SOUVENIRS MILLESIMES

Je m’asseyais en face de lui et je faisais mon boulot. Comédiens à convoquer, agents à contacter, contrats à taper sur les modèles qu’il me donnait, enfin il y a une foule de choses différentes à faire pour une préparation de film.
De temps en temps on voyait débouler Marie-José Nat, David et Aurélien qui passaient dire au revoir avant de sortir. Tirés à quatre épingles, les mouflets, ainsi que leur mère qui portait toujours un chapeau. Très élégante, mademoiselle Nat. Elle embrassait son mari sur le front car il faut dire que la barbe de Michel faisait barrage. Pourquoi portait-il une barbe ? Il devait avoir un beau visage calme. Mais je pense qu’il se cachait. Il doutait de lui, Michel, et ses films sont le reflet de ses doutes. Il ne décidait jamais rien tout à fait, n’affirmait rien, et le flou s’installait. Pour LES VIOLONS DU BAL, qui était le sujet qui lui tenait le plus à coeur, il n’a pas hésité. Ca lui est venu brutalement, comme une évidence qu’il faut flanquer aux yeux du public, et le film est une réussite.
(A suivre)
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