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VIVE LES MÉGALOS !

Publié le par Miss Comédie

Un monument de travail, de précision, de don de soi : les répétitions du  concert de Michaël JACKSON.  Epoustouflant !

Un méga-bouquin consacré au super mégalo Stanley KUBRICK et à son

projet avorté : un film sur le mégalo corse NAPOLEON…  Bluffant !

Et mon court-métrage, un adieu au grand mégalomane LUIS BUNUEL.

On tutoie les nuages…

 

 

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L'ADIEU À BUNUEL

Publié le par Miss Comédie

Pour en finir avec Bunuel, il faut quand même décrire ce face-à-face si fugitif que je pourrais croire que j’ai rêvé. Mais non, c’est bien noté dans mes carnets de bord de cette année-là. 

Et cette scène peut aussi être tournée seule, isolée de son contexte, comme un  portrait-souvenir.

Avec en voix-off, la narratrice.

 

Dans un tournage, Bunuel ne s’intéresse qu’à ses personnages. Entendons-nous : ses personnages ce ne sont pas les acteurs. Ce sont les êtres inventés qu’il a créés pour le film.  Il a mis dans chacun d’eux un zeste de sa folie.  Il les raconte comme des gens qu’il a connus, comme des êtres de chair et d’os.  Il ne parle jamais des comédiens qui les ont interprétés.

J’ai lu qu’il admirait plus que tout chez Jeanne Moreau sa façon de marcher.  Parlant de son rôle dans Le Journal d’une Femme de chambre, il dit  “C’est un régal de voir Jeanne Moreau marcher ainsi, la façon dont elle fléchit sensuellement la cheville... Mais il y avait déjà le film de Louis Malle Ascenseur pour l’Echafaud. Là aussi elle marchait très bien, et longtemps.”

De son talent, de la façon  dont elle a fixé pour l’éternité  son fantasme de fétichiste, rien. Non, il n’en a rien dit.

 

Lorsque je sortis du décor, toutes lumières éteintes, je le vis : assis dans son fauteuil roulant  dans un coin reculé du plateau,  grignotant son cigare, il attendait, lui aussi. Autour de lui tous s’agitaient.  Il était calme, il attendait.  Que l’on mette en place la scène suivante.  Que l’on règle les éclairages.  Que l’on appelle les acteurs.  Que sur l’écran video devant ses yeux apparaisse la reconstitution exacte de son monde intérieur, un monde absurde.

Sans réfléchir, je me suis dirigée vers lui et personne à cette minute ne s’interposa entre lui et moi, et ce fut comme prémédité, répété, même, ce bref salut plein de respect pendant que je murmurai “don Luis, je garderai ce poème toute ma vie”.   Luis Bunuel  m’a-t-il entendue  ? Il m’a regardée derrière ses lunettes fumées et a dit simplement  “je vous remercie mademoiselle” en roulant effroyablement les « r ».

“Ce fleuve, dont les eaux passent devant mes yeux le long des rives immobiles qui retiennent sa fuite, le verrai-je revenir ?”

Les eaux des fleuves, comme les minutes des moments comme celui-ia, ne reviennent jamais.

Je quittai les studios un peu après 18h. La lourde porte en fer refermée sur un monde qui n’existait pas,

 

 

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JACKSON/KUBRICK SUPER PROS

Publié le par Miss Comédie

THIS IS IT :   ON S’INCLINE

La première chose qui frappe, c’est l’énergie qui se dégage de l’Etre qu’on disait exsangue,  exténué, drogué, fini.

Quoi ?  Il a donc répété son concert à ce rythme-là ?  Avec cette frénésie, mais aussi cette minutie, cette rigueur, ce perfectionnisme ?

Tout est montré, les arrêts, les reprises, les chorégraphies, les solos endiablés, tout ça intercalé de commentaires de ses danseurs, pénétrés d’émotion et d’amour pour Lui.

Il donne une leçon de professionnalisme.  Le show allait être hallucinant.

De nouvelles chansons, mais aussi ses succès, Thriller, Billie Jean, revues dans des mises en scène ébouriffantes et une orchestration démultipliée.

J’ai écouté ce matin le CD de THRILLER qui date des années 80, ça paraît tout sage, tout calme à côté de ce que j’ai vu hier soir.

La salle était comble, le public muet, et les gens ont applaudi à la fin. Ca n’arrive pas souvent, surtout à Lyon.

 

STANLEY KUBRICK’S NAPOLEON : THE GREATEST MOVIE

NEVER MADE

« Le plus grand film jamais fait » et qui ne s’est jamais fait, ce sont les subtilités de certaines tournutres de phrase, aussi bien en Anglais qu’en Français…

Bref, on ne le savait pas, mais KUBRICK préparait un MEGA NAPOLEON en 1969  et il avait réuni pour ça un matériel impressionnant, à sa mesure !

17000 images d’époque, photos, documents historiques, témoignages, qui ont été retrouvés chez lui.

C’est lui qui disait que ce film serait le plus grand film historique jamais réalisé.  C’était un mégalo pur cachemire.  IL chiadait son truc à mort. Chaque personnage avait sa fiche où sa vie était consignée depuis sa naissance jusqu’à sa mort.  NAPOLEON devait être interprété par  David HEMMINGS.  Le scénario comptait 186 pages et les premières images montraient Napoléon à 4 ans en Corse, son ours en peluche dans les bras. Le même ourson était filmé dans la dernière image, dans les bras de Laetizia.

Finalement, comme toujours, c’est le fric qui a manqué. La MGM a renoncé et le projet a capoté.  Alors, KUBRICK a fait ORANGE MECANIQUE.

De toute façon, tout ce qu’il faisait était un méga-succès.

Les 88 boîtes contenant ce matériel colossal sont réunies dans un coffret somptueux sous le titre : « Kubrick’s Napoleon,  the greatest movie never  made » aux Editions Taschen.   Pour un méga-prix :  500 euros.

Réservé aux cinéphile, I presume.

 



 

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AU MEGAPHONE

Publié le par Miss Comédie

 

« Les grandes nations ont toujours agi en gangsters, les petites en prostituées. »

Stanley KUBRICK

 

La France est-elle une grande nation ou une petite ?

Je vous souhaite un méga-week-end, en tout cas.

Miss Comédie

 

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MOMENTS DE CINÉMA

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !  Il y a des grands et des petits moments de cinéma. Ici je fais un  mix des deux, comme ils viennent.  

L’un d’eux est surdimensionné, comme l’événement qu’il célèbre et prolonge : la disparition du roi de la pop.  C’est  comme la queue d’une comète qui a traversé notre siècle. MICHAEL JACKSON nous lègue son dernier concert en images, il aura (presque) honoré son contrat…

En même temps sortent deux films de même acabit qui vont  faire un petit suspense au box-office.

Mais tout de suite, mon court-métrage, flash-back sur un grand moment de cinéma.

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LA DICTÉE DE BUNUEL

Publié le par Miss Comédie

Brialy m’avait fait engager dans le film de Bunuel « Le Fantôme de la Liberté ».  Je devais jouer une maîtresse d’école en train de lire une dictée à ses élèves.  Je devais juste détacher les mots, comme une vraie maîtresse dicte en détachant les mots, très lentement.  Une panouille ! Mais c’était Bunuel. J’avais  peur.

Brialy  m’avait dit :

“Ecoute, tu n’as rien à faire, ça se passera très bien.  Il faut juste que tu sois habillée de la bonne couleur,  placée à l’endroit précis qu’on t’indiquera, et que tu te déplaces exactement comme on te le demandera.  C’est tout.  Pas de talent, rien !  Laisse tout ça au vestiaire.  Avec Bunuel, pas besoin de talent.”

 

La bonne couleur, je le sus très vite, c’était l’absence de couleur.   L’assistant Pierre Lary m’emmena au magasin des costumes au sous-sol pour me choisir une tenue.  L’ambiance générale de la salle de classe était bleutée, les enfants avaient reçu la consigne d’être vêtues de couleurs pastel, seule la petite fille devait être en rouge.  Je devais être neutre, très neutre.

 Il me trouva un cardigan de laine  informe, qu’avait porté Bulle Ogier dans Le Charme Discret de la Bourgeoisie.  Couleur beige.  Je pouvais garder ma jupe en tweed gris.

-  Maintenant, tu peux aller déjeûner si tu veux, tu ne tournes que cet après-midi. Mais à partir de 14h tu dois rester dans les parages, on ne sait jamais.  Allez, ciao ! 

Quelque chose me tracassait.

- Hé !

-  Oui ?

-  C’est quoi, la dictée ?

Son regard s’est vidé de toute expression.  Il y eut cinq secondes de silence.

-  La dictée.  Bonne question.  Il te faut une dictée. Je vais en parler à don Luis.

 

J’étais là dans cette loge, avec en face de moi Jean Rochefort et Pascale Audret qui jouaient les parents, et Agnès Capri qui jouait la directrice.  Celle-ci, un peu à l’écart, était occupée à tricoter. Nous étions assis  dans une semi-pénombreet nous attendions. 

Jean Rochefort nous faisait part de son indignation.

-  Pas un mot sur nos rôles, pas une indication, rien...  Des objets, il nous traite comme des objets.

Nous opinions du bonnet, un peu inquiètes de cette attitude irrévérencieuse. Nous nous gardions bien d’apporter notre grain de sel.   Mais il n’en avait cure, de plus en plus nerveux :

-  Moi,  dans ma campagne, avec mes chevaux et mes chiens, je suis heureux.  Je n’ai pas besoin qu’un Bunuel vienne me faire poireauter sans un mot, pendant des heures.

Sa diction inénarrable me réjouissait. Pascale Audret, souriante, gardait son calme.  Agnès Capri, imperturbable, tricotait sans mot dire.

 

A quinze heure cinq, Pierre Lary vint me tendre un bout de papier sur lequel étaient griffonnées quelques lignes.

-  Voilà ta dictée.  Le maître  l’a écrite spécialement pour toi ... Tu tournes dans une demi-heure, on viendra te chercher.

Il était déjà reparti.  Les autres me regardaient, mon papier entre les doigts.  Je déchiffrai avec peine les mots écrits à la hâte d’une écriture fine et cahotique.

-  C’est de la belle prose, je présume ?  dit Jean Rochefort, goguenard.

