Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

SILVANA MANGANO, REINE DE LA NUIT

Publié le par Miss Comédie

Le Cap Ferrat.  Réception chez le producteur Dino de Laurentis et sa femme, l’actrice Silvana Mangano.  Je suis invitée par deux journalistes copains de mon père, à les accompagner.

 Un jardin aux terrasses ponctuées de cyprès, livrant aux   dernières dorures du couchant l’impeccable désordre de sa végétation et la surface limpide de ses pièces d’eau.

Une villa s’offrant aux regards avec indécence, toutes fenêtres ouvertes, débordant de lumières, contre le ciel mauve et les cyprès noirs.

Debout sur le perron, le couple accueille ses invités dans  une attitude souveraine.  J’eus un choc : la beauté de cette femme Silvana Mangano.  La grâce innée de chacun de ses gestes . Elle, la fille aux cuisses nues de « Riz Amer »,  portait une robe noire dont le  col très montant laissait ses épaules nues et dont la soie fluide glissait le long de sa minceur.  Un bijou scintillait à l’endroit de son coeur.  Un léger diadème en fleurs de jasmin éclairait la masse sombre de sa chevelure.

Queslques années plus tard on cla voyait dans « MORT A VENISE », toujours aussi belle. C’était pour elle qu’il fallait mourir.

Mes deux compagnons journalistes avaient disparu. Un instant, mon coeur se serra dans un souvenir imprécis. Une autre soirée, un autre cavalier fantôme... Mais Philippe R.  ne me quittait pas des yeux.  Entre deux interviews,  il revenait vers moi :

-  Ca vous plait ?  C’est merveilleux, n’est-ce pas ?

Il veillait à ce que j’ai toujours du champagne.  Son acolyte le photographe guettait, l’objectif à l’épaule.  Parfois un éclair de flash trouait la nuit.  Il y avait un instant de panique, une fuite, des voix protestaient.  Mais tout se calmait vite.  Les stars jouaient le jeu.

Je m’approchai de la villa.  Un flot de musique s’échappait de ses fenêtres ouvertes.  On dansait à l’intérieur.

Un homme en veste de smoking blanc d’une classe incroyable me croisa sur les marches et me sourit :

« Are you alone ?  Are you looking for someone ?

« No, no, I am just visiting, it is such a beautiful place…

« How old are you, honey  ?

« Eighteen.

« My goodness !  Help !  fit-il en descendant les dernières  marhces avec un grand rire.

Je me retourdnai, croyant avoir eu une vision.  Mais non, c’était lui, c’était  Dean Martin.

Ce soir-là, tout me paraissait normal.  Aujourd’hui, ce souvenir ne m’appartient plus.  Il est tombé dans un champ de prescription, comme un vieil autographe dont l’auteur n’a plus la cote.

 

 

 

Commenter cet article