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UN BUSINESS QUI TOURNE

Publié le par Miss Comédie

... enfin, qui ne  tourne plus très rond pour la Metro Goldwyn Meyer, la major que l’on croyait invulnérable. Quelqu’un a dit « ils ont  plus d’étoiles que de ciel », belle image qui n’explique pas tout.

Cela n’empêchera pas les cinéastes de tourner, surtout quand ils s’appellent  WOODY ALLEN, TARENTINO, EMMERICH…

Ces gens-là, ils feraient tourner des ruby cubes. Alors Carla, alors Johnny… rêvent de tourner avec eux.

Le numéro de claquettes de ROSE impressionne beaucoup le réalisateur mais elle, cherche-t-elle vraiment à décrocher le rôle ?


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ROSE FAIT SON NUMÉRO (2ème partie)

Publié le par Miss Comédie

YANN, riant

La chanteuse fait des claquettes ?…  Je veux voir !

 

ROSE

Si c’est pour une audition, je vais regarder mon emploi du temps, mais ça peut se faire.  Si c’est pour mater, vous repasserez.  Il faut payer pour voir.

 

YANN, un peu scandalisé par son langage

Quel langage... En vous voyant, la toute première fois, si lumineuse, si pure, toute droite, le menton levé, le regard absent, et cette suprême élégance, jamais, vous m’entendez, jamais je n’aurais cru que vous soyez capable d’un langage aussi...

 

ROSE

... vulgaire ?

 

YANN

Je dirais... relâché.

 

ROSE, regardant le barman

Relâché.  C’est affreux, comme mot.

 

YANN

Oui, bon. Venez par ici.  Vous faites vraiment des claquettes ?

 

ROSE descend de son tabouret et suit YANN vers le milieu de la scène.

 

ROSE

Vous ne me croyez pas ? Et bien, regardez !

 

Elle va vers un sac à dos posé au pied du fauteuil, en sort une paire de chaussures. Elle se débarrasse l’une après l’autre de ses bottes et chausse les chaussures de claquettes puis commence, d’abord lentement, puis de plus en plus vite, un numéro de claquettes, en vrai professionnelle. Tout en dansant, elle a jeté son blouson au loin et semble s’amuser comme une folle.

YANN la regarde, médusé.  Lorsqu’elle s’arrête, essouflée, et va se jeter contre le bar où le barman lui tend un verre d’eau, il met un moment à lui adresser la parole.  Elle ne le regarde pas, ne quête aucun compliment.

 

YANN

Vous avez un réel talent.

Il reste figé, la fixant avec  une expression de ravissement.  ROSE semble l'avoir oublié et boit son verre d'eau lentement, avec attention sous le regard du barman qui attend la suite.

YANN se reprend vite. Il sort une carte de sa poche, va vers ROSE et lui tend la carte.

 

YANN

Voilà.  C’est mon bureau.  Venez demain matin à 10 heures.  Nous parlerons sérieusement.

 

Et sans plus lui jeter un regard, il va vers le bar, règle sa consommation et sort.

 

LE BARMAN, fataliste

Et voilà comment on décroche un rôle sans se fatiguer.

 

ROSE, ramassant ses affaires

Je vais me changer, je vais être en retard. Tu sais, moi, je demande qu’une chose, c’est continuer à chanter dans les bars.  Tiens, tu peux mettre ça à la poubelle ?

Elle lui tend la carte de YANN qu’elle a déchirée en mille morceaux.

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CARLA BRUNI-SARKOZY ET JOHNNY HALLYDAY ONT DIT OUI

Publié le par Miss Comédie

CARLA BRUNI-SARKOZY, JOHNNY HALLYDAY ONT DIT OUI

Chacun de leur côté et à deux projets différents, avant même d’avoir signé un contrat.   Cela montre bien l’énorme domination des films makers sur leurs futurs instruments de travail.   Finalement c’est bien lui, le  Créateur, le vrai maître des étoiles.

 

WOODY  ALLEN  S’OFFRE LA PREMIÈRE DAME

 

On ne refuse pas un film de Woody ALLEN.  CARLA a donc dit oui, comme ça, toute enthousiasmée, comme une débutante, elle dit qu’elle sera peut-être nulle mais qu’elle ne peut pas louper une occasion pareille, ce sont ses mots et vraiment ça nous la rend infiniment sympathique.

Maintenant, souhaitons une chose :  que monsieur WOODY ALLEN, cyclothymique avéré, avide de publicité pré-production, ne s’avise pas de revoir sa copie avec le nom de Carla biffé, comme ça d’un coup.

Non, je pense qu’il n’oserait pas.  Mais je pense aussi qu’il peut très bien oser. Qu'a-t-il  à faire  de l’opinion des Français ou de celle du président des Français, ou de celle de la première dame qui fut chanteuse et mannequin  ? 

Mais enfin, et la déontologie ?   Voyons si ce monsieur mérite notre estime et notre admiration.

 

    

   TARENTINO  ECRIT POUR  JOHNNY

Encore une interrogation, sur la rumeur lancée  par Johnny lui-même, lui aussi galvanisé comme un gamin par l’offre venant de si haut, alors que ce mec-là  est au sommet, voyez le paradoxe ! 

Son interview dans Le Parisien dévoile une avalanche de projets au cinéma : TARENTINO écrirait un scénar pour lui mais il ne l’a pas encore lu.  Les frères COHEN ont des vues sur lui mais ils n’en ont parlé qu’ à son agent.  Il a un projet avec Olivier MARCHAL sur Le Gang des Lyonnais.  Il envisage une comédie de Francis VEBER avec Jean RENO. 

Quoi, tout ça ?

Evidemment, le projet TARENTINO devrait eclipser tous les autres.  Mais nous, on reste sur le souvenir de son plus beau rôle, dans L’HOMME DU TRAIN de Patrice LECONTE, où il était magnifique face à Jean ROCHEFORT…

 

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LE MOT DE LA FIN

Publié le par Miss Comédie

Comment va le monde, môssieur ? Il tourne, môssieur !

François BILLETDOUX  

 

Cette phrase est le titre de sa pièce montée au théâtre de la Colline en 1994 par Jean-Pierre Miquel.  Une pièce où jouait Jean-Luc MOREAU, qui décrivait un monde post-guerrier où des survivants un peu fous s’inventaient un monde nouveau.  Dernière phrase de la pièce : « Par quoi je commence ? »

Je retiens cette phrase.  Elle sous-entend que tout n’est pas fini ou plutôt que l’on tourne une page.  

A bientôt, mes chers amis.

Miss Comédie

 

 

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GROSSES BÊTES DE THÉÂTRE

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !  Hier, Eugène IONESCO aurait eu 100 ans.  Tennessee WILLIAMS, lui, aurait 98 ans depuis le 26 mars.

Le public a changé, les jeunes sont devenus vieux, et pourtant ils en redemandent.

Ce genre de dinosaures, plus les années passent moins on les traite de fossiles.

Vous lirez aujourd’hui une scène extraite  de ma pièce ROSE AUTOUR DE MINUIT, que vous avez lue jour après jour au début de l’année.  Mon public en redemande !

 

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ROSE FAIT SON NUMÉRO 1ère partie

Publié le par Miss Comédie

ROSE entre dans le bar. Elle est en avance pour son tour de chant et porte encore son vieux jean délavé  avec un blouson de cuir rouge.  Dessous, une petite blouse en soie rose vif. Elle porte des bottes en lézard éculées et ses cheveux sont relevés en queue de cheval retenue par un ruban rose.

Apeès avoir embrassé le barman elle va s’affaler avec un magazine dans  un fauteuil près du bar.  Le barman la couve du regard tout en s’activant.

Un disque de Billie Holliday égrène ses plaintes en sourdine.

Entre Yann, le réalisateur. Depuis qu’il a entendu Rose chanter, il rêve de la faire tourner. Ce soir, il revient au bar pour l’écouter à nouveau.

  Il ne la reconnait pas et s’asseoit non loin d’elle.

 

YANN, au barman

Je suis en avance, mais j’attends les musiciens.  Donnez-moi un bon scotch avec des glaçons et une bouteille de Perrier.

 

ROSE,  se lève et va se jucher sur un tabouret du bar

Vous attendez spécialement quelqu’un ?  Le pianiste ?  Ou le guitariste ?   Ou la chanteuse ?

 

YANN,  surpris

On se connaît ?  (Il la reconnaît) Mais… Vous êtes la chanteuse  ?

 

ROSE

Heureusement que vous avez un peu d’oreille, parce que pour l’esprit d’observation, ça manque.

 

YANN

Oh, écoutez, quand on s’amuse à se métamorphoser comme vous le faites, à se déguiser en...

 

ROSE

Je ne suis pas déguisée, je suis habillée en moi le jour. Le soir je suis en chanteuse, tenue de travail.

 

YANN, la regardant intensément

C’est vraiment extraordinaire.  Vous n’êtes pas la même femme.  Vous êtes une autre.

