Bonjour ! Et voilà la dernière scène des AMOUREUX DE LA SALLE D’ATTENTE. Avouez que j’ai bien calculé mon coup : 31 juillet, fe rideau tombe mais dans mon théâtre il n’y a pas de relâche, voyez. Un autre genre de divertissement vous attend pour le mois d’août, on s’habille léger, on papillonne de ci-de là, alors je vous ai découpé des COURTS MÉTRAGES POUR L’ÉTÉ qui ne vous prendront pas la tête, juste de petites scènes prises sur le vif que j’ai écrites comme elles me venaient. Une scène par jour, pas de changement dans l’esprit de Miss Comédie.
THOMZD Si tout d’un coup, là, elle débarquait, sans crier gare, parcequ’elle aurait oublié un bouquin, un gant, je sais pas moi, ou pour te dire au revoir, adieu, si elle débarquait sans crier gare, maintenant... LUI Allez, allez... THOMAS Qu’est-ce que tu ferais ? LUI (se tenant la tête) Oh ben je crois que je pourrais en pleurer, tiens. THOMAS Oui ? LUI Je la prendrais dans mes bras en pleurant. Je crois que tout serait dit. THOMAS Elle est là. LUI Quoi ? THOMAS La voilà, je l’entends. LUI Tais-toi.
La porte s’ouvre sur SONIA.
LUI Thomas, tu es le diable. THOMAS Oui, papa.
ELLE s’avance vers LUI dans la pénombre et ils s’étreignent.
THOMAS, s’avançant vers le devant de la scène Bon, lui sa toux c’est le tabac, on le sait. Mais elle, ses boutons, si ça n’est pas lui, c’est quoi ?
Le livre qui va départager les deux pharaons dont je vous parlais la semaine dernière, RUSSO et Marc LEVY, nous vient des Etats-Unis et en France il tire déjà à 150 000 exemplaires. Son éditrice, NIL, a eu le nez creux, un flair ahurissant puisqu’elle a acheté les droits en 2006 alors que le livre n’était pas encore terminé… Les ingrédients du succès sont insondables. Ce livre a un titre qui se fout du monde - mais c’est peut-être justement l’un des ingrédients - « LE CERCLE LITTERAIRE DES AMATEURS D’ÉJPLUCHURES DE PATATE ». Sûr, ça interpelle. Et après ? C’est une histoire qui se passe pendant l’Occupation allemande de 1940-45 dans l’île de Guernesey. C’est écrit avec humour. Voilà. Si, il y a aussi le soutien magistral d’Anna Gavalda qui le qualifie de « absolument délicieux ». Une analyse assez pointue, il faut le dire. L’auteur ? Elles sont deux ou plutôt elles étaient deux, puisque l’une de ces deux Américaines inconnues qui se sont lancées dans l’écriture de cet ouvrage, est morte peu avant sa publication. Triste, triste, comme le destin de l’auteur des MILLENIUM, à croire que certains livres doivent leur succès à un talisman terrible, la mort de leur auteur…
AVIGNON, ON FERME, CAP FERRET, ON TOURNE Bon, je ne vais pas passer en revue les hauts et les bas du in et du off, les coups de coeur et les coups de bambou, le festival est fini et les comptes sont clos. Les spectacles que j’ai loupé, je les retrouverai bien quelque part à la rentrée. Maintenant, après les festivals on va s’intéresser aux tournages. Certains vont attirer autant de curieux que les tréteaux de théâtre ambulants. Par exemple dans la baie d’Arcachon, sur la plage de Biscarosse et au cap Ferret, vous pouvez faire un break bronzing pour aller jeter un œil sur le tournage du film de Guillaume CANET, son troisième, avec son amoureuse Marion COTILLARD mais pas seulement ! Jean DUJARDIN, François CLUZET, Benoit MAGIMEL…. on croit rêver ? Toujours sur cette côte d’Argent, un autre gros tournage : Fabien ONTENIENTE tourne son CAMPING 2…. Bienvenue aux badauds, ils feront de la figuration sans le savoir, aux côtés de Mathilde SEIGNER, Franck DUBOSC, Richard ANCONINA… Ca va tanguer. Ca nous promet des files d’attente au cinoche l’an prochain, avec déjà deux bonnes affiches en perspective !
Georges PEREC dans « Je me souviens »… « Je me souviens de Ringo Starr et de Barbara Bach dans un épouvantable film de science-fiction. » Oui, et quel était ce film ? Je vous le demande ? Ca doit pouvoir se trouver mais j’ai la flemme de chercher. Bon farniente, mes amis, je vous dis à très bientôt, Miss COMEDIE
Bonjour ! Pour LES AMOUREUX, c'est bientôt la fin. ELLE est derrière la porte, mais il ne le sait pas. THOMAS, son fils, a tout manigancé mais à tout moment ça peut déraper. Ensuite, on parle encore de festivals, bien sûr, le théâtre quitte les salles pour s'installer dans la nature et ça lui va bien, quel succès ! Pour finir, j'inaugure un florilège de citations de Georges PEREC, tous ces souvenirs très brefs qu'il égrène dans son livre "JE ME SOUVIENS", un régal. Un souvenir par jour pendant tout l'été, c'est cool. (J'ai choisi cette image qui est un cliché de l'été méditerranéen, mais je ne suis pas au bord de la mer !)
LUI C’est trop tard. Elle m’a vu comme j’étais : un vieux con. Elle a raison de partir. Je lui aurais rendu la vie impossible. Je l’oublierai. THOMAS Ah ah ah ! Ne me fait pas rire. Tu ne veux pas faire un petit geste ? LUI Quel geste ? Pour qu’en plus de l’appellation “vieux con” elle m’ajoute “bêlant” et le compte est bon. Un vieux con bêlant, on le fuit à toutes jambes et sans regret. Faire un geste... pfff. THOMAS Elle n’attend que ça. LUI Mais non, elle n’attend pas que ça ! Qu’est-ce que tu t’imagines ? Elle est venue te pleurer dans le gilet parce qu’aujourd’hui elle n’avait pas de copine sous la main, et puis qui sait, elle a peut-être des vues sur toi ? THOMAS Papa. LUI Oui, non, excuse-moi mon vieux, j’en perds les pédales, je ne sais plus ce que je dis. Je ne sais pas quoi faire... mais quoi ! je ne vais pas aller me traîner à ses genoux pour lui expliquer que c’est une erreur médicale ! C’est grotesque ! Je suis dans le pétrin, c’est sûr.
