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L’INTELLIGENCE EN QUESTION : Jeu No2

Publié le par Miss Comédie

L’INTELLIGENCE EN QUESTION : Jeu No2

Apparemment, ce jeu vous a passionné ! Vous avez été plus nombreux à choisir le texte 1 , qui était celui de Miss Comédie, plutôt que le texte 2 qui était celui de l’IA… Bravo, ça me donne envie de continuer, et je vous ai concocté un nouveau jeu de rivalité littéraire à étudier de près , car conçu selon le même brief.

 

LE BRIEF : Paris. Un homme fait une rencontre inattendue. Le choc du passé, la rupture.  Écrire un texte de 20 lignes maximum à la manière de Patrick Modiano.

Voilà. À votre avis, quel est le texte le plus conforme à ce brief ?

Texte 1

Nous avions tous fini la soirée à la Rhumerie et je me sentais gagné par une légère ivresse lorsqu’un homme fit son entrée dans le bar et vint s’assoir à notre table.

C’était un grand blond aux yeux d'un bleu délavé aux traits durs, au menton volontaire.

Quelque chose me disait que l'homme était dangereux. Pourtant Liza lui jetait des regards langoureux et je fus pris d'un sentiment de jalousie qui m’étonna.

Je me demandais si Liza n’avait pas de raison cachée pour inviter l’inconnu à se joindre à nous.

Les autres l’accueillaient avec bonhommie, nullement surpris de sa présence mais sans trop d’empressement. J’étais le seul à rester sur la défensive.

Cet homme me rappelait quelqu’un, dans un passé lointain, que j’avais enfoui au plus profond de ma mémoire. Mais qui ?

Liza l’avait connu elle aussi, mais elle en gardait un souvenir plaisant, semblait-il.

Lorsque nous nous retrouvâmes sur le trottoir luisant de pluie, je lui demandais d’une voix tremblante :

« Qui est-ce ? »

Elle se mit à rire : « Tu ne te souviens pas l’Allemand ? »

Oui, bien sûr je me souvenais soudain.

C’était dans la rue de la Huchette, un soir de printemps. Nous nous étions empoignés, l’insulte aux lèvres.  Liza nous avait séparés.

Ce soir-là elle n’était pas venu me retrouver dans ma chambre sous les toits.

Je compris alors qu’elle n’avait cessé de le fréquenter. « De loin en loin » avait-elle précisé à mi-voix.

De loin en loin.  Oui lorsque le téléphone sonnait indéfiniment dans le vide de son appartement, désert, les soirs où je l’attendais en vain…

Les autres s’étaient dispersés dans la nuit et l’Allemand se rapprocha de nous. Liza alla vers lui et lui pris la main dans un geste tout naturel.

Je pressai le pas et quittai le boulevard Saint Germain, pour m’enfoncer dans la rue St-Guillaume, une rue sans histoire où je pouvais m’aventurer sans crainte d’éveiller quelque fantôme surgit de mon passé. Mais je ne suis sûr de rien.

Texte 2

La pluie fine s’insinuait dans les rues de Paris, effaçant les contours des immeubles et des passants. C’était un jour comme tant d’autres, un jour où les souvenirs se mêlaient au présent, où les ombres du passé surgissaient sans prévenir.

Il l’avait aperçue au coin de la rue, une silhouette familière qui avait traversé les années. Ses cheveux noirs, son regard mélancolique, tout en elle évoquait un temps révolu. Elle s’était arrêtée devant la vitrine d’une librairie, comme si elle cherchait quelque chose.

Il s’était approché, hésitant. Leurs regards s’étaient croisés, et dans cet instant suspendu, il avait revu les ruelles étroites de Montmartre, les cafés enfumés, les mots échangés à la lueur des bougies.

Elle avait souri, un sourire triste qui disait tout et rien à la fois. “Tu te souviens ?”, avait-elle murmuré. Il avait hoché la tête, incapable de prononcer un mot.

Les années avaient passé, mais le choc du passé était intact. Ils avaient été amants, complices, perdus dans les méandres de la ville lumière. Puis la rupture, brutale, sans explication.

Elle avait disparu du jour au lendemain, laissant derrière elle un vide immense. Il avait cherché des réponses, fouillé les archives, mais elle s’était volatilisée.

Et maintenant, elle était là, devant lui, comme un fantôme qui refusait de s’évanouir. “Je suis désolée”, avait-elle murmuré. “Je n’ai jamais cessé de t’aimer.”

Il avait voulu la prendre dans ses bras, lui dire qu’il la pardonnait, mais les mots étaient restés coincés dans sa gorge. Le choc du passé était trop fort, trop douloureux.

Elle avait tourné les talons, s’éloignant dans la brume. Il l’avait regardée s’éloigner, impuissant. Peut-être était-ce mieux ainsi, pensa-t-il. Peut-être fallait-il laisser les souvenirs là où ils étaient.

 

À vous de jouer…

 

Mais cette fois la partie sera plus difficile car les deux textes se ressemblent étrangement.

Décidément l’IA continue de nous bluffer. Rappelons-nous : ce n’est quand même qu’un moteur de recherche qui rassemble des mots sans les comprendre.

L’intelligence, la vraie, ne sera jamais à sa portée. Alors, ne vous laissez pas impressionner même si vous faites le mauvais choix , vous serez encore plus intelligent que l’IA .

La réponse sera dans mon prochain article avec un nouveau duel qui n’en finira pas, avec cette intelligence qui n’en est pas une.

A bientôt,

Miss Comédie

 

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