JACQUES CHARRIER, LE SAUVAGE
Un qui détestait les journalistes, c’était Jacques Charrier, ex-acteur (Les Tricheurs), ex-mari de Brigitte Bardot, caractère asocial et farouchement réfractaire à toute publicité.
Au temps où j’étais comédienne à Paris il avait un temps occupé une chambre de mon appartement, le temps de purger une dette de jeu. Ses uniques revenus à l’époque, venaient du poker.
Un jour que j’étais chez moi j’entends un bruit de querelle venant de la rue. Je vais sur le balcon et je vois en bas un Jacques Charrier gesticulant, tapant du poing sur le dos d’un photographe replié sur son appareil photo tandis que trois mecs essayaient de calmer Charrier en l’invectivant, et qu’un quatrième se reculait pour fixer la scène une fois pour toutes.
J’hésitai à descendre pour aller à sa rescousse, quand une voiture de flic qui passait pila net devant le groupe et voilà que la scène tourne au vinaigre.
Je vois un flic descendre de voiture et s’adresser à Charrier hors de lui qui le prend de haut. Le photographe trop content raconte son agression, les autres en rajoutent et voilà mon Charrier embarqué dans le panier à salade.
Lui n’a pas passé, comme Begbeider, trois jours en garde à vue, il est rentré le soir-même. J’ai eu droit à un catalogue de noms d’oiseaux à l’égard des photographes et de la police avant qu’il ne s’enferme dans sa chambre pour téléphoner à sa petite amie.
Cette scène s’est reproduite plusieurs fois, dans des décors différents, bars, sorties de cinéma, stations de taxis, car à l’époque il était encore de ceux que l’on reconnaîssait t dans la rue.