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zoom sur ma scene culte

LE SAMOURAI

Publié le par Miss Comédie

LE SAMOURAI

« Il n’est  pas de plus grande solitude que celle du samouraï, sauf peut- être celle du tigre dans la jungle ».

 

J’ai revu ce film hier soir. J’avais envie de revoir Alain Delon, il me manque.  Ce film est un standard, comme on dit dans le monde de la musique.  Le premier que Melville tourne avec Delon.

J’ai encore été scotchée.

 

Alain Delon est  ce samouraï   -  et il l’est resté.  Seul rescapé d’un monde où  les stars faisaient rêver les foules.

Dans ce film  sorti en 1967, Alain Delon a déjà le visage d’une icône, murée dans  quelque forteresse intérieure où nul ne peut pénétrer.

Lui, qui a le cœur tendre et la larme facile, il est Jeff Costello,  le tueur qui est devenu l’homme à abattre. Personne ne peut l’aider et il ne veut l’aide de personne. 

Seul, il lutte pour survivre à travers les rues de Paris sans  précipitation, sans crainte  apparente. Impénétrable.

Où est-il allé chercher ce suprême détachement ?  On l’a vu plus frémissant, plus agressif, plus convulsif.   Voilà qu’il est de marbre. C’est un acteur illimité.

 

Le film est un chef-d’œuvre d’esthétique, de mesure, d’efficacité.  Pur et dur, dépouillé de toute violence complaisante, avare de dialogues.

Quelle scène choisir pour l’éternité ?

Celle où Jeff Costello ajuste sur sa tête le chapeau qui est son insigne, sa rosette, son  panache blanc ? (Cette marque de reconnaissance il la gardera durant toute sa traque,  provocation ultime.)

Celle où , debout sur l’estrade dans la file des suspects, il enlève son chapeau et répond laconiquement aux questions du commissaire ?

Celle de l’adieu à sa fiancée ?  – si belle Nathalie son épouse  dans la vie – où la concision  du dialogue nous serre la gorge « Que puis-je faire pour toi ? » « Rien. J’ai tout arrangé. »   Il sait que ses minutes sont comptées. C’est fini.   Un simple geste : sa tête contre la tête de Nathalie, rapidement,  on a compris qu’il l’aimait.

Non, la scène-clé, la voilà :

 

LE SAMOURAI

Devant le flingue, il ne bronche pas, bien sûr. L’autre lui parle il le regarde sans répondre.  On lui propose un nouveau contrat.

On sent quelque chose derrière son regard transparent.

« Vous ne dites rien ?

« Je ne parle jamais à quelqu’un qui a un revolver dans la main.

Touché. L’autre baisse son arme. A peine une demi-seconde, d’un bond Jeff Costello l’a mis à terre.  La balle est dans son camp.

Il va quitter les lieux  sans hâte,    sans un regard pour l’homme qui a voulu le tuer.

La scène dure à peine trois minutes.

C’est une décharge d’adrénaline dans les veines des spectateurs.

 

En vérité, LE  SAMOURAI est  l’ un des  films les plus impressionnants  de Jean-Pierre Melville.  Mais que serait ce film sans la présence d’Alain Delon ?  Un polar, juste un polar comme les autres.

 

Miss Comédie

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LA MAGIE DES 400 COUPS

Publié le par Miss Comédie

LA MAGIE DES 400 COUPS

Au bout de sa course interminable, au bout de sa fuite, il y a la mer, qu’il rêvait de voir un jour. C’est la dernière image du film avant ce mot FIN masquant son beau visage d’enfant. Triste fin, qui n’en est pas une. On a du mal à imaginer la suite.

 

 

C’est pourtant un film culte. Mais son étoile a pâli, les années passant, devant la profusion des nouvelles vagues.

Celle de Truffaut commence avec LES 400 COUPS, son premier film, un chef-d’œuvre.

Saisie, médusée, j’ai découvert tardivement ces images magnifiques d’un Paris oublié, ces pulsions enfantines violentes, cette façon de les filmer si simplement qu’elles en deviennent bouleversantes.  Quelques jours dans la vie d’un simple petit cancre qui va lentement tomber dans la délinquance, à force de petits larcins, à force de solitude.

Truffaut-Léaud. Il lui a transmis ses révoltes, il lui a inventé sa solitude familiale, il lui a infiltré sa détresse, celle qu’on a tous à l’âge où tout est possible mais où s’élèvent toutes les barrières.

 

Jean-Pierre Léaud se prend vite pour Antoine Doisnel, c’est facile, il lui ressemble comme un frère. Mais en plus, il est déjà acteur dans l’âme. L’acteur sans passé, sans artifices, sans ego.

Plus jamais il n'aura cette dimension-là.

 

Sur le tournage  il volait, insultait, provoquait les passants, créant des incidents que l’équipe assumait avec indulgence. Léaud ne jouait pas Doisnel, il était Doisnel.

Truffaut-Léaud, leur premier film, le plus emblématique.

