NOUVEAU DÉCOR POUR LES MOLIÈRES
LA MAISON DES ARTS ET DE LA CULTURE DE CRÉTEIL
Elle ne date pas d’hier. Voulue par André MALRAUX, elle a été inaugurée en 1977.
Les amoureux du théâtre la connaissent bien, il s’y donne régulièrement des spectacles subventionnés.
Tout le monde disait : « les people n’iront pas à Créteil pour les Molières. »
Et bien les 1000 places de la grande salle étaient occupées. Vous me direz, les habitants de CRETEIL ont dû recevoir des billets gratuits. Peut-être, mais les people étaient là aussi : les gros plans ne trompent pas.
Même Madame la Présidente Line RENAUD, qui a perdu de son agilité, est venue déclarer ouverte la 24ème Cérémonie des MOLIERES. (avec S ou sans S ?)
Michel DRUCKER et sa nièce MARIE ont fait office de présentateurs dans la sobriété, sans essayer de faire leur numéro. Le petit couac de l’enveloppe ne les a pas (trop) démontés, il faut dire que ça doit être déstabilisant, tout-à-coup, de chercher partout l’enveloppe contenant la gagnante des Espoirs Féminins… Edouard BAER en aurait fait un one man show... Michel DRUCKER en a vu d’autres. Ce qui est bien c’est qu’il les connaît tous, absolument tous, il les tutoie et même le Ministre ! Il lui donne du Frédéric, c’est tout juste s’il ne lui pète pas la bise. Bref, pour ce qui est de la Grande Famille, pas de fausse note, à part celle du théâtre Public qui nous a tourné un compliment au vinaigre (Madame MNOUCHKINE avait refusé de figurer parmi les metteurs en scène mais elle n’a pas refusé la récompense, qui lui a permis d’envoyer un acteur au charbon.)
Frédéric MITTERRAND a été exemplaire de dignité, sous les sifflets.
Pourquoi mélanger le théâtre et la politique ? Ils n’ont rien à faire ensnemble.
N OUVEAUX GALONS POUR LES CHEVRONNÉS
Bien sûr, Dominique BLANC a déjà été moultes fois récompensée. Bien sûr, Laurent TERZIEFF avait déjà reçu plusieurs MOLIÈRES. Bien sûr, GALABRU… Mais comme par hasard, ce sont eux qui nous donnent le plus de bonheur quand ils font leur petit speech. Ils parlent d’or. Ils ne la ramènent pas. Ils ne récriminent pas. Ils sont auréolés de leur talent et de leur charisme.
La phrase de Laurent TERZIEFF est à retenir : « le théâtre ce n’erst pas ceci ou bien cela, le théâtre c’est ceci ET cela. » Ovation.
Bien sûr, il manquait des gens à l’appel. Mais on ne peut appeler tout le monde, le théâtre est de plus en plus prolifique. Les productions de la province convergent vers Paris et ses cent cinquante salles de spectacle.
LA NUIT DES ROIS de Nicolas BRIANCON, qui a cumulé les récompenses, a débuté sa carrière au Festival d’Anjou l’été dernier et de succès en succès, s’est retrouvée dans la sélection. Le talent récompensé.
UN AUTEUR HEUREUX : ERIC ASSOUS
Heureux parce qu’il a eu la chance d’attirer l’attention de Jean-Luc MOREAU (il l’a d’ailleurs bien remercié) au point de lui écrire trois (ou quatre ?) pièces d'affilée, toutes montées avec le même succès.
Heureux parce que sa pièce L’ILLUSION CONJUGALE se joue à guichets fermés depuis la rentrée et continue jusqu’en juillet, au théâtre Tristan BERNARD, et part ensuite en tournée.
Heureux parce que cette pièce est jouée par trois comédiens top : Jean-Luc MOREAU qui l’a mise en scène, Isabelle GELINAS et José PAUL.
Heureux enfin, parcqu’il a été reconnu et récompensé du MOLIÈRE du meilleur auteur francophone, le veinard. Il a ainsi rendu heureux Jean-Luc MOREAU qui a moins regretté de n’avoir pas eu le MOLIERE de la mise en scène.
Eric ASSOUS a une bonne tête de rat de bibliothèque, on l’imagine dans un désordre fou, rivé à son ordinateur, pianotant ses histoires de famille sans relâche, cherchant de nouvelles intrigues conjugales, il ne doit pas faire bon être sa compagne, il a trouvé mieux que le placard pour dissimuler l’amant de passage…
Bon j'arrête de lui lancer des fleurs, c'est un rival très dangereux celui-là.