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VAN GOGH VRAI OU FAUX ?

Publié le par Miss Comédie

VAN GOGH  VRAI OU FAUX ?

« La Nuit Etoilée », de van Gogh.  On ne se lasse pas de contempler ce tableau.   Il représente  ce que le peintre voyait de la fenêtre de sa chambre, à l’asile du Monastère St-Paul-de-Mausole à St-Rémy de Provence.

Plongé dans la nuit de son isolement forcé, il regardait par la fenêtre la splendeur déployée  d’un ciel étoilé qui devenait pour lui la source d’une inspiration  nouvelle.

Pour lui, « la nuit est beaucoup plus vivante et richement colorée que le jour. »

A voir ce tableau, il me vient en mémoire certaines nuits provençales où les étoiles sont si présentes dans un ciel violet sombre qu’elles semblent auréolées d’une lumière incandescente.

 

 

Il s’est donc mis à l’oeuvre. Cette nuit de mai 1889 particulièrement illuminée, chargée de nébuleuses, dominée par la lune, et l’on imagine le chant d’un rossignol lointain -  tout cela pour faire jaillir du pinceau de van Gogh cette explosion de couleurs.  Une huile sur toile de folie  qu’il a envoyée à son frère Théo et qui allait  plus tard être considérée  comme son grand oeuvre.   Une oeuvre inimitable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VAN GOGH  VRAI OU FAUX ?

Inimitable ?  C’était sans compter sur le talent d’Elmyr de Hory, faussaire de génie, le plus grand faussaire de son temps.

Ce peintre hongrois avait de l’or dans les mains mais ses propres oeuvres ne se vendaient pas.

Cette toile de van Gogh qu’il a reproduite a confondu les experts les plus avertis, comme ses faux de Picasso, Matisse, Modigliani, et d’autres.

 

La Nuit Etoilée de van Gogh a donc circulé dans le monde des collectionneurs  du monde entier, en même temps que celle d’Elmyr de Hory...

 

Et maintenant, imaginons : un homme s’est trouvé un jour possesseur de la précieuse  Nuit Etoilée, et  à son émotion s’ajouta  la conscience de posséder un trésor.

Or, que possédait-il  en réalité ?  Le tableau de van Gogh ou l’oeuvre d’un faussaire de génie ?

Allons plus loin :  un autre homme tout aussi heureux de posséder sa Nuit Etoilée,  peut-être à l’autre bout du monde, peu-être voisin de palier du premier homme, n’avait pas le moindre doute, lui non plus, sur l’authenticité de son tableau.

Il faut croire que la toile de van Gogh fut un jour reconnue comme son oeuvre avérée puisqu’elle repose aujourd’hui au Moma à New York.  Mais à quel moment l’arnaque a-t-elle été découverte ?

Les spécialistes le savent probablement, mais j’ai eu du plaisir à brouiller les pistes l’espace d’un  instant.

 

 

 

Regardez cette copie.   Ce n’est pas le travail d’un peintre du dimanche.  Un artiste créateur en est l’auteur. Il a substitué son âme à celle de van Gogh pour illuminer la toile de son inspiration.

On s’étonne que ce talent eût pu être méconnu, vidé de son sens.

Et pourtant...  Le faussaire lui-même n’est-il pas le premier à ignorer son inspiration ?

La vie de Elmyr de Hory ne fut qu’une cavalcade de défis et d’aléas, d’exils en exils, encouragé par des marchands de tableaux véreux qui l’exploitèrent jusqu’au bout de sa route.

En 1961 le dandy quinquagénaire à bout de souffle, fuyant les capitales où ses faux commencent à être suspectés, il se fait construire une villa somptueuse sur les hauteurs d’Ibiza.

Il y mena grand train dans l’anonymat absolu masqué par des noms d’emprunt.

C’est là que le destin lui a donné rendez-vous pour mettre fin à la supercherie, une fois pour toutes.

Comme dans un roman  de Stefan Zweig il se fera justice lui-même pour échapper à la justice terrestre.

 

Ce destin fantastique valait bien l’écriture d’un scénario de film.

Orson Welles s’en est chargé en 1976, le film a pour titre F For  Fake  (VF : Vérités et Mensonges)

 Elmyr de Hory   y joue  son propre rôle, comme  un avant-propos plein de panache    à la fin qui allait suivre, quelques mois plus tard.

 

Quoiqu’il fasse, le faussaire ne change pas l’Histoire.

Van Gogh restera pour l’éternité l’auteur de La Nuit Etoilée.

 

 

Miss Comédie

 

 

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