Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LES SEPT PECHES CAPITAUX / LA COLERE

Publié le par Miss Comédie

LES SEPT PECHES CAPITAUX / LA COLERE

LA  COLERE

 

 

On ne peut pas appeler ça un péché.

 

La colère est un réflexe respectable et bon pour la santé.

Il permet d’évacuer les mauvais ses pulsions  et de réguler le rythme cardiaque.

L’espace d’un instant vous n’êtes pas beau à voir mais ça ne dure pas, vous vous sentez soudain libéré d’un poids et maître du jeu.

En plus, la colère est une pulsion éphémère, elle n’est pas dans les gènes, un saint homme peut avoir de grosses colères, c’est même un signe de réactivité positive.

C’est d’ailleurs ce qui rend difficile le choix d’un film dédié à la colère.

Une seule solution : la scène-culte.

 

Claude Pinoteau nous la sert sur un plateau en or en 1974.

LA GIFLE, c’est son deuxième film en tant que réalisateur et il nous offre un duo de choc :  Lino Ventura et Isabelle Adjani.

Lui, le père dépassé par la jeune génération,  avait déjà tourné  dans le premier film de Pinoteau , LE SILENCIEUX, premier succès qui les encourage à continuer l’année suivante avec LA GIFLE.

Elle  en ado révoltée à la voix suraigüe,  avait pourtant envoûté son public l’année précédente  à la Comédie Française  avec son « petit chat est mort » dit d’une voix angélique par son personnage, Agnès de l’ECOLE DES FEMMES.

Comme quoi pour faire carrière,  la bonne voix n’est pas celle qu’on croit .

Les voilà donc face à face pour LA GIFLE :

A première vue, la lutte est inégale. Le lion et le moucheron...

Mais les cris perçants et l’agressivité hystérique de la jeune fille ont vite raison du calme apparent de Papa Ventura.

La gifle est magistrale – une vraie gifle balancée par l’ancien catcheur qui s’en excusa après coup ...

La première prise a dû être la bonne et car elle est censée marquer la rupture entre le père et la fille qui part rejoindre sa mère à Londres.  On ne sait pas si les deux acteurs ont fini  le tournage en meilleurs termes que leurs personnages...

 

 

Evidemment le film n’est pas  entièrement habité par la colère, ce serait déprimant.  D’accord, les personnages d’ados en révolte font la majeure partie du scénario, avec un Francis Perrin survolté en petit copain d’Adjani, la plus excitée de tous contre l’autorité paternelle.

C’est un joli portrait de notre société dans les années 70 qui  n’est resté dans les mémoires que grâce à cette fameuse gifle et au duo Ventura-Adjani.  On a oublié les rôles secondaires, qui sont pourtant  tenus par de futurs grands talents, un  casting impressionnant pour l’époque.

Malgré tous ces bémols, LA GIFLE fut récompensée par le Prix Louis Delluc, pas mal pour un débutant  (enfin... il avait quand même 49 ans ! )

Mais Pinoteau n’en avait pas fini avec la colère puisque quatre ans plus tard il réalise, toujours avec Lino, L’HOMME EN COLERE, un film très méchant où la colère prend des relents de banditisme... à oublier.

 

Il se ressaisit très vite en 1980  pour offrir à Sophie Marceau son premier  rôle dans LA BOUM,  suivi par la BOUM  2 ; succès oblige.

Mais pour en revenir à la Colère, je pense que Claude Pinoteau était à mille lieues de se douter que LA GIFLE  puisse être un jour catalogué comme un film sur la colère !

Savait-il seulement que c’est le pape Grégoire le Grand qui, en l’an 600 après JC, dressa la liste des sept péchés originels  d’où, selon lui, découleraient tous les autres ?

Et vous ? Le saviez vous ?

 

 

Miss Comédie

 

 

Commenter cet article