Record de fréquentation pour AIX et quand on sait le prix des places les organisateurs doivent se frotter les mains. Hier avait lieu la dernière production, LA FLUTE ENCHANTEE DE MOZART, au Grand Théâtre de Provence. Après LE CRÉPUSCULE DES DIEUX IDOMENEE et ORPHEE aux ENFERS, la programmation avait de quoi séduire, dans ce cadre historique et raffiné. Pas de remontées notoires pour l’instant, que je sache. Pour Avignon, le IN a fait aussi bien que l’an dernier, 94% de remplissage. Mais là, les remontées seront tangibles : la plupart des spectacles seront repris à la rentrée. Par exemple, nous aurons droit à LYON à l’interminable LITTORAL, INCENDIES et FORETS du libano-Québecquoi Wajdi (je n’ai retenu que son prénom), aux Célestins ils prévoient déjà les sancwiches et les cafés pour les 11h de représentations. La Cour d’Honneur a donc eu son public, curieux, lettré et insomniaque et c’est tant mieux. Quand BAUDRILLET cèdera la place, épuisé par tant de beaux discours, nous aurons peut-être la chance d’y revenir, pour applaudir un RACINE, un MÉRIMÉE, un ANOUILH, un PIRANDELLO, un MARIVAUX ou un TCHEKOV, un VICTOR HUGO ou un SHAKESPEARE, auteurs venus d’horizons très différents.
Pour le OFF, les remontées sont tout aussi intéressantes, quelques spectacles se dégagent déjà du lot et seront eux aussi repris à Paris ou en province dans les deux ou trois ans qui viennent. Et oui, il faut du temps pour mettre tout le monde d’accord. A FOURVIERE, Dominique Delorme se frotte les mains car c’est la meilleure année depuis 1946 ! Mazette. Il faut dire que tous les ans pratiquement il pleut et il devait annuler un concert sur deux. Bravo pour mes compatriotes.
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FESTIVAL DE LIMOUX, LE THEÂTRE AU NATUREL.
Pourquoi Jean-Marie BESSET ne monte-t-il pas ses spectacles en Avignon ? Je suppose que c’est parce qu’il préfère cent mille fois le cadre intimiste et prestigieux à la fois du petit théâtre de plein air créé par Jean DESCHAMPS, qui abrite son festival à lui, le NAVA (Nouveaux Auteurs en Vallée de l’Aude). Le cadre est magnifique, l’amphitéâtre de pierre à l’ombre du château de Serres est depuis dix ans le rendez-vous des amoureux de beaux textes inédits. Ils venaient surtout de la région, mais sont de plus en plus rejoints par les petits malins qui aiment le théâtre sans flons flons ni tam tam. Jacques LASSALLE, lui, est un fidèle depuis le début, lui qui a mis en scène l’un des premiers textes de Jean-Marie BESSET à Strasbourg, sa « Villa Luco ». Cette année, on joue quoi, à la NAVA ? Ici, on joue sans jouer. C’est un rite depuis la création de la NAVA, les pièces choisies par Jean-Marie BESSET sont interprétées brochure à la main, ce qui évite de nombreuses répétitions et donne au spectacle un caractère improvisé qui plait beaucoup au public. Donc, cette année, on joue « UNE NUIT DE GRENADE » de François-Henri Soulié, avec Didier Sandre dans le rôle de Manuel de Falla, et c’est Jacques LASALLE justement, qui met la pièce en espace. Un luxe ! Cet homme est l’un des metteurs en scène les plus demandés en Europe. On jouera aussi une petite pièce d’Edward ALBEE, carrément, traduite et interprétée par BESSET lui-même avec Robert PLAGNOL et Blanche ELUEL. On ne peut plus s’en passer : Sébastien THIERRY est là, il joue sa pièce « LE DEBUT DE LA FIN » avec Catherine SAMIE, s’il vous plait, mise en espace Gilbert DESVEAUX le complice de toujours. Et puis encore un texte de Jean-Marie BESSET « JE NE VEUX PAS ME MARIER », avec Chloé LAMBERT, une people s’il en est. Un beau programme, et je crois que j’en oublie. Ici pas de chichis, pas de barrières, de coulisses. La proximité avec les artistes est immédiate. Les gens se parlent, ils commentent ces textes qu’ils viennent de découvrir. Et puis il y a cet accent, cette langue d’oc, ce souffle de vent d’autan, on est en pays cathare, ce n’est pas rien. Mais dépéchez-vous, ça s’arrête le 2 août !
« Je me souviens des photos de Brigitte Bardot nue dans l’Express. »
Oui et à propos, qu’est-ce qu’elle devient, Brigitte Bardot, la bombe absolue des années … 60 ? Elle est comme Sonny Rollins, elle se tient à la barre de son passé. Mais lui, il joue encore… A très bientôt mes chers amoureux du théâtre, pour la suite des souvenirs de ce candide trop tôt disparu. Miss COMEDIE
Bonjour ! trop de chaleur nuit. Il vaut mieux nager que faire du jogging. Ou bien s'asseoir devant une pièce de théâtre, surtout quand elle est proche du dénouement. Dans un instant les AMOUREUX vont... mais patience, encore deux scènes et vous saurez tout. Aujourd'hui je vous livre mon dernier coup de coeur, immense. Il y a des êtres comme ça, qui existent en dehors de vous et qu'on aimerait tellement connaître de près...
