GOURMANDISES DE SAISON
EDOUARD BAER FAIT MIAM MIAM
Plateau garni pour un Restaurant sans queue ni tête, où les serveurs sont nés dans la rue et les cuistots sont plutôt doués pour la plonge.
Léa DRUCKER est croustillante face à un Edouard BAER déjanté.
Il aligne les monologues comme des cavalcades, on n’a même pas le temps de rire d’une phrase que la suivante est encore plus poilante, est-ce qu’il improvise ? Non non, il n’improvise pas, tout ça est écrit et ça tient la route, il ne se laisse pas déraper, c’est tenu en laisse courte, tout un art.
J’aime ce petit accent précieux qu’il a parfois, comme pour contrecarrer la possible vulgarité d’une réplique…
MIAM-MIAM c’est sans ambiguïté, le titre n’a pas été trouvé dans Le Discours de la Méthode, et ça fonctionne comme prévu. Bien sûr, il faut aimer Edouard BAER. Certaines interviews ou prestations un peu ratées l’ont fait prendre en grippe par des esprits chagrins. Il a des côtés un peu m’as-tu-vu, c’est moi le plus fort » qui peuvent agacer.
Mais le voir et l’entendre en scène, c’est pas l’homme, c’est l’acteur et il est génial.
YVES SAINT-LAURENT FAIT POIREAUTER DEHORS
Au Petit Palais, c’est rare qu’on ne poireaute pas, il y a toujours des expositions tendance qui font venir les foules. Alors l’Expo SAINT-LAURENT, c’était fatal. Heureusement il faisait beau et la Marie-Charlotte est un bon bateau.
J’étais avec une bonne copine, nous bavardions allègrement et n’avons pas vu passer le temps. A l’intérieur il faut montrer le contenu de son sac, comme à Roissy, et ils font entrer les gens trente par trente. C’est une grande expo.
Les modèles de SAINT-LAURENT sont magnifiquement mis en scène, époque par époque, thèmes par thèmes, dans une lumière éblouissante ----- non, hélas, dans une pénombre trouée ça et là de spots bien dirigés, mais à mon avis, tout ça est très nébuleux, sombre, à la mode, quoi.
Quel talent échelonné sur des décennies, quelle inventivité, quelle intuition de l’Elégance, quelle pureté d’intentions ! L’Elégance seule était son but. Pas l’esbroufe, pas le sex-appeal, pas le commerce.
Le voilà nu, gigantesque, là-bas sur le mur du fond, toujours cette photo provocatrice qui est comme un démenti à cette pureté mais çà ce sont les organisateurs qui l’ont voulu, la photo en elle-même est un chef-d’œuvre de rigueur.
Sur la couverture de MATCH ils ont décidé de lui accoler la CASTA nue, et là ça devient carrément porno. Je pense que Yves SAINT-LAURENT aurait vomi dans son plat d’argent s’il avait vu ce montage. Lui qui n’aimait les femmes que pour les couvrir de parures qui les rendaient plus lointaines…
YASMINA REZA REPASSE LE PLAT
Ce n’est pas vraiment du réchauffé puisqu’elle a changé le mode de cuisson, mais son film CHICAS qui vient de sortir est le remake de sa pièce UNE PIECE ESPAGNOLE, qui n’avait eu aucun succès en 2004 avec, pourtant, des noms prestigieux à l’affiche : Luc BONDY à la mise en scène, Bulle OGIER, la mère, Thierry FORTINEAU, Marianne DENICOURT, André MARCON, Dominique RAYMOND…
Têtue, Yasmina REZA ne s’avoue pas vaincue, elle passe au septième ART…
Avec toujours des noms prestigieux à l’affiche.
Il paraît que cette fois, la mayonnaise prend. Ca marche. Je vous donnerai mon avis quand je l’aurai vu.