DEUX STARS D'ENFER
ROMY SCHNEIDER, la douloureuse
Elle revit dans un documentaire sur le film inachevé de Georges CLOUZOT, « L’ENFER ». C’est drôle, ce titre nous dit quelque chose : n’a-t-on jamais vu ce film ? Non, on a vu « L’ENFER » de CHABROL, avec Emmanuelle BEART.
Là, il s’agit de faire revivre une actrice mythique, Romy Schneider.
C’est fou ce qu’on a en réserve, de personnages mythiques qui refont surface au gré de nos envies. .
Ces mythes qui ont vécu ont gardé le don de nous mettre la larme à l’œil.
C’est comme pour des êtres chers : pourquoi ne sont-ils plus là ?
ROMY reste comme une figure de martyre, torturée par la vie, achevée par la presse à scandale.
« L’ENER », commencé en 1964, s’est interrompu avec la mort brutale de CLOUZOT. La pellicule tournée contenait déjà des trésors. Le scénario était intact. On en a fait un documentaire qui mêle le passé au présent.
Certaines scènes qui n’ont pas été filmées sont lues par Bérénice BEJO et Jacques GAMBLIN. Il y a des interviews de ROMY et les quelques scènes qu’elle a tournées, troublantes.
Un belle couronne à poser sur sa tombe.
SAMI FREY, le doux ténébreux
Lui au moins, est vivant ! C’est un acteur d’enfer. Il faut le regarder, l’écouter, le vénérer, c’est l’un des derniers mythes.
Sa beauté s’évanouit. Il a vieilli. Ce n’est plus le Ely, de « Se Trouver », aux côtés de sa Delphine si belle en Donata Genzi. Ca ne peut plus être, c’était en 1967 et le temps passe. Elle a disparu… il est resté, pour notre bonheur.
Il est encore une fois seul en scène avec un texte de Samuel BECKET peu connu « PREMIER AMOUR ». Je pense que BECKET a volontairement piqué ce titre à TOURGUENIEV pour en donner sa version à lui. Chez BECKET toute tentative de sentimentalité est vite détournée.
Sami FREY n’est que douceur. Les mots qu’il va dire seront ses mots, n’en déplaise à l’auteur. S’il a choisi ce texte, c’est bien qu’il y a trouvé quelques « mots bleus »…
C’est au Théâtre de l’ATELIER, théâtre intime qui lui va si bien.