MAXIME se retourne vers son fils) Elle a cru que j’étais assez bête pour me faire avoir... Mais pour qui me prend-elle, cette gourgandine ? Je l’aime, je l’aime comme un fou, elle n’a jamais compris ça... Et tu crois que je vais avoir le coeur à aller à Megève faire le clown sur les pistes, tout seul comme un con ? Autrefois j’y allais pour toi, mon fils, mon Thomas, je t’emmenais à l’école de ski, et puis je te faisais faire la descente de Princesse, tout ému de te voir si petit sur tes petits skis, et nous n’en finissions pas de reprendre le tire-fesse l’un derrière l’autre, pour descendre cette petite pente qui te mettait en joie, tu riais au éclats, souviens-toi, quand tu tombais du haut de tes trois pommes sur ton derrière... J’étais heureux, à l’époque, j’avais perdu ma femme mais j’avais un but : c’était toi, te rendre heureux, te rendre un homme. Maintenant... THOMAS Maintenant je suis toujours là, papa. LUI Les jours sont comptés. Déjà tu t’échappes, Megève pour toi ce n’est plus le ski avec ton vieux père, c’est la planche avec tes copains. C’est normal, j’aurais dû le voir venir.... THOMAS Ta chance, c’est Sonia. Ne la laisse pas échapper.
SEMPE est né à Bordeaux. Son atelier est au 7ème étage d’un immeuble boulevard Monyparnasse, d’où il voit les toits de Paris. SEMPE a une passion pour la musique. Il adore Ravel, il a un jour rencontré Count Basie à qui il a dédicacé son livre sur St Tropez. Cette rencontre est un événement majeur dans sa vie. SEMPE parle lentement, ses mots sont simples, ses réponses aux questions lui viennet comme ça, sans réfléchir. SEMPE n’aime pas trop parler du petit Nicolas. Pourquoi ? Parce que Goscinny est mort, son vieux copâin qui a fait la moitié du travail. Lorsqu’il a entendu pour la première fois Gershwin, à la Libération, il a « éclaté de bonheur ». Sa musique d’introduction a l’émission était « Jésus que ma joie demeure », de JS Bach. Il aurait aimé être musicien. Il demande le mouvement lent du concerto A l’empereur de Beethoven par Michelangeli. Il a entendu ce morceau il y a très très longtemps et il a pleuré. Il pleure à nouveau, là, à l’antenne. C’est hallucinant. A une question, il répond « je ne comprends pas très bien. » Il dit aussi « il ne faut pas trop décrire. Il faut sentir, et puis voilà. » Sa voix est traînante. Je ne sais pas pourquoi il est si émouvant quand il parle. On voit ses dessins, sa précision, sa foule de détails si minutieux … Chaque feuille des arbres est un poème qu’il a ciselé sans se presser. « Ca été effroyable » il parle de ses débuts. Très longs, très laborieux… « Je suis un tâcheron, j’ai travaillé très dur, ça a été terrible »… ah bon ? Lui aussi. Il répète souvent « très dur, très dur… » on entend l’écho résonner en lui. « Dans un dessin humoristique, il y a tant de contraintes… Il faut être concis. Il faut se renouveler sans cesse. de temps en temps être drôle… (Rires) Il s’appelle Jean-Jacques. Il aurait aimé s’appeler Ludwig…
« Quand Glenn Gould est mort, je ne pouvais pas comprendre. Comment cette mécanique peut-elle s’arrêter ? La musique me rend fou. Je suis piqué de musique. Bouleversé par certaines musiques. Ca ne se voit pas…. mais la musique me rend fou. Debussy, voyez, je le vénère cet homme, je le vénère… « . Et tout ça avec sa voix traînante. Il se fustige « j’ai dit ça, c’est ridicule… Oui, c’est tout ce que j’ai trouvé à dire et c’est ridicule.. » Il dit, sur un ton un peu triste : « Je suis un malade… oui, il faut me traiter comme un malade… Je rêve trop, je rêve tout le temps… Je suis fou, voyez-vous. »
« Ce que vous ne paraissez pas comprendre, c’est que le théâtre de demain c’est un théâtre d’idées ! - Oui… Et bien moi, ce qui m’intéresse (…) c’est le théâtre d’aujourd’hui ! » (Jean Anouilh - Le Rendez-vous de Senlis)
Celle-ci je vous l’ai déjà citée, mais ça fait du bien de la relire ! Au revoir mes chéris, le mois d’août approche… mais je ne vous quitte pas. Miss Comédie
Bonjour ! Plus que trois scènes et vous saurez si les AMOUREUX DE LA SALLE D'ATTENTE sont définitivement brouillés ou bien s'ils se tomberont dans les bras, pulvérisés par l'amour plus fort que l'allergie. Vous serez contents de savoir aussi que la Haine engendre l'Amour, en tout cas pour ARDANT/DEPARDIEU, un couple vraiment glamour ! En littérature, les pavés tombent... et ils font mal. Ce sera tout pour aujourd'hui. Installez-vous, mon théâtre est climatisé.
THOMAS TIENT LE BON BOUT LUI Elle va dégager ? THOMAS Oui, c’est décidé, elle déménage le 24 et elle part s’installer en province, elle n’a pas voulu me dire où. Elle se retire de ta vie, pour te laisser guérir en paix ! Voilà, tu es content ? C’est tout réfléchi, non ? LUI se lève, contourne son bureau, se plante devant son fils, les bras ballants. Elle t’a dit ça ? THOMAS Oui. LUI Elle bluffe. THOMAS Arrête ton char, tu sais très bien qu’elle dit la vérité. C’est d’ailleurs la seule chose à faire, dans sa situation. LUI Mais elle aurait pu m’en parler ! THOMAS Tu ne voulais plus lui parler, rappelle-toi, rappelle-toi... LUI Ah, ça suffit ! (Il passe de l’autre côté de la scène, parlant au mur.) Alors cette pauvre idiote a cru que je tenais absolument à guérir ma toux, comme un papy, une toux que je traîne depuis dix ans et qui vient du tabac, c’est notoire ! Je le vois bien, maintenant, qu’elle vient du tabac, ma toux, et je continuais à aller chez ce... conn... ce salaud de médecin pour faire comme elle, pour arpenter encore cette salle d’attente où je l’avais vue pour la première fois, et je ne pensais pas à mal, et inconsciemment j’étais en train de me faire manipuler et tout à mon amour pour elle je ne m’en souciais pas, je continuais à aligner mes chèques pour le seul plaisir de retourner m’asseoir dans cette pièce grise et sale, avec ce demi fou allergique aux microbes et cette allumée du sac à main...
