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ALFRED HITCHCOCK IN THE BACKSTAGE

Publié le par Miss Comédie

 

 

Hitchcock-1.jpgVendredi 1er Juillet 2011.  La Tour Sainte-Marie, en haut du Rocher de Monaco. C’est la tour où flotte l’étendard indiquant la présence du Souverain dans le Palais.

La silhouette d’un petit homme obèse tout vêtu de noir se détache sur les pierres blanches de la tour. Il scrute  le fabuleux décor de la Principauté avec ses constructions vertigineuses derrière le petit port hérissé de mâts.

 

Tour-SteMarie.jpg« C’est  le souvenir de VERTIGO, qui vous a conduit jusqu’ici, Mr. HITCHCOCK ?

 

il se retourne, nullement étonné.

« Sûrement, oui, mais aussi cette vue d’ensemble.  Je cherche à apercevoir la limousine de Grace KELLY arrivant au mariage d’ALBERT.

albert-.jpg« Mais qui vous dit qu’elle  doit y assister  ?

« C’est la mère du marié, que je sache !  Elle sera là, soyez-en sûre.  Et moi, j’assisterai à ce mariage comme j’ai assisté à son union avec le Prince RAINIER en 1956.

«  Vous veniez de tourner ensemble LA MAIN AU COLLET…Grace-Kelly.jpg

« Oui… ce fut son dernier tournage. 

« Ce film avait pour décor la RIVIERA, une sorte de présage…

« Oui, et la course  poursuite…sur la Moyenne Corniche,  présageait  la fin tragique de ma petite  Grace… il y a de la sorcellerie là-dessous, je l’ai toujours pensé !

« Elle aurait dû épouser le comte Oleg CASSINI…

« Ce vieux chnoque ?  Non, non.  Elle aurait dû rester actrice.

 

HITCHCOCK sort un mouchoir et s’éponge le front. 

« C’est une fournaise, ici !  Je vais redescendre. Vous venez, nous allons boire quelque chose à l’hôtel de Paris, je la verrai mieux arriver.

« D’accord,   je vous  attend  en bas.

 

Je le précède dans l’étroit escalier qu’il entreprend de descendre laborieusement.    Cet exercice l’a épuisé,  Il  renonce à traverser la ville.

 

« Vous m’excuserez, je vais disparaître juste le temps du trajet jusqu’à la place du Casino.   Mon esprit est plus léger que l’air, sorti de mon corps  !

 

Quelques instants plus tard, installés dans un coin du bar devant deux coca-whiskies.

 

« C’est insensé, Albert ne veut pas se marier dans la cathédrale, comme ses parents !

«  Trop petite…

« Ridiculous… En 56 il y avait dedans la moitié de la planète de têtes couronnées… Seulement  voilà, , il veut que le PEUPLE monégasque entier  assiste au mariage !  Insensé…  Il aurait pu y avoir un magnifique lâcher d’oiseaux qui auraient envahi  la nef et semé la terreur, cela aurait fait un mariage inoubliable !  Vous imaginez ?

« Assez bien, oui… mais Grace n’aurait pas apprécié…

 

oiseaux.jpgHITCHCOCK  s’enflamme en imaginant la scène.

« Je regrette de n’avoir pas tourné une scène des OISEAUX dans une cathédrale… Avec les cris des oiseaux qui se mêlent aux grandes orgues, et la panique des fidèles, et le prêtre qui invoque le Seigneur, et… ah, vraiment, je regrette.

« Vous avez d’autres regrets, Mr. HITCHCOCK ?

«  Oui, j’aurais voulu faire revenir des personnages célèbres dans un de mes films, comme l’a fait Woody ALLEN dans MIDNIGHT IN PARIS !  Mais moi, j’aurais mis un meurtre, là-dedans !

« Et qui auriez-vous fait revenir ?

« Oh…  Shakespeare, mon idôle, et tous les poètes de ma jeunesse universitaire à Londres : COLERIDGE, Lord BYRON, et mon inspiratrice Agatha CHRISTIE, disparue quatre ans avant moi ! 

« On dit que si vous n’êtes pas attiré par les femmes c’est parce que vous n’avez pas de nombril !

