PAROLES ET MUSIQUE
KAZUO ISHIGURO COMME CHOPIN.
Il nous a donné le plus beau roman d’amour du monde, aussi désespéré que ROMEO ET JULIETTE, « LES VESTIGES DU JOUR ». Le film était aussi beau que le livre. Les deux m’ont fait arroser mon paletot de larmes existentielles. J’apprends qu’il vient de composer un opus musical par le titre, pictural par le contenu, cinq histoires burlesques ou tristes, mais lui vous dirait « c’est pas triste, c’est seulement la vie ».
Ca s’appelle « NOCTURNES », et si la musique s’en mêle, alors, là, où allons-nous cacher nos larmes ? Je cite une phrase qu’il a dite au sujet de ce livre,
« l’inconfortable vérité à laquelle mes personnages doivent faire face quand ils admettent, un peu tard, qu’ils ne seront jamais ce qu’ils avaient rêvé d’être ».
THE DRUMS AS GOOD AS THE KINKS ?
Je dirais pas vraiment. La grande rumeur qu’on appelle le buzz de la planète jazz les compare. Ils n’ont pas écouté vraiment les KINKS… Leur SUMMER TIME est autrement enlevé, bien que les DRUMS fassent un grand tapage avec leurs instruments. Question voix, ils n’en ont pas. C’est dramatique.
Ecoutez donc les chanteurs des Moody Blues, des Procol Harum et consorts… Non, on ne refera pas les sixties.
STACEY KENT CHANTE LA FRANCE
Avec sa petite voix acidulée, elle était l’idole de Fréfdéric CHARBOT, l’animateur de FREQUENCE JAZZ dans les années 90 (non, déjà ?).
J’avais tout de suite acheté le disque, mais sur la pochette elle avait un grand nez, ça gâchait un peu le côté lolita de sa voix.
Son dernier album est un hymne à la douce France et à la « langue de Molière » (quand est-ce qu’on se mettra au goût du jour ? La langue de Yasmina Reza serait plus adapté)
Cet album, « RACONTE-MOI », est une petite merveille. Sa voix, aux inflexions « paradisiaques », module les dix titres avec émotion, douceur et simplicité. Sa voix a la profondeur qu’il faut pour ne pas être mièvre, comme je ne citerai personne. La chanson de BIOLAY f « JARDIN D’HIVER » est trop bien. Et LES VACANCES AU BORD DE LA MER, de JONASZ, un petit conte de fées.
Mais pour moi, la plus belle, c’est LE JARDIN D’HIVER, de BIOLAY.
ARIELLE DOMBASLE ENCHANTE LA CIGALE
Quand elle n’est pas au bar du Montalembert avec son amoureux - Dieu qu’ils sont beaux ! - elle fourbit ses armes de choc (guêpière, bas résille, make-up et talons-tour-eiffel) car dans la vie, elle danse.
Du CRAZY HORSE à la CIGALE, elle a époustouflé des salles entières, avec son corps de déesse et sa voix de sirène (« GLAMOUR À MORT ! » il faut oser)
Elle est adorable cette fille qui offre ses charmes sans lésiner, après tout si son mari lui permet, vu qu’ils s’adorent, qui va trouver à redire ?
Parfois je trouve qu’elle en fait un peu trop dans le maniérisme, mais l’instant d’après elle éclate de rire et tout va bien. Elle sait exactement où elle est, et elle a le sens de l’humour. La CIGALE, c’est pas le théâtre de la Madeleine, hein ?
Mais vite, dépêche-toi, Arielle, les années passent vite, vite…
MARGUERITE DURAS ET L’AMANTE ANGLAISE SE REVOIENT
C’est une pièce dure, très dure. Et les mots de la DURAS ne sont pas faits pour adoucir les choses.
Sujet terrible, un fait-divers (DURAS aimait beaucoup les faits-divers) survenu en 1949 : Claire, 51 ans, tue sa cousine sourde et muette, la découpe en morceaux et les jette dans le wagon d’un train qui passe. Souriant, non ?
La mise en scène de Nicolas PIGNON fait de l’interrogatoire initial un vrai huis clos avec le public.
On parle beaucoup de l’assassin avant qu’elle n’entre en scène. Contrrairement aux précédentes interprétations, Elisabeth MACOCCO joue l’élégance et la dignité avant de sombrer dans la folie. Les autres arrivaient l’œil hagard, débraillées, elle est en robe noire très stricte, bijoux, maquillage. A la fin de l’interrogatoire elle baisse pavillon. C’est certainement très captivant, mais un peu lugubre tout de même. C’est au Théâtre Artistic Athévains, Paris 11eme. Si vous avez un GPS c’est mieux.
Mais lire la pièce dans le texte, c’est encore mieux.