Apparemment, une soirée exceptionnelle, un grand moment d’émotion. Beaucoup de facteurs réunis : l’œuvre, d’abord, totalement inédite, découverte récemment par le musicologue Jean-Christophe Keck. C’est fou qu’on puisse encore retrouver des œuvres de génies, comme ça, dans des tiroirs que personne n’avait eu l’idée d’ouvrir pendant des années ! …. Cette Haine est une sombre histoire d’amour (oui !) et de guerre, écrite par Victorien Sardou, sur le thème des clans, deux familles dressées l’une contre l’autre se livrent un combat sans merci. OFFENBACH a délaissé les fanfares pour gambettes enjuponnées pour composer une musique presque wagnérienne. C’est très beau, paraît-il. En première partie il y avait trois pièces pour baryton, orchestre et chœur racontant une conversation imaginaire écrite par Büchner entre Robespierre, Saint-Just et Danton. Mais évidemment, le public attendait la suite, le public veut du sensationnel. Ils attendaient trois comédiens immenses, comme on dit, cet adjectif désormais ne s’applique plus qu’aux comédiens et à l’océan, qui allaient être les récitants de ce drame. Récitants, c’est-à-dire pas acteurs, pas lecteurs, rien de ce qu’ils font d’habitude, donc, la surprise. Quand les choristes sont entrés en scène et ont commencé à se placer en rangs sur le plateau, il y a eu un petit frémissemnt dans le public à l’arrivée de Farida KHELFA, une beauté impériale qui est aussi une people éprouvée, puis Gérard DEPARDIEU, puis Fanny ARDANT. Les trois se sont placés très modestement dans le chœur, ils ne prétendaient pas avoir des « rôles », ils se fondaient dans la masse. Les critiques ont donné du superlatif à chacune des trois prestations. Finalement, l’orchestre et les chœurs étaient un arrière-plan très honorable pour leur talent. Mais je veux bien croire que, transportés par la force de la musique et émoustillés par cette facette inédite qu’ils révélaient au public, les trois artistes se soient surpassés.
UN DUEL A COUPS DE PLUME Nous avons affaire à deux poids lourds de la littérature de plage : Marc LEVY et Guillaume RUSSO. Deux pavés qui alourdissent sérieusement le cabas où voisinent l’huile solaire, la brosse à cheveux et le paquet de Kleenex, entre autres. Moi je trouve qu’elles devraient choisir de petits formats comme LE LISEUR, par exemple, de Bernhard SCHLINK… Mais la machine est lancée, ils sont imbattables. Mais ils sont rivaux. Lequel l’emporte dans le plus haut degré de médiocrité ? Je crois qu’il faut donner la médaille à Guillaume RUSSO, qui se croit obligé de citer des (vrais) écrivains en tête de chapitres, une phrase qui donne à penser que le reste va suivre… Et la palme à Marc LEVY qui, dans LE PREMIER JOUR, commence son œuvre par une question métaphysique « Où commence l’aube ? » ça donne à réfléchir. Bref en France, on ne manque pas de talents commerciaux. Est-ce que ça s’exporte ? Après tout, ils ont peut-être fait HEC et appliquent les méthodes éprouvées du marketing artistique. Cette littérature s’exporte-t-elle ? En tout cas, elle va faire des entrées. Quelqu’un a déjà acheté les droits, c’est sûr. Lequel sortira le premier en salle ? Regardez le Hérisson. Rien qu’à voir la tête de Balasko on a envie d’entrer au couvent. En France, la littérature se porte bien mais elle manque de carrure.
« Tu en as de la chance, tu sais, d’avoir un mari aussi cultivé. Il est un peu précieux, pas très naturel, un peu coincé même, je dirais… mais vous allez tellement bien ensemble ! »
Voilà, c’est une variante de la phrase de Ruquier de mercredi… Pas mal non plus. Le tout est de ddire ça très doucement, très gentiment. A bientôt mes amis, je ne vous quitte pas. Miss Comédie
Bonjour ! De retour en ville, ce matin, mon blog s'est envolé tout seul, plus de problème de connexion. Mais pendant tout le mois d'Août, ce sera comme si je vous écrivais de Patagonie. Soyez très attentifs à la scène d'aujourd'hui : THOMAS est en train de préparer son coup en douceur. Et puisque beaucoup d'entree vous sont sur les routes, notez bien l'adresse que je vous donne en Provence, un gîte unique en son genre... à deux pas de LA GARDE ADHEMAR où vous ferez votre partie de pétanque quotidienne !
THOMAS Sonia est en dépression nerveuse. LUI Ah bon, voilà autre chose. THOMAS A cause de toi. LUI De mieux en mieux. THOMAS Pourquoi tu refuses de la voir depuis une semaine ? LUI Parce que j’ai besoin de réfléchir. THOMAS A ce que t’a dit ton connard de toubib ? LUI Oui... entre autres choses. Mon connard de toubib, comme tu dis si joliment, m’a amené à me poser des questions. Il est toujours bon de se poser des questions, à mon âge. THOMAS Il l’a amenée, elle aussi, à se poser des questions. Et de questions en questions, on en perd le ciboulot. Parce que tu crois, toi, que Sonia est la “cause” de ton allergie ? LUI Je ne le crois pas, je le refuse. Mais je l’envisage. THOMAS Faut-il te rappeler que d’après ton connard de toubib, Sonia était la “cause” de MON allergie ? LUI Oui, c’est vrai. THOMAS Et où elle en est, mon allergie ? Il y a belle lurette que je suis guéri. Et Sonia est toujours dans les parages. LUI Oui... c’est vrai. THOMAS “Oui, c’est vrai”.... A ça, tu n’avais pas réfléchi, hein ? Et maintenant je vais te faire réfléchir sur quelque chose de bien embêtant. Tu as eu l’air tellement froid et distant au téléphone, chaque fois qu’elle t’appelait, qu’elle est maintenant persuadée que tu appliques le traitement de ton connard de toubib. Et donc, qu’il faut qu’elle dégage. Donc, elle va dégager.
