PHOTO GENIES : Jean Loup Sieff
C’était fatal, celle-ci se devait de figurer au
Panthéon des photos légendaires qui ont marqué leur époque.
Provocante ? Oui, provocante, mais nullement choquante, tant le modèle pose avec une candeur de premier communiant .
Le moment était bien choisi, il faut le dire .
En1971, on se libère des dictats de la mode, on fait voler en éclat la censure des images publicitaires, et le couturier-star Yves SAINT LAURENT s’engouffre dans la brèche, si je puis dire...
Il avait pris de l’avance, avec un style qui allait devenir la « nouvelle élégance », mais se propulser en personne au-devant des projecteurs, lui si réservé et si timide, détestant l’exhibitionnisme et la coquetterie des stars de la mode c’était une autre histoire...
Il a franchi le pas et s’est dévoilé, nu, devant l’objectif de Jean-Loup SIEFF comme un défi à la société et à lui-même.
« Je suis prêt à tout pour me vendre » et cette phrase est déjà un premier pas vers la provocation. Mais elle ne lui ressemble pas !
N’empêche, la photo est là et le monde entier en a eu plein les yeux.
On découvrait, ébloui, la minceur et la grâce de ce corps célèbre qui s’effaçait derrière son staff, dont on ne connaissait que le regard flou derrière ses lunettes de myope.
Mais Jean Loup SIEFF est un ami de longue date. Dans le huis clos rassurant du studio de la rue Ampère, seuls avec l’oeil impitoyable de l’appareil Hasselblad, la pudeur a fait place à l’attraction libératrice de l’objectif.
Pris au jeu, Yves Saint-Laurent s’est lentement prêté aux directives du photographe, pour devenir l’égérie de sa marque.
Il a gardé ses lunettes et n’a pas voulu se représenter en Apollon musclé et séducteur. Son côté féminin est là, clair et net, et cela impose le respect.
Car ce n’est pas un caprice, une lubie née dans une volute d’opium. Il s’agit du lancement de sa première eau de toilette Homme et YSL veut que sa promotion soit «du jamais vu » ...
C’est donc vers Jean-Loup SIEFF, l’incontournable, qu’il s’est tourné naturellement et le projet se transforma en une réalité explosive grâce à l’étroite complicité de ce tandem de choc.
Jean-Loup SIEFF n’eut pas que Saint-Laurent comme modèle célèbre, il travailla avec les plus grands mannequins de l’époque, dont la mignonne Jean SHRIMPTON, égérie de David BAYLEY qui la lui prêta pour quelques numéros de VOGUE américain, mais aussi Marie-Hélène ARNAUD et quelques autres top models surbookées .
On ne compte pas les magazines et les expositions à travers le monde qui ont exploité magnifiquement les talents de Jean-Loup SIEFF, aussi bien dans le domaine de la mode que dans celui de la nature ou des portraits.
Toujours traités en Noir et Blanc, ses clichés qu’il développait lui-même sont encore des visions emblématiques de quatre décennies fabuleuses.
……….
Où sont-elles donc, ces années fabuleuses ?
Ces années pop, ces années Rock, ces odyssées de l’espace, ces années Marguerite Duras, ces fantômes de la liberté, ces satanées night fever avec ce foutu Madison qui comptait les pas sur la piste encombrée,
Et ces comédiens Français sur un plateau qui mettaient . Molière par dessus tout,
Et le tango qui rend fou,
ces folies Dorothée Bis,
ces cigarettes au bout des doigts, les briquets qu’on allumait tous pour saluer l’idole au Zénith,
ces fans qui aimaient les Stones autant que les Beatles,
ces femmes qui aimaient les hommes, avec des yeux de
biche au feutre noir,
et BB sous toutes ses formes,
et pas trace de Covid dans tout ça, souvenez vous.
Miss Comédie
C’était fatal, celle-ci se devait de figurer au
Panthéon des photos légendaires qui ont marqué leur époque.
Provocante ? Oui, provocante, mais nullement choquante, tant le modèle pose avec une candeur de premier communiant .
Le moment était bien choisi, il faut le dire .
En1971, on se libère des dictats de la mode, on fait voler en éclat la censure des images publicitaires, et le couturier-star Yves SAINT LAURENT s’engouffre dans la brèche, si je puis dire...
Il avait pris de l’avance, avec un style qui allait devenir la « nouvelle élégance », mais se propulser en personne au-devant des projecteurs, lui si réservé et si timide, détestant l’exhibitionnisme et la coquetterie des stars de la mode c’était une autre histoire...
Il a franchi le pas et s’est dévoilé, nu, devant l’objectif de Jean-Loup SIEFF comme un défi à la société et à lui-même.
« Je suis prêt à tout pour me vendre » et cette phrase est déjà un premier pas vers la provocation. Mais elle ne lui ressemble pas !
N’empêche, la photo est là et le monde entier en a eu plein les yeux.
On découvrait, ébloui, la minceur et la grâce de ce corps célèbre qui s’effaçait derrière son staff, dont on ne connaissait que le regard flou derrière ses lunettes de myope.
Mais Jean Loup SIEFF est un ami de longue date. Dans le huis clos rassurant du studio de la rue Ampère, seuls avec l’oeil impitoyable de l’appareil Hasselblad, la pudeur a fait place à l’attraction libératrice de l’objectif.
Pris au jeu, Yves Saint-Laurent s’est lentement prêté aux directives du photographe, pour devenir l’égérie de sa marque.
Il a gardé ses lunettes et n’a pas voulu se représenter en Apollon musclé et séducteur. Son côté féminin est là, clair et net, et cela impose le respect.
Car ce n’est pas un caprice, une lubie née dans une volute d’opium. Il s’agit du lancement de sa première eau de toilette Homme et YSL veut que sa promotion soit «du jamais vu » ...
C’est donc vers Jean-Loup SIEFF, l’incontournable, qu’il s’est tourné naturellement et le projet se transforma en une réalité explosive grâce à l’étroite complicité de ce tandem de choc.
Jean-Loup SIEFF n’eut pas que Saint-Laurent comme modèle célèbre, il travailla avec les plus grands mannequins de l’époque, dont la mignonne Jean SHRIMPTON, égérie de David BAYLEY qui la lui prêta pour quelques numéros de VOGUE américain, mais aussi Marie-Hélène ARNAUD et quelques autres top models surbookées .
On ne compte pas les magazines et les expositions à travers le monde qui ont exploité magnifiquement les talents de Jean-Loup SIEFF, aussi bien dans le domaine de la mode que dans celui de la nature ou des portraits.
Toujours traités en Noir et Blanc, ses clichés qu’il développait lui-même sont encore des visions emblématiques de quatre décennies fabuleuses.
……….
Où sont-elles donc, ces années fabuleuses ?
Ces années pop, ces années Rock, ces odyssées de l’espace, ces années Marguerite Duras, ces fantômes de la liberté, ces satanées night fever avec ce foutu Madison qui comptait les pas sur la piste encombrée,
Et ces comédiens Français sur un plateau qui mettaient . Molière par dessus tout,
Et le tango qui rend fou,
ces folies Dorothée Bis,
ces cigarettes au bout des doigts, les briquets qu’on allumait tous pour saluer l’idole au Zénith,
ces fans qui aimaient les Stones autant que les Beatles,
ces femmes qui aimaient les hommes, avec des yeux de
biche au feutre noir,
et BB sous toutes ses formes,
et pas trace de Covid dans tout ça, souvenez vous.
Miss Comédie