SOUVENIRS MILLESIMES

Il y a pire comme petit boulot. Surtout que Michel DRACH était une crème.
En fait de secrétaire, il m’a tout appris sur la préparation d’un film.
En échange, j’ai entrepris un énorme travail de déblaiement dans son bureau dont les dossiers s’amoncelaient dans tous les sens. Ca, c’était ma phobie du désordre qui m’empêche de faire quoi que ce soit de cohérent si tout n’est pas nickel autour de moi.
Il me regardait faire en souriant, m’orientait dans mes classements, acceptait toutes mes directives, achetait des classeurs tout neufs, jetait sans discuter les vieilles chemises avec leur contenu, bref ensemble nous avons fait table rase des reliques d’un réalisateur bordélique pour entreprendre son nouveau film dans un espace vierge, clair et net.
Michel Drach avait sa propre maison de production, PORT-ROYAL FILMS, dont les bureaux étaient rue Royale, s’il vous plait, à côté de Lachaume. L’adresse était prestigieuse mais les bureaux étaient d’anciennes chambres de bonne perchées sous les toits. Un tout petit espace éclairé par des vélux.
sur le même palier, l’appartement où logeait sa femme Marie-José Nat et ses deux petits garçons.
Il avait bien organisé sa vie pour ne pas les quitter d’une semelle. Hélas, la vie décide, et tout vole en éclat un beau jour…
Sur la photo, ils sont l’image du bonheur. Quelques mois plus tard Michel se retrouvait seul, ayant lui-même imaginé, construit et filmé le personnage qui allait lui prendre sa femme.
Mais j’anticipe. Pour l’instant, l’ordre règne. Dans le petit bureau et dans l’appartement, c’est encore le bonheur parfait et le film « LE PASSE SIMPLE » commence sa préparation.
Demain je continuerai à vous conter ce petit bout de chemin avec Michel Drach.
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