Il y a dans le film une scène qui tue, qui m’a rappelé la scène de LA FILLE SUR LE PONT de Patrice Leconte, où Vanessa Paradis se confesse en gros plan devant la caméra. Un exercice de haute voltige où sans la sincérité, c’est le plongeon. Le plan, en tout début du film, dure de longues minutes où elle est prodigieuse.

 

LA MAGIE DES 400 COUPS

Ici nous voyons Antoine Doisnel répondre qux questions d’ une psychologue. Ses parents l’ont mis pensionnaire dans un centre d’observation pour mineurs délinquants et les questions sont celles d’un interrogatoire.

« Vous avez volé 10000 francs à votre grand-mère : par besoin ou par méchanceté ?

« « Il paraît que vous mentez sans cesse ?

« Vous dites que votre mère ne vous aimait pas. Pourquoi ?

« Avez-vous déjà couché avec une fille ?

Le ton est hostile mais les réponses d’Antoine sont spontanées, claires, visiblement sincères. Il raconte ce qu’il ressent, ce qu’il a dans la tête et dans le cœur, il ne triche pas, il n’est pas mal à l’aise, il se défoule avec tous les détails possibles, on sent que cela lui fait du bien, il regarde la femme droit dans les yeux, ses mains triturent des papiers devant lui mais ce n’est pas le trac, c’est la fébrilité d’un gosse qui veut montrer sa bonne volonté, son désir de se justifier, de se réhabiliter.

Tout cela n’est pas descriptible, il faut voir le visage confiant, entendre les phrases hésitantes cherchant le mot juste, il croit que cette conversation va lui ouvrir les portes de l’internat, il y croit, cela se voit. La scène est filmée sans interruption, en direct, c’est la seule scène du film qui n’a pas été post-synchronisée.

C’est dire si Truffaut croyait en son acteur, il savait ce qu’il allait offrir à la caméra.

Et nous, à peine remis de cette contemplation, nous allons suivre le petit, en cavale, durant une séquence interminable où on le voit courir, à toutes jambes, sans une halte, les paysages défilent au rythme de sa course ininterrompue. On traverse des champs, on longe une rivière, on rencontre des hameaux, des arbres, on entend les oiseaux chanter. C’est d’une beauté inouïe.

Son cœur est prêt à éclater, le nôtre aussi lorsqu’il atteint la fin des terres et contemple devant lui ce qu’il rêvait de connaître un jour : la mer. Ses pieds vont à la rencontre des vagues bienveillantes, et son enfance s’arrête là. Son dernier regard à la caméra ne nous apprend rien. A nous de lui donner un sens.

 

Miss Comédie

 

 

 

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BAISERS VOLÉS, de François Truffaut

Publié le par Miss Comédie

BAISERS VOLÉS, de François Truffaut

ZOOM SUR UNE SCÈNE CULTE

L’Apparition, la Femme, la Divine, arrive avec le plateau du café.

« Vous venez ? dit-elle de sa voix surréelle.

Il vient. Il s’assied sur le canapé, les genoux serrés.

Il n’ose pas la regarder.

Elle s’assied en face de lui et entreprend de servir le café, d’abord sa tasse lui, puis la sienne. Ses gestes sont précis, coulés, des gestes de femme du monde mais empreints – ou serait-ce une illusion ? – d’une certaine sensualité.  Pourtant, elle ne fait pas la coquette, elle ne le drague pas, non, elle est dans les limites de la courtoisie.

Pas un mot n’est prononcé, le silence est presque pesant.

Elle tend le sucrier, il prend un sucre, puis deux.  Il remue le café, il ne l’a toujours pas regardée mais lorsqu’elle se lève pour s’activer sur le meuble du magnétophone, il la dévore des yeux.  Son jeu est très subtil, on sent à la fois sa gêne, son émotion, son attente d’il ne sait trop quoi…

Antoine Doisnel est amoureux fou de madame Tabard, sa patronne, depuis le premier jour, depuis qu’elle lui est apparue dans le magasin à une  heure tardive.  Sa beauté, sa douceur, sa voix !

Aujourd’hui il est face à elle, incrédule mais prêt à tout. 

Elle sort un disque de sa pochette et s’apprête à le poser sur la platine.

« Vous aimez la musique, Antoine ?

« Oui monsieur.

Le monde s’écroule. Il est foudroyé par l’énorme lapsus. Il se lève d’un bond, la tasse de café se renverse sur la moquette, il fuit, Antoine, il s’échappe, c’en est trop, il faut disparaître de ce monde, il dévale les escaliers, fait irruption dans le magasin qu’il traverse comme un  fou.

« Où allez-vous Antoine ? lui demande la vendeuse.

« Je suis malade, je rentre chez moi.

