ALBERT CAMUS, GÉRARD PHILIPE, âmes du théâtre
ALBERT CAMUS, « C’EST TROP JEUNE … »
Ce sont les mots qu’a prononcé la mère d’Albert CAMUS à l’annonce de sa mort.
Le livre qui vient de sortir, « Les Derniers Jours d’Albert Camus », de José LENZINI, donne beaucoup d’importance à sa relation avec sa mère. Relation frustrée en permanence, puisqu’elle était sourde et aphone.
Mais que peut-on trouver de neuf à dire aujourd’hui sur cette mort brutale ? Tout à été dit. Et même, oui, que Camus rêvait d’être acteur, qu’il avait donné son accord pour être le partenaire de Jeanne MOREAU dans MODERATO CANTABILE de Marguerite DURAS, et que finalement Jean-Paul BELMONDO eut le rôle.
José LENZINI nous déniche quelques anecdotes dont on ne sait même pas si elles sont véridiques, et pour meubler les 123 pages qui racontent le dernier voyage, nous donne un compte-rendu imaginaire et romancé des gestes, des pensées, des souvenirs de Camus tout au long des heures qui ont précédé l’issue fatale. Il insiste sur son mal de vivre. Il en fait une victime. Et dans ces pensées, pas un mot sur sa vie amoureuse. C’est mal le connaître…
Quand on a lu la biographie monumentale de Olivier TODD, argumentée, pavée de témoignages réels et d’extraits des notes de Camus, on se dit « ouais ».
Voilà un livre inutile publié par Actes Sud.
Plus intéressant est « LE DICTIONNAIRE ALBERT CCAMUS » où l’on retrouve l’homme à travers ses mots. Chez Robert Laffont.
GERARD PHILIPE, LETTRES D’AMOUR
25 novembre 1959, il quittait ce monde. Comme un cadeau, parait en livrairie cette
« CORRESPONDANC E » publiée par son ami Georges PERROS.
Il était discret, cet ami-là, qui a correspondu avec Gérard et Anne PHILIPE entre 1946 et 1978.
Jérôme GARCIN, qui a épousé Anne-Marie Philipe, la fille de Gérard, a préfacé avec recueillement ce livre-souvenir.
Ces lettres contiennent toute l’émotion du monde, il nous semble entendre la voix de Gérard, on imagine les heures joyeuses de sa jeunesse au soleil, et on va comme ça jusqu’au bout de cette courte vie… jusqu’à la dernière lettre de l’ami, qui est comme un cri d’amour.
On se dit que Gérard PHILIPE était vraiment un extra-terrestre. La photo signée Lipnitzky est hallucinante : cette allure de chat sauvage, cette coiffure de punk, et ces yeux qui demandent pourquoi. C’était en 1947, il avait encore 12 ans à vivre. Cette semaine nous fêterons l’anniversaire de sa mort, en pleine gloire, après le tournage de LA FIEVRE MONTE A EL PAO de Luis BUNUEL. Un mauvais film.