 

ROSE, comme une évidence

C’est ça, le paradoxe du comédien.

 

YANN, soufflé

Vous lisez Diderot, maintenant ?

 

ROSE

Non, il y a longtemps.

 

YANN, se levant et allant vers elle

Vous avez de la mémoire ?

 

ROSE

Pour apprendre un texte ?  Parce que je sais qui vous êtes, vous êtes le réalisateur et vous cherchez à savoir si je serais capable de jouer mon rôle.

 

YANN

Vous m’épatez.  De plus en plus.

 

ROSE

Et vous n’avez encore rien vu.

 

YANN

Ah bon ?

 

ROSE, se tournant vers le barman

Dis-lui, ce que je fais quand tout le monde est parti, et que le bar est à nous !

 

LE BARMAN, l’air détaché

Elle fait des claquettes.

 

(à suivre)

 

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EUGÈNE IONESCO, TENNESSEE WILLIAMS, le rhinocéros et l'iguane...

Publié le par Miss Comédie

  Deux styles d’écriture aux antipodes l’un de l’autre.  Deux auteurs éternellement   nouvelle vague.

 

 IONESCO   INDÉLOGEABLE


Sa pièce LA CANTATRICE CHAUVE vient de s’achever au théâtre de l’Athénée dans la mise en scène de Jean-Luc LAGARCE reprise par François BERREUR.   Mais il est encore là, toujours là, depuis 1957 à la Huchette !

Et toujours dans la mise en scène de Nicolas BATAILLE, en alternance avec LA LECON.   Le théâtre fait le plein tous les soirs.  Il est petit, d’accord, mais quand même.

 

  PLEIN  DE CHOSES  DE TENNESSEE


Les pièces de Tennessee WILLIAMS ont connu des années de disgrâce. On les trouvait pesantes, démodées.  Tout-à-coup voici qu’elles surgissent à nouveau, les beaux esprits les ont réhabilitées.

On a vu l’an dernier BABY DOLL, on vient de voir LA NUIT DE L’IGUANE, en ce moment on peut voir « SOUDAIN L’ÉTÉ DERNIER » à la Tempête monté par René LOYON, et « LA MÉNAGERIE DE VERRE » au Théâtre de la Commune, monté par Jacques NICHET. 

En février, on nous annonce « UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR » mis en scène parWARLIKOVSY  avec Isabelle HUPPERT…

Si les grands metteurs en scène s’y mettent, c’est qu’il s’agit de gros gibier…

Espérons que le dépoussiérage ne ternira pas trop ce petit quelque chose de TENNESSEE…

 

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PAROLE DE DINOSAURE

Publié le par Miss Comédie

« Le comique étant l’intuition de l’absurde, il me semble plus désespérant que le tragique. »

Eugène IONESCO

 

Moi je suis d’accord.  D’ailleurs, quoi de plus émouvant qu’un comique qui joue la tragédie ?

Ionesco, éternel enfant, avait le sens des vérités inattendues.

Ses comédies laissent un goût plus amer que les tragédies de Tennessee Williams.

A bientôt, chers amis.

Miss Comédie

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L'ILLUSION ET LE DÉSIR

Publié le par Miss Comédie

Bonjour les catherinettes !      Sujet du jour : deux thèmes de réflexion dans deux spectacles parisiens jubilatoires.

L'ILLUSION CONJUGALE : on ne croit pas une minute que JEAN-LUC MOREAU  n’a trompé sa femme que douze fois, vous comprendrez en allant voir sa pièce au théâtre de l’OEUVRE. (un régal !  voir ci-dessous)

DÉSIR, c’est le nom de la nouvelle revue du CRAZY HORSE signée Philippe DECOUFLÉ .   Tout le monde adore. Moi, j’ai des réserves.

Ma scène du jour est très tendance, avouez.


 

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ILLUSION DE CONVERSATION

Publié le par Miss Comédie

Un quartier de Paris. Nadia et  Christine marchent chacune dans une rue différente, le portable à l’oreille.

 

-  Allo ?

-  Bonjour c’est Nadia.  Un message et je vous rappelle. A bientôt !

-  Oui, c’est Christine, je voulais te parler du dîner d’hier soir chez les Durand.   A propos du  petit incident  tu vois ce que je veux dire…… enfin  j’aimerais que tu me rappelles pour qu’on en parle ! A bientôt, ciao !.

- Allo ?

-  Bonjour c’est Christine. Vous pouvez me laisser un message, merci !

-  Oui, c’est Nadia, moi aussi je voulais t’en parler c’était affolant, non ?  Bernard qui se met à déblatérer sur le film de Yvan sans savoir qu’il était en face de lui !  J’en meurs de rire, rappelle-moi !

- Bonjour c’est Nadia, un message et je vous rappelle. A bientôt !

-  Allo Nadia, oui c’est encore moi, pour la gaffe de Bernard, c’était affreux,  la tête de Yvan ! Rappelle-moi, bye.

-  Allo ?

-  Bonjour c’est Christine. Vous pouvez me laisser un message, merci.

-  Allo, t’es où ?  Moi, ce qui me frappe, c’est la crétinerie des Durand, qui ne les ont même pas présentés !   C’est goujat, non ?  ça aurait pu mal tourner,  t’es d’acccord ?  Rappelle-moi, bon sang !

- Allo ?

-  Bonjour c’est Nadia,  un message et je vous rappelle.  A bientôt !

-  Nadia, t’es pas joignable, c’est un monde !   Je suis d’accord avec toi, les Durand sont responsables… Mais j’ai plus envie de parler de ça avec ton répondeur.   Si on prenait un café ensemble ? Je te propose demain 14h au Petit Zinc.  Ne me rappelle pas si t’es d’accord, OK ?

 

Christine referme son portable, le fourre dans sa poche et rentre chez elle.

On la voit s’engouffrer dans une porte cochère.

Nadia a aussi fermé son portable et s’engouffre dans une bouche de métro.

 

Les portables servent de plus en plus rarement à se parler. 

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JEAN-LUC MOREAU DEVANT, PHILIPPE DECOUFLÉ DERRIÈRES

Publié le par Miss Comédie

LA PIECE QUI   MARCHE

 

C’est             L’ILLUSION CONJUGALE, d’Eric Assous, au théâtre de l’ŒUVRE.   Il faut dire qu’elle est jouée par trois comédiens délicieux qui nous parlent d’adultère pendant une heure  trente  avec une finesse extrême.

Je vais encore une fois chanter les louanges de mon copain Jean-Luc MOREAU qui joue et met en scène avec le même tempérament.

La pièce raconte les aveux réciproques d’un couple qui a décidé de tout se dire.  « Combien ? » demande-t-elle. « Douze ! » répond-il.   Et ça démarre.

Il est parfait, juste, drôle, émouvant sans forcer la note.  Du grand art.  Un grand pro, quoi.  On se régale.  Les dialogues d’Eric Assous sont incisifs, diaboliquement dosés dans la montée des soupçons.  Le mari et la femme se mesurent sans acrimonie, sans vulgarité, sans mesquinerie.

Isabelle GELINAS est à la hauteur de Jean-Luc MOREAU.  Elle est jolie sans jouer la vamp, elle est fine, mutine et impériale.

Et le troisième larron, rôle ingrat de tradition, est lui aussi exactement

comme on veut qu’il soit. C’est Yvan PAUL, un habitué des planches parisiennes.

C’est une soirée qui  vous laisse euphorique, soulagé de voir la faiblesse humaine si joliment dépeinte qu’on a envie d’être faible, très faible.

Allez-y,  et je vous conseille la soirée du 31 décembre vous pourrez faire le bilan de l’année : un « état des lieux », comme dit le mari en lever de rideau, si vous acceptez de jouer au jeu de la vérité.

 

AU CRAZY  HORSE,  UNE ARMÉE NOMMÉE DÉSIR

 

Douze beautés d’égale hauteur, d’égale minceur, d’égal recto, d’égal verso.   Dans la revue de l’après-Bernardin, elles nous cueillaient (je dis bien nous, oui, nous les filles) par la grâce de leurs gestes lascifs, la lenteur de leur effeuillage, l’humour de la chorégraphie, le suspense du plateau noir entre les numéros, l’attente, le  solo ravageur, la précision des gestes, le minimalisme (si l’on peut dire…) de la mise en scène. Et l’impeccable rigueur de leur perruque noire coupée au carré.

Ici, c’est trépidant, ça s’enchaîne sans temps mort, les interludes sont occupés par des vidéos psychédéliques, les filles sont survoltées avec leur chevelure blonde qu’elles balancent de haut en bas,  leurs jambes qu’elles lancent avec violence et beaucoup de souplesse  dans le vide, tout ça est tout sauf érotique, enfin je trouve.  Dans l’ensemble PHILIPPE DECOUFLÉ met un peu trop leur derrière en avant, si je puis dire. Douze derrières en ligne ç’est un peu gâcher la marchandise.  On n’est pas vraiment sur le cul car y en a trop à regarder e, même temps.  A posteriori, on se souvient du deuxième à gauche, plus culotté que les autres, enfin plus coquin, c’est tout.

