ALIEN, L'ARME INVISIBLE
Bizarrement, la Nuit des Cesars, avec ses remous tristement iconoclaste, marque symboliquement la fin d’une époque.
Je ne me doutais pas que l’enchaînement de mes articles, inspirés par une actualité que je voulais ludique, serait soudain brisé net par un événement dramatique qui s’abat sur la planète toute entière.
Comme tout le monde, je retiens ma respiration. L’inspiration, elle, est tarie, il faut éviter d’être à bout de souffle.
La Bête s’attaque aux plus faibles – je sens qu’il vaut mieux qu’Elle m’oublie.
Nous voilà donc renvoyés chez nous jusqu’à nouvel ordre car la Bête tue tout ce qui bouge.
C’est le « va dans ta chambre » des enfants dont on n’arrive pas à venir à bout.
Déjà la France a peu à peu changé de visage.
Ce nouveau territoire vidé de ses habitants et de ses véhicules a quelque chose d’hallucinant. C’est comme un présage d’apocalypse, une vision de cauchemar.
La nuit devient un prolongement du cosmos, muette interrogation sans réponse.
Le silence a envahi l’espace des vivants, palpable comme un voile de brume.
Les jours ont perdu leur chronologie, les heures s’écoulent sans rime ni raison, les agendas restent vides de sens.
La question est : « jusqu’à quand ? »
Il n’y a pas encore de réponse.
Mais la certitude qui se profile à l’échelle planétaire : quelle que soit la durée de notre réclusion, quel que soit le nombre de survivants, quelle que soit l’ampleur du désastre économique, est que rien ne sera plus comme avant.
Miss Comédie