LES SEPT PECHES CAPITAUX : A GOURMANDISE
:
LA GOURMANDISE
Encore un péché qui n’en est pas un - à condition de ne pas tomber dans l’excès.
Le gourmand adore ce dont il ne faut pas abuser.
Le gourmand n’est ni glouton, ni vorace, il tâte, hume, goûte, mâche, déguste, savoure à petites bouchées ce qu’il faut de salé ou de sucré avec la précision d’un gourmet.
Certaines vitrines attirent irrésistiblement le gourmand, celles des confiseurs : Dans ces temples de la gourmandise, le chocolat est roi.
Ah le chocolat ! En tablettes, bouchées, fondant, mousse ou éclairs, il est le piège fatal du gourmand.
Et le voilà qui s’installe dans les salles obscures où il régale les gourmands de pellicule…..
.... CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE célèbre le culte du chocolat, dans un film unique en son genre, transcendantal dirait Salvador Dali.
La gourmandise ici est vraiment un péché capital et la chocolaterie un paradis inaccessible aux esprits impurs, offrant ses délices à celui qui a su comprendre le sens sacré de la Famille.
Cette parabole résume tant bien que mal tout ce que le film contient de manichéisme mais heureusement, l’essentiel n’est pas là.
On est cloué par un déploiement de tableaux mêlant la magie et le réalisme, d’effets spéciaux époustouflants, de personnages transfigurés par l’imagination débridée de Tim Burton.
Impossible à décrire, cette histoire s’adresse aux enfants mais aussi aux adultes qui ont gardé leur faculté d’émerveillement.
Tout ce qu’on aime chez Tim Burton est là, ses incursions dans le domaine des contes de fées , ses clins d’œil furtifs à ses cinéastes préférés dont on reconnaît quelques bribes légendaires , son habileté à exploiter les fabuleuses machineries du numérique pour ajouter au mystère.
Essayons de résumer : le responsable de toute cette histoire, c’est d’abord le Père, dentiste de profession, qui interdit à son fils Willie de manger des sucreries car cela abime les dents .
Celui qui l’incarne est aussi fantomatique que son rôle est prosaïque : c’est Christopher Lee, l’immortel.
Willie le fils frustré n’a plus qu’une idée en tête, faire chocolaterie qu’il a construite, un temple ouvert à tous les cœurs purs. Willie c’est Johnny Depp, l’enchanteur, figure emblématique du héros à la Tim Burton, créature à la fois inexpressive et survoltée ce qu’il arrive à traduire on ne sait comment, avec son beau visage livide et ses yeux étincelants.
On ne sait trop d’où vient le charme presque luciférien de Johnny Depp.
Ici, il prend un côté « parrain » qui ajoute à son mystère, en lançant un jeu destiné à redonner vie à sa chocolaterie tout en éliminant les visiteurs indésirables.
Le jeu consiste à découvrir les quatre « tickets d’or » cachés dans quatre tablettes de chocolat envoyées à travers le monde… Le gagnant se verra invité à visiter la cité interdite et déguster à vie les réserves de chocolat.
Trois « gosses de riche » gloutons et indisciplinés sont éliminés après une série d’épreuves dantesques…
Imaginez une cascade de chocolat tombant dans une rivière de chocolat où l’un des garçons plonge, ivre de gourmandise, pour être ensuite aspiré dans un tuyau qui l’emmène dans un autre décor… C’est l’un des incroyables effets spéciaux du film .
Deux autres candidates, aussi gloutonnes et mal embouchées, seront éjectées après avoir été bien malmenées.
Tandis que le quatrième, Charly, petit garçon honnête et généreux qui vivant modestement dans une famille unie qui ne peut lui offrir qu’une tablette de chocolat par an, se voit invité à résider à la chocolaterie pour le restant de ses jours, avec sa famille, les mettant ainsi à l’abri du besoin
A l’origine de cette belle histoire, un livre écrit par Roald Dahl publié en 1964 aux Etats-Unis. Un énorme succès qui fit le tour du monde avant d’inspirer Tim Burton.
Voilà : éblouissement, mystification, angélisme, le spectateur est comblé.
Pour ce qui est de la gourmandise, on ne peut pas dire qu’il soit chocolat...
Miss Comédie