UNE PARTIE DE PETANQUE SUR LA PLACE DE LA GARDE ADHEMAR
Il faut arriver à l’heure de l’apéritif, vers 7h du soir. Le soleil commence à peine à roussir au-dessus de la plaine où courent de concert le TGV, l’autoroute du Sud, le canal de lPierrelatte et le Rhône indifférent à tout ça. Vous avez bien sûr apporté vos boules. Vous prenez une table à l’Absinthe, le café-restaurant de la place, sous les ombrages. C’est comme si vous étiez au théâtre, ou au cirque, la piste de sable est à vos pieds, entourée par l’allée où stationnent les curieux et qui dessert les petites maisons de village. Vous entamez votre partie, aiguillonné par le parfum du pastis qui vous attend, et même si vous n’êtes pas un pro de la fanny, vous vous découvrez un talent fou pour dégommer la boule de l’adversaire. Ici, ce n’est pas la place des Lices. On n’est pas forcé de faire des prouesses, on ne vous regarde pas de travers si vous n’êtes pas un habitué. C’est tout le monde, les villageois et les touristes, qui se partagent le terrain. On se parle, on se charrie, et comme il n’y a pas foule, il n’y a pas bisbille. Ensuite, on peut s’asseoir tranquillement et regarder jouer les autres, et puis comme on est bien, on reste dîner à l’Absinthe. Avec ce nom-là, le café attire bien des boit-sans-soif mais la cuisine a le bon goût d’être simple et gourmande à la fois. Je vous conjure de ne pas trop divulguer cette adresse, je n’aimerais pas avoir à réserver une semaine à l’avance…
UN GITE TOP CHARME : LA FERME DU PETIT MICHEL A PIERRELATTE, en Drôme Provençale.
Elle s’appelle Anna, elle est blonde et ses yeux bleus rient tout le temps. Christian, son mari, dégage un calme rassurant. Ils vous accueillent dans la cour de leur ferme provençale qu’ils ont voulu faire partager aux amis de la nature. Trois appartements ravissants aménagés dans les anciens bâtiments agricoles. Chacun est d’une couleur différente. Hyper clean, hyper spacieux, inondés de soleil, avec des cuisines et des salles de bains comme on n’en a pas chez soi. Et la vue… sur les champs de blé. Je ne vous en dis pas plus, allez sur leur site, vous verrez des photos et tous les détails pratiques, et surtout vous noterez que ce gîte de charme est aussi un gîte pas cher ! Moi je ne fais pas de pub dans ce blog, seulement quand j’ai un coup de coeur, je le dis !... Et là, par contre, vous pouvez divulguer tant que vous voulez, l’adresse est ouverte à tous ceux qui cherchent le calme, le confort et la beauté, je vous donne même le téléphone : 04 75 98 49 35.
- Tu as de la chance, tu sais, d’avoir un mari aussi attentif. Il est un peu rustre, pas très cultivé, un peu beauf même, je dirais… Mais vous allez tellement bien ensemble ! (Laurent RUQUIER - Grosse chaleur)
C’est pas méchant ! C’est rigolo ! Et vous savez quoi ? J’en ai une qui est exactement l’inverse, et je vous la donnerai demain ! Elle va aussi pour les grosses chaleurs. MISS COMEDIE
Bonjour ! Si vous avez délaissé la bronzette pour venir lire la suite des aventures des AMOUREUX DANS LA SALLE D4ATTENTE, vous avez bien fait : c'est aujourd'hui que THOMAS commence son travail d'approche pour amener son père à considérer sa relation amoureuse avec davantage de lucidité. Et bientôt, les choses vont basculer dans le bon sens... Encore un festival dans mes coups de coeur, mais ce n'est pas le dernier ! Il y aura encore La ROQUE D'ANTHERON mais patience ! L'été ne fait que commencer, heureusement. Un bel été, ma foi...
THOMAS Et la faute à qui ? LUI La faute à qui... THOMAS A ce connard de toubib. LUI Qu’est-ce que tu racontes ? THOMAS Depuis que tu le vois, tu pédales dans la choucroute. Et tu tousses toujours. LUI Bon, ça va. Tu pars quand au ski ? THOMAS Quand les parents de Grégory auront libéré le chalet... samedi prochain, je crois, pour les vacances scolaires. Vous viendrez passer le week-end à Megève ? LUI Je viendrai peut-être. THOMAS Seul ? LUI Oui, seul. Mon destin est d’être seul. THOMAS Oh, arrête tes conneries. C’est fini, ce numéro de grand incompris ? Tu deviens parano ou quoi ? (Brusquement) J’ai déjeûné avec Sonia aujourd’hui. LUI Depuis quand tu déjeûnes avec Sonia ? THOMAS C’est elle qui me l’a demandé. LUI Tiens donc. THOMAS (éclatant de rire) Mais ma parole, c’est qu’il est jaloux, le paternel ! LUI Jaloux, moi ? Et de toi ? Mais ça va pas ! THOMAS Oh, je t’en prie, ne me traite pas comme un demeuré. Toujours est-il que j’ai appris des choses bien tristes, si tu veux savoir. LUI Oui, je veux savoir. Quelles choses tristes ?
UN FESTIVAL : A NICE LE MEILLEUR DU JAZZ EST LÀ… !
