LES FILMS MARQUISE, UN ÎLOT DE FOLIE (suite et fin)
Après “UN AMOUR DE PLUIE”, film réalisé par Jean-Claude BRIALY avec Romy SCHNEIDER qui n’eut aucun succès, les négociations commencèrent avec un metteur en scène chilien, Helvio Sotto, pour produire son film “Il PLEUT SUR SANTIAGO » .
Entreprise de fous. Traduction et frappe du script, une rigolade. Mais l’affaire prit un tour dantesque quand il fallut s’occuper de la co-production bulgare. Le film devait se tourner en extérieurs à Sofia avec une distribution et une équipe technique mi-française mi-bulgare, infiltrée de quelques chiliens dont on ne savait trop s’ils étaient là par amour du cinéma ou par idéologie politique.
Pour corser l’aventure, je tombai amoureuse d’Helvio Sotto, qui était l’être le plus dénué de charme qui soit, sombre et renfermé, sujet à des crises d’état d’âme qui le rendaient inapprochable. Je me mis à attendre pendant des soirées entières un coup de téléphone hypothétique pour un rendez-vous hypothétique qui n’arriva jamais. Tout ça pour un regard échangé un jour, où j’avais cru recevoir l’appel d’une soudaine passion.
Jacques Charrier s’était lancé dans l’aventure avec fougue et détermination. Le sujet du film, le récit de la chute d’Allende, l’enthousiasmait. Il avait même arrêté de jouer au poker.
Jean-Claude Brialy, lui, venait d’être engagé par Bunuel pour tourner dans le LE FANTÔME DE LA LIBERTÉ ». Il avait l’esprit ailleurs. Il y eut des disputes.
Mais enfin, le film finit par sortir. Je ne me rappelle plus l’accueil que lui fit la critique et le public. Ce que je sais, c’est que les Films MARQUISE ne se remplirent pas les poches. Ce fut la fin de notre aventure.