LES AMOUREUX DE LA SALLE D'ATTENTE - Scène 41
GUERISON SPONTANEE...
La salle d’attente. ELLE, la Dame, le petit homme dans un coin.
Le poste TV est en marche. On entend le son en sourdine. Au lever du rideau, ils regardent tous trois l’image sans parler, l’air absent.
ELLE sans lever les yeux du poste
Je n’en reviens pas. Le porte-clef à peine jeté, vos boutons ont disparu ?
LA DAME (idem)
Mais oui. En fait, j’avais des boutons lorsque je portais les vêtements que m’avait offerts mon ex, du temps que nous étions ensemble...
ELLE
Et de jeter le porte-clef...
LA DAME
... ce fut un geste de libération. Un geste courageux, croyez-le, comme un coup de bistouri dans une plaie purulente...
ELLE
Une plaie ?
LA DAME (la regardant et articulant doucement, comme pour un enfant)
Si je gardais secrètement ce porte-clefs... c’est que j’avais toujours mon ex dans la peau ... Vous ne voyez toujours pas ? C’est de la psychologie.
ELLE
Et de jeter le porte-clefs...
LA DAME (avec patience)
... ça voulait dire que je renonçais à lui une fois pour toutes. Et ensuite, j’ai jeté tous les vêtements qu’il m’avait offerts.
ELLE hoche la tête
Et depuis, vous ne pensez plus du tout à lui ?
LA DAME regardant Sonia intensément
Si. Mais autrement.
ELLE
Vous pensez toujours à votre ex ?
LA DAME regardant toujours Sonia
J’y pense.... avec bonheur.
ELLE
Je ne comprends pas.
La Dame se lève, fait quelques pas, visiblement émue.
LA DAME
Il m’habite.
(A suivre)