désordre.  Le texte est encore hésitant.  Ils cherchent leurs places, leurs gestes.  Le décor s’est enrichi d’un canapé, d’une table-bar ronde avec ses deux tabourets, de deux lampes.  L’aquarium est encore dans son carton, vendredi on le remplira d’eau et les poissons--stars viendront en dernier.

Aujourd’hui on a parlé des costumes, il y a beaucoup de changements - il faudra faire vite, pendant les noirs.

Ces noirs, on les meublera avec des virgules musicales.  Quelles musiques ?  Clément cherchait sur Deezer les morceaux qui collaient, cent cinquante morceaux collaient, tous gernres confondus, le choix était problématique et puis Clément a eu l’idée géniale : les morceaux seraient des bouts de génériques d’émissions télé, quoi de plus adéquat ?

Célandine hésite sur son dress code : élégante ? sport ? glamour ?

Moi je suis catégorique : il faut qu’elle soit glamour sans show off, en robe plutôt qu’en pantalon, talons hauts ou ballerines.  Elle était d’accord.  Vendredi nous ferons un essayage de plusieurs tenues que je lui apporterai.

Clément,  c’est clair : baroudeur, battel-dress ou jeans, blouson, écharpe.

Quant à Thierry, le fou, l’idéaliste, le révolté, il doit se démarquer de son époque.  Je le vois bien en grande chemise noire à col mao qu’il ne quittera que pour finalement s’effondrer en pyjama ou peignoir, au bout du rouleau.  J’espère qu’il retiendra cette idée.

J’adore ces répétitions, ces moments inouïs où on tatonne ensemble. C’est pour moi, ex comédienne, nouvel auteur, une expérience extraordinaire.

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : CA NE DORT PAS !

Publié le par Miss Comédie

 

NOMBRIL.jpgTrès émue et attentive, je regarde et j’écoute « mes » comédiens entrer peu à peu dans la peau de « mes » personnages.  Ca tatonne, ça ne sait pas encore bien son texte,  le décor n’est pas encore planté, on travaille les déplacements.  J’ose quelques remarques, je donne une intonation ou deux, je sème un peu le doute dans l’esprit de Célandine qui a un rôle très difficile, impossible : une blonde qui doit semer le doute : est-elle vraiment amoureuse de son mari ?  Est-elle vraiment sincère en jouant le jeu de l’aquarium ? 

Ses  deux partenaires ont la tâche facile. Leur rôle est binaire, sans détours.   C’est fascinant.  Seront-ils prêts pour le 3 juin ?

 

Voilà, exit le Festival de Cannes, vive Tentative d'Evasion au Nombril du Monde !


A bientôt,

Miss Comédie

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TENTATIVE D'ÉVASION : L'AQUARIUM EN TRANSIT

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aquarium_calvados.jpg

Il est chez nous, encore vide, avec tous ses accessoires dans un carton à côté.  Pour les poissons, on attendra le dernier moment…

Il pèse un âne mort.   On est inquiets : quand il sera garni de ses trois sacs de sable, de ses galets et rempli d’eau, il sera intransportable…

Il faudra le remplir sur place, sur la scène donc, et après…ben on verra.

Nous avons des consignes strictes concernant le traitement de l’eau, le minutage de la lumière et la nourriture des poissons…

Je me demande si j’ai eu une bonne idée en  imaginant un aquarium en remplacement de la télé…

La semaine qui vient sera sans moi,  mais les kiosques sont pleins de nouvelles de Cannes, ça déborde de scoops et de polémiques, vous ne serez pas en manque.

A bientôt !