Je lus à haute voix : Ce fleuve dont les eaux passent devant nos yeux le long des  rives immobiles qui retiennent sa fuite, le verrons-nous revenir ?”

Nous nous regardâmes sans mot dire.  Jean Rochefort eut un hochement de tête.

 

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A VOUS DE CHOISIR !

Publié le par Miss Comédie

DEUX  CONTRE UN

 

Bien sûr, le premier n’est pas vraiment du cinéma. Mais c’est un vrai poids loud. Au niveau des entrées, il va cartonner.  D’ailleurs, les deux autres font pâle figure à côté de ce documentaire-bombe atomique…

 

THIS IS IT :  LE DERNIER CONCERT.

Ca pourrait vouloir dire « C’est ça. » ou bien : « Et voilà. » ou encore, « C’est Lui » puisqu’il n’est plus qu’une entité sans nom.

Le titre est bon, très bien choisi.  KENNY  ORTEGA, le réalisateur, qui fut l’ami et le concepteur de ce spectacle, n’en était pas à son premier coup de maître. C’est avec lui que Michaël a mis  au point les chorégraphies de ses concerts « HISTORY » et « DANGEROUS ».

 En disparaissant, il lui a laissé de quoi se faire des couilles en or, comme on dit, mais on ne pouvait pas laisser ces images dans un coffre, n’est-ce pas ?  Les profits iront à la famille pour éponger les dettes, et à différentes associations de bienfaisance. (Enfin, c’est ce qui est dit dans le prologue.)

Après avoir rempli les salles du monde entier, le DVD  restera comme une relique de l’âge d’or de l’humanité.

 




MIC-MAC A TIRE LARIGOTJe parie que vous ne savez pas d’où vient l’expression.  Elle remonte au XVème siècle, oui oui, et  elle était associée à la boisson, puisque le larigot était une petite fiole  de petite contenance dont il fallait tirer souvent le vin. Seuls de vieux Parisiens l’emploient encore, que je sache.

Je vous parlerai du film car j’irai le voir mais sachez d’ores et déjà que Jean-Pierre JEUNET, qui ne fait pas l’unanimité, se prend quelques critiques

comme « la dictature de l’esthétique », dixit la journaliste du Figaro Madame, une manie qui sacrifie le récit aux effets de mise en scène.  C’est aussi l’avis e la critique de ELLE, qui termine « tout ça pour ça … »

 

   CINEMAN

Le film est dédié à Lucy Gordon, la jeune actrice anglaise qui s’est suicidée au printemps dernier, je vous en avais parlé. Jolie comme un coeur, elle incarne tour à tour toutes les héroïnes qui jalonnent ce film-calendrier. Yann MOIX  caracole au-devant du succès comme Luky Luke  face aux Dalton.   Pour aimer ce film il faut aimer le cinéma, il n’y a que ça là-dedans.  Frank DUBOSC fait un numéro d’imitation très réussi au fil de tous les films qui défilent, des chefs-d’œuvre aux nanars. C’est paraît-il réjouissant, l’accueil est plus favorable que pour MIC MAC.

 

 

 

 

 

 

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TOP SECRET

Publié le par Miss Comédie

« Un scènariste doit chaque jour tuer son père, violer sa mère et trahir sa patrie. »

Luis BUNUEL

 

C’est donc le secret d’un bon film. Bunuel ne s’en est pas privé, puisqu’il écrivait ses scénarios lui-même quand il ne travaillait pas avec Jean-Claude CARRIERE, qui est lui aussi un sacré chenapan.

Vous savez tout, vous pouvez essayer. 

Bye bye amis du showbiz, je vous retrouve bientôt.

Miss Comédie

 

 

 

 

 

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LYON CAPITALE LUMIERE

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !   L’événement était de taille : samedi 17 octobre, les gens du showbiz se sont retrouvés à Lyon pour la première élection du tout nouveau Festival LUMIERE.  Vous ne le saviez pas ? Normal, on en a si peu parlé que c’est le seul Festival en France qui est passé inaperçu.  C’est un peu triste, mais voilà. Et pourtant, eux ils sont venus, les gens de la profession, élire leur senior Clint EASTWOOD dans la Ville LUMIERE. 

Aujourd’hui mon court-métrage se passe à Lyon, comme de juste.

 

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ITINERAIRE D'UNE ENFANT GÂTÉE

Publié le par Miss Comédie

Elle sort de chez elle et remonte le cours Franklin-Roosevelt en sens inverse des voitures, longe toutes ces vitrines qui tentent tour à tour la gourmandise, la coquetterie ou la curiosité, et arrive au métro Foch.  Là, elle hésite. Evidemment avec le métro, elle y serait en cinq minutes.  Mais c’est sous terre, elle louperait une partie de cette belle journée qui commence.

Donc, elle prend à gauche l’avenue de Saxe, où les vitrines continuent à la tenter, la mode s’étale un peu partout jusqu’à la place Edgard-Quinet.  Là, il y a deux cafés-annexes du lycée du même nom.  Ils sont tous dehors à la terrasse, ils fument…

Elle continue et ça devient moins drôle, jusqu’au cours Lafayette, une sorte d’autoroute où les voitures remontent en trombe vers La Part-Dieu.  Pour les éviter, elle coupe par la rue Molière et arrive au pont Lafayette, qu’elle va franchir.

Elle ne peut résister au plaisir de s’arrêter et se pencher au-dessus du parapet pour admirer la belle perspective des bas-ports, le paradis des cyclistes et des promeneurs qui sont les rois, ici, dans cette voie plantée d’arbres où l’on accède aux péniches par un ponton de bois.  Il faudra qu’elle y aille marcher un jour, bien que l’absence de vitrines lui paraisse un peu rebutant.

Arrivée sur le quai opposé, elle le traverse pour prendre la rue du Président Carnot qu’elle préfère à la rue de la Ré (publique) trop encombrée de glandeurs ou de distributeurs de flyers et de tracts.

La rue Carnot est vite franchie, toutes les vitrines sont occultées par des calicots A VENDRE. Il n’y a plus rien.  Quelqu’un a acheté tous les immeubles de la rue pour faire quoi ?  On ne sait pas encore.  En attendant,  l’une des plus belles artères de la ville est morte il s’agirait qu’il prennent une décision, l’enfoiré.           Elle débouche place de la République, ses fontaines, ses bancs, son kiosque de fleuriste, nous sommes dans l’oreillette gauche du cœur de la Presqu’Ile, la droite étant la place des Jacobins où justement la dirigent ses pas.

Ensuite, il n’y aura qu’à prendre à gauche l’étroite mais affolante rue Emile-Zola où se côtoient les enseignes les plus hit de la mode, et l’on arrive sur la bien nommée place Bellecour.  Un panorama mangifique. Elle se sent toujours émue en la traversant, la place est toujours plus ou moins déserte, les passants semblent pressés d’arriver comme si un vent violent allait soudain les emporter dans le vide.

Rue Auguste-Comte. La rue des antiquaires. On ne pousse pas souvent leur porte, les pièces présentées sont hors de prix.  Elle, c’est Agnès B. dont elle pousse la porte.  Elle va y passer une petite heure, tranquille, à examiner un à un chaque vêtement, sur chaque portant. Elle ne repartira pas les mains vides, jamais, il y a toujours quelque chose qui lui plait chez Agnès B.

Un homme, derrière elle, a refermé la porte du magasin. Il l’a suivie jusqu’au bout du premier portant et là il lui a adressé la parole : « Vous avez perdu quelque chose… » Elle le regarde, il a l’air d’un chanteur fatigué, il a à la main une écharpe en soie rouge, la sienne.

« Ah, soupire-t-elle, vous l’avez ramassée ?

-       Je vous la rendrai si vous refaites l’itinéraire en sens inverse, avec moi.

-       - Et pourquoi je ferais ça ?

-       - Pour écouter mon histoire.

-       - Vous pensez qu’elle peut m’intéresser ?

-       - Ah, oui !

Elle sortit de chez Agnès B. en compagnie de l’homme à l’écharpe. Il l’avait enroulée autour de son cou.

Le long de ce chemin très court et très long à la fois, il lui rappela leur histoire.  Une très courte et très longue histoire, très loin de Lyon, dans une autre vie.

A la fin il lui dit « peut-on refaire ce chemin-là ensemble ?

Elle dit que non.  En sens inverse, on ne voit plus les choses sous le même angle.

 

Sur le pont Lafayette, ils se dirent adieu une seconde fois et il lui rendit son écharpe.   Puis il disparut  et  elle rentra chez elle.  Cette fois, l’itinéraire lui sembla terne et sans charme.  Bizarrement cette constatation lui procura un soulagement intense.

 

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LE FESTIVAL LUMIERE A LYON

Publié le par Miss Comédie

 

Pleins feux sur Clint EASTWOOD !

Ca paraît ridiculement cocardier de dire ça, mais pendant une semaine, LYON a bien été le point de mire de la profession avec la création du FESTIVAL LUMIERE.

Une idée lumineuse de Thierry FREMAUX et Bertrand TAVERNIER pour célébrer le berceau du 7ème art.

.

Clint EASTWOOD en est le premier lauréat.  Il a reçu sont prix pour l’ensemble de sa carrière,  samedi dernier, dans l’immense salle du Palais des Congrès pleine à craquer.

Son beau visage auréolé de LUMIERE, il a remercié d’abord les Frères LUMIERE qui ont donné leur nom à notre ville – un nom prédestiné ! -  les bienfaiteurs du show-business, et le public qui l’a ovationné, debout.

Toute la semaine tout ce beau monde s’est baladé dans les rues entre les projections qui avaient lieu aux quatre coins de la ville, et se retrouvait le soir dans les LUMIERES tamisées du PASSAGE, le restaurant des artistes où ils découvraient le show du chef et la cave du boss  Vincent Carteron.

Pas étonnant que ça lui ait donné envie de rester, à Clint EASWOOD !

Il va tourner à LYON son prochain film qui raconte l’histoire d’une famille française touchée par le tsunami. (Ses films ont toujours un côté sombre alors que ses yeux bleus sont pleins de LUMIERE !)

 

Un film que tous les Lyonnais iront voir de préférence dans la belle salle des Frères LUMIERE, dont chaque fauteuil porte le nom d’une star du showbiz.