La scène culte s’arrête là mais on pourrait bien le suivre et le retrouver chez lui couché dans son lit, les draps jusqu’au menton, et voir la Divine frapper à sa porte et entrer, et lui parler doucement…

 

Une telle situation est  impensable aujourd’hui  -  et encore, François Truffaut l’avait mise au goût  du jour à l’époque,  une histoire d’amour tirée du roman de Balzac Le Lys dans la Vallée !

Jean-Pierre Léaud  incarne à la fois Félix de Vandenesse et Antoine Doisnel avec le plus grand naturel, face à une Delphine Seyrig plus comtesse de Mortsauf  que jamais.

Tout a été dit sur Léaud, sa ressemblance avec Truffaut, et sur son rôle dans cette trilogie un peu désespérée qui va suivre avec Domicile Conjugal et l’Amour en fuite.

 

 

BAISERS VOLÉS, de François Truffaut

J’ai eu envie, à la manière de Modiano, de découvrir ce magasin de chaussures qui avait servi de décor à Baisers Volés. Existait-il toujours ?

Le 63 m’a déposée à la station Pompe (mais oui !) et j’ai marché jusqu’au numéro 1, devant le magasin de chaussures Maralex.

J’ai eu la surprise de me heurter à un camion de déménagement stationnant devant la vitrine. Un va-et-vient de cartons à chaussures et de meubles m’a fait craindre le pire.  Je suis entrée, j’ai vu au milieu d’un espace dévasté, un homme âgé, au visage fatigué, de haute stature, qui observait le déroulement des opérations.

« Pardon monsieur…Vous êtes le directeur du magasin ?

« Oui madame. Pourquoi ?

« Oh… je voulais juste voir le décor de Baisers Volés…

Il a eu un sourire triste, un haussement d’épaules.

« Tout ça c’est du passé… On ferme, vous savez ?  Maralex, c’est fini.

J’ai eu le cœur brisé comme s’il s’agissait de ma famille.

C’est ainsi que j’ai assisté, in extremis, à la disparition d’un rêve.

 

L’appartement où ont été tournées les scènes d’intimité des Tabard était la propriété de Michael Lonsdale, dans le 7ème arrondissement de Paris.

D’ailleurs, dans Baisers Volés, il y a tout un pan d’histoire dont on ne parle pas assez, autour du personnage de Pierre Tabard, joué par Michael Lonsdale.  « ¨Personne ne m’aime et je veux savoir pourquoi. »

Une réplique qui en dit long sur la personnalité secrète de ce patron qui a tout réussi, sauf sa vie.

Truffaut a dit que le cinéma était plus important que la vie.

Il nous a pourtant souvent montré que sans la vie il n’y aurait pas de (bon) cinéma.

 

Miss Comédie

 

 

 

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Le sermon de l'abbé de Villecourt

Publié le par Miss Comédie

Le sermon de l'abbé de Villecourt

RIDICULE

Film de Patrice Leconte

Le sermon de l'abbé de Villecourt

 

Pour moi, RIDICULE est le plus beau film de Patrice Leconte, mais aussi l'un des plus beaux de nos films historiques.

Mais  ce n’est pas seulement un beau film.

C’est un film qui ne datera jamais.  L’auteur ne porte aucun jugement, il décrit seulement ce que nous sommes depuis la nuit des temps.

RIDICULE, je l’affectionne particulièrement car il repose sur  le pouvoir des mots. 

Les mots, les mots… les hommes s’en emparent, s’en drapent, s’en affublent pour se distinguer, s’affirmer, se dissimuler.  Pour porter des coups mortels, à l’occasion.

 

Ici, dans la débauche de richesse de la Cour de Versailles, une poignée d’aristocrates désoeuvrés jouent à se provoquer avec une élégante hypocrisie.  On assiste à des duels où les mots se décochent   comme autant de flèchettes empoisonnées.

 

Jean Rochefort qui fut le premier à lire le scénario de Rémi Waterhouse, le remit à Patrice Leconte avec ce commentaire : « Lis ceci, c’est un western où les mots remplacent les colts. »

  Rémi Waterhouse n’a pas pu se réjouir la mort a mis un point final à son jeune talent.   Patrice Leconte lui a offert, avec la magie de sa caméra,  un chef d’œuvre intemporel.

 

RIDICULE a été un énorme succès en 1996. Ovationné à Cannes, plusieurs fois récompensé aux Césars, il manqua de peu l’Oscar du meilleur film mais qu’importe ?  Il reste un fleuron du cinéma  français. 

 

Le casting n’est pas ridicule, avec les acteurs qu’il fallait :   Rochefort, Giraudeau, Fanny Ardant, et la clique de seconds rôles attitrés qui ne déparent pas dans le décor. Et puis un inconnu  pour trancher sur ce parterre de célébrités :  Charles Berling, héros et victime de ce ces jeux du cirque. Son personnage, le baron Ponceludon de Malavoy, est venu de sa province pour implorer la faveur du Roi.  Ce jeune homme  a de lesprit, ce qui en fait très vite le rival et l’ennemi du beau parleur en titre, l’abbé  de   Villecourt, que joue Bernard Giraudeau avec panache.

