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SOUVENIRS MILLESIMES

Publié le par Miss Comédie

Je me souviens d’avoir joué la soubrette SMERALDINE dans ARLEQUIN VALET DE DEUX MAÎTRES, monté par Jean-Louis THAMIN.
Comme la DORINE de TARTUFFE, celle-ci a un rôle important. C’est un dragon mais aussi une défenseuse des faibles, en l’occurrence des femmes.
Elle a une tirade, peuchère, ultra féministe.
Cette tirade elle m’a donné du mal. Parce qu’en plus d’être enflammée par son indignation contre les hommes, ça c’est facile, elle doit rester comique et provoquer une explosion de rires à la dernière phrase.
Et ben, impossible de les faire rire.  A croire que je les avais bouleversés avec ma diatribe mais la dernière phrase tombait dans le vide.
Voyez plutôt ce qu’elle dit :
« Vous parlez comme si vous étiez semblables à nous !  Oui et je dirai comme le proverbe :  c’est nous autres qui gaulons les noix et  vous autres qui les mangez.  Les femmes ont la réputation d’être infidèles mais les infidélités ce sont les hommes qui les commettent tant qu’ils peuvent.  On parle toujours des femmes, mais des hommes on ne dit rien.  Nous autres, on nous critique, mais vous autres on vous passe tout.  Vous savez pourquoi ?   Parce que les lois, ce sont les hommes qui les ont faites. (…)
Si c’était moi qui commandais, j’ordonnerais que tous les hommes infidèles se promènent une branche d’arbre à la main et je suis sûre que, du coup, toutes les villes se transformeraient en forêt ! »

Voilà.  C’est drôle comme final, non ?  Et ben figurez-vous que pour provoquer le rire, il s’agit seulement d’une inflexion de voix.
ANNE ALVARO, qui jouait BEATRICE m’a donné le tuyau alors que je me lamentais : « tu finis en bas.  Essaie de finir en haut», elle me dit.
J’ai vaguement compris ce qu’elle voulait dire et le lendemain j’ai fini ma phrase, contrairement à toute logique, en montant  d’une note, comme si d’autres mots allaient suivre.  Ca a marché.  C’est tout.





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