Le rendez-vous annuel et incontournable des initiés et des simples amoureux du jazz. Chaque année, NICE devient un faubourg de la Nouvelle Orléans et l’on croise sur la Promenade davantage de personnages étranges aux allures d’Oncle Tom que de vieilles Anglaises à ombrelle.. Aujourd’hui, aux grandes figures emblématiques d’un jazz traditionnel qui a la vie dure, se mêlent des sonorités plus… techno… logiques et chacun y trouve son bonheur. POURQUOI NICE ? A cause de l’attirance de grands musiciens black américains pour les charmes de la Côte d’Azur, où ils venaient se produire dans des lieux mythiques : le Ruhl, le Négresco, le Palais de la Méditerrannée… Des gens comme Armstrong, Duke Elligton, révèlent aux Français les rythmes du New Orleans et c’est une adhésion totale ! Encore aujourd’hui, le New Orleans attire des foules de fans. Ca fait même encore des groupies dans le métro autour de quelques musicos bourrés de talent. DEPUIS QUAND ? Le premier JAZZ FESTIVAL voit le jour en 1948. Il se déroule )à l’Opéra de Nice et les stars invitées sont très classiques mais quand même des monstres déjà sacrés : ARMSTRONG, DJANGO REINHARDT, Stéphane GRAPELLY… Il fallut attendre 23 ans pour que l’événement se reproduise, cette fois au Théâtre de Verdure. Le style est plus libéré, on y entend Max ROACH, DIZZY GILLESPIE, HERBIE HANCKOK… La notoriété arrive vraiment au niveau international en 1974. Il lui faut plus d’espace, il s’installe dans l’oliveraie et les arènes gallo-romaines, au coeur de la colline de Cimiez. C’est donc un enchanement pour les spectateurs qui scandent les rythmes endiablés au clair de lune. Cette année, les arênes étant en réfection, les concerts se dérouleront entre les deux scènes Jardins Matisse. Les spectateurs pourront déambuler d’une scène à l’autre librement, et choisir leur enchantement au gré des musiques qui se succèdent. Avec qui ? Cette année, quelle affiche ! BB KING (80 balais), SONNY ROLLINS (presque autant), CHICK CORREA, TRACY CHAPMAN, RICHARD GALLIANO… mais aussi Maxime LEFORESTIER. Ils ont vieilli, leur tête a blanchi mais ils ont toujours la même pêche… et ont acquis le goût du luxe : le cachet de Sonny Rollins est faramineux (150 000 euros) ce qui l’aidera sûrement à sortir des riffs déments de son saxo d’or… C’est quand ? Une semaine du 18 au 25 Juillet, vite, c’est maintenant !
UN FILM : THIERRY LHERMITTE SOUS LA DEFERLANTE
On peut dire que Pyramide Productions n’a pas eu le nez creux en programmant « SANS RANCUNE », le film de Yves HANCHAR en même temps que HARRY POTTER ! Et pourtant, ce film me paraît très intéressant, si j’en juge par l’analyse qu’en fait Thierry LHERMITTE, l’acteur principal. D’abord, j’adore Thierry LHERMITTE. C’est un acteur trop rare, plein d’humour et de sensibilité et d’élégance. Là, il joue le rôle d’un prof de français dans un collège belge dans les années 50, un prof très atypique, surnommé « Vapeur », un dandy, un aventurier, on ne sait trop, qui intrigue beaucoup ses élèves, tous fils d’anciens combattants morts à la guerre. L’un d’eux rêve que Vapeur est son père disparu… Belle histoire, non ? Je ne connais pas la filmographie de ce Yves Hanchar mais d’après Lhermitte c’est un personnage aussi attachant que le héros de son film. A voir, donc, AVANT Hrrry Potter puisque les grosses machines tiennent la distance sur les écrans alors que les petites productions disparaissent très vite, faute de spectateurs… ___________________________________________________________
- Dieu condamne la violence. - Dieu n’est pas marié, monsieur l’abbé . (Jacques Deval « La Rose de Septembre »- Moi je dirais : Dieu n'a pas d'ordinateur. Pour arriver à cette petite phrase, j'ai mis deux heures montre en main. Mais ne nous énervons pas, en ville c'est plus rapide mais en ville on étouffe, ici l'air est plus pur... Je vous dis à un de ces jours, quand la voie sera libre... Miss Comédie
Bonjour ! C'est l'été, les plages s'emplissent de bronzés et les bords de mer s'emplissent de méduses, mais dans mon théâtre le rideau se lève sur les AMOUREUX DE LA SALLE D'ATTENTE. On approche du dénouement. Vont-ils se retrouver ou se perdre, ces deux allergiques au bonheur ? Ensuite, coup de coeur ou coup de gueule, c'est mon humeur du jour pour vous faire sourire en ce jour d'été.
Le bureau de Maxime. C’est la nuit. Il est assis dans son fauteuil, les pieds sur le bureau, et il fume, le regard absent, fixé sur le plafond. Seule une lampe posée sur la table, éclaire de son faisceau les papiers épars. Le reste de la pièce est dans l’ombre. On frappe à la porte. Il se fige mais ne répond pas. La porte s’entrouvre puis une silhouette se glisse doucement dans la pièce.
LUI Ca va, fiston ? THOMAS Ca va. LUI Tu sors de ton cours ? THOMAS A cette heure-ci, quand même pas. Tu sais quelle heure il est ? LUI Non. THOMAS Dix heures dix. Tu travailles ? LUI Tu vois. THOMAS Qu’est-ce que tu fais ? LUI Je rumine. THOMAS J’étais à la maison. Je t’attendais. LUI Mon fils. Je ne sais plus où j’en suis. Et même, je te délaisse. (Il se passe la main sur le front, éteint sa cigarette, reprend une position normale) Qu’est-ce qui m’arrive ? Ne m’en veux pas. THOMAS Je ne t’en veux pas. Je voudrais que tu sois heureux. LUI Je ne sais pas où est mon bonheur.
C’est encore avec du retard que je vous parle d’Olivier Py. Il montait IDOMENEE de Mozart, au Théâtre de l’Archevéché à AIX EN PROVENCE. OLIVIER BELAMY en a profité pour l’interviewer. J’ai arrêté ce que j’étais en train de faire pour l’écouter. Ce type est supra-ordinaire. Je ne l’avais jamais entendu parler. Je savais qu’à la tête de l’Odéon il nous a gratifié cette dernière saison de productions magistrales, audacieuses, qui furent des réussites. Il faut oser présenter LE SOULIER DE SATIN dans sa version intégrale (onze heures)… Le public a suivi. La pièce devait être magnifiquement mise en scène et jouée. Là, pendant deux heures il s’est prêté aux questions-banderilles de BELAMY, sans détour, que dis-je avec toute son âme. Il parle bien, en plus, il s’exprime facilement et avec des mots choisis, et sa voix module entre rage et extase tous les sentiments qui l’animent. IDOMENEE a eu un succès mitigé. La mise en scène était minimaliste, ce qui finalement déroute quand même les amoureux d’opéra. Mais il faut souhaiter qu’il entreprenne encore de grandes œuvres, et même s’il les malmène avec sa fougue habotielle, il fera encore salle pleine.