C’est lui que j’ai choisi pour ma scène culte, mais j’aurais aussi bien pu en choisir une dizaine d'autres, tout aussi succulentes.

Le sermon de l'abbé de Villecourt

Toute la Cour réunie autour du couple royal, assiste au sermon dominical de l’abbé de Villecourt. Giraudeau s’échauffe peu à peu. Il nous offre  une démonstration héroïque de son éloquence théâtrale, une débauche de citations bibliques, de périphrases incompréhensibles, il se déchaîne, il entre en transes devant un auditoire pantois. 

Pour finir, échevelé, les yeux brillants de fièvre, le front ruisselant, il s’écrie « et voilà comment, mes chers frères, je viens de prouver l’existence de Dieu ! »  Le Roi Louis XVI donne le signal des applaudissements.  C’est un triomphe.  Encouragé, l’abbé enchaîne : « … et je pourrais tout aussi bien  prouver le contraire… s’il plait à sa Majesté ! »

La boulette.  Le Roi, offusqué, se lève, visage fermé, visiblement choqué par le blasphème, et quitte la chapelle, suivi de toute la cour, avec cette phrase ; « La Bastille vous attend, philosophe ! J’y veillerai. »

L’abbé reste planté, bouleversé, fou de regret de sa maladresse, et s’adresse à la comtesse de Blayac sa maîtresse :

« Mais… mais c’était juste un bon mot !   Madame, faites quelque chose ! »

Le Roi n’a pas apprécié le bon mot, il est des boutades qu’il vaut mieux éviter d’adresser aux  souverains de droit divin…

« Je ne peux rien pour vous,  rétorque  la comtesse froidement tout en passant son chemin.

Il n’aura plus accès à sa chambre.  Ni aux faveurs du Roi. L’abbé de Villecourt est « mort ».

 

Une mort parmi quelques autres dans ce film où les aristos s’entretuent tranquillement à coups de pointes assassines, sans savoir que la Terreur allait bientôt  leur faire beaucoup plus mal.

Le grand talent de Patrice Leconte est d’avoir donné aux noirceurs de cette  époque les couleurs d’un univers de magnificence un régal pour les yeux.

 

Miss Comédie

        

 

 

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La scène de la mouche

Publié le par Miss Comédie

La scène de la mouche

IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST

La scène de la mouche

 

Il était une fois Sergio Leone, le rédempteur du western de papa, l’auteur de ce film mythique qui inaugure un nouveau genre, le western spaghetti.  Passons sur cette étiquette idiote et redécouvrons l’Ouest américain à travers la vision d’un Italien génial.

Ses images stupéfiantes, il les a tournées en Andalousie, mais aussi dans le décor impressionnant de Monument Valley.

Ses acteurs… Des monuments aussi. Mais avant ce film, ils n’étaient que des valeurs sûres du box-office.  Depuis, on les a regardés avec d’autres yeux : Charles Bronson, Henry Fonda, Eli Wallach, Jason Robards… Leone en a fait des brutes sanguinaires, effrayants de vérité.

C’était vraiment ça,  « l’Ouest américain » ?  Des bagarres à n’en plus finir ?   Mais oui, puisque c’est dans le film.

Ah oui, j’oubliais, il y a aussi Jack Elam ; illustre acteur inconnu de nous, à la filmographie impressionnante, qui joue l’homme à la mouche de ma scène culte.  On ne le revoit plus, puisqu’il fait partie des troIs bandits massacrés par l'homme à l'harmonica à la quinzième minute du film.

La scène de la mouche

La scène d’ouverture, c’est un gros plan parfaitement immobile et silencieux de Jack Elam endormi.  Dans ce silence, qui va durer onze minutes, on entend juste le bzzz lancinant d’une mouche qui s’amuse à lui chatouiller la moustache.  Ca l’agace, il remue les lèvres, soupire, souffle, mais la mouche est tenace.  Il finit par se réveiller et d’une détente rapide, coince la mouche dans le canon de son revolver.

Fin de la séquence.

Onze minutes drôlatiques qui ne préfigurent pas la suite de l’histoire…

Quand on regarde ce visage endormi, on se dit qu’on n’aimerait pas le rencontrer au coin d’une rue, la nuit.

Pareil pur tous les autres, surtout ceux qui portent le fameux « cache-poussière », leur signe distinctif.

 

Entre parenthèse, à l’époque de la sortie du film, tous les ados et adultes dans le vent se sont mis à porter ce long manteau de daim plus ou moins griffé, la rue avait pris des allures de décor western ou Directoire. C’était très beau et nos mecs avaient une sacrée dégaine, avec leurs cheveux longs et leurs cigarettes au bout des doigts.

 

Mais je m’égare.  Il s’agissait de l’aspect menaçant des personnages de ce film dont la violence est dans toutes les mémoires. Tuer des enfants !  Même Tarentino n’ose pas.

