MES IMPRESSIONS DE THEÂTRE
Je me suis toujours demandé comment Nathalie Sarraute avait pu faire un succès pareil avec 25 pages de dialectique sur un petit
malentendu verbal.
Je viens de relire la pièce et je me rends compte qu’il y a là-dedans beaucoup plus qu’un petit malentendu verbal.
C’est tout le problème des castes et des clans, du fossé qui’il y a entre les gens « arrivés » et … les autres.
S’il fallait donner le mot-clé de la pièce, je dirais « condescendance ». Tout tourne autour de ça.
Et autour du besoin de justification des deux antagonistes.`
Malgré leur désir de perpétuer une amitié tenace, la fracture causée par trois petits mots prononcés d’une certaine façon est irréparable parce qu’ils sont allés au bout de l’explication en puisant jusqu’au fond d’eux mêmes pour retrouver des traces anciennes d’une
« diffférence » fondamentale.
L’intelligence de Nathalie Sarraute a été de leur éviter les excès de langage, de les pousser à essayer de se comprendre, de tortiller et retortiller les mots pour en arriver au constat final : ils n’appartiennent pas à la même espèce et ne peuvent continuer à se jouer la comédie de l’amitié.
Au boulevard, cela aurait fini en pugilat. Là, on assiste à un duel au fleuret, silencieux et désabusé, plus attentif au style que soucieux de la victoire.
Et l’on est muet devant cette fascinante maîtrise de la langue.
Nathalie Sarraute fait ce qu’elle veut avec les mots.
Je cède la parole aux critiques mais demain je vous parlerai encore de cette pièce et de sa carrière.
malentendu verbal.
Je viens de relire la pièce et je me rends compte qu’il y a là-dedans beaucoup plus qu’un petit malentendu verbal.
C’est tout le problème des castes et des clans, du fossé qui’il y a entre les gens « arrivés » et … les autres.
S’il fallait donner le mot-clé de la pièce, je dirais « condescendance ». Tout tourne autour de ça.
Et autour du besoin de justification des deux antagonistes.`
Malgré leur désir de perpétuer une amitié tenace, la fracture causée par trois petits mots prononcés d’une certaine façon est irréparable parce qu’ils sont allés au bout de l’explication en puisant jusqu’au fond d’eux mêmes pour retrouver des traces anciennes d’une
« diffférence » fondamentale.
L’intelligence de Nathalie Sarraute a été de leur éviter les excès de langage, de les pousser à essayer de se comprendre, de tortiller et retortiller les mots pour en arriver au constat final : ils n’appartiennent pas à la même espèce et ne peuvent continuer à se jouer la comédie de l’amitié.
Au boulevard, cela aurait fini en pugilat. Là, on assiste à un duel au fleuret, silencieux et désabusé, plus attentif au style que soucieux de la victoire.
Et l’on est muet devant cette fascinante maîtrise de la langue.
Nathalie Sarraute fait ce qu’elle veut avec les mots.
Je cède la parole aux critiques mais demain je vous parlerai encore de cette pièce et de sa carrière.
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