FRANCIS LAI, MUSIQUE EN TÊTE
Vous rappelez-vous ce mois de mai 1966, quand soudain tout le monde s’est mis à fredonner « chabadabada », c’était l’hymne à Un Homme et Une Femme, à l’époque on ne faisait pas l’amalgame, le film de Lelouch emballait tous les Français, sans distinction de genre.
Palme d’Or au Festival de Cannes, deux Oscars, trois Golden Globes... Qui dit mieux ?
La musique de Francis Lai a continué à accompagner les films de Lelouch et de bien d’autres cinéastes d’ailleurs, on ne les compte plus. Le nombre de musiques qu’il a écrites pour le cinéma, est hallucinant. Tout comme le nombre de ses chansons.
Aujourd’hui qu’il nous laisse cet héritage pléthorique, à nous de démêler les favoris des méconnus et il est difficile de se remémorer la plupart de ses succès, que des interprètes fameux ont rendus quelque temps célèbres.
Non, pour moi, Francis Lai, c’est chabadabada, et rien d’autre, un raz de marée dans mon souvenir. Cette année-là je faisais le tour des photographes de mode pour me faire faire des « tests » et dans tous les studios ils passaient chabadabada, les filles le chantonnaient, les garçons le sifflotaient...
Qu’est-ce qu’elle avait, cette chanson ? Comme toutes les rengaines, elle avait forcément quelque chose en plus, sinon elle ne serait pas devenue rengaine.
La voix de Nicole Croisille, peut-être, oui, qui distille une certaine amertume dans cet air guilleret ?
Ou peut-être simplement l’impact du film, cette histoire d’amour qui n’avait pas d’issue mais qui finissait si bien...
Lelouch avait fait dans la simplicité, tout était vrai et le public avait plongé. Chacun se retrouvait dans ce couple marchant sur la plage de Deauville, l’enfant derrière eux, inconsciente de ce qui se jouait là, dans le balancement des vagues et le cheminement des nuages lourds de pluie...
C’était un film inspiré, et la musique de Francis Lai ne donnait pas dans le romantisme affiché , il prenait au contraire le parti de la légèreté, c’était très fort.
Bon, nous étions dans les années soixante, les années d’or, explosions de talents tous horizons. L’Amour était au coeur de de toutes les inspirations.
Aujourd’hui, on veut nous faire croire que l’homme et la femme ne sont plus qu’un sujet de polémique... Laissez- moi rire. On entend par hasard ce « chabadabada » par une fenêtre ouverte et l’on s’arrête, prêt à remettre ça comme il y a trente ans.
Miss Comédie