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GONFLÉ !

Publié le par Miss Comédie

« Si les maris permettaient un ou deux amants à leurs femmes pour qu’elles puissent comparer, il y aurait beaucoup plus de femmes fidèles. »

Georges FEYDEAU

 

FEYDEAU était très bon en adultère, je ne sais pas dans la vie, mais dans ses vaudevilles on ne pensait qu’à ça.  Eric ASSOUS suit ses traces et ça lui réussit… aussi, comme Félicie.

A bientôt  mes fidèles amis qui, j’espère, ne sont pas solubles dans l’océan de l’oubli.

Miss Comédie

 

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LES IMMORTELS

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !  Ca y est !  La déferlante Albert CAMUS  inonde les médias. J’y joins ma petite voix car Albert CAMUS est mon idole depuis… (lire plus bas). Mais j’y associe  Gérard PHILIPE qui, lui aussi, est  dans toutes les mémoires.

Panthéon ou pas panthéon, ils sont tous les deux immortels.

Ceux qui ont eu la chance de passer un moment d’éternité avec eux ne sont pas près de l’oublier.

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LA JEUNE FILLE ET L'ÉCRIVAIN

Publié le par Miss Comédie

Le taxi la déposa rue Sébastieh  Bottin. C’est une rue où l’on entend les oiseaux chanter.

Elle entra  chez Gallimard avec un sentiment d’exaltation. Elle avait rendez-vous avec Albert Camus, prix Nobel de littérature.

Il était 14 h, les couloirs étaient déserts. Les pièces qu’elle apercevait derrière les portes ouvertes étaient vides.

Où pouvait bien être le bureau de Camus ?  Elle prit l’escalier jusqu’au premier étage et frappa à la première porte.

 

-  Entrez !

L’homme qui est assis derrière une table encombrée de livres et de papiers, tournant le dos à la fenêtre ouverte, ne peut pas être Camus.

-  Pardon monsieur, je cherche le bureau d’ Albert Camus…

-  C’est celui-ci, mademoiselle. Et donc, je suis Albert Camus.

La jeune fille resta muette.

-  Entrez donc, qu’est-ce qui se passe ?

Elle entre et bredouille :

-  Excusez-moi… c’est que je croyais… je vous imaginais plus âgé, plus…

Son rire éclata et elle eut la gorge serrée.   Mais voilà qu’il se lève, va vers elle, la guide vers le fauteuil.

-  Je sais. Vous devez être la secrétaire de mon agent et je dois vous remettre quelques feuillets. Mais pourquoi est-ce que je devrais être vieux ?

    Et  comme elle restait muette :

-  Bon, ma secrrétaire est en train de taper les dernieres pages.  Vous avez deux minutes ?

Elle a l’éternité devant elle.

Elle le regarde.  Il a 45 ans, elle le sait. Il est beau, son visage et ses mains sont bronzés, il revient de Grèce, elle le sait, elle sait tout de lui puisqu’elle est la secrétaire de son agent.

Il lui revient des bribes de potins qui courent au bureau, Camus bourreau des coieurs, un don juan… Elle ignorait ces bavardages, elle s’en foutait.

A cet  instant elle comprend tout. Il se dégage de lui quelque chose à la fois de très doux et de très animal.

Il peut avoir toutes les femmes.

 

Ils se regardent.   La chaleur de l’après-midi de juillet monte de la cour par la fenêtre ouverte. en même temps que les chants d’oiseaux.

Les phrases naissent peu à peu, questions banales, réponses banales. Il est curieux des êtres.  Elle est fascinée.

Plus tard elle reverra souvent dans son souvenir  ce face à face, essayant de reconstruire le dialogue, butant sur des mots, souvenir de la chaleur d’un regard, de ma surprise d’un sourire et tout s’effrite avec le temps. 

La jeune fille ne disait pas grand-chose.  Il aimait parler, d’une voix un peu éteinte, un léger accent pied-noir. Il commença à lui confier que l’adaptation des Possédés avait été - il chercha le mot, ne le trouva pas.

Il parle de l’été à Paris « un avant-goût du paradis », il souriait.  « Et vous, vous aimez Paris ? Vous y vivez depuis longtemps ? »

Quand il parlait, ses yeux qui se voulaient enjôleurs laissaient deviner autre chose de plus profond, une soif de comprendre, une quête de justice qui soudain donnèrent à la jeune fille une envie folle de le connaître. De partager avec lui d’autres moments plus intimes.

Elle se dit « c’est fini.  Ma mission va s’achever, je vais devoir partir, le quitter, et d’ailleurs il n’y a plus rien à dire.  Il m’oubliera. »

 

La secrétaire frappe à la porte. Elle entre et dépose son travail sur le bureau. Camus  a un mot gentil.

-  Merci Suzanne.  Espérons que ces pages nous ouvriront des portes !

La secrétaire sortie, il reste encore un moment silencieux, feuilletant le manuscrit d’un air pensif.  Puis il prend  une grande enveloppe et le glisse dedans, après avoir griffonné quelques mots sur une feuille de papier à lettre à l’intention de son agent.

La jeune fille se leve.  Il a  un dernier regard sur elle, comme si tout n’avait pas été dit.  Il prend sur la table un exemplaire de LA CHUTE, son dernier roman paru.

Elle le voit écrire quelques lignes sur la page de garde et refermer le livre.

« Pour vous.  Lisez-le en pensant à moi.  Mais ne tombez pas dans le panneau : je ne suis pas Clamence ! »

Tout en parlant il s’est  levé, il contourne le bureau et vient poser sa main sur l’épaule de la jeune fille.

« Revenez me voir.  J’aime la compagnie des jeunes filles sages… »

Elle, c’était son vœu le  plus cher.  Mais lui, il n’eut pas le temps de lui donner un deuxième rendez-vous.

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ALBERT CAMUS, GÉRARD PHILIPE, âmes du théâtre

Publié le par Miss Comédie

 

ALBERT CAMUS, « C’EST  TROP JEUNE … »

Ce sont les mots qu’a prononcé la mère d’Albert CAMUS à l’annonce de sa mort.

Le livre qui vient de sortir, « Les Derniers Jours d’Albert Camus », de José LENZINI, donne beaucoup d’importance à sa relation avec sa mère.  Relation frustrée en permanence, puisqu’elle était sourde et aphone.

Mais que peut-on trouver de neuf à dire aujourd’hui sur cette mort brutale  ? Tout à été dit.  Et même, oui, que Camus rêvait d’être acteur, qu’il avait donné son accord pour être le partenaire de Jeanne MOREAU dans MODERATO CANTABILE de Marguerite DURAS, et que finalement Jean-Paul BELMONDO eut le rôle.

 

José LENZINI nous déniche quelques anecdotes dont on ne sait même pas si elles sont véridiques,   et pour meubler les 123 pages qui racontent le dernier voyage, nous donne un compte-rendu imaginaire et romancé des gestes, des  pensées, des souvenirs de Camus tout au long des heures qui ont précédé l’issue fatale.  Il insiste sur son mal de vivre. Il en fait une victime. Et dans ces pensées, pas un mot sur sa vie amoureuse. C’est mal le connaître…

 

Quand on a lu la biographie monumentale de Olivier TODD, argumentée, pavée de témoignages réels et d’extraits des notes de Camus, on se dit « ouais ».

Voilà un livre inutile publié par Actes Sud.

Plus intéressant est « LE DICTIONNAIRE ALBERT CCAMUS » où l’on retrouve l’homme à travers ses mots.  Chez Robert Laffont.

 

GERARD PHILIPE, LETTRES D’AMOUR

25 novembre 1959, il quittait ce monde. Comme un cadeau, parait en livrairie cette 

« CORRESPONDANC E » publiée par son ami Georges PERROS.

Il était discret,  cet ami-là, qui a correspondu  avec Gérard et Anne PHILIPE entre 1946 et 1978.

Jérôme GARCIN, qui a épousé Anne-Marie Philipe, la fille de Gérard, a préfacé avec recueillement  ce livre-souvenir.

Ces lettres contiennent toute l’émotion du monde,  il nous semble entendre  la voix de Gérard,  on imagine  les heures joyeuses de sa jeunesse au soleil, et on va comme ça jusqu’au bout de cette courte vie… jusqu’à la dernière lettre de l’ami, qui est comme un cri d’amour.

On se dit que Gérard PHILIPE était vraiment un extra-terrestre.   La photo  signée Lipnitzky  est hallucinante :  cette allure de chat sauvage, cette coiffure de punk, et ces yeux qui demandent pourquoi.  C’était en 1947, il avait encore  12 ans à vivre.  Cette semaine nous fêterons l’anniversaire de sa mort, en pleine gloire, après le tournage de LA FIEVRE MONTE A EL PAO de Luis BUNUEL.  Un mauvais film.

