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Dans le film de Bunue
l LE FANTÔME DE LA LIBERTE, je l’ai dit, j’étais dans le sketch de La Petite Fille disparue. On ne m’avait pas donné de brochure, je n’avais donc rien à dire. logiquement, mais dans ce film on ne disait rien à personne, aucune indication de jeu, rien. Bunuel surveillait les prises depuis son fauteuil roulant devant un videoscope et c’est l’assistant qui réglait les places. Tout était une question de place. Il y avait des marques à la craie sur le sol pour chaque comédien, départ - fin- stop. Il faut pas croire, tourner avec Bunuel n’avait rien de glorifiant. Même des acteur connus comme Rochefort ou Pascale Audret étaient traités comme des figurants. Il ne savait pas nos noms. Il ne devait connaître aucun nom de comédien à part peut-être celui de Jeanne Moreau qui ne tournait pas dans ce film. Il parlait aux stars, seulement aux stars. Les autres avaient à faire avec l’assistant.
Nous ne savions pas exactement ce qui se passait dans cette scène. Rochefort devait avoir une idée, il avait un script avec ses répliques marquées en rouge.
Mais moi j’avais rien, je ne savais pas ce que j’allais jouer - et visiblement, Pascale Audret et Agnès Capri non plus. On attendait l’assistant.
A un moment il est apparu et nous a considérés l’un après l’autre.
« Vous, monsieur Rochefort, vous tournez avec votre costume, n’est-ce pas ?
- C’est ce qu’on m’a dit. Costume sombre.
- OK. Vous deux, (Pascale Audret et Agnès Capri) ça va… Mais vous, (moi) vous devez être neutre. Il faut du beige, là. La jupe ça va, mais la veste non.
J’avais mis une veste rouge. J’ai eu la trouille qu’il me vire mais non. Je vous raconte demain la suite de l’histoire parce que ça fait long.