MES SOUVENIRS DE THEÂTRE
La tournée (suite)
La Cadillac stoppe net sur un chemin de campagne, le car pile derrière et nous regardons Fernandel descendre de sa voiture.
“ Elle est pas belle, cette auberge, peuchère ? Venez, on minge là !”
Fernandel s’asseoit au milieu de la longue table dressée à la hâte. Il nous regarde avec un petit sourire nous battre pour être le plus près de lui. Il est heureux.
Des moments comme celui-là, il y en a eu beaucoup, beaucoup. Il se savait malade. Il savourait ce qu’il aimait le plus dans la vie : la scène et la troupe. Il voulait multiplier les occasions d’être heureux.
Parfois dans une ville, Frank son fils venait le voir. Entre les deux hommes, une immense complicité. Fernandel était fier de son fils.
Frank savait-il que son père allait bientôt disparaître ? Parmi nous, personne, j’en suis sûre, pas même Robert Thomas, non, personne n’en a jamais parlé. On le voyait appuyé au décor avant d’entrer en scène, son manteau sur les épaules dans les courants d’air, les yeux fermés comme s’il répétait son texte, mais non il prenait son élan, il cherchait en lui le dernier souffle de son bonheur de jouer. Personne alors n’osait l’approcher.
La Cadillac stoppe net sur un chemin de campagne, le car pile derrière et nous regardons Fernandel descendre de sa voiture.
“ Elle est pas belle, cette auberge, peuchère ? Venez, on minge là !”
Fernandel s’asseoit au milieu de la longue table dressée à la hâte. Il nous regarde avec un petit sourire nous battre pour être le plus près de lui. Il est heureux.
Des moments comme celui-là, il y en a eu beaucoup, beaucoup. Il se savait malade. Il savourait ce qu’il aimait le plus dans la vie : la scène et la troupe. Il voulait multiplier les occasions d’être heureux.
Parfois dans une ville, Frank son fils venait le voir. Entre les deux hommes, une immense complicité. Fernandel était fier de son fils.
Frank savait-il que son père allait bientôt disparaître ? Parmi nous, personne, j’en suis sûre, pas même Robert Thomas, non, personne n’en a jamais parlé. On le voyait appuyé au décor avant d’entrer en scène, son manteau sur les épaules dans les courants d’air, les yeux fermés comme s’il répétait son texte, mais non il prenait son élan, il cherchait en lui le dernier souffle de son bonheur de jouer. Personne alors n’osait l’approcher.
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