 

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SES MOTS D'AMOUR

Publié le par Miss Comédie

« Je ne connais qu’un seul devoir : aimer. »

Albert CAMUS (Carnet de notes.)

 

Oui, il a dit ça. Son charisme est enfin reconnu, quarante ans plus tard. Sera-t-il au Panthéon ?  Je le crois plus à l’aise dans le petit cimetière de Lourmarin, sous les buis et les lavandes qui l’embaument.

Le Panthéon ? « Absurde ! » je crois l’entendre.

A bientôt, chers amis du théâtre et de la vie.

Miss Comédie

 

 

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FÉES D'HIVER

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !   Oui   l’hiver on a besoin de chaleur.  Ces deux-là n’en manquent pas.  SOPHIE MARCEAU ET NATHALIE BAYE  sont à l’affiche, l’une des salles de cinéma, l’autre d’une salle de théâtre.  Des milliers de gens paient pour les voir,  ce sont nos deux plus populaires égéries du chaud business  français.  Allons-y !

Mon court-métrage parle aussi de chaleur humaine, celle qui se dégage  d’une personne apparemment froide...  le feu sous la glace !

 

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LA RONDE DE NUIT

Publié le par Miss Comédie






INTERIEUR JOUR

 

La salle de peintures flamandes du musée du Louvre.

Assis à l’entrée, sur une chaise, un garde en uniforme défraîchi, le dos vouté, la mine revêche, est perdu dans ses pensées.

Entre une très jeune fille, une  brochure à la main. Elle hésite sur le seuil, jette un coup d’œil circulaire sur les murs de la salle, puis s’adresse au gardien :

 

                                    LA JEUNE FILLE

                                    Pardon, je cherche le tableau qui s’appelle

                                    LA RONDE DE NUIT… ?

                                    LE GARDIEN, sans lever la tête, ronchon :

                                    Bonjour.

                                    LA JEUNE FILLE

                                    Bonjour !  (Un peu agacée)   Bon, vous pouvez

                                             me dire ?

                                    LE GARDIEN

                                    C’est pas ici.

                                    LA JEUNE FILLE

                                    Comment c’est pas ici ?  C’est où ?

                                    LE GARDIEN

                                    C’est au Rikj Museum à Amsterdam.  (Furieux)

                                    vous devriez savoir ça !

 

         La jeune fille est un peu interloquée, regarde sa brochure puis le gardien.

                                    LA JEUNE FILLE

                                    Merci.

Elle s’avance dans la salle et commence à regarder les toiles de très grand format qui couvrent les murs.  Elle passe un long moment devant chacune d’elles.  Elle finit par s’asseoir sur le banc central pour examiner la dernière toile, un immense tableau de bataille dans des couleurs sourdes.

Le gardien la regarde faire, sortant de sa prostration, et ne la quitte pas des yeux jusqu’à ce qu’elle soit assise sur le banc. 

Au bout d’un moment il se lève et va vers elle en claudiquant. 

 

 

 

                                   LE GARDIEN

                                   Mademoiselle, si vovoulez je peux vous raconter l’histoire de

                                   tous ces tableaux.

       

                                   LA JEUNE FILLE

                                    Non, merci, je voulais seulement voir LA

                                    RONDE DE NUIT.  Ceux-là ne m’intéressent

                                    pas.

                                    LE GARDIEN

                                    J’étais gardien au Rikj il y a longtemps.  J’ai

                                    bien vu ce tableau, LA RONDE DE NUIT.   

                                    Du bidon.

                                    LA JEUNE FILLE

                                    Quoi ?

Le gardien, toujours debout devant elle, se balance d’un pied sur l’autre.

 

 

                                   LE GARDIEN, chuchotant

                                   C’est un tableau trafiqué.  Rembrant l’avait peint pour…

                                   Je peux vous raconter ça aussi.

                                   LA JEUNE FILLE

                                   Mais...


Le gardien avance  la main comme pour inviter la jeune fille à se lever et à le suivre. 

                                    LE GARDIEN

                                    Les jeunes filles ne connaissent pas la peinture.  J’aimerais…  vous

                                    avez l'air....

Il laisse retomber sa main.

                                    LA JEUNE FILLE

                                    j’ai l’air de quoi ?

                                    LE GARDIEN

                                    Il faudrait trop de temps… vous, les minettes,

                                    il faut d’abord vous séduire, et après  seulement vousécoutez ce 

                                    qu(on vous raconte...

Son regard s’éteint, il reprend sa posture voûtée, les mains derrière le dos, et il s’éloigne en soupirant.   il  reprend sa place sur la chaise à l’entrée de la salle et les coudes sur les genoux, replonge dans ses pensées.

La jeune fille l’a regardé partir avec une expression de curiosité attendrie.

Au bout d’un moment, elle se lève et s’approche de lui.  Il ne la voit pas arriver.

Elle lui pose une main sur l’épaule, il sursaute et  lève la tête.

                                     LA JEUNE FILLE

                                             j’aimerais tellement vous entendre raconter l’histoire de

                                             LA RONDE DE NUIT !

                        

FONDU ENCHAINE

EXTERIEUR JOUR

L’esplanade du Carrousel du  Louvre.  La place déserte est baignée de soleil.  Deux silhouettes de dos marchent côte à côte.

On reconnaît le gardien et la jeune fille.

C’est elle qui, à un moment, lui prend la main. Leurs silhouettes en s’éloignant, deviennent de plus en plus floues, nimbées de lumière.

 

 

 

 

 

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SOPHIE MARCEAU ET NATHALIE BAYE N'ONT PAS FROID AUX YEUX !

Publié le par Miss Comédie

SOPHIE MARCEAU  PREND DES RISQUES...

 

Elle est sur les écrans dans le premier long-métrage d’ Alain MONNE, « L’HOMME DE CHEVET ».

 

Elle partage l’affiche avec l’amour de sa vie, Christophe LAMBERT`

Tout ça c’est très bien, mais vous connaissez le pitch du film ?  C’est une belle

tétraplégique clouée sur son lit de douleur et qui se tape une histoire d’amour avec un alcoolo détraqué.   La tétraplégique c’est elle, l’alcoolo c’est Christophe LAMBERT.  Dans la vie ils sont amants, mais qu’importe ?  Le sujet est du genre à tenter Almodovar ou David Lyonch, alors le  risque est de taille : que cette  histoire ne soit pas crédible, et que le film soit un navet.

En attendant de le voir, on est subjugué par la beauté des photos de Dominique ISSERMAN dans Madame FIGARO  qui les a pris en duo d’amour au  Raphaël et Grand Véfour, elle est totalement divine et lui craquant comme pas deux.  Ils disent des choses très belles dans leur interview, c’est déjà un film dans le film, une belle histoire d’amour. Si le film marche, ce sera le plus beau cadeau de leur vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NATHALIE BAYE    BRÜLE LES PLANCHES

 

Avant de ccéder la place à Sami FREY, elle occupe la scène du théâtre de l’Ateloier avec une pièce de Jon FOSSE, intitulée à bon escient « L’HIVER ».

Dans ce contexte de froidure extrême, elle se balade à l’aise aussi bien dans son accoutrement de mendigotte, ébouriffée, gros godillots, que dans sa tenue de séductrice, jupe de cuir rougte dévoilant ses jambes sublimes.

Quelle âge a-t-ellle ?  On ne veut pas savoir, tant elle est « encore » belle.

Côté performance, elle assure.  Elle sait prendre des risques, elle aussi.

Jusqu’à présent ça lui a toujours réussi. 

(Je pense  à la scène d’anthologie  dans quoi déjà ? où elle danse seule et avec désespoir sur une musique de rock, après avoir constaté que Jean-Pierre Bacri son mari la trompaie avec Isabelle Carré. Elle y était follement bonne.)

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LES BONS CONTES FONT LES BONS AMIS

Publié le par Miss Comédie

« Les diamants et les pistoles

Peuvent beaucoup sur les esprits,

Cependant les douces paroles

Ont encore plus de force et sont d’un plus grand prix. »

Charles PERRAULT  (Les Fées)

 

Les Fées, un conte que je ne connnaissais pas.  Très moral, à ce qu’il paraît,

mais on adhère.

Je vous laisse en compagnie des bonnes fées   pour une bonne semaine. Je vous rapporterai des échos de la capitale.

Laissez-vous en conter, mes amis.

Miss Comédie

 

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UN TRÉSOR, DES TRÉSORS

Publié le par Miss Comédie

`Bonjour !  Puisque c'est aujourd'hui jour de chance, on va parler trésors.

TRÉSOR, le film, est un souvenir de Claude BERRI. Les trésors de Pierre BERGÉ sont des souvenirs d’Yves SAINT-LAURENT.

L’un sort cette semaine             au cinéma, en même temps que le livre de Nathalie RHEIMS, « Claude » sort en librairie.