Miss Comédie

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COMMENT SE FAIRE ÉPINGLER

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masque1 tragediePendant que mes trois stars de TENTATIVE D’ÉVASION  répètent à huis clos, je fais une petite parenthèse au sujet cannois :  LE PRIX GÉRARD vient d’élire ses lauréats et c’est Yann MOIX qui, cette année, s’est vu décerner ce méchant Prix pour son film CINÉMAN.  Je pense que ce film n’était pas plus mauvais qu’un autre et que les gens de ce Prix règlent leurs comptes. C’est facile, ils sont tous journalistes… A part Yann MOIX, il y a Luc BESSON, Carole BOUQUET, Anna MOUGLALIS pour sa prestation dans COCO AVANT CHANEL (là je dois dire…) et encore la belle Arielle DOMBASLE… tous ramassent des quolibets pour avoir fait honnêtement leur métier.

Le trophée ? C’est un bloc de béton doré qui pèse 10 kg.  Inutile de dire qu’aucun lauréat ne va chercher son prix.

Mieux vaut en rire ?  Demandez aux lauréats si ça les a fait marrer.

 

A bientôt pour d’autres cancans cannois,

 

Miss Comédie

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TENTATIVE D'ÉVASION : THIERRY BUENAFUENTE, MON CHARLES

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AFFICHE-1-jpg.jpg

Je l’ai gardé pour la fin, à tout seigneur tout honneur, il est à la fois au four et au moulin, insaisissable, mais  solide, à la fois bâtisseur d’un temple du rire, comique sensible faisant côtoyer le rire et les larmes, comme les plus grands ; et metteur en scène inspiré.

Il  donnera j’en suis sûre  à mon personnage principal CHARLES, tout un éventail de nuances :  il peut être, je l’ai vu, macho, ou  désarmé, martial ou naïf,  impérial ou déglingue.

J’ai hâte de le voir sur scène donner vie à mon CHARLES.

Comme promis voici la maquette de l’affiche, conçue et réalisée par CLÉMENT CORDÉRO, notre ex-créatif  devenu comédien.

A bientôt, des nouvelles de Cannes, des nouvelles de ma pièce.

 

Miss Comédie

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TENTATIVE D'ÉVASION : CLÉMENT CORDÉRO, MON LUC

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Dix ans dans le design, responsable de projets puis directeur de création en Agence de pub, et un beau jour… crac, il k.jpgrencontre Thierry BUENAFUENTE et entre au NOMBRIL DU MONDE comme Alice dans le terrier du LAPIN blanc.

Ca n’a pas traîné : « lorsqu’il me propose d’intégrer la troupe, je me suis vite aperçu que la scène était une maîtresse jalouse, qu’elle partageait peu.  J’ai donc décidé d’arrêter le design après 10 ans de bons et loyaux services, pour m’adonner 100% à la comédie. »

Il est beau à tomber, avec une voix qui semble  avoir pratiqué  les cours dont je parlais plus haut.  Merci Thierry, tu as fait le bon choix.

La semaine prochaine je vous dévoile l’affiche, conçue par Clément.

A bientôt,


Miss Comédie

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TENTATIVE D'ÉVASION : STATU QUO

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masque1_tragedie.jpgA la place, je vous confie  une petite rage que vous partagerez peut-être, mais qui n’a aucun rapport avec le thème d’aujourd’hui.

 

Je suis en général assez indolente mais quelque fois je sors de mes gonds. Souvent ern regardant la télé.  Particulièrement un spot de pub me rend dingue, celui de Fleury-Michon où la petite dinde clôture le film par un « elle est pas belle la vie ? » qui me fait bouillir le sang.  Elle est pas belle la vie ? Mais bien sûr qu’elle est belle, réfléchissez cinq minutes et peut-être que vous la trouverez encore belle après.  Et c’est pas du 2ème degré, non, non, c’est pour bien nous persuader que les produits fleury michon sont hautement euphorisants. Peut-être qu’ils contiennent de la marijuana ?

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : MA MARYLOU

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CÉLANDINE PARENT  est donc blonde commePhotoCelandine.jpg je l’espérais, petit visage mutin, elle aussi une nature.  Et un sacré parcours déjà, même si Paris ne l’a pas encore accaparée.