Un autre coup de génie de Sergio Leone, c’est d’avoir choisi Ennio Morricone pour la musique.  Cette bande-son est devenue le symbole d’un suspense palpitant, et l’harmonica l’instrument légendaire du cow-boy guerrier, le banjo étant celui du cow-boy pacifique.

 

Miss Comédie

 

 

 

 

 

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La scène du duel au piano

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LA LÉGENDE DU PIANISTE SUR L’OCÉAN

La scène du duel au piano

La scène du duel au piano

Nous sommes tous de grands enfants et le cinéma est notre grand pourvoyeur de rêves, avec des histoires à dormir debout que nous écoutons avec ravissement.

Après Edward aux mains d’argent, en voici une tout aussi envoûtante dans son étrangeté. Comme le dit Max, le narrateur, au début du film, « personne ne croira un traitre mot de mon histoire ».

On n’y croit pas, peut-être… mais on s’en souvient, longtemps après, comme on se souvient de Cendrillon ou de Robinson Crusoê.

Le film, sorti en 1998, est tiré d’un roman d’Alessandro Barrico que Giuseppe Tornatore a adapté et mis en scène avec une musique d’Ennio Morricone.

Il raconte l’histoire insensée d’un enfant trouvé dans la salle des machines d’un paquebot et qui grandit dans ce navire sans jamais mettre le pied à terre. Baptisé Noveccento comme l’année en cours, mystérieusement doué pour le piano, il devient célèbre, refuse toutes les propositions de concerts sur la terre ferme. Il tombe amoureux d’une belle passagère jouée par Mélanie Thierry et renonce à l’accompagner lors de son débarquement, pris d’une peur panique de l’inconnu. Qui l’attend au sol. Il refuse même de quitter le navire lorsque celui-ci, trop vétuste, est condamné à être dynamité.

La dernière image, celle du paquebot disparaissant dans les flammes et glissant lentement dans la mer, serre le cœur.

Belle et triste histoire, que raconte son ami Max inconsolable de n’avoir pas su convaincre Noveccento de le rejoindre dans une vie normale.

La scène du duel au piano

La scène du duel au piano

La scène du duel au piano culmine au milieu du film, lorsqu’une star du jazz, Jelly Roll Morton, contrarié de la gloire de Noveccento, vient faire étalage de son talent pianistique devant l’assistance, sûr de sa domination.

Dans ce morceau de bravoure, Tim Roth qui joue Noveccento, dépasse le stade de la naïveté voulue par le rôle, pour frôler la niaiserie. Il a des expressions qui se veulent innocentes mais qui cachent mal la ruse qu’il prépare. Mais cela participe peut être à la note outrancière de la scène.

La scène est pleine d’effets énormes, depuis l’arrivée de Clarence Williams qui joue le musicien provocateur, quand on entend son pas lent résonner sur le parquet avant qu’il n’arrive près du piano et s’adresse à Noveccento sur un ton à peine aimable, on le voit venir, ça continue avec la cigarette qu’il pose ostensiblement sur le clavier avant de se mettre à jouer, et qui s’enflamme à la fin d’un numéro de virtuose magistral, au contact des touches brûlantes….(oui oui !) . La salle exulte … C’est le tour de Noveccento… C’était prévu, il fait une misérable improvisation sur le thème de « Holly night… » C’était prévu, on le hue. « Et alors ??? » on halète, on connaît la fin, mais le suspense est fonctionne.

Il avait bien préparé son coup… Pour sa troisième prestation, il s’assoit lentement, demande une cigarette…. La pose sur le clavier… Aïe, on se doute de la suite. Démonstration fulgurante, ben oui.

La cigarette s’enflamme aussi, et il la plante dans la bouche de Jelly Roll Morton pétrifié sous les flashes des photographes et les vivats de la foule.

Tout çela est gros comme une maison, mais c’est ce que l’on voulait voir, le bon qui corrige le méchant, c’est une fin logique et jubilatoire pour le spectateur lambda.

D’ailleurs, toutes les scènes culte ont un point commun : elles repoussent les limites du crédible.

Et puis, ce n’est qu’une scène, le reste du film n’est que délicatesse, et finit dans la tragédie.

Une légende qui pourrait bien être une histoire vraie.

Miss Comédie

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Le soir de Noël dans Edward aux Mains d'argent

Publié le par Miss Comédie

Le soir de Noël dans Edward aux Mains d'argent

EDWARD AUX MAINS D'ARGENT

 

C’est une histoire qui nous rend notre âme d’enfant. Une histoire à couper le souffle, qui nous emporte dans un monde imaginaire où l’on retrouve les bons et les méchants du monde réel mais tellement plus poétiques !

C’est une histoire qui tombe à pic, puisqu’elle parle d’un garçon qui pouvait faire tomber la neige le soir de Noël, par la magie de ses mains d’argent.

