MON DUO D'AMOUR
Lorànt Deutsch me botte
Pourquoi au juste ? Impossible à dire, il a quelque chose de fragile et d’angélique, il n’est pas spécialement beau mais son visage est émouvant, et quand il joue on sent que ses ressources profondes sont immenses.
Si on lui demande quel est son premier geste en se réveillant le matin, il répond « regarder si ma femme est bien là. » Trop mignon !
Lorànt DEUTSCH est passionné d’histoire et a même écrit un livre sur l’histoire de Paris dont il dit qu’il est très loin des vrais livres d’histoire : METRONOME.
J’ai donc vu LE ROMAN D’UN TRADER où il joue le trader. J’ai apprécié que l’auteur Jean-Louis Bauer ne se fasse pas un biopic de Jérôme Kerviel, mais qu’il intente sa propre histoire autour de ce fait divers.
Bien sûr Lorànt DEUTSCH est épatant de légèreté et de malice mais c’est tout ce que son rôle lui demande… Bernard-Pierre DONNADIEU, qui joue le DG de la Banque, en rajoute dans la gueulante et il est parfois grotesque. Christiane COHENDY aussi. Mais c’est la faute à l’auteur,qui lui a écrit une scène de délire canin à mon avis hors de propos, qui n’apporte rien ni au personnage ni à l’action. Ensuite, elle est très bien.
On se demandait comment Daniel BENOIN, le metteur en scène, allait se dépatouiller dans cet univers de bureaux de banque et d’ordinateurs ?
C’est dans un décor très ingénieux fait de projections et de videos que les personnages évoluent dans une ambiance très austère. Tout cela manque un peu de poésie. Le sujet était-il vraiment adapté à une scène de théâtre ? On se pose la question le lendemain, avec le recul. Mais sur le moment on est pris par l’énergie qui se dégage du spectacle. Les scènes s’enchaînent sur un tempo d’enfer, la tension monte très habilement vers un dénouement plus tragique, on l’espère, que celui qui attend les protagonistes du fait divers ! C’est au moins un élément d’irrationnel qui donne au récit son seul côté théâtral.
Michel JONASZ me fascine
Il est à l’affiche du Petit Montparnasse avec un spectacle comme une petite comédie musicale, où il parle, chante et joue un ABRAHAM à pleurer.
Vous voyez Michel JONASZ ? Cette dégaine touchante d’homme sans défense, ces yeux où il y a des abîmes. Et sa voix, vous entendez sa voix ?
Elle vibre de toutes les douleurs du monde.
Sur scène il est seul dans son petit costume, il ne fait rien, que parler de son grand-père ABRAHAM, et de temps en temps il chante.Le critique du Figaro ne sait plus trouver les mots pour décrire cette émotion.