Les trésors de SAINT-LAURENT sont en vente au Théâtre Marigny.

 Et pour tous les deux ce sont les souvenirs d’une vie à deux aujourd’hui interrompue.

On commence par ma scène du jour, qui est, elle aussi, le  souvenir d’une époque disparue.

 

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SILVANA MANGANO, REINE DE LA NUIT

Publié le par Miss Comédie

Le Cap Ferrat.  Réception chez le producteur Dino de Laurentis et sa femme, l’actrice Silvana Mangano.  Je suis invitée par deux journalistes copains de mon père, à les accompagner.

 Un jardin aux terrasses ponctuées de cyprès, livrant aux   dernières dorures du couchant l’impeccable désordre de sa végétation et la surface limpide de ses pièces d’eau.

Une villa s’offrant aux regards avec indécence, toutes fenêtres ouvertes, débordant de lumières, contre le ciel mauve et les cyprès noirs.

Debout sur le perron, le couple accueille ses invités dans  une attitude souveraine.  J’eus un choc : la beauté de cette femme Silvana Mangano.  La grâce innée de chacun de ses gestes . Elle, la fille aux cuisses nues de « Riz Amer »,  portait une robe noire dont le  col très montant laissait ses épaules nues et dont la soie fluide glissait le long de sa minceur.  Un bijou scintillait à l’endroit de son coeur.  Un léger diadème en fleurs de jasmin éclairait la masse sombre de sa chevelure.

Queslques années plus tard on cla voyait dans « MORT A VENISE », toujours aussi belle. C’était pour elle qu’il fallait mourir.

Mes deux compagnons journalistes avaient disparu. Un instant, mon coeur se serra dans un souvenir imprécis. Une autre soirée, un autre cavalier fantôme... Mais Philippe R.  ne me quittait pas des yeux.  Entre deux interviews,  il revenait vers moi :

-  Ca vous plait ?  C’est merveilleux, n’est-ce pas ?

Il veillait à ce que j’ai toujours du champagne.  Son acolyte le photographe guettait, l’objectif à l’épaule.  Parfois un éclair de flash trouait la nuit.  Il y avait un instant de panique, une fuite, des voix protestaient.  Mais tout se calmait vite.  Les stars jouaient le jeu.

Je m’approchai de la villa.  Un flot de musique s’échappait de ses fenêtres ouvertes.  On dansait à l’intérieur.

Un homme en veste de smoking blanc d’une classe incroyable me croisa sur les marches et me sourit :

« Are you alone ?  Are you looking for someone ?

« No, no, I am just visiting, it is such a beautiful place…

« How old are you, honey  ?

« Eighteen.

« My goodness !  Help !  fit-il en descendant les dernières  marhces avec un grand rire.

Je me retourdnai, croyant avoir eu une vision.  Mais non, c’était lui, c’était  Dean Martin.

Ce soir-là, tout me paraissait normal.  Aujourd’hui, ce souvenir ne m’appartient plus.  Il est tombé dans un champ de prescription, comme un vieil autographe dont l’auteur n’a plus la cote.

 

 

 

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NATHALIE RHEIMS ET PIERRE BERGÉ : SOUVENIRS À VENDRE

Publié le par Miss Comédie

NATHALIE REIMS : SOUVENIRS D’AMOUR AVEC  CLAUDE BERRI

L’écrivaine à la chevelure de lionne,   (qu’elle vient de couper, paraît-il), belle spécialiste du dialogue avec les morts, nous raconte son Claude Berri.

Elle nous a parlé de Charles Denner, et puis de son frère disparu, après avoir écrit sa douleur d’avoir perdu son père, Maurice RHEIMS, grand amateur d’objets rares à qui il prêtait une âme.

Aujourd’hui elle revient sur sa vie avec Claude BERRI, décédé en janvier dernier, avec qui elle a vécu dix ans de bonheur et pour qui elle a quitté l’éditeur Leo Scheer, son époux depuis quinze ans…

L’histoire de leur rencontre  ferait un beau sujet de film… Son livre qui s’intitule « Claude », tout simplement, est édité aux Editions… Léo Scheer.

 



 

CLAUDE BERRI NOUS LÈGUE UN TRÉSOR     

C’est le film qu’il avait commencé à tourner juste avant sa mort et qui sort cette semaine.  « TRESOR » a été conduit jusqu’à son terme par François DUPEYRON, avec l’aide fervente des deux fils de Claude, Thomas LANGMANN et Darius.  Alain CHABAT y joue le rôle principal après le désistement d’Yvan ATTAL immobilisé par une chûte alors qu’il tournait RAPT.  Mathilde SEIGNER est sa partenaire dans cette comédie désopilante dont le héros est un chien un peu trop envahissant. 

 

 

YVES SAINT-LAURENT  JOUE JE TE QUITTE ET TU DOUBLES,

AU THÉÂTRE MARIGNY

YSL,  c’est un sujet de roman à lui tout seul, qu’auraient pu écrire Marcel Proust, Oscar Wilde ou  Paul Morand, un poète de la mode, un créateur de beauté.

 Pierre BERGÉ finit d’écouler les vestiges d’une vie à deux, cette fois ce sont les objets que l’on dit « intimes », c’est quoi, les objets intimes ?  Pour les vendre, il faut qu’ils aient été choisis avec un certain goût du luxe : miroirs biseautés, brosses à cheveux en écaille, flacons de toilette en cristal, chausse-pieds en ivoire, et des cintres en cèdre du Liban, et des ménagères en argent massif, et quoi encore ?

Bien sûr, il va doubler le prix.   La valeur ajoutée, c’est le NOM de la main illustre qui s’est servi de ces objets et les a partagés avec un homme d’affaires impénétrable. (en apparence !)

Après la « vente du siècle » au Grand Palais, qui avait vu s’enoler les prix de leur collection de tableaux, les objets intimes se disperseront au Théâtre Marigny, cela convient mieux à une collection plus prosaïque…

Et c’est quand ?  Du 17 au 20 novembre, pour tous ceux à qui il manque une pelle à tarte gravée  ou un vase XXL en porcelaine chinoise.

 


 

 

 

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MODIANO LE DIT SI BIEN

Publié le par Miss Comédie


 

 

« Pourquoi certaines choses du passé surgissent-elles avec une précision photographique ? »

Patrick MODIANO  (Rue des Boutiques Obscures)

 

Il vit dans le souvenir et il en parle mieux que personne.  Le souvenir est son

pain quotidien.

A bientôt, chers astronautes de la mémoire  !

Miss Comédie

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A L'EST, QUOI DE NOUVEAU ? ..... L'OUEST !

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !  L'Ouest serait-il  le paradis ? En tout cas,  c’est là qu’ils ont choisi de vivre :

MIKHAIL  BARYSHNIKOV  et RADU MIHALEANU, ces deux exilés de la danse et du cinéma.   A Berlin on ne va pas les blâmer, puisque désormais, l’est et l’ouest ne sont qu’un seul point cardinal.

Les projecteurs sont sur eux, l'un à l'Opéra de Lyon, l'autre dans les salles de cinéma.


Mais tout de suite : la 2ème partie de mon court-métrage L’ABSENCE se termine sur un départ vers l’inconnu,  peut-être le paradis…

.

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L'ABSENCE

Publié le par Miss Comédie

(2ème partie et fin)

 

 

 

EXTERIEUR NUIT -  RUES DE PARIS

Scène 4

THERESE  marche dans une rue plongée dans l’obscurité.  Quelques passants  pressés. On entend  un klaxon au loin.  Elle  marche, les mains dans les poches de son imperméable.  On la suit un moment puis la caméra la précède et cadre son visage.   L’expression est neutre, indéchiffrable.

 

CUT

INTÉRIEUR NUIT

Scène 5

LE SALON DE THÉRESE

 

Perché sur le dossier d’un fauteuil, le chat est immobile devant la fenêtre, scrutant la nuit.

 

CUT

EXT. NUIT -  RUES DE PARIS

Scène 6

THERESE marche toujours dans Paris. Toujours au même pas, ni lent ni pressé, toujours les mains dans les poches, même visage impassible.

La rue, cette fois, est animée, les cafés sont encore ouverts, les gens de la nuit sont dehors.

 

 

FONDU ENCHAINÉ

EXT. NUIT -  RUES DE PARIS

Scène 7

THÉRESE marche maintenant dans une avenue très large, bordée d’arbres. Quelques voitures passent et  disparaissent au loin. L'une d'elle, surprise par la  silhouette prise dans les phares, donne un coup de klaxon qui se prolonge dans le lointain.

Thérèse  s’arrête soudain et semble désorientée.  Elle regarde autour d’elle,  hésite un moment immobile, puis reprend sa marche vers l’extrémité de cette avenue interminable, vers la nuit profonde.

 

CUT.

INTERIEUR JOUR.

Scène 8

Le hall de l’immeuble de THÉRESE.

La voisine et ses deux enfants partent pour l’école.