J’adore Tim BURTON et son monde fantasmagorique  à la fois terrifiant et émouvant.  Je suis, devant ses films, une enfant éblouie qui retrouve ses premières émotions, les plus pures, celles d’un monde étrange que l’on a quitté pour venir sur terre.

D’Edward aux Mains d’argent il dit que c’est son œuvre la plus personnelle, nourrie de ses souvenirs d’enfance dans la banlieue deBurbank en Californie.

Peut-on imaginer un autre acteur que Johnny Depp pour ce rôle de créature artificielle mais tellement humaine ?  Non.  Il est sublime.

Et pourtant, la production avait d’abord approché Tom Cruise.   Puis  Tom Hanks, qui préféra s’engager sur Le Bucher des Vanités.  Puis… Michael Jackson….

Tim Burton et Johnny Depp se rencontrèrent pour la première fois au bar de l’hôtel Bel Age de Beverly Hills en avril 1989 et Burton vit tout de suite dans les yeux de Johnny Depp le regard de sa créature, un regard   d’une fixité extraordinaire,  le regard  idéal pour le personnage quasi muet de son histoire, son seul moyen d’expression.

Ce fut une rencontre décisive dans leur carrière à tous les deux. Après ce premier film ensemble, ils se sont retrouvés plusieurs fois encore pour des films tout aussi ensorcelants.

 

La scène culte de ce conte de fée se passe le soir de Noël.

Tandis que la famille adoptive d’Edward s’occupe de décorer la maison brillamment illuminée, Edward est dans le jardin où le froid a transformé le jet d’eau en bloc de glace.  Soudain inspiré par ce spectacle, Edward entreprend de sculpter ce bloc informe et ses ciseaux d’argent se mettent en action avec une dextérité, une rapidité stupéfiantes, faisant jaillir des milliers de flocons qui semblent venir du ciel.

Kim, la jeune fille dont il est amoureux, attirée par cette magie, offre son visage à la caresse de cette neige que l’on n’attendait plus.

Et le quartier tout entier se réunit autour d’Edward en transes, pour admirer ses sculptures de glace d’où naissent les flocons miraculeux.

 

C’est cette vision céleste que raconte Kim, devenue grand-mère, à sa petite fille qui lui demande « d’où vient la neige, grand-mère ? »

L’histoire se poursuit dans le drame, Kim ne reverra plus Edward,  mais son  souvenir  restera gravé pour la vie dans son coeur.

C’est le début et la fin de ce film merveilleux, baigné d’une musique divine.  Un vrai conte de Noël que vous allez adorer si vous le projetez chez vous devant vos enfants éblouis.

 

Joyeux Noël à tous,

Miss Comédie

 

 

 

 

 

 

 

 

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Noiret, Rochefort et Marielle...

Publié le par Miss Comédie

Noiret, Rochefort et Marielle...

LES GRANDS DUCS,   film de PATRICE LECONTE

 

Attention, ce film sera bientôt  un film culte !  

Ereinté par la critique à sa sortie, en février 1996,  boudé par le public, il s’est fait remarquer par un clan de groupies qui se le repassent dans les soirées d’initiés.

Complètement déjanté, tourné à un rythme d’enfer, joué par des acteurs au sommet de leur folie, il multiplie les scènes d’anthologie.

`Difficile de choisir…

 

 

Patrice Leconte est spécialiste  des castings de rêve. En plus, il adore les stars et apparemment c’est réciproque.

Là,  il a fait fort encore une fois : trois des plus grands acteurs du moment : Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle et Philippe Noiret ensemble dans des rôles de comédiens ringards.  C’était gonflé.  Le scénario l’était plus encore, et quand ils l’ont lu,  les trois ont plongé en chœur.

C’était pourtant un peu risqué. Jouer les ringards quand on est trois têtes d’affiche, c’est jouer sur la corde raide. Un effet de trop et l’on tombe dans le grand guignol.

Dans ce film, les trois acteurs – et leurs partenaires – sont complètements zinzins – mais crédibles. Difficile à expliquer.

 

Chercher une scène fétiche dans Les Grands Ducs c’est chercher une tache noire sur le dos d’un  dalmatien.

Depuis les péripéties de leur casting jusqu’à la pièce de théâtre Scoubidou qu’ils interprètent de ville en ville dans la plus grande confusion, chacun des trois a sa minute de folie.

 

Mais prenons la scène de la scène où Noiret, Rochefort, après avoir décroché leurs rôles grâce à une honteuse remise sur le cachet de base, vont proposer à Marielle d’être leur partenaire dans la tournée.

Ils le trouvent en pleine crise de fureur contre son voisin  avant de le voir démolir une cloison  de son appartement à coups de piolet.

On est d’emblée dans le bain avec les trois personnages bien positionnés sur le terrain.

Noiret l’attaquant , conquérant,  beau parleur, théâtral.

Rochefort, l’ailier gauche, très gauche, simulateur, séducteur, comique  au 38ème degré, impérial.

Marielle, le gardien de but, hyper-buté, parano, belliqueux,  imprévisible et grandiose.

