LE THEATRE A BUREAUX FERMES
Le rideau rouge est tombé, il y a bientôt cent jours.
Les théâtres ont dû fermer leurs portes et les fauteuils repliés prennent la poussière.
Les spectateurs frustrés arpentent les rues, muselés, attendant la fin d’un supplice qui semble s’éterniser.
Bien sûr, - il faut y croire - les trois coups retentiront à nouveau, le rideau rouge se lèvera enfin car la magie du théâtre n’est pas près de s’éteindre.
Le théâtre est la survie de notre imaginaire, enfoui dans les dédales d’un jardin secret que la scène repeuple pour nous sans relâche.
En ce temps là la Comédie Française affichait RELACHE le temps
de changer d’auteur, de décor, de comédiens, le temps de faire peau neuve en quelques jours et les Parisiens savaient qu’une nouvelle création les attendait au tournant, la date était fixée, pas de surprise.
Aujourd’hui on se doute que l’attente sera longue.
Il faudra bien un jour mettre bas les masques et crier nos bravos, debout, devant les fantômes ressuscités du théâtre vivant ! Mais quand ?
Moi je reste spectatrice d’un monde qui a momentanément, j’espère, perdu ses repères et qui, lentement, reprend son souffle.
A bientôt,
Miss Comédie