Sur son  écran surdimensionné et dans un confort absolu, on assiste  généralement  aux festivals projetant les grands classiques du cinéma international, d’hier et d’aujourd’hui.

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LE TRAIT DE LUMIERE

Publié le par Miss Comédie

 

 

« Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière. »

Michel AUDIARD

 

Vous l’attendiez de Louis Lumière, et bien non, celle-ci est bien plus rigolote.

A bientôt, chers Lyonnais et aussi les autres, amis du show-business.

Miss Comédie

 

 

 

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MES BÊTES DE SCÈNE

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !  En scène  aujourd'hui, deux hommes de l’art, pas plus.  A eux deuxx  ils en valent des wagons entiers.  Leur genre c’est pas  la grosse artillerie, c’est la manière douce.  Quant à l’enfant de  mon court-métrage, il  n’est pas vraiment désarmant…

 


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UN CRIME PARFAIT

Publié le par Miss Comédie

     La pièce allait s’achever sur le meurtre de son rival.  Ils avaient échangé leurs répliques avec ce qu’il fallait de  froideur pour ménager l’effet de surprise.

C’était deux comédiens de talent, ils se mesuraient pour la première fois sur les planches.  Dans la vie aussi  ils étaient  rivaux puisque Mathieu avait épousé l’ex-femme  de Robert, lequel ne s’en était pas remis.

Pour l’instant, Robert pensait surtout qu’il devait être crédible dans cette scène du meurtre qui, au théâtre, devient facilement du Grand Guignol.

Sa haine devait être à la fois visible et invisible.   Un sentiment qui devait venir de l’intérieur, sans aucun effet de jeu.  La veille, il avait mal joué, déconcentré par la pensée de son petit garçon qui jouait dans sa loge.  Il emmenait Louis tous les mardi soir au théâtre car le lendemain il n’avait pas école.  Ce soir il se sentait parfaitement dans la peau de son personnage.

« Tu es foutu, Montgoméry.  J’ai  dans ma poche de quoi te faire coffrer. »

« Vraiment ? »

Robert (ou plutôt Montgomery) ouvrit le tiroir de son bureau et dans un seul geste, saisit le revolver et tira.

Mathieu s’écroula en même temps que le rideau tombait sur la fin du premier acte.

On entendit le brouhaha du public qui se levait pour l’entracte.

Derrière le rideau, c’était l’effervescence.  Mathieu ne se relevait pas et un filet de sang s’écoulait de sa poitrine.  Robert, interdit, assistait à la disparition de son rival sans faire un geste, le revolver encore à la main.

Les comédiens faisaient un cercle autour du corps allongé sur le sol.

  Le metteur en scène surgit.

« D’où vient ce revolver ?

- Du tiroir, articule Robert toujours immobile derrière son bureau.

-  Qui a pu remplacer l’arme factice par ça ? 

Le metteur en scène  arrache le revolver de la main de Robert.

« Mais c’est un revolver de femme !    il prend les autres à témoin : regardez la taille de l’arme  et la crosse en nacre…   Qu’est-ce que c’est que ce bordel… »

Le visage de Robert prit soudain une couleur de cire.   « C’est le revolver d’Irène… » pensa-t-il affolé.    Son ex-femme ne sortait jamais sans cet objet dans son sac.  Une manie qui le faisait sourire.  Tout son corps  se mit à trembler.  Il y eut un instant de silence.    Puis à nouveau le metteur en scène :

Il va y avoir une enquête…  C’est forcément un meurtre.  Mais qui est l’assassin, et pourquoi ?

Tous les yeux se tournent vers Robert.

« Je ne pouvais pas savoir que …

-  Naturellement, Robert, tu n’es pas en cause, c’est clair.

On entendait la sonnerie de fin de l’entracte.

-  Bon dieu, il faut faire une annonce !  Le spectacle ne reprendra pas.

Je reviens. 

Le metteur en scène écarta le rideau et prononça les mots qui firent courir un murmure de protestation

 dans la salle qui se vida lentement.

Il y eut les formalités, l’enlèvement du corps, la déclaration à la police, l’arrivée des enquêteurs.  Tout cela dura jusqu’au petit jour.

En rentrant chez lui,  Robert alla comme tous les soirs sur la pointe des pieds jusqu’à la chambre de son fils.  C’était son bonheur, contempler le sommeil de l’enfant de sept ans qui était désormais son seul compagnon.   Il en ferait un acteur comme lui, déjà le gamin était un habitué des coulisses, il apprenait des bouts de rôles de son père et les lui récitait comme des poésies.

Parfois Louis  pleurait dans son lit en appelant sa mère, c’est la nounou qui avait prévenu Robert, « ces soirs-là, on le sent tellement malheureux. »   Robert haïssait Mathieu doublement : il lui avait pris sa femme et la mère de son enfant.

Ce soir son trouble était si grand qu’il heurta le coffre à jouets. La lumière s’alluma dans la chambre de la nounou qui laissait la porte de communication ouverte.

« C’est vous, Robert ?

-  Oui, c’est moi,  souffla-t-il à mi-voix, vous pouvez éteindre.

Son fils bougea, émit une petite plainte, mais ne se réveilla pas.

Robert   se pencha pour caresser  son front moite.

« Dors, mon ange. Tout va bien. 

Il remonta la couverture sur laquelle était posé un objet noir et luisant, qu’il reconnut aussitôt.   C’était le revolver factice.  Louis avait dû le ramener du  théâtre hier soir après avoir mis  à sa place….. il ferma les yeux. L’enfer allait commencer.

 

 

 

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MON DUO D'AMOUR

Publié le par Miss Comédie

Lorànt Deutsch me botte

Pourquoi au juste ?  Impossible à dire, il a quelque chose de fragile et d’angélique, il n’est pas spécialement beau mais son visage est émouvant, et quand il joue on sent que ses ressources profondes sont immenses.

Si on lui demande quel est son premier geste en se réveillant le matin, il répond « regarder si ma femme est bien là. »  Trop mignon !

Lorànt DEUTSCH est passionné d’histoire et a même écrit un livre sur l’histoire de Paris dont il dit qu’il est très loin des vrais livres d’histoire : METRONOME.


   J’ai donc vu LE ROMAN D’UN TRADER où il joue le trader.    J’ai apprécié que l’auteur Jean-Louis Bauer ne se fasse pas un biopic de Jérôme Kerviel, mais qu’il intente sa propre histoire autour de ce fait divers.

Bien sûr Lorànt DEUTSCH est épatant de légèreté et de malice mais c’est tout ce que son rôle lui demande… Bernard-Pierre DONNADIEU, qui joue le DG de la Banque, en rajoute dans la gueulante et il est parfois grotesque.  Christiane COHENDY aussi. Mais c’est la faute à l’auteur,qui lui a écrit une scène de délire canin à mon avis hors de propos, qui n’apporte rien ni au personnage ni à l’action.  Ensuite, elle est très bien. 

On se demandait comment Daniel BENOIN,  le metteur en scène, allait se dépatouiller dans cet univers de bureaux de banque et d’ordinateurs ?

C’est dans un décor très ingénieux fait de projections et de videos que les personnages évoluent dans une ambiance très austère.   Tout cela manque un peu de poésie.  Le sujet était-il vraiment adapté à une scène de théâtre ? On se pose la question le lendemain, avec le recul.  Mais sur le moment on est pris par l’énergie qui se dégage du spectacle.  Les scènes s’enchaînent sur un tempo d’enfer, la tension monte très habilement vers un dénouement plus tragique, on l’espère, que celui qui attend  les protagonistes du fait divers !   C’est au moins un élément d’irrationnel qui donne au récit son  seul côté théâtral.

 

 

       Michel JONASZ  me fascine

Il est à l’affiche du Petit Montparnasse avec un spectacle comme une petite comédie musicale, où il parle, chante et  joue un ABRAHAM à pleurer.

Vous voyez Michel JONASZ ?  Cette dégaine touchante d’homme sans défense, ces yeux où il y a des abîmes.  Et sa voix, vous entendez sa voix ?

Elle vibre de toutes les douleurs du monde.

Sur scène il est seul dans son petit  costume, il ne fait rien, que parler de son grand-père ABRAHAM, et de temps en temps il chante.Le  critique du Figaro ne sait plus trouver les mots pour décrire cette émotion. 

 

 

 

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LA PHRASE REVOLVER

Publié le par Miss Comédie

« L’amour platonique est un revolver dont on fait semblant d’ignorer qu’il est chargé »

Somerset MAUGHAM

Puisqu’il est question de revolver… Il y a aussi les yeux revolver, qui font une mort plus douce.  Mais est-ce que les revolver de femme marchent à la poudre de riz ?

Allez, je ris.   Bon week-end, amis du showbiz.

Miss Comédie

 

 

 

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ECHOS DES SAVANES

Publié le par Miss Comédie

 

Bonjour !  Les savanes c’est un peu comme la jungle, la jungle des villes avec leurs canards qui barbotent dans la mare de l’actualité.  Mais que ferait-on sans les canards ?

Il faut en prendre et en laisser, comme on dit, et ne pas tirer de conclusions hâtives… comme dans ma scène (de ménage) d’aujourd’hui !

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L' ANNIVERSAIRE

Publié le par Miss Comédie

 

Le bouquet de roses rouge est là, sur la table.  Un jardin, une forêt, un brasier, un ruissellement de rouge digne d’une loge de diva.

Et le bristol, comme un pense-bête sournois :  « Bon anniversaire, mon amour. Hugo. »

Isabelle est immobile, pétrifiée.   Elle est née un 1er juillet, Hugo le sait, et c’est aujourd’hui le 15 septembre.  Le bouquet ne lui est pas destiné.  Le livreur s’est trompé d’étage.  C’est sûrement pour elle, l’immonde, la bad girl du sixième, qui la nargue avec ses tenues de rock star, l’œil fardé, la mini affolante sur ses jambes de top model.  Elle sait très bien que Hugo est sous le charme.  Il lui a raconté qu’un jour ils s’étaient retrouvés dans l’ascenseur et qu’elle l’avait accompagné jusqu’à son garage. « Elle est marrante, plus futée qu’elle n’en a l’air… »  Son œil avait pris un reflet rêveur et lubrique.  L’alerte, alors, s’était estompée jour après jour.