Elle  est née à Los Angeles, mais elle est Belge, ça arrive.   Apparemment, elle a bien bourlingué entre Londres où elle a suivi les cours du Lee STRASBERG institute, Bruxelles où elle a beaucoup joué, Paris et Lyon.

Son CV aligne des pièces de théâtre, de la comédie musicale, des longs et courts métrage, des séries télé…

Elle joue actuellement au NOMBRIL DU MONDE,  le spectacle ON FAIT LES CONTES, ça ne  changera pas ses habitudes de passer à la TENTATIVE D’ÉVASION… 

La semaine prochaine je vous présenterai Clément CORDERO qui incarnera LUC, l’ami dépassé par les évènements.

Bon je vous retrouve lundi 3 mai avec allégresse.

Bye bye,

 

Miss Comédie 

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TENTATIVE D'ÉVASION : PHASE DE RÉFLEXION

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On réfléchit sur le décor. Pour l’instant, pas de décision envisagée avant la reprise des répétitions, début mai.

Ils sont tous à droite à gauche, à faire des cours ou des castings.  C’est ça, le métier de comédien.  Les temps sont durs, c’était déjà comme ça à mon époque….

A bientôt pour reprendre le cours des évènements.

 

Miss Comédie

 

 

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : L'AFFICHE

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LE THEÂTRE

NOMBRIL.jpg

 LE NUMBRIL DU MONDE, 1 place Chardonnet dans le 1er

arrondissement de Lyon.

C’est  une jolie petite place sur le haut des pentes de la Croix-Rousse à

première vue bien tranquille, mais il ne faut pas trop s’y fier.

La façade du théâtre est une invitation  à  plonger dans l’absurde et le rêve, comme Alice dans le terrier du Lapin.  C’est tout rouge avec un grand cercle jaune entourant la porte d’entrée, c’est là qu’il faut plonger.

Dedans c’est une petite salle où l’on accède par le bar, on boit un coup avant de prendre place, il y en a une centaine, devant la belle scène en arc de cercle où tout peut arriver.

 

LES ACTEURS

Thierry Buenafuente

Célandine Parent

Clément Cordero

Pour l’instant, c’est tout ce que je sais de mes acteurs :  leur nom !  Bientôt, je pourrai vous en dire plus. Et puis, je reprendrai le fil de mes divagations sur l’actualité, les scoops, les  tubes, les people, et toutes les gourmandises du grand buffet de la culture.

A bientôt,

 

Miss Comédie

 

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : PREMIÈRE LECTURE

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LA  FIN  DU  SUSPENSE....

On entre au NOMBRIL DU MONDE comme dans un tableau.  Mais ne pas confondre avec L’ORIGINE DU MONDE de Gustave COURBET, ce ne sont pas les mêmes entrées.  Ici, l’ouverture est marquée par une brêche dans l’immense fresque peinte sur le mur du théâtre.

J’avais vu un ou deux spectacles dans cette salle, sans imaginer une seconde qu’un jour…    C’est aujourd’hui.

 

Drôle d’expérience.  Mon texte, d’autres voix vont l’interpréter, lui donner des inflexions inattendues…

Quand on a soi-même dit le texte des autres, on n’imagine pas ce que peut ressentir un auteur lorsqu’il entend tout à coup un acteur donner à ses phrases un sens nouveau, plus subtil, plus désinvolte ou plus intérieur.  C’est fou ce que la voix peut apporter à un texte.    Il faut s’attendre à être surpris, parfois émerveillé, parfois déçu, par ses propres mots.

Dans mon prochain blog je vous dirai tout sur cette première expérience.

 

Miss Comédie

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TENTATIVE D'ÉVASION : MORCEAU CHOISI

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Extrait de la scène  8  (je passe sur la scène 7 qui est encore une soirée où Charles et Marylou tentent en vain de se distraire)

Ici, Luc est venu proposer à Charles de refaire un team avec lui, habile manœuvre pour essayer de lui faire réintégrer la télé, mais ça ne marche pas… :

LUC

Les producteurs ne veulent pas de mon projet de reportage si je le tourne tout seul.