BERNHARD SCHLINK : LE CHOC DU LISEUR
Si le nom de STEPHEN DALDRY ne vous dit rien, vous allez bientôt être au parfum. Son film LE LISEUR, avec Kate WINSLET et Ralph FIENNES, va bientôt sortir en salle et il est probable qu’il fasse un carton, comme aux Etats-Unis.
J’avais lu ce livre il y a trois ans et c’est vrai, j’avais eu un vrai choc. Mais pas de ceux qui vous restent plantés dans un coin de mémoire. Aujourd’hui je reconnais qu’il fait vraiment un sujet de film extraordinaire. L’histoire d’une criminelle de guerre nazi qui entreprend l’éducation sexuelle d’un adolescent est de celles qui font le bonheur des réalisateurs un peu tordus, les droits auraient pu être achetés par Lars von TRIERS, d’ailleurs il se mord peut-être les couilles à l’heure qu’il est, l’Anglais l’a pris de court.
MICHAEL JACKSON : N’EN JETEZ PLUS ! J’arrête. Je ne lis plus rien. Tant d’immondices s’entassent autour de la dépouille de ce pauvre ange déchu. On se dit que sa seule issue pour échapper à la horde de vautours qui l’entourait, oui sa seule issue était la mort. Comment ne pas comparer cette chute vertigineuse avec la trajectoire ascendante de Johnny ? Même attraction sur les foules, même prodige sur scène, même charisme angélique. Pour simplifier, je dirais que Michaël avait la maladie et que Johnny est en bonne santé, comme on dit des cyprès en Provence.
Cette superbe photo d’Alain DELON qui vante les mérites de l’Eau Sauvage de Dior, vous l’avez repérée ? On lui a piqué sa cigarette ! C’est vrai, je ne l’aurais peut-etre pas remarqué mais oui, regardez, il a la main qui pend, inutile, tout ça à cause de la loi Evin. C’est comme la photo de Jacques TATI dans le métro, il était en vélo et fumait la pipe, et bien ils lui avaient sucré la pipe ! Non, mais on touche le fond du riducule dans notre société moralisatrice, castratrice et tueuse de rêve. Et si c’était que le ridicule. Chers théâtreux en vacances ou laborieux, je vous envoie une bouffée de blonde et beaucoup d’amitié. Miss Comédie
Bonjour ! Vous en êtes où, de vos vacances ? Le before ? L'after ? Ca bouge, quoi. Vous n'avez plus du tout envie de travailler. Moi je voudrais bien, mais la techno ne suit pas. Pas celle des boîtes de nuit, non, celle des boîtes pleines de puces qui sautent tout le temps. Aujourd'hui j'ai pu vous parler avec un certain retard de quelques coups de coeur que j'ai eus ces derniers jours et puis la scène de ma pièce LES AMOUREUX DE LA SALLE D4ATTENTE où SONIA va jouer son quitte ou reste. Quittera-t-elle MAXIME pour obéir à la prescription idiote Pde son médecin ? Nous le saurons bientôt. (Pas demain, c'est le 14 juillet, mais mercredi, j'espère !)
ELLE Il m’a dit… Que je ferais bien de quitter Maxime si je ne veux pas passer ma vie à me gratter. LA DAME Non ! Quel rapport ?? ELLE Le rapport, c’est justement les défenses ! Il a déréglé ma vie et actionné le signal d’alarme. Les défenses ont déclenché l’urticaire. LA DAME Oui, vu comme ça... ELLE (rugit) Et il lui dit la même chose, à lui ! Et vous voyez à quoi ça aboutit ? A la rupture ! Et pour quel motif ? Incompatibilité d’humeur ? Coups et blessures ? Impuissance ? Frigidité ? NON ! Motif : cause directe psychopathologique de phénomènes allergiques chroniques ! (Elle se lève et va vers la porte) Bon, j’y vais. LA DAME Où vous allez ? ELLE Je ne sais pas. LA DAME Qu’est-ce que vous allez faire ? ELLE Je vais peut-être bien faire ce que me dit le bon docteur. Et s’il avait raison ? Je veux voir.
CLAIRE CHAZAL AU FESTIVAL DE LA CORRESPONDANCE de GRIGNAN : LA GRACE MËME !
Elle était très détendue, au déjeûner chez Bruno DURIEUX, maire très aimé de Grignan, juste avant l’ouverture du Festival où il devait lui remettre l’insigne de citoyenne d’honneur de la ville épistolière. Belle, réservée, elle a écouté les révélations passionnantes que nous faisait un journaliste membre de la délégation culturelle sur Marie d’ATOUT, dont Claire devait lire les lettres le soir même. Comme nous tous, elle ignorait tout de la vie et des frasques de cette belle égérie amoureuse de Frantz LISZT et ne cherchait pas à le cacher. A la fin du repas elle s’est levée, et a quitté la table en disant avec un sourire malicieux « et bien, je vais répéter Marie d’Agoult ! » Je n’avais jamais remarqué son sourire, qui est éclatant.
FREDERIC MITTERRAND AU FESTIVAL DE LA CORRESPONDANCE DE GRIGNA : LA SIMPLICITE MËME !
A ce déjeûner il n’était question que de cela : viendra-t-il ? Viendra-t-il pas ? Il avait toutes les excuses pour ne pas venir. Il devait lire un Florilège de LETTRES DE PENSIONNAIRES CELEBRES DE LA VILLA MEDICIS, un régal pour lui qui ne se doutait pas qu’il la quitterait si vite… Et bien il est venu. Ce fut un peu un branle-bas de combat d’opérette, son arrivée avec juste deux motards et lui dans une voiture bleue dont il est descendu tout transpirant car il faisait 35°, pour saluer la foule avec son sourire irrésistible. Tout le monde voulait voir le ministre, ils étaient venus des champs de lavande tout proches, des fermes voisines et applaudissaient aussi fort que les cultureux venus de Paris. Il ne les avait pas snobés, il avait gagné leurs cœurs. Notre nouveau ministre de la Culture a bien réussi son entrée.