Maintenant tous les doutes remontent à la surface.

Et s’ils se retrouvaient tous les jours, mais plus loin que le garage ?

Personne n’est à l’abri de ce genre de choses.  Les hommes peuvent très bien adorer leur femme et succomber aux harmes d’une autre. C’est même courant.

Isabelle est en proie à un tsunami intérieur.  La jalousie et la colère  se mêlent à la douleur et à la résignation.  Oui, hélas, demain il faudra partir. Quitter cet homme qui est son double, son unique amour . Elle ne le partagera avec aucune autre.  


Vingt heures.  Isabelle attend son mari.   Depuis le matin sa rage n’a pas faibli.  Ses mains tremblent tandis qu’elle ramasse le bouquet et se lève, car voilà la porte de l’ascenseur qui claque, tiens ce soir il rentre plus tôt que d’habitude, la clé dans la serrure, Hugo  est là, il reçoit le bouquet en pleine figure  et s’arrête net sur le pas de la porte.

 Isabelle hurle  « va porter ce bouquet à ta maîtresse ! Moi, mon anniversaire  c’est le 1er juillet ! »

Elle s’écroule en sanglotant sur le canapé.

Elle  entend  les pas d’Hugo, et puis sa voix calme :

« Je sais, ma chérie, mais toi, tu as oublié qu’aujourd’hui nous fêtons nos dix ans de mariage, non ? »

 

 

 

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MES FRENCH CANCANS

Publié le par Miss Comédie

     CANCANS DU  FIGARO MAGAZINE

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Giscard en danger

C’est tellement énorme d’avoir écrit ce livre qu’on le croit pas, c’est pas lui qui l’a écrit, qui peut l’avoir écrit sous son pseudo ?

C’est pourtant bien lui mais il ne va pas s’en glorifier longtemps, c’est hyper mal écrit, on dirait du Barbara Cartland en pire.  Le Figaro cite des extraits, c’est alarmant.

Eric Neuhoff dit qu’après avoir échappé à un attentat lors de son mandat, il n’est pas sûr qu’il sorte indemne de ce roman.

 

Sarko pâlot

j’ai eu un choc en voyant la photo pleine page de Sarkozy. Comment a-t-il pu prendre ce coup de vieux ?  En moins d’un an, il a pris des rides, des cheveux blancs et un air de bête traquée qui le fait presque ressembler à Miles Davis sur la photo P.89 du même magazine …

.Evidemment, il a quand même de sacrés dossiers sur le dos, absolument impossibles à résoudre. Comment renflouer le gouffre abyssal de la Sécu ?

En mécontentant tout le monde.  C’est pas rajeunissant.

 

     CANCANS DE L’EXPRESS

 

Des femmes qui comptent !

Ce qui me frappe dans ces portraits c’est qu’elles sont toutes belles.  A croire que la réussite fait effet de maquillage, surtout quand on s’appelle Aerin LAUDER, vice-présidente du groupe Estée Lauder, ou Lyse COSTA, directrice du marketing de MARIONNAUD.

 Qu’en est-il des présidentes de groupes industriels ou bancaires ?

 

Nouvelles Bardot ?  Oui, de dos  !

Ils disent qu’elle inspire à nouveau la mode et le cinéma.  Et pour preuve ils montrent Laetitia CASTA ( ?) Claudia SCHIFFER (mais c’est une has been !)  Ludivine SAGNER ( ?) bref, il faut vraiment ramer pour trouver un semblant de ressemblance.

 

     CANCANS DU NOUVEL OBS

 

Le top des films

Derrière LE PETIT NICOLAS, qui mène avec 998758 entrées, il y a quoi ?  FAME, L’AFFAIRE FAREWELL, LE SYNDROME DU TITANIC, DISTRICT 9…. ça vous dit quelque chose ?  Moi pas.

Après le déferlement de critiques pâmées, LE RUBAN BLANC va sûrement attirer les amateurs de films à thèse.

 

Le top des livres

Je vous parlais ces derniers jours du livre de Bruno de CESSOLE, « LE MOINS AIMÉ, qui raconte la vie du fils de la marquise de Sévigné.  Et bien il reste en lice avec deux autres romans pour le PRIX DE L’ACADÉMIE FRANçAISE.

OLÉ !

 

Et GARCiN, qu’est-ce qu’il aime ?

Le très redouté et respecté animateur du MASQUE ET LA PLUME  souligne la présence écrasante des femmes dans cette rentrée littéraire (une avalanche d’egos en librairie).

Il insiste sur le fait que ces écrits sont des « récits » et non des « romans » :  les uns sont des incursions dans sa vie personnelle, les autres sont des œuvres d’imagination.

Il a donc aimé le récit  de Gwenaelle AUBRY, celui de Anne WIAMESKY, celui de Lydie SALVAYRE.   Femmes, je vous aime !

Il dit que sur les 569 livres parus cet automne, il na pu en lire « vraiment » que 20.  C’est pourquoi, je pense, il n’a pas lu le mien. Je me console en pensant qu’il y en a 549 qui soupirent comme moi après sa critique…

 

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LA PETITE PHRASE EXPRESS

Publié le par Miss Comédie

« Ce n’est pas la peine d’avoir du talent à la cinquième ligne si le lecteur ne dépasse pas la troisième. »

Françoise GIROUD

 

C’est fracassant, comme vérité. Mais le lecteur qui ne dépasse pas la troisième ligne, c’est peut-être qu’il a perdu ses lunettes.

A bientôt, chers lecteurs qui êtes arrivés jusqu’ici !

Miss Comédie

 

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MES BOOK MAKERS

Publié le par Miss Comédie

 

 

Bonjour !  On est en plein dans la période des Prix Littéraires c’est toujours la bagarre, les petites intrigues, les titres s’envolent et tout le monde aime ça.

Mais allez donc vous y retrouver dans les palmarès des meilleures ventes  !  Chacun a le sien.

Et  puisqu’on parle livres, mon court-métrage d’aujourd’hui est un extrait de mon roman « Sa Lente Traversée du Mois d’Août ». Vous pouvez l'acheter en ligne !

Les livres, c’est toujours  du chaud business.


 

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FLAGRANT DÉLIT

Publié le par Miss Comédie

Ils sont sur le pas de la vieille porte en bois qu’il suffit de pousser pour ouvrir, sous la minuscule tonnelle de vigne muscate.

Ils entrent en même temps, un seul et même corps pressé de se laisser tomber dans l’amour, ils titubent encore en riant , ils vont entrer dans l’unique pièce où le lit attend, toujours défait.

 

Arnaud a laissé tomber le journal qu’il lisait et il les a considérés à travers sa mèche blonde.

A contrejour, leurs deux corps collés l’un à l’autre.

Suzanne a réalisé en quelques secondes. Arnaud était arrivé à savoir où elle était.  Il était venu la rejoindre, sans la prévenir, comme un grand enfant idiot qui ne se méfie de rien.

C’était un immense gâchis qu’elle entrevoyait déjà, avant même qu’un mot fût prononcé.   Les conséquences défilèrent à toute vitesse dans sa tête, imparables.

La minute était de celles qui font déraper une vie, imprévisible mais décisive.

 

Elle parla la première.  Elle entendit sa propre voix, ridiculement naturelle.

-  C’est toi ?

Il ne crut pas nécessaire de répondre.  Elle enchaîna :

-  Tu es arrivé quand ?

-  Par le bateau de dix heures.

-  Comment as-tu su...

Il eut un geste évasif.

-  Oh, tu sais, quand on veut vraiment savoir.... (Il se leva)  Je suis désolé, j’aurais dû prévenir… Je vais.... J’ai vu une auberge sur la place, j’attendrai le premier bateau demain matin et...

Elle eut un geste, un élan.

-  Non... oh, écoute, non... Ah, tu aurais dû me dire....(elle cacha son visage dans ses mains et puis très vite se redressa)  mais tu sais, ce n’est  rien, je t’expliquerai...

 

Elle sentit ce que ces mots avaient de trivial  et s’arrêta net. Elle redescendait de son nuage en chute libre, elle retrouvait brutalement le contact avec la terre. Elle se dit qu’elle était en train de vivre une situation de vaudeville, qu’ils étaient grotesques tous les trois, et en même temps elle avait la conscience de l’irréparable.  Elle essaya de réfléchir à une solution possible, entre mensonge et arrangement à l’amiable, mais rien ne vint.

Déjà l’homme de la plage avait fait un pas en arrière.

-  Salut, je vous laisse.  Tout ça n’est pas bien grave.

Et il sortit de la maison, les mains dans les poches.

 

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LITTÉRATURE EN QUESTIONS

Publié le par Miss Comédie

   LESQUELS ALLONS-NOUS  LIRE ?

 Les huit titres de la sélection du prix Goncourt du 6 octobre sont :

Sorj  Chalandon,  La Légende de  nos pères  (Grasset)

Jean-Michel Guenassia,  Le club des incorrigibles optimistes (Albin Michel)

Justine Levy ,  Mauvaise fille  (Stock)

Laurent Mauvignier,  Des Hommes  (Minuit)

Marie Ndiaye,  Trois femmes puissantes (Gallimard)

Véronique Ovaldé, Ce que je sais de Vera Candida  (L’Olivier)

Jean-Philippe Toussaint,  La vérité sur Marie (Minuit)

Delphine de Vigann,  Les heures souterraines (Lattès)

 

 LEQUEL VONT-ILS ÉLIRE  ?

Parmi les 659 romans français et étrangers parus à l’automne, et qui parlent surtout d’histoire et d’egos, comment la sélection a-t-elle pu se faire ?

Combien de lecteurs patentés ont dû faire le devoir d’élimination ?

Quand on découvre Justine LEVY parmi les candidats au GONCOURT, ceux

qui sont  tentés de faire la fine bouche doivent se rendre à l’évidence : ELLE VEND !  Première au classement du Nouvel Obs, devant Jean-Christophe GRANGE qui lui, est un habitué des hauts débits, et Dan Brown comme quoi les foules aiment les livres qui ont du mystère.