Ensuite, il n’y a qu’à les suivre dans leur tournée à travers la France et traquer les mini scènes-culte.

Nous assistons à une pièce de théâtre dont nous ne voyons que quelques scènes, chaque fois un désastre. Personne n’est à son poste au moment voulu.

Marielle obsédé par l’état de santé de son bébé, pendu au téléphone entre chacune de ses entrées en scène,  (essayez de l’imaginer disant « des cloques ? » d’une voix tremblante)  Rochefort éperdu dans le décolleté de l’actrice principale récalcitrante, Marielle encore, fuyant les avances d’un partenaire gay, Noiret au commissariat,  Rochefort en plein délire sexuel, Marielle jouant les intermittents du spectacle pour solliciter la générosité du public.

Et je ne parle pas de Michel Blanc, inénarrable dans son rôle de « méchant » producteur au bord de la faillite, qui hait les acteurs et  n’a qu’une idée en tête, handicaper l’actrice principale pour saboter la pièce.

 Et enfin cette actrice principale, Catherine Jacob qui joue la diva avec panache, incompréhensible mais pleine de panache, toute en rondeurs pulpeuses.

Je vous le dis, ce film est inénarrable, on ne peut le narrer, il faut le voir, un soir de déprime, et le revoir le lendemain pour être sûr de n’avoir pas rêvé. 

 

Miss Comédie

 

 

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La scène de la cuisine dans les tontons flingueurs

Publié le par Miss Comédie

La scène de la cuisine dans les tontons flingueurs

LES TONTONS FLINGUEURS

LA SCENE DE LA CUISINE

On ne s’en lasse pas, c’est la scène culte par excellence, dans un film qui, dans l’ensemble a un peu vieilli.  Seuls les dialogues sont  restés jeunes, les dialogues vitriolés  d’un Michel Audiard en pleine forme.

On oublie volontiers que  le film est l’adaptation à l’écran du troisième volet de la trilogie d’Albert Simonin : Touchez pas au grisbi, Le Cave se rebiffe et  Grisbi or not grisbi,  intitulé pour le cinéma  Les Tontons flingueurs.

Sorti en 1963, en pleine Nouvelle Vague, il n’eut qu’un petit succès en salle et la critique le fustigea, comme Henri Chapier qui écrivit « Vous pavoisez haut mais vous visez bas… »   Il n’avait pas le don de voir l’avenir….  Georges Lautner, le réalisateur, avait peut-être visé bas, mais il avait visé juste !

La scène est tellement secouée qu’on la dirait improvisée.  Dès qu’ils sont dans la cuisine assis autour de la table et que Francis Blanche sort la fatale  bouteille de « Bizarre », tout va très vite, il faut revoir et revoir  chaque mimique, ré-entendre chaque réplique, car  une seule fois ne suffit pas. 

Ce qui est extraordinaire, et peut-être voulu par Georges Lautner, c’est la différence de tempérament comique entre les trois principaux personnages,    Ventura, Blier et Lefebvre.   J’exclus Francis Blanche qui est moins drôle car il en fait trop.  Mais les trois autres ont chacun un naturel, une intériorité  qui n’appartient qu’à chacun d’eux.  Ils sont eux-mêmes, étourdissants de drôlerie, sans forcer la note.

Ventura est lugubre, Blier est anéanti, Lefebvre est  ahuri, ils ne jouent pas sur le même registre mais leur pouvoir comique est le même.

Robert Dalban le majordome ouvre le bal : « Alors, on a sorti le vitriol ? »  La cérémonie peut commencer, la bouteille de « Bizarre » circule, on remplit les verres.   Le rythme se ralentit un peu, on prend son temps pour arriver au point culminant, l’absorption du breuvage. Gros plan sur chacun des visages en plein suspense.

On trinque,  Blier ose le premier, aussitôt suivi par les autres, il avale une gorgée, on entend le liquide passer dans le gosier Il articule, les yeux dans le vague : « Il faut reconnaître… c’est du brutal ! »   

Cette réplique-là deviendra une sorte de benedicite pour les piliers de bar et les adeptes du pousse-café.

 Jean Lefebvre   essuie une larme. 

 Ventura ébranlé  assène « j’ai connu une Polonaise qui en prenait au petit déjeuner… » tout cela ponctué par les glou-glous. Ils sont au bord de l’asphyxie.    Ensuite, évidemment, l’ambiance tombe un peu, mais reste quand même très imbibée, et je suppose que l’improvisation a pris le relais car on dit que la scène s’est prolongée jusqu’à une heure très tardive de la nuit.

On ne peut pas croire que cette bouteille de « bizarre »  ne fût pas du vrai « brutal » ni qu’elle ne fût pas entièrement vidée et suivie de quelques autres jusqu’ à la fin de la scène…

On imagine aussi l’équipe technique autour du cameraman et du réalisateur, se tenant les côtes face à ce spectacle -  mais la question est : y a-il eu plusieurs prises ? 

