LES SEPT PECHES CAPITAUX A L'ECRAN
C’est le moment où jamais pour faire un retour sur soi-même alors que la priorité actuelle est de se protéger des autres . Nous vivons une annus horribilis qui ressemble bien à un rappel à l’ordre du Ciel devant une planète sans foi ni loi.
Hé oui, nous pêchons tous sans le savoir et comme nous sommes de plus en plus nombreux, la Terre devient un champ de mines exponentiel.
Il est urgent de se souvenir des sept péchés capitaux et le cinéma est là pour nous les remettre en mémoire.
Il y en a sept et je vous les rappelle, au cas où vous ignoreriez le nom de votre péché mignon :
Colère, avarice, envie , orgueil, gourmandise, paresse, luxure.
Or, le mensonge ne figure pas dans cette liste. Etrange omission ! Car le mensonge est un péché très capital à mon sens, un très vilain péché qui peut faire beaucoup de mal. Je l’ajoute donc à ma liste, n’en déplaise au Seigneur.
On va donc s’amuser à trouver des films qui illustrent le mieux le péché en question. Commençons par le Mensonge, qui est le plus facile à interpréter pour un comédien.
Les films sur le mensonge, on ne les compte plus.
Mais quitte à n’en citer qu’un, je préfère celui qui donne envie de récidive et là, je n’en vois qu’un, qu’on ne se lasse pas de voir et de revoir, le film qui a le pompon de la mensongerie sans relâche, c’est :
LE DINER DE CONS
Dans un scénario machiavélique s’enchaînent les quiproquos, les entourloupes, les coups fourrés autour d’un individu souffre-douleur qui multiplie les boulettes et sème la pagaille dans cet imbroglio de mensonges.
C’est du Feydeau tout cru dans ces chassés-croisés d’adultères entre amis qui se trompent de maîtresses...
Tout le monde ment dans cette histoire et cela pourrait devenir lassant s’il n’y avait ces deux moments de génie qui mettent la salle en délire : Villeret au téléphone sous le regard de Lhermitte hors de lui.
Le casting est époustouflant autour du personnage pivot de Villeret, ce con magnifique qui accumule les bourdes avec un naturel presque retors.
A la hauteur, le génial Thierry Lhermitte, le grandiose Daniel Prévost et tous les complices de ce gang mené de main de maître par Francis Veber, l’auteur de la pièce de théâtre déjà ovationnée avant la sortie du film.
Cette association de malfaiteurs n’ont pas regretté leurs turpitudes : neuf millions d’entrées, derrière TITANIC, et six Cesars la même année : dont meilleur acteur pour Jacques Villeret, meilleur second rôle pour Daniel Prévost et meilleur scenario pour Francis Veber. Sans compter les royalties pour chaque passage sur le petit écran.
Moralité : Il ne faut pas chercher la moralité là-dedans.
Le mensonge, contrairement aux autres péchés capitaux, est une arme à double tranchant : il peut provoquer un drame épouvantable ou déclencher un rire féroce.
Le mensonge, avec ses tours et ses détours, ses manigances verbales a inspiré les plus grands
auteurs de théâtre au point que c’est presque un passage obligé pour maintenir le spectateur en haleine.
Les prouesses de Scapin, d’Arlequin, de Tartuffe comme les héros de Musset pratiquent le mensonge comme ils respirent mais ce n’est pas toujours payant.
Le mensonge est donc un péché capital, même s’il s’agit d’un « pieux mensonge«. Alors là, c’est de la ruse digne de Judas.
Miss Comédie
(Prochain péché capital : l’avarice.)