 

Par contre, le palmarès de LIRE est très différent : en première ligne vous trouvez Amélie NOTHOMB, ce qui paraît plus vraisemblable, puis Frédéric BEIGBEDER (je vous l’avais dit !)  puis Anne WIAZEMSKI, chose normale aussi, à mon avis.

 

Si vous prenez le palmarès de LIVRE HEBDO, nouvelle donne  : un inconnuu tient la tête, Harian Coben avec « Mauvaise Base », puis vient  « Le miroir de Cassandre » de Bernard Werber, puis  « Ce que le jour doit à la nuit » de Yasmina Khadra. Vous remarquez que pas un seul auteur ne figure dans les autres palmarès, ils ont chacun leurs auteurs.

C’est quand même bizarre.  Comment établir une échelle des valeurs ?

 

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L'APOSTROPHE QUI INTERPELLE

Publié le par Miss Comédie

       

 

« Il n’y a plus d’auteurs au théâtre, s’il y en avait ils seraient publiés. »

Bernard PIVOT

 

C’est si vrai que les édieurs ne lisent jamais les manuscrits des pièces qui n’ont pas été jouées. J’en sais quelque chose !  Comme quoi, le théâtre est aussi à la source de la culture littéraire.

A bientôt, mes amis du théâtre et du très chaud business !

Miss Comédie

 

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MA PISTE AUX ÉTOILES

Publié le par Miss Comédie

Bonjour ! Evidemment, j’ai fait un tri parmi les étoiles.

Deux d’entre elles ont cessé de briller, c’est pas pour ça qu’elles n’ont plus leur place au firmament.

Sur terre voilà la glaciation qui nous tombe dessus.

Brusquement  remettre manteau, écharpe et collants, ça me donnes  a  kind of blues…


 

 

 

 

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LE BAISER DE FERNANDEL

Publié le par Miss Comédie

   Dans FREDDY, je devais séduire FERNANDEL. 

Pendant toute la durée des répétitions  nous avions sauté la scène du baiser, qui devait être le clou du spectacle. Un baiser, ça ne se répète pas, ça se fait comme ça.  Je le redoutais un peu, mais   je  n’avais aucune idée de l’effet qu’il  allait produire.  Fernandel, lui, savait.   La veille de la première il m’a dit « Tu le feras durer jusqu’à ce que je te serre le bras. »  Il avait ajouté : « Il faudra le faire durer, hein ? » et devant mon air affolé, il avait croassé « quoi, je te dégôute, peut-être ? » toutes dents dehors.

Assis côte à côte  face au public, nous faisions connaissance sur un ton plutôt mondain avant le moment fatidique qui devait être totalement inattendu.

Le premièr soir, donc, suivant les indications du metteur en scène, je l’attrapai soudain  par le cou et lui plantai le fameux baiser.  J’étais dans un état second, ignorant la suite. Il me maintenait fermement par le bras. Et je découvris son jeu de scène avec stupeur. Les yeux exorbités, agitant bras et jambes dans une tentative de fuite, faisant mine de tomber de sa chaise, la bouche collée à la mienne, il faisait du grand Fernandel.  Pris par surprise, le public réagit exactement comme il l’avait prévu :  un immense éclat de rire, mêlé de cris et d’applaudissements frénétiques.  C’était Guignol.

Tétanisée,  je  réalisai  vite qu’il fallait jouer le jeu.  Nous comptions donc les secondes.  J’attendais le signal.  Peu à peu, l’hystérie s’est calmée dans la salle, les bravos faiblirent.  Je sentis l’étau se desserrer  autour de mon bras.   Je m’écartai de lui avec une expression angélique  tandis qu’il rajustait son gilet. 

Les répliques suivantes se sont perdues dans le brouhaha d’une salle en délire.

Après le spectacle, au bar du théâtre, Fernandel faisait le modeste : « une scène pareille ça ne peut se faire que devant un public. Ca marche à tous les coups. »

Effectivement, nous avons eu droit au même tabac chaque soir sans exception.


 

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AVATARS DE STARS

Publié le par Miss Comédie

 

UNE AUTRE MURIEL ROBIN

 

Sur la photo, on ne la reconnaît pas !  Ravissante, radieuse, plus du tout bouffie ni boudin.

Tout ça à cause d’un rôle.  Elle va jouer LES DIABLOGUES de Roland DUBILLARD à Marigny, s’il vous plait, et elle se débarrasse de sa  peau de comique comme d’un vieux jean.  Elle ne veut plus être  une « fantaisiste », elle veut jouer la comédie.

Elle a de la chance,  les gens de théâtre ont répondu à son appel.  Jean-Michel Ribes va la diriger dans Les DIABLOGUES, après l’avoir fait tourner dans son film « Musée Haut, Musée Bas ».  Et  Josée DAYAN l’a engagée dans « Mourir d’Aimer », qui sera diffusé sur France 2 en Novembre.

Elle nait à 54 ans et il y en a beaucoup qui envient sa facilité de reconversion…

 

 

PRINCE RESPIRE, LE ROI EST MORT !

Enfin il peut revendiquer le titre et ses fans l’ont porté en triomphe l’autre soir

au Grand Palais.

Moi je suis pas fana de Prince, je croyais qu’il était aux oubliettes. Et bien non, c’est un drôle de hasard, Michaël Jackson lui a cédé la place.

 

       ET MILES DAVIS  BACK FROM PARADISE


On lui consacre une « installation » (c’est comme ça qu’on dit maintenant) à la Cité de la Musique.   Ce qui caractérise une installation, c’est la diversité des supports sur lesquels l’expo est articulée. 

Là, l’idée géniale est déjà d’accueillir les visiteurs avec la voix de Miles, cette voix éraillée de fumeur détruit, qui donne immédiatement la chair de poule.  Ensuite, on circule entre des photos, des vidéos, on entre dans des cabines où l’on peut entendre des extraits de ses musiques, on visionne des films, on découvre une évocation de Gainsbourg puisqu’on les a souvent comparés.

Tout ça vous laisse dans la tête un son inimitable qui s’incruste comme une plainte venue des ténèbres.   Mais aucune révélation sur le personnage qui garde son mystère.

 

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PENSÉE ASTRONOMIQUE

Publié le par Miss Comédie

 

« Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence. »

William SHAKESPEARE  (dans Le Roi Lear)

 

Pas seulement les étoiles tout là-haut, celles d’ici-bas gouvernent aussi pas mal le monde… Le monde du chaud business, en tout cas.

Bon week-end mes amis !

Miss Comédie

 

 

 

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POUM POUM PIDOU...

Publié le par Miss Comédie

 

Bonjour !  La scène d’aujourd’hui se passe dans les années soixante, dominées par le règne du glamour.  Guy Bourdin était un maître de l’image glamour. Aujourd’hui le glamour est plus intellectuel, dirons-nous.  On a évolué. Mais heureusement, dans le chaud business,  il y en a pour tous les goûts.


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SHOOTING CHEZ GUY BOURDIN

Publié le par Miss Comédie

Nous sommes en 1966. Guy Bourdin est une icône de la photo de mode, on se l’arrache.  Pour les mannequins, travailler avec lui est un pic de carrière.

Ce jour-là, il y avait  un shooting pour une campagne de pub Charles Jourdan  dans un  appartement du boulevard Malesherbes.

Nous sommes quatre, envoyées par l’Agence Catherine Harlé. On nous a choisies pour la minceur de nos jambes.

Pas de séance maquillage, on ne verra pas nos visages. Pour les visages, Bourdin demande des tops.

On se présente, il nous regarde à peine et nous demande d’aller revêtir nos maillots de bain dans la pièce à côté.   Son assistant  japonais, visage hermétiquement fermé, nous montre des chaises pour déposer nos vêtements. 

Guy Bourdin s’active sur le plateau, une immense pièce nue qui devait être un salon et qui donne sur la rue.   On a voilé les fenêtres de tissu noir.  Des échafaudages vont d’un mur à l’autre comme si nous allions repeindre les murs.

L’assistant japonais vient nous faire signe de prendre place, au moment où une musique assourdissante envahit l’espace.  C’est un groupe anglais déchaîné et nous nous rappelons que Guy Bourdin   ne travaille que dans des ambiances sonores électrisées ou psychédéliques.  Ca évite la conversation.

Guy Bourdin est jeune, silouhette menue et visage calme, il est vêtu d’un pantalon de velours et d’un gilet noir sur une chemise blanche.  Clean.

Il s’approche et nous dévisage, ou plutôt dévisage nos jambes très attentivement, puis entreprend de nous diriger, l’une après l’autre, vers notre perchoir.  Nous allons passer quatre heures sur l’un des deux échafaudages, soit les jambes pendantes sur celui du haut, soit les jambes en l’air sur celui du bas, car l’idée est de faire croiser les modèles.

Une fois la pose prise, interdiction de bouger d’un millimètre.  Après chaque shoot, on change de souliers et de position.  Il y a cinquante paires d’escarpins à photographier. 

Nous sommes des mannequins de cire articulés.  S’il le pouvait, le maître manipulerait nos mollets à sa guise, mais il n’ose pas.  Simplement il prend l’air très las lorsqu’une fille n’arrive pas à dévisser sa cheville pour lui faire prendre un angle de 90°.   Et surtout, lorsqu’elle ne garde pas la pose : c’est impossible !  Il y a de la rébellion dans l’air.  L’ambiance est hyper-tendue.

On tient comme ça deux heures, une éternité.

Guy Bourdin appelle l’assistant et lui dit quelque chose en anglais. Puis il part dans le fond de l’appartement où il doit y avoir son « atelier ».  L’assistant nous fait signe qu’on peut descendre des perchoirs  et se détendre.  Il nous montre un distributeur de coca dans l’entrée et nous nous désaltérons en échangeant nos commentaires laconiques ou furibards.

La pause dure à peine un quart d’heure et Guy Bourdin réapparait avec un sourire poli, nous demande si ça va, si on veut bien reprendre le travail.

Et c’est reparti pour deux heures avec maintenant  la musique de Ravi Shankar. Malgré ça nous sommes à cran,  heureusement que nos visages sont hors champ.  Nous nous sentons comme des poupées désarticulées, des singes savants, des objets, humiliées, désincarnées, dépersonnalisées.

Et chacune de nous arrive au bout de cette expérience exaltante avec un sentiment de culpabilité.  Le comble !  Le soir dans nos lits, une petite voix se mit à résonner dans notre tête : tu l’as voulu ? Tu l’as eu !

