Encore un festival dans mes coups de coeur, mais ce n'est pas le dernier ! Il y aura encore La ROQUE D'ANTHERON mais patience ! L'été ne fait que commencer, heureusement. Un bel été, ma foi...
Le bureau de Maxime.
MAXIME, THOMAS
LES MOTS QUI FONT MOUCHE
THOMAS
Et la faute à qui ?
LUI
La faute à qui...
THOMAS
A ce connard de toubib.
LUI
Qu’est-ce que tu racontes ?
THOMAS
Depuis que tu le vois, tu pédales dans la choucroute. Et tu tousses toujours.
LUI
Bon, ça va. Tu pars quand au ski ?
THOMAS
Quand les parents de Grégory auront libéré le chalet... samedi prochain, je crois, pour les vacances scolaires. Vous viendrez passer le week-end à Megève ?
LUI
Je viendrai peut-être.
THOMAS
Seul ?
LUI
Oui, seul. Mon destin est d’être seul.
THOMAS
Oh, arrête tes conneries. C’est fini, ce numéro de grand incompris ?
Tu deviens parano ou quoi ?
(Brusquement) J’ai déjeûné avec Sonia aujourd’hui.
LUI
Depuis quand tu déjeûnes avec Sonia ?
THOMAS
C’est elle qui me l’a demandé.
LUI
Tiens donc.
THOMAS (éclatant de rire)
Mais ma parole, c’est qu’il est jaloux, le paternel !
LUI
Jaloux, moi ? Et de toi ? Mais ça va pas !
THOMAS
Oh, je t’en prie, ne me traite pas comme un demeuré. Toujours est-il que j’ai appris des choses bien tristes, si tu veux savoir.
LUI
Oui, je veux savoir. Quelles choses tristes ?
Le bureau de Maxime. C’est la nuit. Il est assis dans son fauteuil, les pieds sur le bureau, et il fume, le regard absent, fixé sur le plafond.
Seule une lampe posée sur la table, éclaire de son faisceau les papiers épars. Le reste de la pièce est dans l’ombre.
On frappe à la porte. Il se fige mais ne répond pas. La porte s’entrouvre puis une silhouette se glisse doucement dans la pièce.
LUI
Ca va, fiston ?
THOMAS
Ca va.
LUI
Tu sors de ton cours ?
THOMAS
A cette heure-ci, quand même pas. Tu sais quelle heure il est ?
LUI
Non.
THOMAS
Dix heures dix. Tu travailles ?
LUI
Tu vois.
THOMAS
Qu’est-ce que tu fais ?
LUI
Je rumine.
THOMAS
J’étais à la maison. Je t’attendais.
LUI
Mon fils. Je ne sais plus où j’en suis. Et même, je te délaisse. (Il se passe la main sur le front, éteint sa cigarette, reprend une position normale) Qu’est-ce qui m’arrive ? Ne m’en veux pas.
THOMAS
Je ne t’en veux pas. Je voudrais que tu sois heureux.
LUI
Je ne sais pas où est mon bonheur.
(A suivre)
La sale d’attente.
ELLE, LA DAME.
SONIA SUR LE FIL
ELLE
Il m’a dit… Que je ferais bien de quitter Maxime si je ne veux pas passer ma vie à me gratter.
LA DAME
Non ! Quel rapport ??
ELLE
Le rapport, c’est justement les défenses ! Il a déréglé ma vie et actionné le signal d’alarme. Les défenses ont déclenché l’urticaire.
LA DAME
Oui, vu comme ça...
ELLE (rugit)
Et il lui dit la même chose, à lui ! Et vous voyez à quoi ça aboutit ? A la rupture ! Et pour quel motif ? Incompatibilité d’humeur ? Coups et blessures ? Impuissance ? Frigidité ? NON ! Motif : cause directe psychopathologique de phénomènes allergiques chroniques ! (Elle se lève et va vers la porte)
Bon, j’y vais.
LA DAME
Où vous allez ?
ELLE
Je ne sais pas.
LA DAME
Qu’est-ce que vous allez faire ?
ELLE
Je vais peut-être bien faire ce que me dit le bon docteur. Et s’il avait raison ? Je veux voir.
Elle sort.
(A suivre)
Si vous aimez mon blog, vous aimerez mes livres:
- Sa lente traversée du mois d'aout
- Les bals de Douvres
- La dictée de Bunuel
- Collisions d'étoiles
Aux éditions le Manuscrit.