A VOUS LES FESTIVALS !
V
SAINES LECTURES POUR L'ÉTÉ
Le mois de juin va s’achever sur mes Rencontres Imaginaires, je prends le large comme la plupart d’entre vous, sûrement.
Vous allez tous vous éparpiller dans la nature en quête de repos ou de réjouissances et là, pas de problème, vous avez le choix.
Le paysage culturel français, entre juillet et septembre, est d’une variété inouïe. Tous les quarante kilomètres, de la baie de Somme jusqu’à la pointe du cap Martin, vous allez rencontrer un festival.
A vous de choisir.
Certains festivals sont des hauts lieux de la culture depuis des lustres. D’autres s’improvisent dare dare, et le programme doit être mis sur pied dans l’urgence. Il s’agit d’abord de trouver une tête d’affiche. Pas facile, en été. Mais certains acteurs ont le don de dédoublement. Il peuvent sauter d’un festival à l’autre sans problème, sauf qu’ils n’ont pas le temps d’apprendre un texte. D’où la naissance d’une nouvelle vague d’acteurs, les liseurs.
Attention pour les comédiens qui lisent un texte en scène, on dit « liseur », et non pas lecteur. Le lecteur, c’est le pauvre mec qui lit tout seul dans son coin un livre quelconque. Le liseur lit une œuvre devant un public.
On va donc au théâtre, (enfin, il s’agit souvent d’un théâtre de « tréteaux », comme dans le temps) l’affiche est alléchante, un nom connu, un acteur qu’on adore, on y va.
Ca peut aussi se passer au théâtre, dans un vrai théâtre, mais les comédiens ne jouent pas, c’est comme une répétition.
Les personnages ne sont pas sur scène, ils sont dans la brochure, entre les mains des acteurs. Ceux-ci sont plantés là, sans bouger, certains ont besoin de lunettes pour lire leur texte. Surprenant ! Un peu dérangeant, du reste. Il faut se concentrer sur ce que l’on entend. Bientôt, l’acteur connu qu’on adore disparaît derrière cet écran de papier. Frustrant. Mais voilà, c’est la nouvelle vague d’acteurs.
Sur ce procédé créé par l ‘urgence, le metteur en scène (qui se nomme alors metteur en espace) et le directeur de la salle sont d’accord. Le spectateur, lui, est bien obligé de l’être. D’ailleurs ce n’est plus un spectateur, il est devenu un auditeur malgré lui.
Certains textes sont faits pour être lus, comme les lettres qui font le succès du Festival de la Correspondance à Grignan.
Tout le talent de l’acteur est alors de faire passer l’émotion à travers la découverte de ces écrits intimes.
Mais je m’égare. Il était question de m’évader, le temps d’une respiration estivale, pour mieux vous retrouver bientôt avec d’autres Rencontres imaginaires.
Bon été !