 

 

 

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DES OH ! ET LES BAH ! SUR LES PLANCHES

Publié le par Miss Comédie

 

   

OH, L’IMMENSE ACTEUR

 

TERZIEFF    à l’ODEON Théâtre de l’Europe, un monument d’émotion.

Il joue Philoctète, le malheureux héros de Sophocle, la pièce est mise en scène par Christian SCHIARETTI,  c’est du costaud            .

Tant que TERZIEFF sera vivant, on aura encore une petite idée de ce qu’est le Théâtre, le vrai, celui qui vous emporte loin au-dessus de votre fauteuil, celui qui vous rend intelligent.

Mais évitez Terzieff si vous avez le bourdon, ce jour-là je vous conseille Bourdon à la Porte St-Martin, voir ci-dessous.

 

 

BAH,  C’EST TOUT ?

Quel dommage !  Voilà que LA CAGE AUX FOLLES ne tient pas ses promesses.  Voilà  qu’il y a une triste critique du Figaro que je serais tentée de croire, vu les arguments : les deux acteurs font leur show, la mise en scène complaisante en remet une louche, aucune finesse dans la nouvelle adaptation….

Il paraît que le public est ravi et qu’on rit beaucoup.  Mais oui ! C’est bien  sûr,   CLAVIER doit être grandiose, BOURDON doit être désopilant.  Mais ceux qui ont vu POIRET et SERRAULT  dans LA CAGE AUX FOLLES sont priés de rester chez eux.

 

Et Eric ASSOUS, IL FAIT DES SOUS  ?

L’intérêt des nouvelles pièces, c’est qu’on  s’attend pas à des miracles, donc on n’est pas déçu.  La pièce que joue et met en scène Jean-Luc MOREAU  au

théâtre de l’œuvre  ne doit  transporter personne, mais si elle marche, elle n’a pas besoin de moyen de transport.  Moi j’ai toujours envie de voir une pièce mise en scène par Jean-Luc MOREAU, parce que c’est toujours très drôle et pas vulgus.  A plus forte raison quand il joue dedans !  C’est un clown triste. Son talent comique est d’abord physique, le ton est en mode mineur, toujours un peu désolé… L’ILLUSION CONJUGALE, c’est pour lui que j’irai.

 

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LE BONHEUR EST DANS LE PRÉ

Publié le par Miss Comédie

« Est heureux qui sait qu’il est heureux. »

SOPHOCLE

 

C’est fou comme ces gens trouvent des formules qui tombent sous le sens.

Il suffit de les noter noir sur blanc et elles passent à la postérité.

Moi, là, est-ce que  je suis heureuse ?  J’en sais rien.  Donc, je ne suis pas heureuse. N’est-ce pas, Pythagore ?

A bientôt, chers amis du chaud business.

Miss Comédie.

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MA BANDE ANNONCE

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !  Alors pour la séance d’aujourd’hui vous dégusterez un court-métrage pas  triste sur les mésaventures d’une blonde, suivi d’un rapport enthousiaste sur une pièce de théâtre et qualques notes laconiques sur deux déceptions parisiens actuellement à l’affiche. 

Côté météo, ça se maintient superbe mais ça n’est pas l’été indien ! Pour cela il faudra attendre la saint-Martin puisque chez nous ça s’appelle comme ça.

 



 

 

 

 

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UNE SCÈNE QUI DÉCOIFFE

Publié le par Miss Comédie

C’est chez son coiffeur adoré, elle arrive toute essoufflée, en retard à son rendez-vous, elle passe au shampoing, commence à raconter son avatar de stationnement à la shampouineuse qui bavarde avec sa collègue du siège à côté tout en frottant énergiquement son cuir chevelu.  Elles éclatent  de rire au même moment mais pour des raisons différentes et quand Joss se lève elle est ravie d’avoir eu son petit succès.

On la dirige vers un siège devant un miroir, le coiffeur va s’occuper d’elle.

A ce moment arrive sa meilleure amie qui vient prendre rendez-vous et qui, apercevant Joss, vient lui faire la bise.    Elles devisent un moment et de fil en aiguille, l’amie prend un tabouret et s’assied près de Joss.

Le coiffeur arrive.  Congratulations, effusions.  « Aujourd’hui, on coupe ! » dit joyeusement Joss au jeune homme ravi.  Il commence à donner des mouvements à la chevelure, précisant la direction à prendre « pas de frange, juste une mèche en travers, hein ? »  Oui oui, c’est ça, opine Joss qui est en train de raconter son avatar à la copine.

« Moi j’étais engagée, tu comprends, lui il avait une marche arrière à faire,  mais la place était encore vide alors moi j’y fonce droit devant, hi hi hi !  (Elles pouffent toutes les deux) Alors il sort de sa voiture furibard et m’injurie, moi très calme je le regarde comme ça, mais je bouge pas. Il me traite de pétasse  alors je lui dis « et vous, gros lard, avec votre chariot de Ben Hur, vous rentrez même pas dans la place !

 Et tu sais ce qu’il me répond ?  « vous vous croyez tout permis parce que vous êtes blonde ?»  Là, je me fâche : « et alors ?  je dis…. »

Tous les détails de l’histoire y passent, avec commentaires atterrés ou réjouis de la copine, jusqu’à la déroute du monsieur qui remonte dans sa voiture et démarre en faisant hurler son moteur, Joss écroulée de rire, etc.

Le coiffeur s’est arrêté, ciseaux en l’air,  et  demande : « ça va ou vous voulez plus court ? »

Là-dessus Joss jette un coup d’œil au miroir et se fige soudain.

Elle ne se reconnaît même pas.  C’est la coupe hooligan, nuque rasée, poils hérissés de deux centimètres à peine.   Sa chevelure est répandue  sur le sol tout autour du siège.  La copine étouffe un fou rire, le coiffeur est un peu inquiet.

« Ca vous plait  ?

Joss se lève.  Qu’est-ce que vous feriez à sa place ?  Le court-métrage s’arrête là, plus de pellicule.  Elles sont toutes par terre. 

 

 

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LES UP AND DOWN DU CHAUD BUSINESS

Publié le par Miss Comédie

   SIX RAPPELS POUR LE MENTEUR !

Une soirée de bonheur au théâtre des Célestins.  Zéro faute pour le metteur en scène  Laurent PELLY.  Il a monté ça sans rien révolutionner, mais dans un esprit très actuel : les acteurs  très physiques, drôles, délurés, dans des costumes d’aujourd’hui.  La musique, superbe,  inspirée par Vivaldi  comme une respiration  discrète, sans tonitruer comme on aime trop souvent nous assourdir entre deux tableaux.

Le décor, Venise en demi-teinte, les canaux suggérés par des ondoiements de lumière sur les murs, les bâtisses pâles dont les murs cachent des manigances, la lumière immuablement en clair-obscur.

Les personnages s’appellent Lelio, Arlequin, Pantalon, Octave ou Béatrice comme dans le théâtre de Molière.

Ils sont tous parfaits, enthousiasmants.  Lelio, le menteur, est une sorte de godelureau qui ne doute de rien et qui sera pris à son propre pièce. Emouvant après avoir été irrésistible de drôlerie.  Il s’appelle Simon Abkarian, je ne le connaissais pas.  Alain PRALON,  s’est composé un personnage de père un peu  caricatural, un rire un peu trop fréquent et mécanique. 

Mais enfin dans ce spectacle, tout respire la fraîcheur, l’amour d’un texte jubilatoire, et pas d’esbrouffe inutile.  C’est simplement beau, la forme s’efface derrière le fond.

 

C’EST QUI LAURENT PELLY ?

C’est pas un bleu !  Il dirige actuellement le TNT, Théâtre National de Toulouse où il avait déjà monté LE MENTEUR, ainsi que plein d’autres pièces de théâtre ou lyriques. (Il a dirigé Nathalie DESSAY deux fois déjà dans des opéras.)

 

   CA VA PAS FORT POUR EUX

On déchante à la Michodière, Marie-Anne CHAZEL n’arrive pas à faire passer la pilule.  La  pièce de George Axelrod GOOD BYE CHARLIE est trop farfelue

pour nos goûts cartésiens.  Moi je l’ai vue à Lyon et j’avais trouvé ça imbittable, même si j’avais applaudi la performance de la comédienne. Elle fait ce qu’elle peut.  Mais à Paris, ça passe pas.

 

C’est comme QUI EST M. SCHMIDT à la Madeleine.  Les gens font la moue en sortant.   Sébastien THIERY n’arrive pas à renouveler le succès de COCHON D’INDE, où Patrick CHESNAIS avait fait merveille l’an dernier.

Bon, ça peut arriver.  Il en écrira d’autres.

 


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LA PERLE DU MENTEUR

Publié le par Miss Comédie

- Mais ètes-vous de Venise, ou bien étranger ?

 - Je suis gentilhomme napolitain.

 - Gentilhomme napolitain !  Deux mensonges d’un seul coup ! »

Carlo GOLDONI  (Le Menteur)

 

Il semble que Naples ne jouisse pas d’une excellente réputation, du moins au XVIIème siècle…

Amis du chaud business, je vous salue bien.

Miss Comédie

 

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ON AFFICHE COMPLET

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !  Un court-métrage pompé sur un long, c’est pas glorieux, mais j’ai quand même changé le but de la visite. Dans le film de Patrice LECONTE, (Confidences trop intimes), la fille se plaignait que son mari ne la touchait pas !  Ici c’est le contraire.  Donc, il n’y a pas de lézard.  Allez donc voir l’expo de Bardot, et lisez donc le livre de Beigbeder, c’est le conseil du jour.

 

 

 

 

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MALSAINE, MA SCÈNE ?

Publié le par Miss Comédie

 

CONSULTATION GRATUITE

La plaque  indiquait  « Raymond Acquaviva, psychologue diplômé, 3ème étage. »

Rosellyne appuya sur l’interphone et la porte s’ouvrit d’elle-même.

Le couloir était sombre, elle chercha la  minuterie d’abord, l’ascenseur ensuite.

Elle ne trouva ni l’un ni l’autre et entreprit de monter l’escalier de bois qui sentait l’encaustique.  Sur le palier du 3ème étage, la porte du milieu devait être  celle du docteur Acquaviva.  Les deux autres portaient des noms inconnus.

