LES FILMS DE LEGENDE : GILDA (1946)
Quand on regarde cette photo et la séquence toute entière tirée de ce film GILDA, on se dit que la Beauté, comme l’Art, est un mot creux et versatile, comme la Mode.
Aujourd’hui, je regarde la Joconde et je me dis que Rita Hayworth est mille fois plus belle.
C’est normal, les temps changent, elles avaient chacune ce qu’il fallait pour coller aux standards de l’époque.
La Joconde a fasciné les foules avec son petit sourire, qui pour moi, n’évoque pas un mystère insondable , mais plutôt la lassitude du modèle qui trouve le temps long.
Plus tard elle est entrée au musée mais là il n’était plus question de Beauté, mais de mythe culturel.
Rita Hayworth avec sa gestuelle, son sourire, son regard pétillant, n’a pas sa place au musée. A part pour quelques rats de bibliothèque encore sous le charme, sa Beauté est franchement dépassée.
Quelle trentenaire branchée voudrait lui ressembler ?
En 1946, après le succès foudroyant de GiLDA, Rita Hayworth est surnommée La Déesse de l’Amour. Ha ha !
Qui pourrait porter ce titre en 2020 ?
On attend donc la relève. Or, j’ai beau chercher, de nos jours, point de relève.
La Beauté a pris un tournant inquiétant. En fait, le Laid a acquis des lettres de noblesse, à la suite d’on ne sait trop quel renversement des critères.
Mais parlons de GILDA, ce film de Charles Vidor qui a fait de la petite danseuse une étoile fulgurante dans le ciel déjà bien étoilé d’Hollywood.
Le film, lui, n’a été qu’un piédestal pour la star.
Un « film noir » cent fois remanié, rafistolé, pour aboutir à une histoire abracadabran animée par un duo de choc : Glenn Ford et... Rita Hayworth.
Un film sauvé par ses acteurs, c’est courant mais alors là ! GILDA est sauvé par une seule séquence explosive, la scène du gant. A l’époque, les spectateurs ne pouvaient qu’enchaîner les séances pour revivre ces sept minutes torrides - enfin,,," torrides" pour l’époque l'adjectif est déplacé....
sur YouTube on a déjà dépassé les limites du torride.
Est-elle doublée pour cette chanson humoristique qui lui va
« comme un gant » ? Put the blame on Mame...
( Mame étant le compositeur de la mélodie, on ne peut que le blâmer d’avoir inspiré à Rita cette danse fatale .....)
Doublée ou pas doublée, peu importe la voix, c’est son corps voluptueux, sa grâce, son sourire, et surtout ce coup de génie de retirer son long gant noir le long de son bras blanc, lentement, un seul gant, un geste qui dévoile plus qu’un vulgaire streep-tease.
Après ça, on comprend que toutes les majors se soient battues pour l’avoir au générique, que Fred Astaire ait suggéré que « l’amour vient en dansant » (avec elle...), que Orson Welles lui ait passé la bague au doigt, suivi par le prince Ali Khan et trois autres infortunés moins connus.
Tous ces mariages ont mal fini, comme sa vie hélas, qui sombra dans le drame après une si belle jeunesse...
Elle nous laisse le souvenir éblouissant de ces femmes des années d’après-guerre qui rêvaient avant tout – quelle idée ! - de plaire aux hommes.
Miss Comédie
Gilda sur Youtube ---> https://www.youtube.com/watch?v=LZn86sSWtEQ
Gilda et Fred Astaire ---> https://www.youtube.com/watch?v=qyYiO51peVc