CHARLES

Tout seul ... 

LUC

Oui,  ils te veulent toi au son, moi à l'image.

CHARLES

... et sinon ?

LUC

Sinon ils ne marchent pas.

CHARLE

Ah merde.

LUC

Oui.

 

CHARLES se lève,  très troublé,  et fait les cent pas.

CHARLES

J'ai arrêté, j'ai arrêté...

LUC

Je sais bien...

CHARLES

J'ai un job qui me plait...

LUC

Oui, oui …  N'empêche,  faire cette émission avec toi serait un  vrai plaisir. Mais n'en parlons plus. (un temps)   D'autant qu'il y a autre chose.

CHARLES

Quoi ?

LUC, cherchant ses mots

Si, dans un premier temps, tu acceptais de.... plonger.. et bien...  ça te poserait un autre  problème...

CHARLES

Ah bon ?

LUC

Oui, il faudrait que tu visionnes la cassette de notre première émission pour reproduire l'ambiance sonore, ils veulent la copie conforme, tu comprends ?

CHARLES

Et alors ?

LUC

Tu la visionneras où, cette cassette ?

 

(A  suivre)

 

Ah ! voilà.  Mais Charles ne cèdera pas.  Jusqu’au jour où…

A lundi pour la première lecture de la pièce avec les acteurs et le metteur en scène. Ouaouh !  Ca se précise.

 

Miss Comédie

 

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : MORCEAU CHOISI

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Extrait de la scène 6 :    LUC l’ami du couple, eamant de Marylou, est un peu abasourdi par la réaction de celle-ci  devant l’abolition de la télé.  Un peu trop soumise, à son avis, tout ça le dépasse.

 

LUC

Et depuis qu'il a viré la télé, vous passez les soirées à quoi faire ?

MARYLOU

Il me raconte des histoires... 

LUC,

Ah ?  Ca c'est intéressant !

MARYLOU

Oui, il me raconte des histoires un peu farfelues...

Et toi, le soir, chez toi, qu'est-ce que tu fais ?

LUC

Moi... moi... je ne suis pas souvent chez moi le soir.  Mais attends, continue, ça me plait, ça , des histoires tordues, tu dis ?

MARYLOU

Des histoires genre polar où il me suit dans la rue jusqu'à l'entrée d'un hôtel.

LUC

Non.

MARYLOU

Si.

LUC

Je pense que Charles ne veut pas tellement renouer le

dialogue. Ce qu'il veut, c'est te sauter plus souvent.

MARYLOU

Oh, écoute...

LUC, avec un geste de la main

Non, non, je ne mêlerai pas de votre vie privée.  D'ailleurs c'est un détail.  L'essentiel  c’est que apparemment, tu t’es très vite désintéressée de la télé…

                    Un temps

MARYLOU

C'est que comme il n'y en a pas, je n'ai pas envie de l'allumer.

LUC

Ah ca ! Ca c'est comme la cigarette.  Pour être sûr de ne pas fumer, il ne faut pas en acheter.   Et quand on parlera devant toi d'un grand débat, d'un nouveau jeu fabuleux,  d'un film que tu as loupé en salle ?

MARYLOU

C’est surtout les jeux qui vont me manquer…

LUC 

Oui, tes jeux, tu ne pouvais pas t’en passer  ?

`MARYLOU

C’est ça, mon problème.  Mais je trouverai une solution.

LUC, se lève

Et bien, bon courage…

 

                    MARYLOU l’accompagne jusqu’à la porte.

                    Sur le seuil il lui prend la main et la porte à

                    ses lèvres, puis il sort.

(à suivre)

Luc  se fait du souci pour le couple.  En plus, il aime (beaucoup) Marylou, il se demande comment elle va s’en sortir…  Vous aussi, j’espère.  Mais elle a des ressources, bien que blonde (la comédienne qui va jouer son rôle est brune, cela me contrarie énormément,  Marylou  réagit et agit en blonde, c’est clair. Je songe, le moment venu, à  demander à mon actrice de jouer avec une perruque.)