 La concierge est en train de rentrer les poubelles.

 

                                                LA VOISINE

                                                Le chat a miaulé toute la nuit…

                                                LA CONCIERGE

                                                Oui, elle n’est pas rentrée…  Elle ne m’a rien dit.

                                                LA VOISINE

                                                C’est étrange qu’elle  soit partie sans son chat…

                                                LA CONCIERGE

                                                Si, maintenant ça me revient…  Elle est descendue

                                                vers huit heures, j’allais fermer la porte cochère à clé

                                                elle m’a dit « je reviens, je vais jusqu’au tabac  j’ai

                                                encore oublié d’acheter des clopes… »

 

FIN.

 

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LES PARADIS DE BARYSHNIKOV ET DE RADU MIHALEANU

Publié le par Miss Comédie

BARYSHNIKOV MÈNE LA DANSE À LYON

 

Après Rudolf NOUREIEV, c’est le plus grand.  Immense star aux Etats-Unis, il a dansé sur toutes les scènes du monde, les plus grands ballets, les plus belles chorégraphies.   A 61 ans il continue à danser, mais différemment.  Il ne s’envole plus dans des sauts hallucinants, il a pris un rythme plus mesuré, plus moderne, il n’est plus en collant chair mais en pantalon et tee-shirt, mais son corps reste toujours aussi « musical ».

MISCHA est père et même grand-père, le paradis ça conserve !

 Lyon a le grand privilège de l’accueillir pour trois soirs seulement à l’Opéra de Lyon, du 10 au 13 novembre..

Il va danser une série de pièces créées pour lui par des amis chorégraphes russes ou américains, parfois en duo, parfois seul, des chorégraphies très

nouvelles dans un esprit contemporain où se mêlent effets sonores et vidéos.

 

RADU  MIHAILEANU DONNE  SON CONCERT DANS LES  SALLES

Lui, dont les parents furent persécutés par le régime Ceaucescu, pour qui

la place Rouge était le symbole de la dictature et de la terreur, a pu tourner

une scène de son film LE CONCERT sur cette place, réquisitionnée par la production rien que pour lui !

Une belle revanche de la vie comme il y en a quelque fois.

Le film raconte l’histoire d’un grand chef d’orchestre déchu, licencié par

Brejnev pour avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs.

C’est une comédie qui mèle le burlesque à l’émotion et où Mélanie LAURENT

s’est faufilée, pas folle la guêpe, elle fait les bons choix.

 

VANESSA PARADIS BELLE DE PUB

On ne peut pas parler de paradis sans penser à elle, LA Paradis, la délicieuse Fille sur le Pont.

Elle va être l’égérie de CHANEL pour son nouveau rouge à lèvres, après avoir été celle de son parfum Coco… Chouette, on va revoir le bout de son nez, maintenant qu’elle nous préfère les Américains…

 

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LE CHEMIN DU PARADIS

Publié le par Miss Comédie

 

« Quand la maison d’un homme est pleine de chiens sauvages, il lui faut aller chercher la paix ailleurs. »

Pearl BUCK 

 

Celle qui a écrit le super best-seller « Vent d’Est, vent d’Ouest » savait de quoi elle parlait.   C’est comme ça que tant de gens ont pris le chemin du paradis, le chemin de chez nous !

A bientôt, chers anges …

Miss Comédie

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AUJOURD'HUI C'EST L'ENFER !

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !   Vous comprendrez pourquoi en lisant l'actu. (Mais en plus, la météo s'y met.)

Sans que cela soit dit, il est beaucoup question d’absence dans ces pages.

Le mois de novembre est responsable.   Triste ? Non, ce n'est pas si triste.

Pour savoir la fin du court-métrage d’aujourd’hui, il vous faudra revenir mercredi…

 

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L'ABSENCE

Publié le par Miss Comédie

(première partie)

SCÈNE 1

 

INTERIEUR JOUR.

Un salon meublé à l’ancienne, bourré de photos et de souvenirs.

Allongée dans une méridienne, une femme entre deux âges regarde la télé.

Posé sur le récepteur, un portrait d’homme en noir et blanc dans un cadre

de bois sombre.

A ses pieds, un chat noir et blanc dort, roulé en boule.

 

                                                THÉRESE

Quand est-ce que tu vas  te décider à mettre le cable ?

                                                On est obligé de se farcir ces crétineries alors qu’il

                                                existe des chaînes de théâtre, de littérature, de

                                                mode….  Tu devrais y penser, un jour…

 

Pas de réponse puisque Thérèse est seule dans la pièce.   Elle ne paraît pas s’en émouvoir.  Au bout d’un moment, elle remue ses pieds pour réveiller le chat.

                                                THERESE

                                                Voilà les infos.  Je vais te faire à manger.

 

Elle se lève et va vers la cuisine, le chat sur ses talons.  Elle commence à s’activer puis :

                                                THERESE

                                                Mince alors !  J’ai oublié ta boîte de Whiskas chez

                                                l’épicier.   J’y vais vite, il ferme à la demie.

 

Elle décroche un imperméable au porte-manteau de l’entrée.

                                                THÉRESE

                                                Tu bouges pas d’ici, hein ?  J’en ai pour une minute !

Elle claque la porte et on la suit dans l’escalier.  Elle descend son étage et dans le hall, croise une femme jeune avec deux enfants accrochés à ses basques.

                                                LA FEMME

                                                Bonjour madame vous sortez ?

                                                THÉRESE

                                                Oui, j’ai oublié quelque chose chez l’épicier…

                                                LA FEMME

                                                Vous avez de la visite ?

                                                THÉRESE

                                                Non, pourquoi ?

                                                LA FEMME

                                                Je vous ai entendue  parler à quelqu’un, en

descendant …

                                                THÉRESE

                                                Je devais parler à mon mar… à mon chat.  Au revoir !

Elle sort de l’immeuble et fonce chez l’épicier.

 

EXTERIEUR JOUR.

Scène 2

I’EPICERIE

                                                THÉRESE

                                                Re-bonjour !  Dites, j’ai oublié le Whiskas tout à `                                                           l’heure !

                                                L’ÉPICIER

                                                Mais non madame Boulle, je vous ai vue le mettre

                                                dans votre cabas !


                                              THERESE

                                                Ah ?

Une lueur de panique passe dans son regard.

                                                Bon, merci…

Elle sort de l’épicerie.

 

FONDU ENCHAINÉ

Scène 3

Dans la cuisine, elle ouvre la boîte de Whiskas devant son chat qui a sauté sur la  table.

                                                THÉRESE

Tu vois, ç’est arrivé encore une fois… il y a des choses qui m’échappent…  Je perd la mémoire…  Tu crois que c’est grave ?…  Ca m’inquiète…

Elle pose l’assiette pleine de nourriture sur le sol  et  s’assied à la table pour regarder manger son chat.

                                                THERESE

                                                Moi ?  Non mon chéri je n’ai pas faim.  Depuis que tu

                                                es parti je n’ai plus jamais faim…

Puis son regard va se poser sur la photo de son mari posée sur le buffet et elle reste plongée dans une sorte d’hébétude.

(À suivre : mercredi 11)

 

 

 

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DEUX STARS D'ENFER

Publié le par Miss Comédie

ROMY SCHNEIDER,  la douloureuse

 

Elle revit dans un documentaire sur le film  inachevé de Georges CLOUZOT, « L’ENFER ».  C’est drôle, ce titre nous dit quelque chose : n’a-t-on jamais vu ce film ?   Non, on a vu « L’ENFER » de CHABROL, avec Emmanuelle BEART.

Là, il s’agit de faire revivre une actrice mythique, Romy Schneider.

C’est fou ce qu’on a en réserve, de personnages mythiques qui refont surface au gré de nos envies. .

Ces mythes qui ont vécu ont gardé le don de nous mettre la larme à l’œil.

C’est comme pour des êtres chers : pourquoi ne sont-ils plus là ?

ROMY reste comme une figure de martyre, torturée par la vie, achevée par la presse à scandale.

« L’ENER », commencé en 1964, s’est interrompu avec la mort brutale de CLOUZOT.  La pellicule tournée contenait déjà des trésors.  Le scénario était intact.  On en a fait un documentaire  qui mêle le passé au présent.

Certaines scènes qui n’ont pas été filmées sont lues par Bérénice BEJO et Jacques GAMBLIN. Il y a des interviews de ROMY et les quelques scènes qu’elle a tournées, troublantes.

Un belle couronne à poser sur sa tombe.

 

SAMI  FREY,  le doux ténébreux

 

Lui au moins, est vivant ! C’est un acteur d’enfer. Il faut le regarder, l’écouter, le vénérer, c’est l’un des derniers mythes.

Sa beauté s’évanouit.  Il a vieilli. Ce n’est plus le  Ely, de  « Se Trouver », aux côtés de sa Delphine si belle en Donata Genzi.  Ca ne peut plus être, c’était en 1967 et le temps passe.   Elle a disparu… il est resté, pour notre bonheur.