BERNARD GIRAUDEAU AU FESTIVAL DE LA CORRESPONDANCE 0 GRIGNAN : LE CHARME MËME.
Vendredi, 19h. Sur le parvis de la Collégiale, le soleil donne en plein. Il fait terriblement chaud et pas même un parasol pour lui. Il arrive pile à l’heure, attend en souriant que la vague des enthousiasmes se calme un peu et dit « Vous permettez que je garde mon chapeau ? » Bien sûr, on a le cœur serré et on se dit « pauvre homme, il ne peut pas ôter son chapeau puisque… » Il commence à lire les lettres de Cesare PAVESE à ses proches, et on se dit encore « ces lettres, il pourrait les écrire, elles parlent sans arrêt de la mort ». Il lit avec flamme, avec humour, avec vivacité. L’homme qui a écrit ces lettres est une sorte de refoulé sexuel, impuissant à se faire aimer des femmes, révolté contre la société et les êtres humains, qui finit par se suicider à 48 ans. On m’a dit que GIRAUDEAU n’avait pas choisi de lire ses lettres-là. Il les a lues, vécues, devant nous, magnifiquement. En saluant, il a enlevé son chapeau. Ses cheveux sont noirs, fournis, et son teint hâlé comme on est
« Il y a quelque chose de plus triste que d’avoir raté ses idéaux, c’est de les avoir réalisés. » CESARE PAVESE
Vous comprenez qu'il vaut mieux ne rien entreprendre et attendre. La réplique interpelle par sa logique mais ne vaut rien sur le plan philosophie, non ? Mais enfin, on admire ces esprits détachés de tout, qui ne s'enlisent pas dans une recherche désespérée de l'impossible. Je ne vous dis pas à demain, c'est trop risqué, mais je ne vous quitte pas. Restez avec moi. Miss Comédie.
Bonjour ! Vous allez me dire c'est une heure pour poster un blog ? Et tous ces jours sans blog du tout ? Qu'est-ce qui se passe, là? Bon, oui, écoutez, vous avez toute l'info presse et télé sur Michaël JACKSON, vous avez Frédéric MITTERAND, vous avez le bac, la nouvelle crise financière, de quoi avoir une indigestion d'actu. Aujourd'hui vous retrouvez le théâtre avec la scène des AMOUREUX DE LA SALLE D'ATTENTE où Sonia conte ses déboires à la Dame intriguée. Le dénouement approche et les amoureux vont-ils enfin se retrouver ? Ou bien le docteur les aura-t-il mabusé ?
ELLE, très remontée (Elle se lève) “Ce type-là, il va pas, il est pas bon pour elle, allez paf ! on va lui mettre une alopécie... et tiens, lui, on va dire qu’il en a marre de son chien... on va lui balancer l’herpès !... Et tout comme ça !... Vous, votre ex, comme vous dites, que vous aimez toujours, n’est-ce pas ? si, si !... qui c’est, à votre avis, qui a décidé qu’il fallait l’exterminer ? Vos défenses !... LA DAME, très perturbée Hon... Que...Vous.. Oui ? ELLE (les yeux brillant de colère) Et qui est-ce qui a inventé le truc des défenses ? Le bon docteur. LA DAME Mais je suis guérie ! ELLE Oui, vous avez cru à la bonne parole. Comme devant Jésus, “lève-toi et marche”, la foi vous a sauvée. LA DAME Tiens, c’est justement ce qu’il dit, le petit homme. ELLE Qu’est-ce qu’il dit ? LA DAME Qu’il n’y a que la foi qui sauve, mais que malheureusement personne n’a plus la foi en Dieu, ni en personne. ELLE Et bien on a bien raison de perdre la foi aveugle et bête, qui vous fait obéir aux charlatans comme celui-là ! LA DAME Mais expliquez-moi... Vous parlez des défenses et tout ça... Qu’est-ce qu’il vous a dit, au juste, ce... docteur, pour vous mettre dans cet état ?
Je croyais bien pouvoir partir une semaine, ni vu ni connu, avec ma clé 3G, une nouveauté, gadget génial, on peut enfin s’affranchir d’une ligne téléphonique et se connecter partout. Bernique et queue de cheval ! Je suis arrivée à rien. Est-ce mon bled qui est trop perdu ? Orange qui passe pas par là ? mon Mac Book qui fait son intéressant ? J’en sais rien, mais toujours est-il que je me suis mise entre parenthèse et que voilà, mes fidèles ont cliqué ailleurs. Aujourd’huinme revoilà dans l’espace web ultra équipé, rodé, paramétré, configuré pour être à l’abri de toute défaillance (enfin presque…) mais demain je repars, TGV, sauts de puce nord-sud, quatorze juillet, et plus de blog jusqu’à l’appel du 18 juin. Je déteste cette période où tout est bouleversé, relâché, soldes, départs en masse, transhumances, rien n’est plus stable et rassurant, tout le monde fait n’importe quoi. Je vous retrouverai quand même chaque fois que je pourrai à nouveau m’asseoir sur mon siège éjectable de nacelle cosmique évoluant entre les turbulences de l’été. La rentrée arrivera bien assez vite, c’est vrai, et les théâtres ouvrirons à nouveau les portes du rêve… ou de la grosse gaudriole.
AU THEATRE ST GEORGES
« LES HOMMES PREFÈRENT MENTIR » de Eric ASSOUS, toujours. mis en scène par Jean-Luc MOREAU, toujours.
C’est quel genre ? Une comédie grinçante.
Ca parle de quoi ? Lâchetés, mesquineries, mensones et coups bas sont au programme. Si ça vous tente…
Avec qui ? François-Eric GENDRON et quelques autres.
C’est quand ? A partir du 4 septembre.
Mon avis ? Si je n’étais pas fan de J.L MOREAU, je dirais que ça ne me tente absolument pas.