A bientôt,  mes amis.

Miss Comédie

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TENTATIVE D'ÉVASION : MORCEAU CHOISI

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Extrait de la scène 5.

Un autre soir.  Charles invente un nouveau jeu pour occuper leur soirée sans télé.

 

CHARLES

Tu as éteint ton portable ?

MARYLOU

Non.

CHARLES

Eteins-le. Nous devons être tranquilles.

MARYLOU s'exécute.

Je vais maintenant te raconter une histoire.

Elle s'installe dans le canapé dans une attitude d'écoute attentive.                           

CHARLES, cherchant ses mots

Voilà.  Et bien... c'était ce matin...   Je sortais du métro et je marchais place de la Bastille vers mon bureau, tranquillement, et tout-à-coup... je t'ai vue.

MARYLOU

Moi ?

CHARLES

Toi, oui, toi, dans ton imperméable beige serré à la taille.  Tu marchais assez vite, à ... voyons... une centaine de mètres devant moi, et j'ai eu un coup au coeur.  Bon dieu, je me suis dit, où va-t-elle ?

MARYLOU

Mais ce n’est pas mon quartier ! Je travaille à la Muette !

CHARLES

Justement !  L'Institut est à la Muette, tu ne pouvais pas être là devant moi,  place de la Bastille  !  J'ai eu l'idée fulgurante et atroce que tu me trompais.

MARYLOU, riant

Voyons...

CHARLES, furieux, se plante devant elle

Quoi voyons ?  Est-ce que c'est une chose qui n'arrive qu'aux autres ?   As-tu cette naïveté imbécile qui consiste à croire que l'autre est au-dessus de tout soupçon ?

MARYLOU, un peu inquiète

Ecoute... qu’est-ce qui te prend ?

CHARLES

Ne m'interromps pas !  Donc, je t'ai suivie.  J'étais si inquiet, si dérouté, que j'ai oublié le bureau.  Je voulais savoir où tu allais.

MARYLOU

Bon, nous savons tous les deux à cette minute, n'est-ce pas, que ce n'était pas moi ?  Puisque j’étais comme tous les jours à l’Institut Neurolinguistique, chaussée de la Muette à Paris ?

 

Il s'arrête au milieu de salon et la regarde.

CHARLES

Est-ce que tu as décidé de tout saboter ?  Est-ce que tu es capable d'écouter une histoire jusqu'au bout sans...

MARYLOU

Oui, oui, pardon, continue.  (à part)   Il invente.

 

(à suivre)

 

Et si c’était vrai ?   Le spectateur va un peu se poser des questions, comme

Marylou.  C’est très bien, ça.  Le suspense est bon pour le spectacle.

a bientôt donc, pour la suite de la petite musique.

Miss Comédie

.

 

 

 

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : morceau choisi

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Extrait de la scène 4 :  le couple entame sa première soirée sans télé.

Ca ne va pas aller tout seul…

 

                "Lui dans un fauteuil, elle allongée dans le canapé, ils lisent. Elledonne

                des signes d’impatience jusqu’au moment où brusquement, elle lance             

                le livre à travers la pièce.

 

MARYLOU, hurlant

C’est une connerie !

CHARLES

Et bien, change de livre !

                    MARYLOU se lève et va se planter devant

                    CHARLES.

MAYLOU 

C’est une connerie de bouquiner chacun dans son coin comme des vieux !  Ca ne m’intéresse pas !   Hier, tu m’as dit que dorénavant, nous aurions des soirées palpitantes.  Tu me sens palpiter ?

CHARLES, embêté, repliant son journal

Avant  tu te plaignais que tu n’avais plus le temps de lire, que…

MARYLOU, le coupant

…  moi, je lis quand je suis seule et que je n’ai rien d’autre à faire. Là on est deux et tu m’as dit qu’on allait faire des choses ensemble.