Il est encore une fois seul en scène  avec un texte de Samuel BECKET peu connu « PREMIER AMOUR ».  Je pense que BECKET a volontairement piqué ce titre à TOURGUENIEV pour en donner sa version à lui.   Chez BECKET toute tentative de sentimentalité est vite détournée.

Sami FREY n’est que douceur.  Les mots qu’il va dire seront ses mots, n’en déplaise à l’auteur.  S’il a choisi ce texte, c’est bien qu’il y a trouvé  quelques « mots bleus »…

C’est au Théâtre de l’ATELIER, théâtre intime qui lui va si bien.

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LE PHILOSOPHE A DIT

Publié le par Miss Comédie

« Autrui, c’est les autres, c’est-à-dire le moi qui n’est pas moi. »

Jean-Paul SARTRE  (L’Etre et le Néant-)

 

Une façon très particulière de dire que l’enfer c’est les autres.

Bon, on termine avec l’ener, demain j’écris sur le paradis.

Bonne semaine, chers internaute et particulièrement à ma chère minette qui se reconnaîtras !

Miss Comédie

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LE PRIX DE LA PLUME

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !  Toutes ces plumes qui plument ! Tous ces écrits vains !  Bien sûr il en faut pour tous les goûts, et le choix rst grand.

Le GONCOURT  cette année, est attribué à une femme, et il est EDIFIANT. 

La 4ème de couverture est là pour vous prévenir, on ne le lira pas.

Le RENAUDOT est une surprise car BEGBEIDER n’est pas spécialement un chouchou des érudits, mais il est le bienvenu.  Enfin une brise rafraîchissante sur la littérature.

 Marisa BERENSON est pour moi un parangon de classe et de beauté. Elle ne peut pas avoir écrit une ineptie.   De la littérature non plus, mais certaines plumes ont un charme qui compense

.

 


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L'HOMME DU TRAIN

Publié le par Miss Comédie

Hélène a pris place dans le TGV qui l’emmène à Paris.  C’est une place isolée avec vis-à-vis et en face d’elle s’installe un homme en costume gris.  C’est un beau mec élégant,  cartable Hermès, souliers cirés.  Elle est assez cotente et s’apprète à croiser ses jambes de façon discrète mais glamour lorsque le monsieur sort son portable.  Aïe !   Patatras, le rêve s’effondre,  c’est un plouc.  Il ne se lève pas pour aller parler dans le sas, il tapote un numéro et commence une conversation dont pas un mot n’échappera à Hélène.

 

« Allo  Luc ?  Tiens, tu réponds ?

-       …

-       -  dans le TGV je monte à Paris signer un marché.  Dis donc, je voulais te

demander…  Je dîne ce soir chez les Sanders… tu connais les Sanders ?

 

Hélène sursaute.  Elle aussi connaît les Sanders.  Même qu’elle dîne chez eux ce soir, elle aussi. Elle dresse l’oreille.

«  Tu  sais qui ils ont ivité ?

-       …

-       Hélène Laurent, la nouvelle directrice littéraire de Charing Cross Books.

-       -…

-       - Oui, et qui a viré Joseph pour mettre  son mec à sa place.  Il paraît que c’est une tueuse.

 

Hélène croise ses jambes et les décroise mais il ne la regarde pas, il est  le nez à la vitre à regarder défiler le paysage pendant qu’il parle.

-       Si elle est belle ?  Ca je sais pas, je te dirai demain.  Mais le bruit court qu’elle les tombe tous.  Mais moi tu comprends, je m’en fous qu’elle soit belle, je veux seulement venger mon copain Joseph.  Donc, j’ai un plan.

 

-       -…

-       - Non, mieux que ça : je vais la draguer.  Je vais lui proposer de la raccompagner chez elle, je ferai une halte au bar du Raphéël et là, si ça marche, je demanderai une chambre.

-       - …

-       -  J’y vais fort ?  Ben oui, j’y vais fort, mais c’est tout ce qu’elle mérite, la garce !  Le coup du mépris !  Tu sais comment elle a viré Joseph ?  En lui faisant du gringue pour qu’il l’invite à dîner et là elle lui a annoncé qu’il était viré.  Joli !

 

Hélène rugit intérieurement.  Ce salaud de Joseph avait fait passer les ventes d’un jeune auteur sur le compte d’un de ses protégés, ni vu ni connu, il a fallu que je mette le nez dans les comptes pour le voir !

Il ne fallait pas qu’elle croise son regard.  Elle se plongea dans le magazine qu’elle avait acheté dans la gare.  Elle bouillait, à la fois de  dépit de se découvrir une image  si peu flatteuse, mais aussi d’impatience de se retrouver ce soir, chez les Sanders, face à face avec son futur dragueur.

Ah, il voulait la draguer ?  Il allait comprendre sa douleur.

Il y eut un éclat de rire et l’homme, apparemment très satisfait de son plan, éteignit son portable et ouvrit sa serviette pour y saisir un ordinateur qu’il déploya sur la tablette.  C’est à ce  moment-là qu’il s’aperçut de la présence d’Hélène, et qu’il manifesta un certain intérêt.  Un « pardon » en retirant son pied, un sourire charmeur réitéré chaque fois que leurs regard s se croisaient. Mais devant le visage fermé d’Hélène, il n’osa pas entamer le dialogue.

A la gare de Lyon, ils se  retrouvèrent dans la file des taxis.  Là,  il risqua le tout pour le tout.

-       Vous avez un plan pour ce soir ?  demanda-t-il comme s’il était guide touristique.

-       Non…  pas encore, répondit Hélène avec un regard accrocheur.

-       Ah… très bien, voulez-vous que l’on se retrouve quelque part ?

 

II n’osait croire à une victoire aussi rapide et eu un sourire ravageur alors qu’elle susurrait :

-       J’ai une envie folle d’aller voir le spectacle du Crazy…  Vous accepteriez de m’y emmener ?

-       Avec joie !  C’est une idée géniale !

-       - Le spectacle est à 2Oh 15,  retrouvons-nous chez Francis à 2O heures ?

-       D’accord,  j’y serai.    A ce soir….. ?

-       Hélène.   Et vous ?  

-       Edouard.

-       - Ciao, à ce soir !

Ils s’engoufrèrent chacun dans leur taxi, sans même échanger leurs numéros de téléphone.

Le soir, les Sanders eurent un coup de fil de défection d’Edouard.

A   vingt et une heure,chez Francis,  Edouard  but trois coupes de champagne  puis, résigné, demanda l’addition.  Puis il appela un taxi et à tout hasard,  fila chez les Sanders.

On lui remit son couvert.  En face de lui,   le sourire d’Hélène lui fit l’effet d’un soufflet.

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LE GONCOURT SINON RIEN

Publié le par Miss Comédie

 

Les Frères Goncourt étaient des personnages peu sympathiques.  Des monuments de misogynie, de suffisance et de pessimisme. Et voilà qu’ils sont devenus les fanions de la grande littérature.  Cette année, ils grincent des dents dans leur tombe car c’est une femme qui l’a eu.

 

MARIE N’DIAYE A  FAIT APPEL A « TROIS FEMMES PUISSANTES » 

ET CA A MARCHÉ !

Petit rappel des lauréats qui l’ont précédée :

2008 :  Atiq Rahimi, « Syngué sabour. Pierre de patience (Pol)

 

2007 : Gilles Leroy « Alabama Song » (Mercure de F.)

2006 : Jonathan Littell  « Les Bienveillants » Gallimard)

2005 : François Weyergans « Trois jours chez ma mère » (Grasset)

2004 : Laurent Gaudé « Le Soleil des Scorta »  (Actes Sud)

2003 : Jacques-Pierre Amette  « La Maîtresse de Brecht  (Albin Michel)

2002 : Pascal Quignard  « Les ombres errantes »  (Grasset)

2001 : Jean-Christophe Rufin  « Rouge Brésil »  (Gallimard)

2000 :  Jean-Jacques Schuhl  « Ingrid Caven »  (Gallimard)

 

Faites le compte : combien en avez-vous lu ? 

 

 

MARISA BERENSON  JOUE  AVEC SES SOUVENIRS

 

Son livre s’appelle « Moments Intimes » et je suppose qu’elle a dû trier !

Elle en parlait simplement  avec Olivier BELLAMY sur radio Classique.

Sa voix sublime parlant un Français impeccable racontait quelques  rencontres, quelques anecdotes de ses films.  C’est une femme qui a connu et fréquenté les plus grands de ce monde, aussi bien outre-Atlantique qu’en Europe.  Elle a malheusement soixante deux ans.  On pourrait dire que pour elle, c’est fini.  Mais non.  Elle est toujours belle, une beauté qui nous dépasse, nous les petites nanas « super-sexys », « super-mignonnes »,   elle a quelque chose de plus.