 Elle sonna et entendit « Entrez ! » prononcé par une voix masculine.

Elle tourna la poignée et poussa la porte qui donnait directement sur une pièce

qui devait être le cabinet du docteur.  Un grand bureau encombré de papiers, une bibliothèque derrière, et deux fauteuils devant.

Le  docteur était assis, visiblement il ne l’attendait pas.

« Bonjour, que puis-je pour vous ?

- Et bien j’avais rendez-vous à quatre heures…

- Ah bon ?  (Il feuilleta un agenda)  Non, pas trace de rendez-vous.

-  Pourtant… je suis sûre… et bien je reviendrai…

- Ecoutez puisque vous êtes là, asseyez-vous, expliquez-moi votre problème.

 Je verrai s’il est de mon ressort.

- Voilà, c’est que depuis quelque temps… je perds les pédales.

- C’est un peu normal à notre époque, vous n’êtes pas la seule. Vous cherchez un moyen d’échapper à… 

  - Oui,  il en demande toujours plus, vous comprenez.

-  C’est vrai, ils sont de plus en plus gourmands… Vous êtes mariée ?

-  Oui mais  c’est pas une raison pour me sucer jusqu’à la moëlle !

- Vous êtes  à découvert  ?

-  Focément, il  faut  faire des acrobaties…

- Vous  pouvez vérifier  votre position sur Internet.

-  Oui mais c’est toujours pour me retrouver en-dessous !

-  Et bien, le mois suivant vous vous redressez ?

-   C’est pas tous les mois, c’est tous les jours !

-  Impôt quotidien ?   Ca m’étonne.   

-  Oh la plupart du temps  ça se passe sans avoir besoin d’un pot.

-  Vous n’êtes pas très claire. Et votre mari est impuissant à assumer ?

Roselyne fond en larmes.

-  Impuissant ? Il est pas impuissant, il me viole chaque soir !

Un blanc.

-  Attendez.  Vous me parlez de quoi, là ?

- De mon problème !  Vous êtes psychologue, je vous raconte mon problème

  de couple !

L’homme assis derrière le bureau se leva et  tendit la main à Roselyne :

- Madame je  me présente : Robert Joly, conseiller fiscal.  Vous vous êtes

  trompée d’étage.

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MES CHOUCHOUS DE LA SEMAINE

Publié le par Miss Comédie

JE ME RÉPÈTE MAIS JE LES AIME

 

  BARDOT, encore.   Les gens disent : « Elle est bébète ».  Elle n’est pas bébète, elle ne cherche pas à dépasser sa nature première avec des phrases toutes faites.  Elle dit les choses comme elle les voit, elle ne les interprète pas.

Les gens disent : « elle dit qu’elle a arrêté, et elle se montre partout ».  Elle se montre partout pour gagner de quoi faire vivre sa Fondation.  Elle a besoin d’argent pour continuer son action.  D’autres le font pour le Sida, elle c’est pour les animaux.  Chacun sa noble cause.

 

BEIGBEDER  (sans faute !)

:  j’ai fini son livre.  Ce ROMAN FRANÇAIS  est émouvant, drôle, athétique.

Désormais, on sait tout de lui.  Bon, il a découvert la face cachée de certaines misères, il a pris conscience de sa propre imperfection, il a rendu hommage à ses ascendants méconnus, il a cajolé ses souvenirs d’enfance, tout ça à cause de sa foutue garde à vue.  Mais ça n’est pas la conversion de saint Paul !  Il continuera à fréquenter le Baron et a pratiquer les plaisirs interdits.  Ouf, on respire.  Ce livre est bien foutu, bien écrit, il annonce un prochain écrivain  enfin respectable.

 

 

 

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MAIS QUI S'EN SOUVIENT ?

Publié le par Miss Comédie

… toujours dans l’Année du Tigre, mercredi 7 octobre 1998 :

 

« Jean-Luc Godard dans Libération :

- C’est important pour vous d’être publié chez Gallimard ?

- Après la Libération, Schérer (qui s’appelera Rohmer pour faire du cinéma) a publié son premier roman chez Gallimard.  Alexandre Astruc aussi. Moi j’étais en admiration, je les jalousais un peu.  Pendant longtemps, avant de savoir que pour moi c’était du cinéma, j’ai cherché à écrire un roman. J’ai vu que je ne savais pas, parce que je ne dépassais pas la première

   phrase.  Je me disais : « mais pourquoi celle-la ? »   J’ai commencé par :  « le ciel est noir » et après tout, est-il noir ?  Et puis, à un moment, le cinéma  m’a aidé en disant : « écoute, tu mets la caméra là, c’est elle qui te dira s’il

     est noir ou pas. Et ensuite, tu continueras. »

 Première phrase du PARC (1961) : « Le ciel au-dessus des longues avenues luisantes, est bleu sombre.  Le reste a suivi.

 Phulippe SOLLERS

La comparaison avec son propre livre  est tirée par les cheveux. Mais d’abord, quel est le roman que Godard a publié chez Gallimard ?  Ceux qui savent me laissent un commentaire.

A bientôt, amis du chaud-business.

Miss Comédie

 

 

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PETIT LEVER DE RIDEAU

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !  On a souvent envie de tout laisser tomber, même quand la chance ou la gloire vous sourient.  Un choc, une déception, un éblouissement... Mon violoniste d'aujourd'hui a simplement aperçu son double  et il s'est identifié à lui, voulant  goûter son bonheur de jouer, si proche du sien.
BB, elle, a tout laissé tomber pour d'autres raisons.  Je crois qu'elle n'a jamais connu le bonheur.
Quant à Tarantino, la vie est devant lui.

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MON COURT-MÉTRAGE

Publié le par Miss Comédie

LES  DEUX  VIOLONS

 

Ce soir encore il fit un triomphe.  Son violon flottait  dans ses mains et l’archet s’envolait, tirant des sons archangéliques de l’instrument.

L’après-concert avait traîné  en longueur.   Les gens n’en finissaient plus de frapper à la porte de sa loge, à la fin la porte resta ouverte et ils venaient lui rendre hommage, le public, le chef et les musiciens de l’orchestre,

 ses élèves admiratifs, quelques belles actrices mélomanes.

Ce fut une belle soirée, oui il le sentait, il avait été inspiré, il y a des soirs comme ça    où la musique s’empare de votre corps tout entier et c’est ensuite si facile de la restituer aux autres, de déverser ce trop-plein de sons parfaitement agencés.

Il dit à son chauffeur de rentrer, il avait envie de marcher. La nuit était douce et  du Studio des Champs-Elysées il n’avait que l’avenue Marceau à remonter pour se retrouver dans sa petite rue tranquille.

Il était plein d’un épuisement bienfaisant, son esprit apaisé menait l’équipage de ses membres las.   Il marcha d’abord d’un pas rapide,  finissant d’écouler l’énergie accumulée pour le concert.  Peu à peu son allure prit un rythme plus lent. A chaque pas il laissait derrière lui le bruit, l’effort, la parade, le factice  de cette journée.  Il prit une longue inspiration et se sentit plus léger et aussi plus seul.  Les parures dont la société vous affuble  sont les rubans et les clochettes accrochées aux sapins de Noël.  Une illusion de gloire.

Je suis un sapin de Noël, pensa-t-il.  Mais alors   que faire de son talent ?

Il entendit un son diffus émerger de la nuit.   Trop loin pour être identifié. Des notes de musique.   Le son, intermittent, étouffé par  le passage d’une voiture, devient peu à peu perceptible.  C’est du violon.

L’artiste s’arrête, cherchant à localiser cette musique solitaire, il oriente ses pas dans sa direction.

L’homme est assis  sur le trottoir à l’entrée  d’une petite rue fréquentée par  les habitués d’un bar d’hôtel.

Il joue les yeux fermés une danse hongroise de Liszt. Personne ne l’écoute.

L’artiste s’approche et regarde le visage du musicien, une expression de profond bien-être.  Devant lui il y a une soucoupe avec quelques pièces.

Comment quantifier mon bonheur de jouer par rapport au  sien ?  C’est le même !  Le même bonheur.  Et moi j’ai droit aux bravos, aux articles de presse, et lui à une pièce jaune.  Moi je suis lié par contrat, mon emploi du temps est bouclé. Lui est libre d’aller jouer sur le  quai de la Tournelle, par beau temps, pour donner du bonheur aux amoureux fauchés.

L’artiste lança une pièce dans la soucoupe, le violoniste n’ouvrit pas les yeux.

Puis il tourna les talons.

Le lendemain, les premiers voyageurs de la ligne 1 qui s’engouffrèrent dans la station George V entendirent résonner dans les couloirs une musique divine.  Assis sur un pliant Hermès, un homme en manteau de cachemire jouait du violon, les yeux fermés. Devant lui, une soucoupe  avec quelques pièces jaunes.

Dans le hall du studio des Champs-Elysées, les affiches de son concert étaient barrées d’un panneau transversal « ANNULATION  POUR RAISON DE SANTE ».

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MES ETOILES

Publié le par Miss Comédie

   

BRIGITTE  BARDT  chez Olivier BELLAMY :

sa voix est plus rauque, plus basse, une voix de fumeuse (est-ce qu’elle fume ?) mais toujours, toujours, ces intonations uniques, inimitables, d’adolescente sale gosse qui nous cueillent à chaque phrase.

Toujours frondeuse, rebelle contre la société, susceptible à mort, et ferme sur ses positions : elle a choisi son camp, celui des bêtes contre celui des hommes.

Elle était une chatte, une belle chatte aux griffes acérées, à la démarche souple et dansante, son pelage était roux, peut-être une chatte siamoise ?

Et elle a dû souffrir de la cruauté d’un maître, ou d’une maîtresse.

Dans ses choix musicaux, elle est totalement primaire et n’en a aucun complexe.  Olivier Bellamy, attendri, la suivait dans ses commentaires enfantins sur Mozart, Bach et Schubert.  Pas de hardiesse dans son programme, oh non.   Toujours les mouvements lents, et les morceaux les plus rabachés (par Radio Classique ) mais les plus beaux, bien sûr.