CHARLES

Oui…    

MARYLOU

Alors ?  Qu'est-ce qu'on va faire ?

 

               Il  se lève, fait craquer ses doigts et arpente le

salon.

CHARLES

Tu veux que je fasse les pieds au mur ?    (MARYLOU  hausse

les épaules)  …. tu… tu veux qu’on danse ?  Je vais mettre un disque.

                    Il va vers la chaine hifi et choisit un CD de

                    Bill evans  puis il va pour l’inviter à danser.

 

CHARLES,   enlaçant Marylou

Avoue que c'est plus agréable que Star Ac'…. (ils font

quelques pas de slow)

MARYLOU, très raide

On a l’air de quoi….   (elle se dégage et va s’asseoir)

Quand nous regardions la télé, nous étions très proches, pas

besoin de se mettre à danser ! "

 

(À siuivre)

 

 

Adios muchachos, je vous retrouve très vite pour parler encore musique.

Miss Comédie.

 

 

 

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : MORCEAU CHOISI

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    theatre rideau0Extrait de la scène 3.  Marylou, de retour de son congrès à Shangaï, est mise devant le fait accompli…

 

MARYLOU

C’’est quoi, cet aquarium ?

 

CHARLES, ton solennel

C’est un bel objet que j’ai acheté pour meubler notre

intérieur et nos soirées.

MARYLOU

Ah ! Oui, ça fait très restaurant chinois, c’est la nouvelle tendance déco ?  En Espagne ils appellent ça la movida !  Pas mal, pas mal.  Alors où est-ce qu’on regarde la télé, maintenant ?

(Elle jette un regard circulaire sur le salon.

CHARLES

On regarde l’aquarium.

MARYLOU éclate de rire

Ah ah ah ! 

(Puis sérieusement)

Allez, arrête.

CHARLES

Arrête quoi ?

MARYLOU

De me faire marcher.

CHARLES, d’une voix douce

Je ne te fais pas marcher ma chérie, il faut me croire, ce bel aquarium a remplacé la télé. C’est ma surprise sur prise…

MARYLOU

Ca pour une surprise, mais moi j’ai pas demandé un aquarium, je veux ma télé, où elle est, ma télé ?

CHARLES, explosant

Il n’y a plus de télé !  J’ai supprimé la télévision.

(Un silence)

Et ceci, crois-le bien, pour la survie de notre couple et la sauvegarde de nos facultés mentales.

(il regarde MARYLOU qui ne bronche pas)

Comprends-moi, j’ai fait ça parce que je t’aime ! "

 

Touchant, non ?  Voyons si Marylou trouvera l’aquarium aussi passionnant que la télé.  A bientôt pour la première soirée sans télé… Et en attendant, passez de joyeuses fêtes de Pâques !

Miss Comédie.

 

 

 

 

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : MORCEAU CHOISI

Publié le par Miss Comédie

   theatre_rideau0.jpgExtrait de la scène 2 : 

Luc n’a pas approuvé la décision de Charles de virer la télé pour la remplacer par un aquarium.  Ils ont une une discussion orageuse et il est parti en claquant la porte.

 

 

 « CHARLES

Je m'y attendais. Il ne peut pas comprendre. Luc est un itinérant,  il ne tient pas en place, il n'a pas d'attache.  Il ne sait pas ce que c'est que de lutter contre  la routine.

Il ne peut pas comprendre.  Enfin, il ne VEUT pas comprendre parce que merde, c'est pourtant clair, il n'a qu'à faire l'effort d'imaginer une minute à quoi je passe mes soirées, moi son pote de virées nocturnes !  Quand je rentre de mon studio de mixage où j’ai entendu la même phrase en boucle trente cinq fois, qu’est-ce qui m’attend ?

 Le canapé-télé.   Ca devrait lui donner des boutons, rien que d'y penser !  Et non. 