Son livre ? Et ben je l’ai pas lu mais ce qui m’intéresse, c’est pas son style, c’est elle.  Quitte à lire des romans sans style, autant lire le sien, car sa vie est un roman qu’on n’invente pas.

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DU BOUT DES LÈVRES...

Publié le par Miss Comédie

« Il ne suffit pas d’avoir du talent, il faut encore se le faire pardonner. » et comme ils sont deux  :

« Un livre n’est jamais un chef-d’œuvre, il le devient. »

Edmond  et Jules de GONCOURT

Moi je dirais qu’il est beaucoup plus difficile de se faire pardonner son talent que d’écrire un livre.

C’est le miracle qu’a accompli Frédéric Begbeider  avec son ROMAN FRANÇAIS.  Il aurait tout aussi bien pu se faire écharper.  Mystère…

A bientôt, chers amis de la plume  … et du show-business !

Miss Comédie

 

*   Vous n’avez pas réagi à la petite erreur que je vous signalais lundi, c’est que vous n’êtes pas de vrais cinéphiles.  Je vais  donc vous la révéler.

La musique d’Ennio Morricone que vous avez pu écouter en lisant le blog était celle de « POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS »  et non celle de « POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS » dont je vous donnai le compte-rendu.

 

 

 

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MES TONTONS FLINGUEURS

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !   Dans les films de Sergio LEONE,  les chasseurs de prime sont vêtus de cuir et tirent sur tout ce qui bouge. Aujourd’hui ils sont en bleu marine et s’attaquent à tout ce qui roule. Mas passons. C’étaient des hommes glamour.  Leur univers, c’était les grands espaces et les chevaux.  Aujourd’hui, notre glamour boy Bruce WILLIS évolue dans un monde de clones…  Mais les flingues sont toujours là ! 

Des flingues il y en a même dans les boîtes à gants des Mercedes où l’on ne met plus ses gants depuis longtemps.  Bref, aujourd'hui ça rigole pas.


 

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BARCELONA

Publié le par Miss Comédie

Flash-back : nous roulons  dans une avenue bordée d’immeubles cossus, dont certains arborent des façades ouvragées, ornées d’incrustations de céramiques colorées, de balcons torturés.  L’architecture de Gaudi. Je le reconnais, c’est le paseo de Gracia.

Barcelone me parait immense et vide - ce n’est pas le souvenir que j’avais gardé de mon premier voyage.  Mes parents et moi avions arpenté les ramblas à l’heure du paseo, au milieu d’une foule  bigarrée.  Des odeurs d’épices et d’huile d’olive montaient des ruelles inquiétantes. La Sagrada Familia avait imprimé en moi l’image d’une cathédrale de cauchemar.


Hubert  ne parle toujours pas.  Où m’emmène-t-il ? Je commence  à éprouver quelque chose comme de la peur.  Il ne reste rien de notre complicité du premier jour.  Pourquoi m’a-t-il proposé ce voyage ?  Je  le connais à peine.   Des histoires d’enlèvement me reviennent en mémoire. Les filles disparaîssent, direction Marrakech et plus jamais on ne retrouve leur trace. J’écarte ces idées noires et attend la suite.

Nous nous engageons dans une rue étroite, puis une autre, et soudain nous sommes enveloppés d’une ombre bienfaisante. La Mercedes s’est glissée sous un porche en pierre et débouche dans une cour plantée d’un palmier miteux.  Hubert coupe le moteur et se tourne vers moi.

-  J’ai quelqu’un à voir ici, dit-il.  Ce ne sera pas long.  Peux-tu m’attendre dans la voiture ?

Le tutoiement m’agace.  Quelle sorte d’intimité avons-nous gagnée pendant ces deux heures ?

Il n’attend pas la réponse et sort prestement de l’auto, son blouson sur l’épaule.  Il disparait dans un couloir sombre encombré de poubelles.

Je suis descendue pour me dégourdir les jambes et je me suis approchée de ce couloir nauséabond au bout duquel un escalier en bois s’enfonçait dans le noir.  Sur la façade, une plaque en émail à moitié écaillé :  “Vicente Gonzalez, Import-Export.  Primero piso derecha.”  Mais peut-être Hubert était-il monté plus haut.

Je suis remontée m’asseoir dans la voiture de plus en plus  inquiète.

J’ouvre alors la boite à gants comme ça, pour chercher de quoi lire, un mouchoir, que sais-je ? et je tombe sur un revolver posé là, comme une vulgaire paire de jumelles.  Mon coeur fit un bond. Tout ce que j’avais imaginé me semble maintenant une réalité.

Je ne réfléchis pas longtemps. Je glissai de mon siège sur celui du conducteur, tournai la clé de contact, entamai une marche arrière pour me retrouver dans le bon sens et démarrai en trombe.  Je  devais quitter cet endroit où Hubert était en train de marchander ma petite personne.

Je refis en sens inverse le trajet que j’avais bien observé et me retrouvai dans Diagonal.  La ville commençait à s’animer. Je roulai vers le Nord et trouvai vite l’autoroute  qui menait à Gijona et puis la frontière. Je savais que ma fuite ne me délivrerait pas d’Hubert mais en France il ne pouvait rien.  Il serait furieux de ne pas retrouver sa voiture et risquait de venir m’attendre en bas de chez moi pour me demander des comptes. Je m’en foutais, tout plutôt que de rester à Barcelone,  pseudo capitale, ville de sangre y sol.

 J’ai eu de la chance, aucun carabinier ne m’a arrêtée avant la frontière, et au Perthus la file d’attente était bien trop longue pour s’éterniser dans les détails.  Je me suis retrouvée à Toulouse et dès le lendemain je   quittai mon studio pour retrourner chez ma mère.

 

J’avais laissé la Mercédes dans un parking de supermarché, avec le revolver dans la boite à gants.

Au bout d’une année de silence, j’ai conclu que j’avais eu raison de m’enfuir : si Hubert ne s’était plus jamais manifesté, c’était qu’il n’avait pas la conscience tranquille.

 

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ILS CAUSENT PAS, ILS TIRENT

Publié le par Miss Comédie

POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS : ON COURT !

 Là-dedans vous avez de quoi faire fantasmer une salle entière de nanas, même très bien accompagnées.  Les gros plans sur les visages burinés, chapeaux rabaissé sur les  regards qui tuent.  Et Clint Eastwood, la trentaine,  faisant tournoyer mollement son colt dans sa main en souriant, est à  tomber.

En face il a LEE VAN CLEEF, pas mal non plus : masque impassible,  regard mongol, froidement déterminé à tuer dans la plus parfaite légalité.

Et les bandits, dont GIAN MARIA VOLONTE était le chef torride,  rivalisaient de sensualité brutale, comme on aime.

 La msique irrésistible d’Ennio MORRICONE.

Et la petite musique de la montre vous vous en souvenez ?

Ces tontons)là ils font pas rire, mais on aimerait bien les avoir dans la famille. 

 Ils ont un mépris total de la caméra.  Ils font ce qu’ils ont à faire, point.

Et bien sûr, qu’ils n’ont pas du tout le mépris de la caméra.  Bien sûr qu’ils ont appris leur dialogue.  Bien sûr qu’ils jouent.   C’est ça qui est bluffant.

Ce film passait à la FONDATION  Lumière à Lyon,  c’est un festival Sergio Leone qui dure deux semaines.  Courez-y !

 

BRUCE WILLIS  CONTRE SON  CLONE

 

Bruce WILLIS en flic humain   est chauve, il a pris un drôle de coup de vieux.  Son clone est jeune, beau visage dur à la chevelure blonde.   A choisir, je prend le vieux flic humain.  Ila encore dans le regard cette lueur qui fait craquer les minettes.

Bruce WILLIS adore  tourner des films d’anticipation.  Voir LE CINQUIEME ÉLÉMENT,  SIXIEME SENS, INCASSABLE etc.  Là, le film CLONE, de  Jonathan Mostow  nous plonge dans un monde cybernétique qui arrive à grands pas, où chaque être humain possède son clone et lui fait faire ses corvées. Un tueur se met à assassiner des êtres humains et un flic est mis sur le coup.  Seulement, les flingues ne tuent pas les clones et il est bien perplexe.

La bande annonce ne montre que des explosions, des émeutes, des cris  dans des ville-fantômes.  Et pas assez Bruce WILLIS, son flingue à la main.

 

 

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IL ÉTAIT UNE FOIS...

Publié le par Miss Comédie

« Ce mot de western spathetti, c’est le mot le plus con que j’aie jamais entendu de ma vie. »

Sergio LEONE

 

Quand il sont sortis, ses films se sont fait massacrer par la critiique.  Heureusement, le public a eu son mot à dire...

Aujourd'hui, on les classe parmi les chefs d'oeuvre.  Comme quoi.

Miss Comédie

* si vous avez constaté une petite erreur dans l'animation de ce blog, vous pouvez me la signaler dans un commentaire, ça me prouvera que vous êtes un vrai cinéphile...

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