RAMSES II aux Bouffes-Parisiens à Paris
L'instant théâtre
Le titre de la pièce intrigue, on se souvient vaguement que le pharaon Ramsès II a édifié la grande Pyramide pour en faire son tombeau. On oublie peut-être qu'une malédiction a frappé par la suite certains de ses visiteurs curieux de son mystère.
L'auteur a--t-il voulu nous la rappeler ?
On commence néanmoins par rire un bon coup, on sait que la pièce est une comédie, on ne se méfie pas.
Trois personnages sont en scène, Berléand et Elmosnino se connaissent bien, ils viennent de tourner un film ensemble, ça doit bien fonctionner entre eux.
L’excellente Evelyne Buyle leur donne la réplique et leur dialogue est d'une banalité rassurante.
Le gendre de retour d’Egypte rend visite à ses beaux-parents, avec un cadeau (empoisonné ?) la réplique du masque mortuaire de Ramsès II. Son épouse, leur fille, est en retard .Très vite la conversation prend un tour bizarre.
Il faut expliquer ce retard et Eric Elmosnino paraît quand même un peu déjanté.
Au point qu’après un moment on se pince « qu’est-ce qu’il nous fait, là ? »
Elmosnino introduit le doûte.Il y a du mystère là-dessous.
C’est là qu’il est très fort, Elmosnino. Avec un rôle à la limite de la bouffonnerie, on ne se dit pas « il est grotesque », on se dit « qu’est-ce qu’il nous prépare ? »
Les parents, visiblement, pensent exactement comme nous : « quelque chose ne tourne pas rond dans son discours. Mais quoi ?
Voilà.
Il y aura plusieurs visites du gendre , toujours seul, et plusieurs versions de plus en plus alarmantes du retard de sa femme, jusqu'à ce que celle-ci réapparaisse , chaque fois plus étonnée des visages dévastés de ses parents.
La dernière visite sera la plus cruelle, je n'en dis pas plus sur ce dénouement hallucinant qui nous remet en mémoire ce masque de Ramsès II, cadeau porteur de maléfice.
On est en plein drame et on se demande si Ramsès a rendu le gendre fou ou si le gendre a voulu rendre son beau-père fou.
Toujours est-il que la fin n'est pas drôle du tout.
Croyez-vous que la salle en sortit éplorée ? Que nenni, dehors les visages étaient tout sourires.
A voir sans arrière-pensée pour la performance des comédiens et pour savourer un moment de pur divertissement,
qu théâtre des Bouffes-Parisiens jusqu'au 31 décembre.
Miss Comédie
.
Oui