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LES FILMS MARQUISE, UN ILOT DE FOLIE

Publié le par Miss Comédie

Vendredi je vous parlais de Jacques Charrier.   Cela me rappelle l’époque des Films Marquise.  C’était le nom de la maison de production qu’avait créée Jacques Charrier avec son pote Jean-Claude Brialy. 

Pas beaucoup de moyens, mais un même regard sur le cinéma, ils voulaient faire leurs films, avec les réalisateurs qu’ils voulaient et les acteurs qu’ils voulaient.

Ma copine Denise avait dit oui au poste d’assistante de prod, elle avait le goût du risque.  Moi, j’étais au chômage  et je cherchais un peu de fric, j’ai dit oui  au poste d’assistante de l’assistante.

On a vécu une drôle d’aventure avec ces deux-là.  

 

L’ambiance aux Films Marquise était à la fois survoltée et super cool.  Tout était urgent : les appels téléphoniques, les chèques à payer, les lettres à taper, les rendez-vous à prendre, les scénarios à lire, les contrats à rédiger, les manuscrits à lire.

Mais la présence de l’un ou de l’autre des deux producteurs faisait passer sur l’ensemble un vent de folie douce, comme si tout cela n’était que poudre aux yeux, un bureau factice comme dans l’Arnaque.

 

Charrier et son humour corrosif, ses coups de gueule, et sa manie de chercher votre point faible pour vous pousser à bout. Il était bourré de tics.  On le voyait rarement sourire. Son rire était sardonique. 

  Parfois il arrivait  en trombe, le visage fermé,  et  s’enfermait dans son bureau sans un mot pendant la matinée entière.  Charrier avait un comportement de fou.  Il clamait qu’un jour il se tirerait une balle dans la tête.  Nous étions persuadées qu’il le ferait.

 

Jean-Claude Brialy  était la joie de vivre incarnée.   Sa folie, il la cachait très loin sous des manières courtoises et raffinées, sous des attentions exquises envers tous ceux qui l’entouraient.

Ils étaient beaux, tous les deux, et dans la fleur de l’âge.  Ensemble, ils jouaient les complices mais je n’ai jamais pu vraiment savoir ce qui les avaient poussés à s’associer.   Avaient-ils les mêmes ambitions artistiques pour chercher à produire le même genre de films ?  Ou tout cela n’était-il qu’une affaire d’argent ? Les films Marquise ne vécurent pas longtemps. Les quelques films lancés n’eurent qu’un succès d’estime. Les caisses se vidèrent un jour, et la petite maison de production dut mettre la clef sous la porte.

J’arrête pour aujourd’hui mais je finirai avec les Films Marquise en racontant l’épisode « IL PLEUT SUR SANTIAGO », le film d’Helvio Sotto qui fut le dernier produit par mes deux zigotos.

 

(à suivre)

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