LA MAISON D'ESCHER
LA MAISON D'ESCHER, LA MAISON DE TOUS LES POSSIBLES
Accrochez-vous !
Vos yeux ont perdu l’équilibre, vous fixez deux garçons qui montent ensemble le même escalier mais regardez bien, l’un monte les marches, l’autre les contremarches… dieu du ciel, ils n’ont pas la même force de gravitation… un autre escalier s’envole vers le vide, vous distinguez un mur qui est aussi un plancher, à première vue ce dessin ne représente que le chaos, mais pour un mathématicien, tout est parfaitement normal. En attendant, pour s’y repérer, l’usage des petits cailloux est conseillé sinon vous ne trouverez jamais la sortie.
Et puis c’est fou, vous n’arrivez pas à vous décrocher de cette vision dérangée et dérangeante qui n’est pas une illusion d’optique, non plutôt l’illusion de la perspective, de la gravitation, mais tout cela cohabite, l’envers côtoie l’endroit, le haut est aussi le bas, et l’on se dit finalement que c’est peut-être comme ça autour de nous et que l’on ne s’en aperçoit pas.
C’est à la fois fascinant et énervant. Ce vertige qui vous prend devant l’impensable, l’inexplicable, l’irrationnel. On pense « cette gravure est l’œuvre d’un fou. »
Il n’est pas fou, Escher, bien qu’il affirme lui-même que « ce que l’on voit là n’est rien, comparé à ce qu’il a dans la tête... »
C’est que notre monde est bourré de mystères que seuls des initiés arrivent à percer et nous passons à côté de l’impensable sans nous en douter, à chaque seconde. Nous sommes ici mais aussi peut être ailleurs, qui sait ?
La maison d’Escher est celle de tous les possibles géométriques et arithmétiques mais elle est aussi traversée par des forces magnétiques qui s’installent au fil des années.
L’œuvre d’Escher n’est pas métaphysique, ni même surréaliste, son inspiration est purement mathématique.
En 1922 au cours d’un voyage en Espagne, il reste en arrêt devant la façade de l’Alhambra à Grenade et ses motifs répétitifs basés sur des formules arithmétiques.
Il suivit cette voie pour créer des les constructions impossibles, des motifs en deux ou trois dimensions qui se transforment graduellement en leur contraire.
Le roi de l’illusion inspiré par les lois de l’arithmétique, c’est déjà un paradoxe.
La question est de savoir où est la véritable nature des choses qui nous entourent : dans quelle dimension sommes-nous pour les observer ?
Souvenez-vous de votre ancienne maison.
Des réminiscences vous reviennent images de bonheur omniprésentes mais fragiles, culbutés par une présence intruse qui s’infiltre, tel un scorpion surgi du néant sur le mur blanc. Gardez vos larmes, ce sont les aléas de la vie.
Chaque maison est la maison de tous les possibles.
miss Comédie