Elle les trouve « extraordinaires, fantastiques, sublimes ou graves, profonds. Tout le monde est d’accord.

Mais elle est ELLE-MEME.  Elle ne cherche pas à épater par sa culture ou sa sensibilité.  Elle est comme elle est, elle n’y peut rien changer. On l’aime pour ça.  Quelle fraîcheur d’esprit !  Quelle cohérence !  Et surtout, quelle santé, après sa destruction lente par la foule, les photographes, sa traque inlassable qui la faisait vivre fenêtres fermées, volets clos, partout où elle allait ! 

Brigitte est une survivante, meurtrie à jamais par la gloire. Elle se cache derrière les animaux qu'elle protège.

Son expo à Boulogne nous la restitue intacte, sous toutes ses formes et quelles formes ! on la regrette, elle n’est pas remplacée.

 

 

    QUENTIN TARENTINO nous fait, film après film, des chefs d’œuvre d’humour et de violence.  Est-ce que l’humour fait passer la pilule de la violence ?  Oh, dans son INGLORIOUS BASTARDS, j’ai dû fermer les yeux souvent, mais il restait les borborygmes, les coups, les cris.  Pourtant, il reste l’impression d’une vaste dérision, une page d’histoire dédramatisée comme l’avait fait Charlie Chaplin avec LE DICTATEUR.  On aime  voir Hitler, Goebbels et tout l’aréopage des officiers nazis pris aux piège dans l’incendie d’un cinéma. Tout ça est très jubilatoire.

Mais il y a deux cerises sur le gâteau :  l’immense Brad PITT  en officier US, rappelle Marlon Brando dans Le Parrain.  Et l’officier allemand, joué par Christoph WALTZ,  qui fut récompensé à Cannes pour ce rôle repoussant et gratifiant à la fois.

Et la petite Mélanie LAURENT ? Je me demande comment elle a fait pour décrocher ce rôle. Toutes les jeunes actrices françaises doivent se poser la même question.

 

 

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LA PETITE PHRASE QUI NOUS RAPPELLE...

Publié le par Miss Comédie

 

.....  l’Année du Tigre, lundi 5 octobre 1998 :

« La procédure de destitution de Clinton est en cours.  Cette fois, plus personne ne rit. »

Philippe SOLLERS

C’est vrai que tout le monde s’en donnait à coeur joie pour se moquer des fredaines de ce pauvre Bill.  Et pourtant, même après ses aveux, ses excuses et son procès, il a quand même été  destitué.  C’est insensé cette histoire.

D’autres se sont suicidés pour moins que ça.

A bientôt, très chers.

Miss Comédie

 

 

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PETIT LEVER DE RIDEAU

Publié le par Miss Comédie

Bonjour !   Mon court-métrage, si je vous dis que c’est une histoire vécue, vous ne me croirez pas, et pourtant…   Gardons le mystère.

Pas de mystère ensuite, ces deux endrois secrets n’ont de secret que pour les non-initiés, ils existent bel et bien dans notre capitale et valent bien un détour… quoique pour le premier, il vaut mieux être accompagné.

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MON COURT-MÉTRAGE

Publié le par Miss Comédie

UN DINER CHEZ  DALI

 

Un jeune  garçon vêtu de noir accueille Jean et Gloria et les dirige vers une allée blanche bordée de grenadiers.

Il y a beaucoup d’invités dans l’immense patio  à peine éclairé par des coupoles lumineuses et ouvert sur le ciel violet où s’allument déjà quelques étoiles.  

Tout de suite, Gloria perd la trace de Jean.    Happé par un groupe aux allures étranges, il ne s’intéresse plus à elle.  Des rires fusent dans l’ombre.  La galerie  entourant  le patio est peuplée de créatures de sexe indéterminé, arborant des tenues insensées.

Elle est en robe de percale blanche, chaussée de ballerines, personne ne remarque sa présence, elle est  transparente.

Un plateau chargé de coupes de champagne passe, Gloria en prend une et la vide instantanément.

Autour d’elle personne ne parle Français.  Elle ne comprend pas l’Espagnol.

 

Plus tard :  une longue table de bois chargée de plats froids et chauds, de vaisselle en terre cuite.  Deux énormes chandeliers en fer éclairent faiblement les convives, une dizaine d’hommes et de femmes placés au hasard.  Gloria se retrouve assise entre deux précieux en chemise de soie blanche qui lui jettent un bref coup d’oeil puis lui tournent le dos. 

Jean est face à elle, en discussion animée avec un homme aux cheveux noirs laqués.  

En bout de table,  ce personnage au turban c’est lui, Dali, en veste chamarrée,  moustaches dressées comme des bois de cerf.  Son regard foudroyant parcourt  l’assemblée, cherchant sa prochaine cible.

Chacun aura droit à son apostrophe, plus ou moins incisive, à laquelle il faudra répondre par un éclat de rire.

 Gloria cherche des yeux Gala.  Elle n’est pas là.

A l’instant où Dali fixe les yeux sur elle, Jean devance l’appel.

-  Amiga mia, dit-il seulement.

Dali lance sa flèche :

- Si c’est une fille, elle est d’une platitude sidérrrrale  mais... mais !... Si c’est un garçon elle est d’une beauté astrrrale !

 Toute la table éclate  de rire et tous les regards se portent sur l’absence de poitrine de Gloria.

 

Le diner s’éternise.  Les plats se succédent, les conversations deviennent assourdissantes,  avinées. Gloria surprend soudain  Dali dans un état de retirement troublant.  Ses yeux fixent  le vide avec une expression somnambulique. Il était absent, planant au-dessus d’eux dans une extase totalement égoïste. Elle eut alors  l’envie de partager sa solitude.

Mais cette  fuite ne dura qu’un instant. Il reprit possession de lui-même, il redevint tour à tour  provocateur, sybillin, théâtral.  Son regard ne croisa plus jamais celui de Gloria.

 

 

Maintenant elle  marche le long des couloirs, elle gravit des marches, elle  s’égare . Elle traverse des salons blancs et vides, sans un seul meuble.

Gloria cherche Dali. Elle a oublié Jean, elle ne cherche  pas Jean, elle cherche  Dali.

Elle entre dans une pièce vide en forme  d’oeuf, et soudain rencontre le regard de Gala fixé sur elle.  Un regard effrayant, magnétique.   La photo  est fixée au plafond et se balance, cadrant  les yeux noirs et rien d’autre. Pétrifiée, Gloria soutient ce regard car il est le seul, ce soir, à s’intéresser à elle.

Mais très vite, elle tourna le dos à Gala car il est tard, il faut trouver Dali et lui parler, l’approcher, subir encore une fois son regard. 

Gloria arpenta couloirs et galeries jusqu’au lever du  jour sans jamais rencontrer le Maître.

On la retrouva au petit matin, endormie   sur un banc de pierre de la Voie Lactée, l’allée blanche bordée de grenadiers.  La maison  de Port-Lligat était plongée dans le silence. Le jardinier  appela un taxi.

 

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MES DÉCORS INSOLITES

Publié le par Miss Comédie

*  LE BARON,  avenue Marceau, c’est un endroit de perdition.  Il attire tout ceux qui aiment  jouer avec le feu.  C’est  devant sa porte que Beigbeder s’est fait choper  en train de sniffer de la coke (aussi, quelle idée, lui dira le flic.)

  Cet endroit  branché entre tous, qui a détrôné et ringardisé Régine, va fêter le 14 octobre ses cinq ans d’existence.  Ca va être la fiesta. Les habitués (Mick Jagger, Kate Moss…) seront là.

  Je parie qu’il y aura ce soir-là une ronde  spéciale autour du quartier.

  L’initiateur de ce lieu de plaisir fut Sébastien Tellier qui jouait du piano

  entouré de quelques fêtards.  Maintenant c’est un top DJ qui mène tout

  ce beau monde : Greg Boust.  Il va pour l’occasion sortir un album que

  tous les bars du monde vont s’arracher et mettre en fond sonore.

LE BARON, je n’y ai jamais mis les pieds mais mon compagnon m’a dit qu’il avait vu là les plus belles créatures du monde, mais pas des pouffes, des super classe, et qu’il était vite parti « avant qu’il ne soit trop tard »…

 

 

*  Dans le quartier de l’Odéon, où j’ai vécu  une partie de ma vie, il y a une rue

  pleine de charme et que personne ne connaît.  Dites à n’importe qui «j’habite RUE  FEROU», il  dira ah oui en regardant ailleurs.

Je ne sais pas si je devrais la cafter au grand public mais je ne pense pas avoir une audience très grand public, alors je ne résiste pas au plaisir d’en parler.

On y  arrive de la rue Servandoni  par la minuscule rue Canivet, qui abrite quand même l’hôtel de Breteuil édifié en 1730.  La rue Férou a été percée au XVIème siècle sur le clos Férou, un espace vert appartenant à un monsieur Férou, habitant du quartier.  Quand  on remonte la rue de Vaugirard vers la rue

Monsieur-le-Prince, à la hauteur du Sénat, on risque de ne pas voir la rue Férou, sur sa gauche, tant l’artère est étroite et sombre.   Et on risque de louper, au n°6,  ce ravissant hôtel construit par l’un des architectes de l’Odéon pour une  jeune comédienne protégée de Talleyrand en 1765.

La rue serpente vers la place St-Sulpice, toute de guingois, et l’on devine que derrière ces façades  austères se cachent des histoires que l’on aimerait s’entendre raconter, celle de madame de Lafayette, qui habita le n°8, par exemple.  Qui occupe son hôtel aujourd’hui ?  Les Editions BELIN.  Et depuis quand ?  Depuis 1777 !  Encore en activité aujourd’hui, cette maison détient un autre record, celui d’avoir eu le plus fort tirage de la littérature française :

celui du Tour du Monde de Deux Enfants.

 

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LA PETITE PHRASE

Publié le par Miss Comédie

« Je  suis parti de rien pour arriver nulle part. »

Groucho MARX

 

Grand philosophe, il avait l’immense qualité de ne pas se prendre au sérieux.

Sa correspondance est inénarrable, on l’a vu au Festival de la Correspondance à Grignan l’an passé, dans une lecture de Jean-Pierre Marielle  mise en espace par Patrice Leconte.

Bon week-end d’été indien,

Miss comédie

 

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