« Qui vous a dit ça ?   J’ai un nombril comme tout le monde, mais il a été recousu après une opération. Quant à ne pas être attiré par les femmes, c’est tout à fait faux ! Je n’aime pas les femmes qui s’affichent, c’est tout.

« Vous avez refusé de tourner avec Marilyn  MONROE ?

« Oui.  Miss MONROE was too sexy.  Cela enlève tout le mystère d’une intrigue.

« Et cela peut faire naître des tentations…

« No no, no temptation for me !  J’ai une femme que j’aime, Alma, c’est la seule qui compte.   j’ai eu un petit faible pour votre Claude JADE, en 68 ie démon de minuit, I suppose ?

« Pourquoi cette fascination pour les films de’épouvante ?

« J’ai fait le premier par hasard, et comme il a marché, j’ai continué…

« Moi, celui qui m’a le plus marquée, c’est VERTIGO.  Est-ce que c’est la même actrice qui joue Madeleine et Judy ?

« Mais évidemment, pauvre sotte ! Vous n’avez pas reconnu Kim NOVAK ?

« Oui, mais…  alors, on ne voit jamais la vraie femme de Ferguson ?

« Oh my God, vous n’avez rien compris au film !   Comment pouvez-vous l’apprécier ?

« C’est justement parce que je n’y ai rien compris.

 

HITCHCOCK se lève et se précipite vers la sortie :

« Elle arrive !  Elle est là !   Je vais la retrouver, vous voulez bien payer ma consommation ?

Je le vois sortir de l’hôtel, descendre les marches péniblement en soufflant.

La portière d’une  limo  blanche s’ouvre, comme une invite.  Il s’y engouffre et la voiture s’éloigne lentement en direction du Palais.

Palais.jpg

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DALI, GÉNIE SINUSOÏDAL

Publié le par Miss Comédie

 

 

 

Dali-1.jpgNous sommes toujours dans la suite 116 de l’hôtel Martinez à Cannes, après la présentation de MIDNIGHT IN PARIS. 

Woody ALLEN est toujours enfermé dans la salle de bains après son règlement de comptes avec PICASSO. (voir Interview Imaginaire précédente).

N’entendant plus aucun bruit, espérant que DALI a suivi PICASSO dans les limbes, il  risque un œil par la porte entrouverte et constate que le salon est vide.

Soulagé mais la gorge sèche,il sort de la salle de bains et va se resservir un verre d’eau minérale qu’il avale d’un trait.  Un courant d’air le surprend : la baie vitrée est ouverte. Un homme est accoudé au balcon et écoute le bruit des vagues.

A l’approche de Woody ALLEN, il  se retourne, c’est DALI.

 

« Eh, hombre ! vous m’avez fait peur !  Qu’est-ce que vous faites là ?

« Excuse-me but  you are in MY room, you know ?

« Ah, si, senor ALLEN  !  Nous avons à parler, tous les deux. Rentrons, por favor.

Woody ALLEN se passe la main sur le front et va en soupirant s’asseoir dans son fauteuil, le même où il a subi l’interrogatoire de PICASSO.woody_allen_1.jpg

« Well, OK, OK, je vous écoute mais soyez bref, je suis épuisé, je tombe de sommeil et demain j’ai un avion à…

« Si, si, ça sera ttrès vite fait, je voulais vous dire que je suis très très déçu.

« I know.

« Vous savez ? Vous avez la double-vue  que j’appelle la paranoïa critique ?

«  Euh, not really, but… allez droit au but !

« Si vous avez la cognition supra-sensorielle, Mr. ALLEN, alors vous devinez la douleur de l’artiste qui entend le mot « rhinocéros » articulé de manière à ridiculiser l’animal et l’objet d’art ?

« …

Rhinoceros.jpg« Vous extrapolez  la profanation que cela représente, le mot « rhinocéros » beuglé comme le ferait le bœuf Apis, par un acteur caricatural, gesticulant, et pitoyable à qui vous avez donné le nom du génial Salvador  Dali de Pubol ?

« …..

