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LA PHOTO QUI M'INSPIRE

Publié le par Miss Comédie

Lever de rideau sur une nouvelle catégorie : LA PHOTO QUI M'INSPIRE. Un vaste champ

d'investigation.  Epoques, personnages célèbres, faits divers, mes photos seront insolites ou émouvantes, au gré

de mon humeur.

On commence par celui qui devient un chef de file pas très apprécié des uns, salué par d'autres.

 

GERARD  DEPARDIEU,  L'HOMME QUI RIT

 

 

Dernier métroC’est lui, c’est Obélix.  Révisez vos classiques.  Vous aviez oublié que notre

Gérard Depardieu national, ce « minable » qui quitte sa mère patrie en déroute,  a débuté sa carrière avec des œuvres qui  resteront dans la mémoire collective, avec lui et grâce à lui.

 

 

 

C’est loin, La Chevauchée sur le Lac de Constance, à l’Espace Cardin en 1971, mise en scène par Claude Régy, avec Jeanne Moreau, Delphine Seyrig, Sami Frey et Gérard Depardieu.  Un monument qui a fait couler beaucoup d’encre : c’était magnifique à voir, mais personne n’y comprenait rien. Mais souvent,  aujourd’hui, les œuvres les plus respectées sont incompréhensibles.

Dans cette pièce onirique très psychédélique dans son austérité, Depardieu était un jeune homme très beau,  maquillé comme une figure de cire de même que ses partenaires.  Comme eux il n’avait pas de rôle précis, c’était une sorte d’improvisation sur l’identité, les rapports humain, la vie et la mort. Un risque énorme de se casser la gueule, mais le public a marché. Et lui était absolument dans le ton, dans le mystère de la pièce.  Très loin d’Obélix.

 

  C’est loin, Le Dernier Métro, le plus beau film (en tout cas, celui qui a le moins vieilli) de Truffaut, 10 Césars, une musique sublime de Georges Delerue, avec Catherine Deneuve, Heinz Bennent, Jean Poiret et Gérard Depardieu.

Là, il jouait  la séduction  (oui, il était beau, Gérard DEpardieu avant de prendre son actuelle corpulence, indice réjouissant d’un amour de la vie et de ses délices-) dans un rôle de comédien que dirigeait Catherine Deneuve et dont, évidemment, elle tombait amoureuse presque sous les yeux de son mari séquestré dans la cave.   Son jeu était tout en retenue et intériorité, ce qui d’ailleurs est le secret de son talent. ( Très loin d’Obélix).

 

 

  C’est pas très loin, Cyrano,  magnifique film de Rappeneau, qui lui donne là, peut-être, le plus beau rôle de sa carrière.  Souvenez-vous : il nous a tiré  des larmes, adossé à son arbre dans son dernier souffle.  Dans Cyrano  Depardieu est l’incarnation même de l’Acteur.

 

Pas si loin non plus, Tous les Matins du Monde, où Alain Corneau s’empare du livre éponyme de Pascal Quignard pour faire découvrir au monde la magie de la musique baroque.  Dans le rôle de Marin Marais malade,  il est fantastique on ressent sa souffrance, son jeu est totalement inspiré quand il murmure   « chaque note doit finir en mourant », la mort est proche de lui.

Ses partenaires sont au ddiapason  :  Jean-Pierre Marielle, Michel Bouquet, Anne Brochet, et son fils Guillaume.  Ses choix étaient encore des choix d’esthète, d’exigence.

 

  

  Ce sont à mon avis ses trois plus beaux rôles. Il y en a eu d’autres.  Et puis… voilà, aujourd’hui, Gérard Depardieu a envie de s’amuser.  Il choisit le rôle qui convient le mieux à son embonpoint et à son humeur : il devient un Obélix plus vrai que nature.

  Nous laissera-t-il cette dernière image de lui ?   Fichtre non.  Il a déjà une poignée de contrats en poche, et des films en attente de sortie.

Aujourd’hui on peut le voir dans un rôle qui lui va comme un gant, aux antipodes d’Obélix, une sorte de Zampano à la française. Non, ce n’est pas lui, l’homme qui rit. D’ailleurs, le film n’est pas drôle du tout.

 

Citoyen du monde, l’Acteur Depardieu nous étonnera toujours.  Personne n'a le droit de la juger.

                                   

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