MOI JE DIS BRAVO...
....à Jean Echenoz, qui nous emmène dans une poursuite effrénée après Zatopek.
Vous dites « oh, Zatopek, d’accord, le coureur le plus rapide du monde, d’accord. Mais est-ce que ça fait un roman ? »
Et ben oui, ça fait un roman, et une fois qu’on l’a commencé, on ne le lâche plus. Moi, le sport… et surtout la course à pieds, merci.
Je l’ai commencé parce que c’était Echenoz et que son Ravel j’avais adoré.
Mais là, la performance est un record, si je puis dire.
Et attendez, il ne nous raconte pas la vie amoureuse de Zatopek !
Non, ce sont ses courses, son entraînement progressif, ses records, ses embûches, son pays asservi, sa douleur de courir, des choses infiniment rébarbatives, en temps normal. Et bien… c’est aussi haletant, si je puis dire, qu’Autant en Emporte le Vent.
Alors ?
Echenoz a le don du style. On le lit comme on lit Gala, mais sa langue est inventive, sa grammaire impeccable, on a envie de lire le mot suivant, la phrase suivante, parce qu’à un moment, après une longue période classique, il vous balance un mot incongru comme il vous donnerait une tape dans le dos.
Il est élégant, Echenoz. Il écrit sans effort, semble-t-il, et pas pour la galerie.
Sans avoir l’air d’y toucher, il vous renseigne très précisément sur les dessous de l’entraînement à la course, sur l’ambiance qui règnait à Prague ces années-là.
On a calculé que Zatopek, si on fait l’addition, a fait trois fois le tour de la terre en courant. Ca, Echenoz nous le confie sur le ton de la confidence, comme s’il signalait que Zatopek avait un grain de beauté sur la fesse gauche.
On finit par le connaître très bien, ce bonhomme. On commence par le plaindre, car il n’est vraiment pas gâté par la vie ni par la nature, et puis on se met à l’admirer, et puis à l’aimer. Jusqu’à ses grimaces horribles qu’il n’essaie même pas de déguiser en sourire, tant il souffre. Zatopek aimait souffrir, c’est ce qu’on lit dans ce livre. Moi, j ‘aime Echenoz.
Vous dites « oh, Zatopek, d’accord, le coureur le plus rapide du monde, d’accord. Mais est-ce que ça fait un roman ? »
Et ben oui, ça fait un roman, et une fois qu’on l’a commencé, on ne le lâche plus. Moi, le sport… et surtout la course à pieds, merci.
Je l’ai commencé parce que c’était Echenoz et que son Ravel j’avais adoré.
Mais là, la performance est un record, si je puis dire.
Et attendez, il ne nous raconte pas la vie amoureuse de Zatopek !
Non, ce sont ses courses, son entraînement progressif, ses records, ses embûches, son pays asservi, sa douleur de courir, des choses infiniment rébarbatives, en temps normal. Et bien… c’est aussi haletant, si je puis dire, qu’Autant en Emporte le Vent.
Alors ?
Echenoz a le don du style. On le lit comme on lit Gala, mais sa langue est inventive, sa grammaire impeccable, on a envie de lire le mot suivant, la phrase suivante, parce qu’à un moment, après une longue période classique, il vous balance un mot incongru comme il vous donnerait une tape dans le dos.
Il est élégant, Echenoz. Il écrit sans effort, semble-t-il, et pas pour la galerie.
Sans avoir l’air d’y toucher, il vous renseigne très précisément sur les dessous de l’entraînement à la course, sur l’ambiance qui règnait à Prague ces années-là.
On a calculé que Zatopek, si on fait l’addition, a fait trois fois le tour de la terre en courant. Ca, Echenoz nous le confie sur le ton de la confidence, comme s’il signalait que Zatopek avait un grain de beauté sur la fesse gauche.
On finit par le connaître très bien, ce bonhomme. On commence par le plaindre, car il n’est vraiment pas gâté par la vie ni par la nature, et puis on se met à l’admirer, et puis à l’aimer. Jusqu’à ses grimaces horribles qu’il n’essaie même pas de déguiser en sourire, tant il souffre. Zatopek aimait souffrir, c’est ce qu’on lit dans ce livre. Moi, j ‘aime Echenoz.
Commenter cet article