Mais lui, il ne s'asseoit jamais dans un fauteuil le soir, il a tout un programme de sorties, de rencontres, à caractère professionnel, du reste, ce qui donne encore plus de sel à la chose,  il a dans ses poches une collection de papiers griffonnés avec des numéros de téléphone,  il n'a qu'à choisir…

Non, nous n'avons plus rien en commun. »

 

CHARLES est déçu.  Il aurait aimé avoir la caution de son ami avant d’affronter la réaction de sa femme.  Mais il est encore très sûr d’avoir raison.  A bientôt pour le retour de MARYLOU, son épouse privée de son jeu favori…

Miss Comédie.

 

 

 

 

 

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TENTATIVE D'ÉVASION : MORCEAUX CHOISIS

Publié le par Miss Comédie

Vous avez bien compris que Tentative d’Evasion c’est le titre de ma future pièce montée.  J’ai décidé, en attendant le début des répétitions, de vous

livrer quelques extraits.  Des répliques qui, j’espère, vous donneront envie d’aller voir la pièce…

                        tExtrait de la scène 1)

              « CHARLES,  désignant l’aquarium

                C'est beau, non ? 

                LUC

                Ecoute, ça n'est qu'une vitre avec des bestioles qui s'agitent derrière...

                 CHARLES

                 Comme une télé.

                 LUC, surpris

                Si tu veux, oui... comme une télé...

                CHARLES

                Oui, mais beaucoup plus reposant.

                LUC

                Si tu veux…  Mais dis-moi, tu l'as mise où, du coup, ta télé ?

                CHARLES, sardonique

                Ah ah…. »

 

C’est le début du suspense.  LUC ira ensuite de surprise en consternation.

Elle est drôle, cette pièce. A bientôt, chers amis printaniers.

Miss Comédie

 

 

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BEAU TAPAGE AITOUR DE MA PIÈCE

Publié le par Miss Comédie

 

 

Oui, alors, elle dort, ta pièce ?  Ca piétine ou quoi ?  Tu ne nous en parles plus, où ça en est ?  C’est à l’eau ?

Mais non !  Je vous l’ai dit, avant le début des répétitions, il n’y a pas grand-chose à raconter,  je vous ai parlé de mes problèmes d’aquarium, ils sont réglés, maintenant on parle  des décors, comment va être le canapé, s’il faut un seul fauteuil ou deux, et quoi sur les murs, et tout ça.

C’est  rébarbatif, c’est l’envers du décor, ça n’a rien de passionnant pour un lecteur, à part l’imaginaire qu’il déclenche avant le spectacle. Oui, vous le verriez comment, vous, le décor de la pièce ? Vous vous souvenez du résumé ?  Tiens, je vous le redonne.

Quand la télévision rend fou…

Profitant d’une absence de sa femme, CHARLES s’est débarrassé de la télé, sa bête noire, pour la remplacer par

un bel aquarium.    Malgré tous les efforts de son mari  pour meubler gaîment  leurs soirées, MARYLOU ne sera pas totalement convaincue de l’intérêt de l’échange, et LUC, l’ami du couple, sera le témoin impuissant  de la montée du délire conjugal. Autour de l’aquarium et de ses poissons les trois protagonistes font assaut d’imagination pour profiter de la télé… sans la télé.

L'action se déroule dans un seul décor qui deviendra tour à tour le salon de CHARLES puis le salon de LUC  grâce à un jeu

de lumière masquant une partie du décor pour éclairer l’autre.

 

Alors voilà, essayez de vous imaginer dans quel décor vont évoluer ces trois personnages autour du bel aquarium ?

A très bientôt,

Miss Comédie

 

 

 

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MA PIÈCE EST SUR LE FEU

Publié le par Miss Comédie

 

Ca baigne dans l’huile.  Pour l’instant il faut laisser mijoter les ingrédients à feu doux, laisser réduire, et respirer le doux arôme qui commence à s’échapper de la marmite.

Gardez une place  pour ce festin qui commencera le 19 avril, date du début des répétitions.

Bon printemps !

 

Miss Comédie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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