IMPRESSIONS DE THÉÂTRE
ARDITI, LE DUBOIS IDÉAL ?
MARIVAUX était-il un people quand il a écrit LES FAUSSES CONFIDENCES ?
En tout cas, il l’est devenu. Cette pièce fait le tour du monde et des salles, inlassablement.
Aux CÉLESTINS de Lyon, PIERRE ARDITI et ANOUK GRIMBERG dans ces rôles mythiques. Mise en scène classique de Didier BEZACE.
Quand je débutais dans le métier, j’entendais mes camarades comédiens parler du rôle de Dubois comme du rôle idéal. Ils voulaient tous travailler Dubois, comme nous les filles, on voulait travailler Célimène.
Pierre ARDITI est un Dubois impeccable. Mais Anouk GRINBERG… Quelle idée d’en avoir fait Araminte ? Elle a toutes les nuances du jeu physique, c’est une comédienne sensible, sincère. Mais sa voix est celle d’un titi parisien, on ne comprend strictement rien à ce qu’elle dit, elle crie pour se faire entendre, comme sa suivante MARTON, elle aussi sortie de la cour de récré du lycée Montaigne. Manque de métier. Mépris de l’enseignement des bases élémentaires de la technique du comédien.
Maintenant, on monte sur scène comme on se lance dans la photo ou la musique, juste parce que ça fait envie. Apprendre les bases, pffftt ! pas la peine. On est doué. On a l’instinct. Et ben ça suffit pas au théâtre. Au ciné, oui, ça peut suffire. Mais pas au théâtre. Pierre ARDITI, quand il murmure « oui madame », on l’entend clairement jusqu’au dernier rang d’orchestre.
Bon, dans l’ensemble c’est un beau spectacle respectueux de l’inimaginable machination inventée par ce machiavélique Marivaux.