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NOUVELLES IMPRESSIONS DE THÉÂTRE

Publié le par Miss Comédie

 

JE LISAIS, L’AUTEUR ÉCOUTAIT

 

Il m’est déjà arrivé de me trouver assise à une table, la brochure devant moi, les autres personnages en face, et le metteur en scène au bout.

Mais j’étais comédienne et je lisais un texte en attendant des instructions.

Je n’avais pas d’avis à donner sur la qualité de mes répliques, je devais

éviter de faire la  chipoteuse qui demande à « dire ça autrement », à étoffer mon rôle ou à couper dans un monologue assomant.

C’était le metteur en scène qui  me disait comment il voyait mon personnage,

et comment je devais l’interpréter.  Bien sûr, j’avais des propositions à faire

pour adapter le rôle à ma personnalité propre.  Soit elles étaient bonnes et

elles étaient adoptées, soit on passait.

L’auteur assistait rarement à ces répétitions, soit parce qu’il était mort, soit

parce que.

Le metteur en scène était maître à bord. C’était tout simple.

 

LES ACTEURS LISENT, JE LES ÉCOUTE.

 

Je les trouve sympas d’avoir demandé à ce que j’assiste aux répèt.  Pour la lecture d’aujourd’hui,  où l’on passait en revue le texte dans son intégralité,  on avait besoin de mon accord pour couper ou modifier certaines répliques, pour sabrer dans les longueurs.

Cela s’est passé tout naturellement, ça tombait sous le sens,  THIERRY suggérait, on coupait, on sabrait, on était tous d’accord.

Mais pour les prochaines répétitions, sur scène, brochure en mains, c’est une

affaire entre les acteurs et le metteur en scène.  J’irai quelquefois, me planquer dans l’obscurité de la salle, écouter et regarder, le coeur battant, ce que deviennent mes mots.

 

COMMENT Ça SE PASSE UNE PREMIERE LECTURE  ?

 

Donc j’avais le trac.  J’avais peur de la confrontation avec ces jeunes fous

du théâtre d’aujourd’hui, moi qui vit en loup solitaire depuis des années.

Peur de ne pas trouver l’attitude qu’il faut, les mots qu’il faut.

Ils sont arrivés face à moi dans l’allée de l’immeuble, et d’emblée j’ai su que le courant passait.

On s’est installés dans la salle  éclairée par quelques projos, devant la scène, chacun sur une petite table avec sa brochure et une tasse de café, on s’est regardés, on a ri un peu, et puis THIERRY a dit « on y va » et a déclenché le chronomètre.

 

CELANDINE JOUE MARYLOU

J’avais vu jouer CÉLANDINE à Paris dans une pièce montée par THIERRY à la GAITÉ MONTPARNASSE.  THIERRY jouait aussi, mais lui je connaissais depuis longtemps sa nature et son talent.   J’ai trouvé CELANDINE parfaite, mutine, drôle, fine.… une jolie brunette, hélas pour moi et pour mon personnage Marylou… et comme par hasard, je la retrouve aujourd’hui  en

ravissante blonde.  Premier signe de connivence !

 

CLEMENT  JOUE  LUC

Quant à CLÉMENT, qui joue le rôle de LUC, je l’avais rencontré au NOMBRIL il y a quelque temps, impression  neutre,  absence d’ions positifs ni négatifs.  L’alchimie s’est déclenchée aujourd’hui sans esbroufe, juste naturellement positive.  D’abord il est beau, très important, grand dégingandé  doté d’une voix magiquement belle et sonore. Que demander de plus ?

 

ET THIERRY EST CHARLES…

Parlons enfin de THIERRY, l’âme du projet.  Une belle âme, à vrai dire, une nature généreuse, ouverte au dialogue,  une facilité à faire rire autant qu’à faire pleurer  dont seuls les grands comiques ont le secret.

Il dirige LE NOMBRIL DU MONDE depuis plus de vingt ans, avec des spectacles qu’il écrit lui-même pour le café-théâtre, et des cours d’art dramatique qui font beaucoup d’adeptes.

Il est le metteur en scène de TENTATIVE D’ÉVASION,  la première pièce de théâtre qu’il va tester sur son public.  Je lui fais entièrement confiance.

 

 ET  LE  DÉCOR ?

Aujourd’hui se posent les questions.   La scène est vide, tout est à construire.  Doit-on jouer dans le réalisme d’un décor traditionnel ?  Ou s’échapper des contraintes pour amener le spectateur à s’étonner, à imaginer autant qu’écouter ?

Tout est ouvert.

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