« Vous vouliez peut-être faire de la pub subliminale !  No ? (il déclame ) « Je suis fou du chocolat Lanvin, je suis fou du Rhinocéros cosmique », je le répète, je le beugle et tout le monde voudra savoir où est cet animal mythique, le toucher, le voler !  Oui ? Mr. ALLEN ? 

« Euh no, no…

« Mon grand ami PICASSO s’est prosterné devant cette esculture géniale. Mais le grand DALI ne se résume pas à une esculture !!!

Votre pingouin d’acteur aurait pu  beugler « Crucifixion » !    Ou ,  « Portrait de Bunuel » ! pobre Bunuel que vous avez  crétinisé comme moi, ou « Hallucination partielle » !  ou « Portrait de Gala avec deux côtelettes d’agneau sur l’épaule »   No ?   Et si vous aviez planté votre caméra dans l’enceinte du Teatro-Museo de Figueras, là vous aviez   de quoi faire un chef-d’œuvre ! Au lieu de cette galerie de portraits   débiles…

 

Là,  d’un coup, Woody ALLEN en a ras la casquette. Il se lève et fonce vers DALI, rouge de colère.

 

« Now, shut up you stupid genius of my ass !

 

DALI  s’étrangle.  Mais Woody ne le laisse pas parler. Il continue sur un ton de bouledogue :

« J’ai fait plus de films que vous n’avez fait de rhinocéros et je n’

ai pas de leçon à recevoir de vous ni de personne !  

Est-ce que je vais critiquer  les visages au carré de votre ami PICASSO ?   

Et est-ce que je me fend la pêche devant vos montres qui coulent  ? 

 

250px-JuanGris.Portrait of Picassodalimontremolle.jpg« Doucement, Mr. ALLEN.  Je vais vous apprendre la méthode tri-dimensionnelle cosmique…  y tambien…

« Foutaise !  Retournez à votre cinquième dimension comique, ou j’appelle le service de dératisation !

« Alors, tournez un autre film pour rétablir la vérité !

« Et vous voyez qui,  pour jouer votre rôle ?

« Nicolas SARKOZY.  Je ferais le portrait de CARLA nue…

 

 

 

 

 

 

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PICASSO et woody ALLEN

Publié le par Miss Comédie

 

 

 Autoportrait_1907.jpgCannes, vendredi 13 mai 2011.  Deux heures du matin. Woody ALLEN  arrive dans sa suite de l’hôtel Martinez. Il est exténué, la présentation de MIDNIGHT IN PARIS  a été un succès, suivie de mille salamalecs. Il est rôdé, c’est sûr, mais il a 75 ans.

 woody-hotel.jpgIl allume la lumière du salon. Dans l’un des fauteuils est assis un homme.

Woody a un sursaut. Qui est-ce ? Comment est-il entré ?

L’homme n’a pas l’air agressif. Woody  le reconnaît soudain. Il se croit revenu dans son film. Voilà ce que c’est que de jouer avec les voyages dans le  temps.

 

« Mais… vous êtes PICASSO ?

 

L’homme décroise les jambes et se cale un peu mieux dans son fauteuil.

« Claro que si.  Yo soy Pablo PICASSO.   Vous me reconnaissez ?

« Oui, je vous reconnais… mais vous mais je… how do you do ?

« Alors pourquoi les gens ne me reconnaissent pas dans votre film ?

« Euh, well I think they do, but you know it’s difficult to appreciate …

« Vous m’avez donné les traits d’un fantoche.

« Mais Marcial di FONZIO BO est un immense acteur  !

« Caramba !   Il n’a pas ma carrure, mon charisme, mon regard !

 

Woody est anéanti.

I am sorry, sincerely, I believed…Picasso.jpg

« Un film qui doit diffuser mon image physique à des millions de spectateurs… Mes œuvres parlent toutes seules, le monde entier les reconnaît entre mille, mais moi, moi, l’homme PICASSO, croyez-vous que ce ne soit qu’une marionnette ?  J’étais beau, je tombais plus de femmes que vous et je ne me taisais pas, moi !

 

Woody ALLEN  a l’œil qui s’allume. Il récupère vite ce genre de situation.

 

« Oui, oui bien sûr, vous étiez beau. D’ailleurs, combien de femmes avez-vous séduites ?  Je veux dire…  combien,  à peu près ?

