JEREMY CHARBONNEL, LE RETOUR
l’HOMME MODERNE, c’est lui
Après un an, le revoilà dans sa ville natale. Il n’a pas changé heureusement ! Toujours joli garçon, sourire charmeur, cabot à mort mais sans se prendre au sérieux – si, c’est possible !
Son public l’attendait, à l’Espace Gerson plein à craquer.
Sa force, on le savait, c’est d’avoir d’emblée trouvé son positionnement : le jeune homme bien élevé, Quoi ? Pas marrant comme type de personnage ? Détrompez-vous ! On n’imagine pas ce qu’un jeune homme bien élevé peut receler comme turpitudes.
Il se moque de tout avec une élégante cruauté. De caricature en caricature, il se transforme en « jeune » dépenaillé, en rom vautré, en blonde demeurée, en grand-père gaga, en DRH obsédée sexuelle, c’est inénarrable.
Ce qui frappe, c’est sa volonté de traiter le public en partenaire, d’en faire un complice.
A l’inverse de beaucoup de ses confrères qui font leur numéro en solitaires, centrés sur eux-mêmes, Jeremy Charbonnel ne nous quitte pas des yeux, nous prend à témoin, nous interpelle, et c’est un bonheur de lui donner la réplique avec quelques onomatopées sur lesquelles il rebondit allègrement.
A la fois très préparé et structuré, son one-man show laisse la part belle à l’improvisation et souvent, c’est succulent , ces petites parenthèses entre deux tableaux prémédités.
Un spectacle mené à un train d’enfer. On le sent en pleine possession de ses moyens, sa voix va de la basse à l’alto au gré des vicissitudes de ses personnages.
Son jeu est libre, instinctif et en même temps parfaitement maîtrisé. Surtout, il aime son public et ça se voit.
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Le public, lui, en redemandait. Il nous a offert en rappel quelques improvisations comme celle sur Steve Jobs (très irrévérencieuse !)
Sous les bravos, redevenu lui-même c’est-à-dire simplement séduisant, il prolongeait le spectacle à plaisir, et quelques-unes des jeunes spectatrices se préparaient probablement à l’attendre la sortie pour lui proposer un dernier rappel en privé…
Beau, bien élevé et foldingue à la fois, c’est pas donné à tous les fils à papa - ni à tous les humoristes…
A L’Espace Gerson du 1er au 3 octobre et à suivre sur son site :
ww. jeremycharbonnel.com
Miss Comédie