        Cette scène de la cuisine, Michel Audiard  voulait la supprimer, il la trouvait « inutile » !  Mais Lautner  y tenait absolument et  l’a conservée pour le bien de la postérité.

Quant à Lino Ventura, contacté après les défections successives de Jean Gabin et de Paul Meurisse, il hésita à accepter : « mon personnage  et ceux de mes partenaires sont des personnages comiques. Or moi, dans ce rôle de composition, je ne serai pas crédible. »   Il n’a pas essayé de faire le clown mais tout en restant lui-même, il était au diapason, parfaitement crédible.

Un coup de blues ?   Vite,  installez-vous devant les  Tontons flingueurs et savourez la détente.

Miss Comédie

 

 

 

 

 

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La Dolce Vita et la fontaine de Trévi

Publié le par Miss Comédie

La Dolce Vita et la fontaine de Trévi

 

LA DOLCE VITA    ET LA FONTAINE DE TREVI

 

Ce film, sorti en 1960,  inaugure bien la décennie la plus f oldingue, la plus poétique et la plus novatrice depuis les années trente.

C’est une fresque insensée qui décrit notre monde en douze tableaux évoluant sur la via Veneto. Un monde où les plaisirs ont la part belle au milieu des interrogations mystiques, des préoccupations de l’esprit, de la douloureuse  fuite du temps, thèmes graves dominés par la présence charnelle de la Femme, instigatrice de tous les maux.

Tout cela est quand même très subversif, pessimiste et légèrement pornographique.

Lors de la première projection  du film à Milan, le 5 février 1960,  Fellini et Mastroianni ont été agressés par la foule et à deux doigts d’être  lynchés. 

N’empêche, au Festival de Cannes qui a suivi,  le film  reçut la Palme d’Or.    Les foules sont versatiles.

Au milieu d’une distribution pléthorique, en majorité italienne, Marcello Mastroianni se promène en  Candide  tour à tour émerveillé, perverti ou meurtri en compagnie de partenaires féminines à la beauté pulpeuse – le type féminin de prédilection de Fellini.  Dans la scène qui nous occupe, celle ô combien légendaire de la fontaine de Trevi, Anita Eckberg les surpasse toutes.  Elle est fantastique.

C’est la nuit, la nuit romaine porteuse de tous les envoûtements, obscure et bruissante d’appels, de murmures.

Anita Ekberg erre dans les rues à la recherche de Marcello qui a pu  obtenir un rendez-vous nocturne.    Il est tombé sous le charme de cette star américaine venue en visite à Rome.   Il lui a donné une vague adresse et elle le cherche dans les rues désertes.   Elle a entre les mains  tout contre son cou, un tout petit chat qui miaule de toutes ses forces, elle lui parle doucement tout en criant le nom de Marcello et sa voix résonne sur les murs des ruelles.

Elle sait qu’elle finira par le retrouver, elle savoure les minutes qui passent, sûre de son pouvoir, grisée par la douceur de la nuit romaine.

Lui, à quelques mètres de là, doit éprouver la même sensation.  Peut-être qu’il la voit de loin,  il s’amuse à la suivre sans bruit.

Elle débouche tout à coup sur la place de Trevi, face à la fontaine jaillissante, assourdissante, fantasmagorique.  « Oh my Goodness ! ».

Immobile un instant, elle contemple.    Elle s’avance, le chaton sur la tête, et vacille devant le spectacle.

Elle n’y tient plus,  libère le chaton  qui s’enfuit, marche, vers le bassin et dans un dernier appel à Marcello, s’immerge jusqu’aux cuisses. 

Le visage levé, les yeux fermés, elle se laisse asperger par la cascade et c’est cette image-la que la caméra de Fellini fixa pour l’éternité.

C’est aussi cette image là que contemple Marcello.  On imagine son désarroi.  Mais quoi, elle l’attend, il faut y aller.

Du banc de pierre où il s’est assis, il se dit qu’après tout, la situation n’est pas dénuée de charme.

Au moment où Marcello rejoint Anita en extase au milieu du bassin, voilà que soudain… la fontaine se tait, les eaux cessent de jaillir, c’est le silence.

Ils sont face à face et… et bien, encore une scène qui finit par un baiser, je ne le fais pas exprès mais c’est courant dans  des situations comme celle-ci, même dans la vie.

De nos jours la vision de cette scène nous fait sourire « bien trouvé, le coup de la fontaine… » ou « qu’est-ce qu’elle était  belle Anita Ekberg ! »,

Cette scène est certes d’une grande poésie, mais finalement très chaste.  Pas de quoi lyncher ce pauvre Fellini, encore moins Mastroianni qui n’a fait que faire semblant ! (en tout cas sur le plateau…)

Enfin, quoi qu’il en soit,  il nous reste cette image magnifique, digne du plafond de la Sixtine ! Et une musique, celle de Nino Rota, bien sûr.   Le complément direct de l’image fellinienne.

 

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