PICASSO se frappe le front.

« Séduit ?  Mille, peut-être.  Seulement trois ont compté pour moi. Et celle de votre film, Adriana, nada. Fausse information.

« Oh ? Sorry I read it in a book…

« Tout a été écrit sur moi. Sauf la vérité.  C’est ce qui arrive à tous les mythes.

 

Woody pense à présent à enlever sa veste de smoking, et à ouvrir le mini-bar pour en sortir une bouteille d’eau minérale.

« Vous voulez de l’alcool ?

« Les fantômes ne boivent pas.

 

 

WOODY   avale une gorgée de Badoit et prend un ton de conspirateur.

 

« Listen, Mr. PICASSO, oh, may I call you  Pablo ? Thanks Pablo, il y a quelque chose que je voudrais vraiment savoir …

« … sur le sexe ?

«  No no…

WOODY   cherche ses mots, comme d’habitude.woody-1.jpg

 

« Pablo, j’ai fait beaucoup de films.  Beaucoup moins que vous avez peint des tableaux, beaucoup moins.  Mais quand je les passe en revue dans ma mémoire, maintenant, je me dis…  Lequel  garderais-je si tous les autres devaient disparaître dans la nuit des temps ? 

«   C’est très abstrait comme démarche … et alors  ?  Lequel ?

Woody prend l’air affligé.

«  Aucun !   J’ai l’impression d’avoir perdu mon temps.  Je n’ai rien fait d’important.

 

PICASSO  fixe  WOODY ALLEN de ses yeux noirs de jais.

« Important.  Ce qui est important pour les uns est poussière pour d’autres.

 

WOODY  suit son idée et s’anime :

 

« Alors voilà, ma question est :  Pablo ?  Si vous ne deviez garder qu’une seule toile sur 8000, laquelle garderiez-vous ?   C’est ça ma question, voilà, je vous la pose…  Laquelle ?

 

PICASSO ferme les yeux et prononce un seul mot :

« GUERNICA.

 

 guernica.jpgWoody reste muet.  Il a compris, bien sûr. Pour lui, la vraie question est là, sur l’utilité de l’art et tout ça, mais elle est si complexe  qu’il n’a jamais su par quel bout la prendre.

PICASSO, lui, en une seule toile, a exprimé toute l’horreur de la guerre, de toutes les guerres.

« Cette toile, dit PICASSO, n’était pas faite pour décorer un appartement. C’est une arme de guerre.  Une réponse à Franco qui a pactisé avec les nazis pour bombarder GUERNICA et faire 3000 victimes innocentes.

 

 picasso-mains.jpgWoody ALLEN se recroqueville sur lui-même, dans un état de profond abattement.  PICASSO poursuit  :

«  Ce tableau en a fait blêmir plus d’un, croyez-moi.  Et le premier, Otto Abetz, ambassadeur du régime nazi à Paris, lorsqu’il est venu me visiter dans mon atelier, à la vue d’une reproduction de GUERNICA, saisi d’horreur, après l’avoir minutieusement étudiée, m’a demandé : « C’est vous qui avez fait ça ? » et que j’ai répondu froidement : « Non, c’est vous ! »

 

« Magnifique !  J’aurais voulu écrire ça… magnifique !   WOODY exulte.

 

De glace, PICASSO centinue :

«  Son visage est devenu  blanc de cire et j’ai eu le sentiment d’avoir fait quelque chose pour l’humanité.

 

PICASSO se lève.

« Mr. ALLEN, je pars. Je vous laisse savourer le succès de MIDNIGHT IN PARIS.  Mais vous n’êtes pas couché !   Mon ami  Salvador DALI  ne va pas tarder.  Il est furieux contre vous.

 

WOODY lève les yeux au ciel.dali.jpg

«  Il n’est pas ressemblant ?

«  Il dit que vous en faites un pitre capable de dire un seul mot : rhinocéros ! 

D’ailleurs, le voilà, je me sauve.

Entre DALI, flamboyant dans un costume de satin noir.  PICASSO et lui se tombent dans les bras et s’embrassent.

WOODY ALLEN   en profite pour aller s'enfermer

dans la salle de bains.

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