MES SOUVENIRS DE THEÂTRE
La tournée (suite)
Les villes s’offraient à nous. On partait à la découverte. Chacun de nous menait sa vie de son côté. Lorsque le jour commençait à tomber, le coeur se serrait, l’estomac se nouait, le trac entrait en nous. On se retrouvait pour la répétition, les mains glacées. On pénétrait sur le plateau inconnu, on plaçait nos pas dans ceux des comédiens venus de la nuit des temps. On mesurait l’impact de nos voix sur l’étendue noire et glacée de la salle vide. La peur nous vidait la tête de tout ce qui n’était pas la pièce.
Fernandel, lui, arrivait en maître des lieux, partout. Il respirait la poussière des cintres comme l’air des sommets. Il prenait possession de la scène avec jouissance. Il nous donnait sa confiance, son bonheur d’attendre le public, son désir de se donner à lui. On l’admirait, on l’aimait. Il nous aimait aussi, cela se voyait.
Les villes s’offraient à nous. On partait à la découverte. Chacun de nous menait sa vie de son côté. Lorsque le jour commençait à tomber, le coeur se serrait, l’estomac se nouait, le trac entrait en nous. On se retrouvait pour la répétition, les mains glacées. On pénétrait sur le plateau inconnu, on plaçait nos pas dans ceux des comédiens venus de la nuit des temps. On mesurait l’impact de nos voix sur l’étendue noire et glacée de la salle vide. La peur nous vidait la tête de tout ce qui n’était pas la pièce.
Fernandel, lui, arrivait en maître des lieux, partout. Il respirait la poussière des cintres comme l’air des sommets. Il prenait possession de la scène avec jouissance. Il nous donnait sa confiance, son bonheur d’attendre le public, son désir de se donner à lui. On l’admirait, on l’aimait. Il nous aimait aussi, cela se voyait.
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